Retour de la 'polémique' autour du voile, dans le sport cette fois. Alors que les fédérations sportives n'arrivent pas à se mettre d'accord sur un règlement intérieur commun interdisant ce bout de tissu imposé aux seules femmes, chaque fédération décidant pour son compte, les idiots utiles de l'Islam politique relancent la discussion ; les LFI et leurs suiveurs, Maryse Tondelier en tête, qui trouve qu'il y a des sujets plus importants à traiter et qu'on n'invite jamais les concernées à s'exprimer ; un journaliste de l'Humanité entendu au détour d'un écran LCI prétendant être féministe lui-même, et qu'il connaît des femmes musulmanes féministes portant voile SIC, mais surtout tous pensant à leurs intérêts électoraux ; Teddy Riner, judoka disant lui qu'on aime perdre du temps sur des non-sujets en France, plus les incontournables gens d'extrême-gauche éternellement du côté des 'damnés de la terre'. La saturation menace. D'autant que les arguments fallacieux et les contresens abondent. On en saigne des yeux et des oreilles !
Extraits du bêtisier : choisir l'asservissement en se proclamant champion-ne de la liberté, mon choix mon droit, mon voile, en détournant l'esprit du slogan des féministes pro-choix des années 70 ; des communistes qu'on attendrait dénonçant "l'opium de peuple" de Marx, ex bouffeurs de curés du siècle précédent, se posant en défenseurs du pire des symboles de l'effacement et de l'infériorité des femmes ; des femmes politiques post-féministes ou au féminisme couché devant une religion qui serait celle des opprimés (certainement celle des imans iraniens rois du pétrole, et de MBS en Arabie Saoudite, ou de Erdogan par exemple, très convainquant), religion conquérante et prosélyte (elles le sont toutes, sauf le judaïsme), et aux principes auto-référentiels tentant d'imposer la Charia partout et par tous moyens ; un sportif parlant du haut de ses victoires et de ses médailles sans rien connaître du sujet, et surtout titulaire du statut de mâle exerçant son magistère sur les femmes, ça tombe bien, ça arrange leurs intérêts de dominants. Excusez-moi, mais les hommes ont de tels privilèges que j'ai du mal à imaginer que leur condescendance envers toute manifestation patriarcale est désintéressée ! Last but not least, ce seraient nous, les défenseures de l'universalité qui serions les oppresseurs interdisant aux autres femmes l'exercice de leur liberté en choisissant, et surtout en voulant imposer l'asservissement qu'elles trouvent sans doute glamour ou original, en oubliant que, c'est la loi qui libère et la liberté qui opprime, pour paraphraser Lacordaire, dans un contexte historique indubitable de maîtres et de servantes. Une belle inversion patriarcale au passage, toujours en train de nous faire prendre des vessies pour des lanternes, et l'asservissement consenti comme forme de liberté.
Démocraties molles contre régimes totalitaires
Nos démocraties refusent la loi de Dieu, elles ne reconnaissant que les lois voulues, promulguées, votées par le peuple souverain après d'âpres débats, mais qui finissent par faire consensus car elles permettent de vivre ensemble. Nous avons nous aussi vécu sous la férule d'une croyance auto-référentielle, obscurantiste, prétendant tout régenter, promettant le bonheur dans l'au-delà contre soumission à l'injustice et à l'autorité ici et maintenant, régie de main de fer par un clergé tout-puissant et impie. Nous savons, et nous avons nos martyrs, le Chevalier de la Barre par exemple, condamné à mort après avoir été affreusement torturé pour avoir refusé de se découvrir au passage d'une procession.
Entrisme de l'Islam politique
Si les Iraniennes qui vivent depuis 44 ans sous le joug de l'Islam chiite prennent depuis trois ans autant de risques, y compris celui de la prison et de leur vie, pour en desserrer l'étau, c'est que c'est invivable. Si des Musulmans demandent et trouvent refuge en Europe et en France pour fuir des régimes totalitaires religieux, c'est qu'ils y trouvent la douceur de vivre en quiétude et en liberté, sans la menace de sectaires qu'ils ont fui par tous les moyens. C'est que notre universalisme proscripteur de signes religieux dans les lieux de la République est finalement très doux à vivre, car très tolérant. La loi de 1905 dite de laïcité est un trésor que nous Français, sommes les seuls à avoir. Le sécularisme des britanniques et des étatsuniens n'est en rien comparable, qui fait vivre les gens en silos, se côtoyant sans se mélanger ni se fréquenter. Chérissons-la, défendons-la. Refusons l'entrisme de sectaires qui inversent les notions, pervertissent le langage et les idées politiques, divisent les gens pour mieux régner.
Oui à l'universalisme
L'Islam, comme toutes les religions patriarcales à Dieu mâle, opprime les femmes en leur enjoignant, et à ELLES SEULES, un code vestimentaire pour préserver leur pudeur et surtout pour les éloigner en les stigmatisant des tentations des hommes qui, eux ont tout loisir de se vêtir comme ils l'entendent et de se comporter en rufians dans l'espace public comme privé. J'appelle cela faire porter la malédiction et le malheur de vivre avec les hommes par les victimes. Même si tous les musulmans ne sont pas des patriarcaux au couteau entre les dents, que certains sont modérés et pratiquent leurs croyance et rite dans le calme et sans prosélytisme, l'histoire nous enseigne la prudence. Nous ne sommes pas à l'abri d'un retour de flamme. L'enfer autant chrétien que musulman est pavé de bonnes intentions. Et puis si c'est tellement l'enfer ici, dans nos démocraties tolérantes, il reste à faire le choix de l'Arabie saoudite, du Pakistan, de l'Iran, au moins tant que la Révolution de Mollahs perdure, et le nec plus ultra, de l'Afghanistan, ce paradis sunnite, pour pratiquer en toute quiétude son culte. On leur y donnera même en prime des conseils de modestie, et de cuisine, car que faire d'autre quand on est interdites d'école, d'espaces publics, de fenêtres, juste bonnes à être "une terre à labourer" ?
Le sport, depuis qu'il existe, a toujours porté des valeurs universelles. Personne n'empêche ces sportives de compétition de pratiquer. Elles s'empêchent et s'excluent elles-mêmes en refusant les règlements intérieurs des fédérations et la neutralité du sport, quelle qu'en soit la discipline. Elles peuvent concourir, personne ne le leur interdit, à condition de respecter nos lois et règlements, et reprendre après, au vestiaire, leurs voiles pour rentrer chez elles. Dans la rue non plus, personne ne leur interdit rien.
Conclusion en forme de boutade : il y a un moyen d'atteindre l'universalisme par le voile, c'est que les hommes s'astreignent, comme les femmes, à le porter eux aussi. Tous couverts, tous suant sous l'effort et sous le tissu, tous avec les mêmes entraves, handicaps, et obstacles. L'égalité, enfin.
Je dédie ce billet aux femmes afghanes, étouffant en silence, enterrées vives dans ces linceuls, interdites d'éducation et d'activité professionnelle, aux femmes Iraniennes qui luttent pour leur émancipation et leur auto-détemination, ainsi qu'à toutes les femmes qui survivent sous la loi implacable des Pères.
Solidarité et sororité.
EDIT 26/3/25
La question du voile dans les compétitions sportives cache la forêt d'autres pratiques d'entrisme religieux dans le sport, amateur notamment, selon un article de Charlie Hebdo n° 1705 ce mercredi, citant le rapport d'une 'mission flash sur les dérives communautaristes et islamistes dans le sport'. Rituels de prière sur les terrains et dans les vestiaires, refus de créer des sections féminines (allo, celles qui m'accusent de vouloir interdire de compétition les filles parce que je suis pour l'interdiction du voile ?), athlètes refusant de serrer la main à un arbitre ou joueur de l'autre sexe, refus de s'incliner devant l'adversaire au Taekwondo par exemple, car on ne plie le genou que devant Dieu, aménagements pour que les filles et les garçons ne se croisent pas. Ceci valait d'être précisé.