Comment
empêcher les hommes
de violer et de tuer ?
Une twitta influente a vu son compte suspendu par Twitter il y a une quinzaine de jours pour avoir envoyé le tweet "comment empêcher les hommes de violer ?" Aussitôt le compte suspendu, branle-bas de combat parmi les féministes qui se sont coalisées pour envoyer le même tweet en mettant Twitter et Twitter France en copie, histoire de voir s'ils allaient suspendre tous leurs comptes. Au bout de 48 heures environ, l'émettrice était rétablie dans ses droits de publication, et un autre jour plus tard, Twitter présentait ses plates excuses. La twitta en question aurait écrit "comment empêcher les "barbares, jeunes, individus, personnes, mauvaises rencontres, au pire le désuet lascars, tous vocables permettant un superbe noyage de poisson à la place d'hommes, ça passait crème ! Les algorithmes modérateurs de Twitter n'y auraient vu que du bleu. Mais désigner l'ennemi aussi frontalement, les modérateurs, surtout devrais-je dire, les algorithmes des modérateurs ont des vapeurs ! Comment, comment, on sous-entendrait aussi brutalement que les hommes violent ? Verboten. Interdit. Accoler le mot homme au mot violeur ou tueur, c'est prohibé. Jeunes, individus, barbares, sauvages..., pas de problème, le "loup solitaire" sert aussi beaucoup pour désigner le terroriste free lance, le porc aussi évidemment, cet animal réputé dégoûtant avec "balance ton porc", et dernièrement on voit apparaître "rapaces" : tout ce qui permet de faire diversion est parfaitement toléré et même encouragé. Les renvoyer à l'ordre animal, "ils se comportent comme des animaux" entend-on, est tout bénéfice : comme il est de bon ton de tuer des animaux pour la table, la chasse, par pur sadisme, très toléré par la société quand il s'agit de bêtes, le sadisme et la cruauté étant pratiqué par la classe sociale hommes en majorité, mais personne ne faisant même semblant de voir le lien, pas de problème donc pour les animaliser, au contraire, cette habitude justifie A POSTERIORI, la façon dont nous traitons les bêtes !
Satané conflit de loyauté
Et puis, des hommes on en a à la maison : on les épouse, on reproduit leurs troupes, avec de gros coups de pas de bol, on les approvisionne en miliciens du patriarcat, alors que faire, comme disait Lénine ? What should we do ? A part se battre les flancs et pleurer quand la gendarmerie sonne à la porte au petit matin pour apprendre aux mères, aux épouses, aux fiancées que Valentin est de fait un braqueur de banque, un violeur, voire un tueur en série, et que "désolé Madame, nous l'avons confondu par son ADN, test fiable à 99,99 %, on a été obligés de le fiche en prison pour la sauvegarde de la société, il ne rentrera pas". Comme dans cette affaire Chillou de Saint-Albert, "cold case" résolue 19 ans après, le tueur présumé, son ADN retrouvé sur la scène de crime, coulait des jours heureux, indétecté, auprès de sa femme et de ses filles interviewées dans le documentaire en question ! Ca a un nom : CONFLIT de LOYAUTE. Comment vivre avec eux tout en reconnaissant que oui, on en côtoie tous les jours dans la rue au boulot à la maison à l'église à la mosquée au temple dans les occasions sociales où ils portent beau : des incestueurs, des violeurs, des batteurs de femmes, ces crimes étant très répandus, et même des tueurs de l'ombre et de la nuit, des tueurs d'occasion, des opportunistes, faisant régner le terrorisme viril sur les quelques-unes qui seraient tenter de se faire la belle hors du conjugo, mariage devant le maire et le curé, ou de la main gauche, ou même en pratiquant le féralisme * ! "Une femme sans époux est comme une vache sans propriétaire", d'ailleurs les préfets butent au fusil ces vaches qui prétendent pouvoir vivre dans leurs pâtures sans qu'on mette des barrières électrifiées autour ! Non mais quel culot ? Où va-t-on si on laisse les femmes sans propriétaires ? En tuer une est un avertissement sans frais à toutes les autres. Ainsi font-ils régner la terreur.
Tiens, je vous ai trouvé un article du Monde (Le Monde himself !), un bijou de cet art de noyer le poisson et de brouiller les pistes. Epidémie de COVID et épidémie de violences "conjugales" et "sexuelles" : si vous trouvez dans l'article un indice sur qui viole, sur qui cogne, et sur qui ils cognent, je vous paie des prunes, quelle que soit la saison. Dépêchez-vous de le lire avant qu'ils le mettent en réservé aux abonné-es ! Une merveille d'application du neutre. Parce que le neutre sert à ça : à brouiller les pistes, à laisser sous-entendre que les tueries, les viols, la violence en général, seraient symétriquement partagé-es à égalité par les deux sexes. Or, malgré un bon siècle de féminisme, il faut le reconnaître, les femmes sont bien plus calmes que les mecs ; et si les femmes fournissent leur contingent de criminelles, ce n'est pas du tout dans les mêmes proportions.
Autre argument mis au neutre sans bien entendu préciser que la population carcérale c'est 97 % d'hommes donc seulement 3 % de femmes, cette phrase programmatique des politiciens de gauche en général : "la prison, c'est la fabrique de la récidive", pour ces prétendus humanistes anti-prisons. Oubliant toutefois de préciser que les femmes sortant de prison ne RECIDIVENT PAS, elles. Le plafond de verre sévit là aussi. Mais les femmes fournissent les gros bataillons des victimes aux hommes violents pour la raison spécifique qu'elles sont des filles ou des femmes, les crimes et violences qu'elles subissent étant spécifiques à leur classe sociale d'opprimées, prétextes qu'ils entendent bien transmettre aux générations futures -s'il y en a des générations futures d'ailleurs, ce qui n'est pas garanti, étant donné qu'ils ont le pouvoir partout, et qu'ils sont en guerre perpétuelle entre eux, avec les femmes, et avec la biodiversité animale et végétale !
Rien n'existe qui n'ait été nommé.
Ainsi fonctionne le langage performatif humain. Il suffit de dire pour qu'advienne, que se réalise l'énoncé. Je le déclare ici, le neutre pris en français par le masculin est une forfaiture. Il est temps de nommer le problème. On ne peut pas s'attaquer sérieusement à un problème si on ne le nomme pas, vu que ne pas le nommer implique tout simplement qu'il n'existe pas. La violence masculine impossible à nommer n'existe tout simplement pas. Les femmes rasent les murs, les femmes mettent en place des stratégies d'évitement, les femmes subissent dans le silence de la société les pires entraves à leur liberté et à leurs possibilités d'êtres humains, les femmes vont à l'équarrissage, les femmes se taisent, mais surtout les femmes ne peuvent pas dire, le neutre agit comme un bâillon en occultant, le conflit de loyauté fait le reste.
Syndrome de Cassandre, pavé sur la langue, bâillon sociétal. Mutisme. Silencio. Omerta.
J'ai lu cette semaine le petit ouvrage nécessaire de Martine Storti, Pour un féminisme universel, 103 pages chez Seuil, Collection La république des idées. Cet ouvrage est très utilement argumenté pour se sortir des débats étatsuniens étouffants et hors sol sur l'intersectionnalité vu que nous nos deux pays n'ont pas la même histoire, des anathèmes sur les "féministes bourgeoises blanches" nous faisant oublier qu'on a toutes les mêmes oppresseurs, nous imposant de nous taire au motif qu'il y a aussi des opprimés dans la classe sociale hommes, et tentant de ce fait de nous diviser, stratégie toujours payante et toujours renaissante des agent-es du Patriarcat. Martine Storti aborde en fin d'ouvrage le neutre, pas dans la même perspective que moi mais indiscutablement ça marche aussi dans ce sens :
" Le neutre n'existe pas. Cependant il peut servir. Par exemple, il a longtemps été utile en France, il l'est encore pour refuser la féminisation des mots, en particulier des mots désignant des professions ou des fonctions. Le neutre est un tour de passe passe pour NE PAS rendre VISIBLE le masculin, et pour déguiser le pouvoir qui va avec. Ainsi, la secrétaire du secrétaire d'état, le même mot qui, décliné au féminin ou au masculin, n'indique pas seulement une différence de métier ou de fonction, mais bien une HIERARCHIE. Dire "la" secrétaire d'état a pris du temps. Et tant d'autres exemples. Ainsi, pendant longtemps, on a dit "directrice" d'école élémentaire ou de crèche, mais "directeur" d'administration centrale ou "recteur". De même, "ambassadrice" pour désigner l'épouse d'un "ambassadeur", mais pas la fonction exercée par une femme. " Les majuscules et les caractères en gras sont de mon fait.
Maintenant relisez ce billet en gardant en tête la phrase en gras et les négatifs en majuscule. Oui, en matière de délinquance le neutre est aussi une façon volontaire de rendre invisible le masculin.
* On dit d'un animal qu'il est féral quand il est passé de l'état domestique à l'état sauvage.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire