mardi 24 décembre 2013

2/2 #Shero - Héros au féminin de séries télé et de cinéma

Episode 2 sur mes héroïnes au féminin dans la pop culture : cinéma, BD, séries. Cette semaine, ça va être nettement séries télé, un genre où elles font florès. Birgit NyborgKatrine Fønsmark (Borgen), Katniss Everdeen (The Hunger Games, romans puis transposition au cinéma), Carrie Mathison (série Homeland), et Daenerys Targaryen (série Game of Thrones).

Birgit Nyborg, héroïne de la série Borgen diffusée en France sur Arte, est une femme politique danoise centriste pressentie par son parti politique pour former un gouvernement de coalition (régime non présidentiel comme chez nous où le "roi" est oint du suffrage universel, et ça fait du bien) dont elle sera la première Ministre.


Femme déterminée et intègre, Birgit Nyborg accède donc à la tête de l'exécutif danois après des tractations avec les partis concurrents coalisés. Rien d'évident : après de subtiles négociations, il faut parvenir à former une coalition de gouvernement qui tienne la route et soit d'accord pour proposer et mener ensemble une politique pour le pays. La série a le mérite de bien montrer les approches, les accords, les désistements, bref le consensus qu'il faut obtenir dans une démocratie pour gouverner. Birgit est aussi épouse et mère de famille. Son mari, père de ses enfants, va vite se sentir marginalisé par le rôle écrasant que tient sa femme, d'autant que son propre métier se révèle en conflit d'intérêt entre son statut d'époux et celui de cadre d'une entreprise où il peut tirer profit de sa position de mari du Premier Ministre. Le couple n'y survivra pas.

Birgit Nyborg n'a pas de super-pouvoirs, elle n'est pas une super-héroïne, elle est juste une femme de bonne volonté qui expérimente la charge du pouvoir, cette chose sacralisée par les hommes, charge qui l'éloigne d'eux et s'exerce dans la solitude, même dans une démocratie apaisée comme l'est le Danemark. On la voit au fil des épisodes se colleter avec des dossiers comme le statut des prostituées, l'élevage hors-sol, ou proposer sa médiation (réussie) entre deux belligérants africains. Birgit rentre tous les soirs chez elle, car elle refuse d'habiter dans la demeure de fonction qui lui est réservée : elle surveille les devoirs des enfants, remplit le frigo et assiste à la défection de son mari. Mais Birgit a le virus de la politique et le goût de la conviction et du pouvoir. Elle est trahie, elle pleure, tombe et se relève. C'est une héroïne ordinaire, positive et empowering. Elle inspire peut-être l'actuelle Première Ministre sociale-démocrate du Danemark, Helle Thorning-Schmidt.


En parallèle de Birgit, et en face d'elle, on assiste à la montée en puissance d'une journaliste de la principale chaîne de télévision du pays, Katrine Fønsmark dont l'amant puis père de son enfant est le spin doctor de Birgit Nyborg. Katrine, comme Birgit est une femme qui fait carrière sans états d'âme, tout en menant une vie de famille à peu près normale. Deux femmes puissantes dans la même série, que demander de plus ?

Katniss Everdeen - Héroïne de The Hunger Games trilogie bestseller de science-fiction (cauchemardesque) de Suzanne Collins. L'adaptation au cinéma était donc inévitable. Nous sommes dans un univers post-apocalypse où règne une dictature effroyable : deux classes sociales, des privilégiés minoritaires et des masses informes qui survivent dans des districts crasseux et doivent fournir une fois par an un garçon et une fille pour des jeux télévisés, les Hunger Games, genre télé-réalité mortelle. Katniss se propose en remplacement de sa jeune sœur dans le premier épisode où elle s'allie avec un garçon de l'équipe adverse, amoureux d'elle, ensemble ils gagnent le concours après avoir éliminé les autres concurrents.


J'ai vu le 2ème film Catching fire (L'embrasement) que j'ai trouvé
mauvais ! Bavard, pesamment illustratif, voire téléphoné, truffé d'effets spéciaux, la plaie du cinéma actuel, on assiste au retour triomphant de Katniss dans son district, en vainqueure à l'abri du besoin. Une sorte de révolte des districts accompagne sa victoire. Les dictateurs décident de nouveaux jeux pour les calmer. Défilés spectaculaires genre Nuremberg nazi filmés à la grue ou en hélicoptère, présentatrice de télévision aux tenues extravagantes, et jeux mortels dans une (fausse ?) forêt truffée de pièges électroniques, de trompe-l’œil, d'images de synthèse qui remplacent la réalité, de brouillards chimiques brûlants, Katniss est à rude épreuve. Le film s'arrête un peu abruptement : Katniss, Peeta, son amoureux, et deux ou trois autres survivants, on devine qu'il va y avoir une suite rapidement.

Katniss est une archère hors-pair (comme Merida), une sorte de belle Artémis qui sort élégamment ses flèches de son carquois, vise et tire à la vitesse de la lumière sans (presque) jamais manquer sa cible. Heureusement qu'elle est là ! Sans elle et son charisme désespéré, il n'y a personne d'autre. Elle écrase l'histoire. Notez que je ne me plains pas. Elle est vaguement amoureuse d'un garçon Peeta (sans roulages de pelles excessifs) son ex-adversaire, et elle est solidaire de sa famille. Elle est empathique mais puisqu'elle vit dans un univers impitoyable, elle joue littéralement le jeu. Il n'y a pas vraiment de contestation chez elle, pas de révolte. Elle survit grâce à ses qualités de combattante : struggle for life. Ne comptez pas sur Les Hunger Games pour faire dans la contestation politique, même embryonnaire. Mais, une gladiatrice dans les jeux du cirque, comme on n'avait jamais vu ça, je prends, d'autant qu'elle est victorieuse. Elle permet aux mecs spectateurs (j'ai vu le film dans une salle où il n'y avait que des hommes dont un nous a enfumés sournoisement, je suis allée le cafter à la caisse à la sortie, mais bien entendu, il n'était plus là, ce misérable !) de remplacer leurs stéréotypes mâles qu'on a vraiment assez vus. Ah oui, le personnage de Katniss doit beaucoup à Jennifer Lawrence, son interprète, belle fille que les standards de beauté faméliques de Hollywood trouvent obèse (c'est elle qui le dit), et que la presse magazine photoshoppe !

Carrie Mathison - Héroïne de Homeland, série diffusée par Canal+ et D8 où je l'ai vue ; Homeland, série paranoïaque, est l'adaptation américaine de Hatufim, l'excellente série israélienne qui raconte le retour de soldats prisonniers de guerre qui ont possiblement été retournés par l'ennemi palestinien, ou Al Qaeda dans le cas de Homeland.


Carrie Mathison est une agente de la CIA traumatisée par les attentats du 11 septembre que son administration n'a pas su prévenir. Elle aurait donc tendance à voir des complots là où il n'y en aurait pas ? En conflit permanent avec sa hiérarchie, atteinte comme son père de troubles bipolaires dont son employeur ne sait rien (sauf son mentor Saul Berenson), elle est soignée en douce par sa médecin de sœur qui lui prescrit régulièrement un stabilisateur de l'humeur. Il arrive à Carrie de lâcher la rampe et de partir en plein délire ; de plus, elle n'hésite jamais à violer les lois américaines de protection de la vie privée ni le règlement intérieur de son service pour arriver à ses fins. Détail supplémentaire : sa hiérarchie tout en la tenant pour brillante, ne croit jamais ce qu'elle prédit. Mais au final ses prédictions se révèlent toujours justes.

Carrie Mathison est une héroïne traumatisée (il n'est pas impossible qu'elle porte un lourd secret), complexée, manquant de confiance en elle, malade (comme Lisbeth Salander), mais ses crises maniaques peuvent déclencher chez elle des trouvailles géniales. Carrie est atteinte du syndrome de Cassandre qui prive les femmes du magistère de la parole : ce qu'elle prédit n'est jamais cru, alors que les faits lui donnent toujours raison : le soldat Brody a bien été retourné. Classique anti-héros, vilain petit canard dans une portée de cygnes, elle doit sans arrêt en faire plus : cynique, carriériste, paranoïaque, elle s'impose toujours. Toutes ces caractéristiques finissent par lui donner un côté positif : têtue, combative, libre de ses choix, obligée de combattre ses complexes, elle en devient sûre d'elle tout en restant humaine.

Daenerys Targaryen - Héroïne (interprétée par Emilia Clarke) de Game of Thrones, une série diffusée par Canal+ et D8, juste derrière Homeland, hélas, à pas d'heure, deux épisodes comme il se doit : le mépris habituel des diffuseurs pour leur public ! Game of thrones est une série de médiéval fantasy ou heroïc fantasy, genre auquel je n'accroche pas. Donc à 23 H 20, à la première coupure pub, je sombre dans le coma. Ce qui caractérise l'heroic fantasy, c'est que malgré les super-pouvoirs de certains, les femmes y sont traitées en butin de guerre et monnaie d'échange, en chèvres autrement dit ! Dès le premier épisode, cette pauvre Daenerys, issue d'une famille déchue et consanguine (explication paraît-il de ses cheveux blancs) est donnée à un rustre qui la viole lors de sa nuit de noces. C'était plus que je n'en pouvais supporter.














Mais une discussion passionnée sur Twitter avec des twittas fans de la série m'a convaincue de persister : Daenerys va monter en puissance dans la saison 3. Pour son mariage, des œufs de dragons non éclos lui ont été offerts. Ses petits dragons vont éclore, grandir avec elle, et lui donner la puissance qu'elle n'a pas. Ses frères, sa famille, tous ses proches sont morts. "Quand mes dragons seront grands, nous reprendrons ce qui m'a été volé et nous détruirons ceux qui m'ont fait du mal !", hurle-t-elle dans la bande annonce. Persistance du mythe de la femme associée au serpent. Du statut de victime (première et deuxième saison), elle gagne en ascendant et en épaisseur : levant une armée puissante après avoir libéré tous les esclaves, tous sont prêts à se battre pour elle. Daenerys serait-elle la prochaine sur le Trône de fer ?



Liens :
Les Martiennes : Game of thrones, une série féministe ? 
Les Martiennes toujours : Séries TV - Top 10 de nos héroïnes féministes préférées.
Daenerys Targaryen : Taking the power back en anglais chez HBO.

mercredi 18 décembre 2013

1/2 #Shero - Héros au féminin, de romans, de séries télé ou de cinéma

Elles font partie de la pop culture, elles nous enthousiasment, nous émeuvent et nous rendent puissantes car elles nous donnent confiance en nous : elles sont empowering et nous servent de modèles. Elles sont héroïnes de romans, de cinéma (ou les deux), de séries télés ou de bandes dessinées. J'en ai sélectionné neuf, dont je propose le portrait en deux billets. Les quatre premières s'appellent Ripley, Lisbeth Salander, Lisa Simpson, et Merida. C'est évidemment un choix arbitraire qui correspond à mes goûts, vous pouvez me signaler les vôtres, dans les commentaires, en disant pourquoi elles sont dignes du titre de shero (héros au féminin). Attention : risque de spoilers dans certaines biographies !

Lieutenant Ripley - Alien film de Ridley Scott 1979 - Rôle joué par Sigourney Weaver - Lieutenante du Commandant Dallas sur le Nostromo, cargo spatial commercial transportant de la marchandise, Ripley devient la commandante du vaisseau à la mort de Dallas, après un atterrissage hasardeux sur une autre planète ordonné par un signal radio, qui détourne les passagers du vaisseau de leur route initiale, et où ils sont contaminés par une créature extra-terrestre.


L'alien (l'étranger) rapporté par l'équipage infeste le vaisseau et supprime 8 passagers, un par un. Le lieutenant Ripley sera la seule survivante (avec le chat Jones), après un combat acharné avec la créature. Elle doit également déjouer un complot machiavélique et une tentative de meurtre de l'officier scientifique adjoint à l'équipage, qui est un allié de l'alien dans la place. Outre son héroïne, ce qui est passionnant dans Alien (le premier, oubliez les trois autres : le numéro deux peut éventuellement se laisser regarder car il reprend les codes du premier, mais les 3ème et 4ème épisodes de la franchise sont de vraies régressions !), c'est que tous les codes habituels du récit épique sont à l'envers : c'est un homme qui accouche littéralement du monstre (Alien "le fils de Kane") et c'est une femme qui terrasse le dragon. Lecture mythologique, lecture sexuelle, lecture psychanalytique : le film est un chef-d'oeuvre !

Ripley est une héroïne froide, déterminée, volontaire, combative, solidaire de son équipage, elle s'oppose sans arrêt à l'indécis Capitaine Dallas qui fait toujours les mauvais choix après de longues hésitations, et au bout du compte c'est toujours à ses analyses que l'histoire donne raison. Rationnelle, elle invoque sans cesse le règlement de la Compagnie, écrit pour protéger l'équipage, le vaisseau et sa cargaison. Elle triomphe finalement seule du monstre après une série d'épreuves où elle l'emporte à chaque fois après un dur combat.

Lisbeth Salander  Héroïne de la trilogie romanesque Millenium de Stieg Larsson : elle arrive au milieu du premier opus, rencontre puis remplace progressivement le premier héros Mickaël Blomkvist qui se met à son service. Ici, incarnée au cinéma par l'actrice Noomi Rapace.


Lisbeth est une héroïne atypique : asociale et autiste, terriblement traumatisée par de multiples agressions sexuelles, après une tentative de meurtre sur son père qui battait sa mère, elle a été "soignée" dans des hôpitaux psychiatriques par des hommes maltraitants. Lisbeth est une survivante. Petite, frêle, se nourrissant très mal, elle montre une résilience et une résistance physique hors normes. Héroïne vengeresse, Lisbeth Salander est une hackeuse informatique hors pair, légende dans le petit monde fermé des hackeurs. Faussaire (toujours pour la bonne cause), elle possède différents passeports, se grime et change d'aspect dans la poursuite de ses ennemis, entre par effraction dans les comptes et codes secrets de ses adversaires. Lesbienne et bisexuelle, elle est très libre et entreprenante dans le choix de ses partenaires, femmes et hommes.

Lisbeth Salander est une héroïne positive, déterminée et empowering pour les femmes et filles. Génie autodidacte de l'informatique, rien ne lui est impossible. Libre de ses choix, têtue, rien ne la fait dévier de sa route, même lorsqu'elle doit affronter les pires brutes et les plus grands dangers. Sorte d'anarchiste libertaire individualiste, elle n'obéit qu'à ses propres lois et motivations.

Lisa Simpson est une héroïne de dessin animé diffusé par la télévision américaine depuis 1987, Les Simpsons, série qui a fait le tour du monde. Lisa est fille d'une famille moyenne américaine, carrément des beaufs, dont le père travaille dans une usine nucléaire et dont les loisirs consistent à se vautrer sur le canapé devant la télé en se goinfrant de burgers et de saucisses : elle a 8 ans, est amatrice de jazz, et joue du saxophone.


Elle est environnementaliste, féministe, défenseure des droits des gays et des tibétains, et elle est végétarienne. Pour tout dire, c'est une intellectuelle, elle a une conscience politique et elle est bien la seule de la famille à posséder cette caractéristique ! D'ailleurs, elle lit pendant que sa mère cuisine et que ses père et frère s'abrutissent devant la télé !


Lisa Simpson est une héroïne empathique, charismatique, idéaliste, leader : elle tire sa famille vers le haut. Comme c'est une petite fille très jeune et aimante, elle est souvent déchirée entre ses idées politiques et son amour pour ses parents, stupidement conformistes : une mère inepte, un père irresponsable et velléitaire, et son mauvais garçon de frère, futur délinquant. Mais elle sait se faire sa propre opinion et la défendre : elle est engagée. C'est une militante qui dans divers épisodes a su s'engager pour des causes pacifistes. À ces titres, elle est un modèle puissant pour les filles.

Merida : héroïne de Rebelle, des studios Pixar, film d'animation sorti en 2012, dont j'avais fait un billet ici. Merida est la fille d'un roi des Highlands d'Ecosse, elle a 17 ans, l'âge de se marier pour les filles, dans toute famille aristocratique.


Mérida est une princesse atypique : archère, elle améliore ses performances au tir à l'arc, cavalière hors pair, elle chevauche dans les forêts et terres de son père son cheval Angus, dont elle bouchonne le poil le soir en rentrant à l'écurie. Elle est très heureuse comme cela. C'est compter sans sa mère qui veut la marier, et convoque les seigneurs voisins pour trouver un bon parti et faire une fin. Mais Mérida ne l'entend pas de cette oreille : elle s'en va consulter une sorcière pour un tuyau qui pourrait lui éviter ce destin dont elle ne veut pas. À la suite d'une erreur de manipulation, la reine-mère est transformée en ourse, alors que la sorcière, partie à un congrès, est introuvable ! Après des épreuves qui vont solidariser la fille et la mère, permettre un échange de connaissances, et dont elles sortent victorieuses, Merida gagne le droit de mener sa vie comme elle l'entend : rester célibataire, puisque c'est son choix. Cas unique dans l'histoire du cinéma et du dessin animé : la princesse est active et aucun prince charmant ne viendra la révéler à elle-même à la fin !

Mérida est entreprenante, active, sportive, aussi indomptable que sa chevelure rousse. Tout en étant une fille aimante et attachée à ses parents, elle sait exprimer sa volonté et imposer ses vues, d'autant plus qu'elle est concernée. Assertive et fidèle à elle-même, elle ne permet à personne d'autre de faire des choix à sa place. D'aucuns y ont vu une héroïne crypto-lesbienne. Pourquoi pas ?

Suite du billet : 2/2 #SHERO Héros au féminin de télé et de cinéma

jeudi 12 décembre 2013

Gyn/ergy - Girlilla

7000 féministes à l'assaut d'une cathédrale en Argentine pour protester contre la négation de leurs droits reproductifs, sur lesquels les hommes d'église font un hold up permanent. Cela s'est produit à l'issue d'une conférence féministe sur les trafics de femmes et sur le droit à l'avortement, principaux sujets évoqués lors de ce rassemblement de
17 000 femmes, selon une agence de presse argentine. Video de l'action ci-dessous : le son n'est pas tout le temps au rendez-vous, mais elle fonctionne !



"Si le Pape était une femme, l'avortement serait légal !"  et " Vos rosaires hors de nos 
ovaires !"scandent-elles, pendant que 1500 hommes se serrant les coudes, font cercle et défendent stoïquement le monument, en récitant des Ave Maria. Une effigie de Bergoglio, premier Pape argentin (François 1er) est même brûlée en place publique. Contrairement à ce qu'ont prétendu les forces de l'ordre qui ont attendu stoïquement sans rien faire -"ce sont des femmes"- que la manifestation se passe, il n'y a pas eu de violence ni de vandalisme. Juste quelques braguettes recouvertes de peinture noire et quelques crachats ! Plus des tags de moustaches sur les visages des protecteurs de la cathédrale, et des petites culottes autour de leur cou. Confirmation que "le féminisme n'a jamais tué personne ! Le machisme, lui, tue tous les jours" !

Grognements de l'évêque, rescapé sans bobos de sa cathédrale où il récitait des prières pendant la manif, qui a déclaré : "Elles ne respectent pas la vie, nous ne pouvons pas nous attendre à ce qu'elles respectent les monuments" ! Pour une religion qui a converti plusieurs siècles durant les amérindiens au fil de l'épée (grosso modo, le message de tous les Torquemadas de l'HIStoire : tu embrasses la vraie foi ou je te crève !), je qualifierais la remarque de culottée et d'amnésique.

Les mots de mon titre, Gynergy et Girlilla, sont des jeux de mots empruntés au Wickedary, dictionnaire à malices de Mary Daly.
Lien : L'article de Washington Times qui n'est pas en faveur de l'action, les commentaires (en anglais) en témoignent !

vendredi 6 décembre 2013

De l'importance du témoignage des survivants, en récit ou en images



Ce matin (c'est arrivé le 11 novembre 2013 : NDLT), l'histoire d'un jeune chevreuil dont la face a été percée par une flèche de chasseur est devenue virale. L'histoire se termine de façon heureuse : grâce à l'intervention humaine, il a en effet survécu pour voir un autre jour.

Bien que la couverture médiatique soit problématique pour de nombreuses raisons, ridiculement surnommé « Steve Martin » d'après un gagman popularisé par une scène de flèche dans la tête, l'affublant du « it »*, célébrant le Département de la Vie sauvage pour l'avoir sauvé, quand la même agence est responsable de faciliter la « chasse » : l'image est assez puissante pour transcender le spécisme des médias et offrir un coup d'oeil sur les horreurs du meurtre des animaux non humains pour le « sport » et/ou la "nourriture".

« La chasse » (je place le terme entre guillemets pour signaler l'euphémisme) est comme un club privé ou une société secrète pour hommes qui cherchent à consolider leur domination dans des meetings annuels exclusifs, tenus inaccessibles au public. Les hommes se rassemblent dans les bois pour créer des « liens », « apprécier la nature », faire des « balades en plein air », « rencontrer de vieux amis », « apprendre des leçons de vie », etc. Toutes ces charmants sentiments obscurcissent l'activité première qui différencie « la chasse » du camping ou de l'escalade : le massacre de cerfs, ours, ou de tous autres animaux libres et sauvages.

Les hommes utilisent l'isolement de l'arrière pays pour promulguer le patriarcat dans ces espaces dédiés aux seuls mâles. La pratique est renforcée par des comportements hautement ritualisés. « Les chasseurs » dépensent des milliers de dollars en licences, en armes et accessoires, tenues de camouflage, appâts, etc.. Les garçons sont initiés jeunes et forcés (le meurtre n'est pas usuellement chose naturelle ni désirable chez les enfants) à tirer et utiliser des armes contre des animaux non-humains qu'ils ont, ailleurs, considéré comme des amis. Souvent, les tueurs terminent le rituel en consommant la chair de leurs victimes.

Contre nous, les défenseur-e-s (femmes en particulier), qui sommes non-initié-e-s à ces rassemblements masculins secrets, ces tueurs prétendent que « nous n'y comprenons rien » quand nous protestons contre cette violence. Comme tous les étalages de pouvoir mâle, « la chasse » est présumée nécessaire et toute opposition serait supposée indiquer une ignorance crasse. Cette déflexion/déviation de la résistance des femmes renforce « la chasse » (une pratique suprémaciste mâle) comme pratique pour les seuls hommes, et elle légitimise leur pouvoir.



Les survivants proposent un aperçu de ce monde caché. Les leçons de « chasse » recommandent aux tueurs de tenir leurs sales activités hors de la vue du public qui en serait offensé. La taxidermie des corps portraitise des animaux alertes et en vie. Mais les survivants nous montrent les horreurs de l'idéologie patriarcale pro-«chasse » que les nettoyages de scènes de crime obscurcissent. Le fait que de nombreux parcs et forêts nationales soient pratiquement fermés au public pour que les hommes puissent y entrer avec des armes et infliger un génocide à d'innocents habitants des bois démontre le hold-up, cautionné par l'état, des hommes, ayant-droit des espaces féminins. Comme l'expliquent les éco-féministes, les animaux non-humains et l'environnement, comme les femmes, sont traités comme des ressources qui existent pour le bon-plaisir des hommes consommateurs.

Les récits dont témoignent les survivants de la « chasse » ne sont pas différents de ceux des animaux réfugiés, vivant dans des fermes-sanctuaires, ou des survivantes du viol et de l'esclavage : illes survivent pour nous raconter l'histoire de la violence masculine. Illes rendent visible une oppression invisibilisée.

*It : neutre anglais. Appliqué aux choses et aux animaux, il les exclut du «il » ou « elle » réservé aux humains. Traduction : ça.
Les caractères en gras sont de moi.

Traduit, avec leur accord, de l'article Arrow Pierces Deer's Face and Lives to Tell the Tale : The Importance of Survivor Images sur le blog Human-animals studies images, blog de l'ONG Animals and Society Institute qui étudie les relations humains-animaux au prisme de la domination et du spécisme.

Lien supplémentaire : Le massacre des globicéphales (grindatrap) aux Iles Féroés, Danemark, un rituel viril ancien. "Il y a quelque chose de pourri dans le Royaume de Danemark" William Shakespeare.

jeudi 28 novembre 2013

Cassandre, ou la perte du magistère de la parole par les femmes


Cassandre est la fille d'un roi de la mythologie grecque qui reçut le don de prophétie. L'histoire de Cassandre est très banale : harcelée par Apollon qui la draguait, Cassandre l'envoie balader en lui disant que ça suffit comme ça ! Le bellâtre le prend mal et, pour se venger de la blessure narcissique infligée par une gonzesse, la maudit et lui prédit que désormais, puisque c'est comme ça, plus personne JAMAIS ne croirait les prophéties de Cassandre. Mauvais joueur, mauvais perdant. Depuis ce funeste jour, la malédiction de Cassandre frappe toutes les femmes qui ont, avec elle, perdu le magistère de la parole.

Depuis, les témoignages des femmes sont pris avec des pincettes, et il vaut mieux qu'ils soient corroborés par des hommes. Notez que le mot témoin en français n'a pas de féminin. Pas dignes de foi quand elles témoignent de viols ou d'agressions sexuelles, accusées d'exagérer quand elles disent les douleurs de l'accouchement, sommées de donner de solides références académiques pour démontrer et soutenir une étude universitaire menée pourtant avec la plus grande rigueur : l'accusation de légèreté, d'affabulation ou de mensonge n'est jamais loin. Et nous connaissons toutes ces moments de soulagement quand un homme appuie nos arguments féministes par exemple, et nous apporte son soutien en abondant dans notre sens ! Évidemment, tout cela a un but : puisque nos mots n'ont pas de poids, cela conforte notre statut de citoyens de seconde classe.

Le sacré, le pouvoir qui vont avec le magistère de la parole appartiennent aux hommes. Pourtant qui peut dire avec certitude que les femmes n'ont pas participé du sacré, ou même, l'ont inventé ? Personne. Conventionnellement, il est admis sans contestation que les pochoirs de mains trouvés sur les grottes des caves préhistoriques auraient été faits par des hommes, et que ce seraient donc leurs mains qu'on verrait en négatif, entourées d'ocre. Or un chercheur américain a conçu un algorithme comparant des mesures de phalanges d'hommes et de femmes où existe un dysmorphisme de l'espèce, les (petites) mains des caves seraient des mains de femmes ! Les premiers artistes humains seraient donc des femmes, idée révolutionnaire iconoclaste. Zut pour leur matricule : un mythe s'effondre ?

Ils se proclament toujours premiers en tout et partout : les enfants des écoles connaissent Vercingétorix, résistant à l'occupant romain de la Gaule, Jules César. Mais qui enseigne les noms de deux femmes cheffes d'armée, résistant aux armées romaines : Zénobie de Palmyre, expulsant carrément un préfet romain d' Egypte occupée puis libérée par elle de l'occupation romaine, et de Boadicée, Reine d'une tribu bretonne qui leva et commanda une armée pour empêcher la progression des troupes romaines en ce qu'on n'appelait pas encore la Grande-Bretagne ? En quoi sont-elles moins valeureuses que Vercingétorix ?


Si la malédiction n'est pas assez efficace, on peut aussi forcer le destin : effacer ces satanées femmes de l'histoire quand elles sont incontournables !

Scientifiques brillantes, font-elles une découverte fondamentale comme Lise Meitner (ci-dessus) qui découvrit la fission nucléaire ? Le Nobel et la découverte sont attribués à un homme : Otto Hahn qui ne prononcera même pas le nom de Lise dans son discours de réception du prix devant le Jury Nobel. Hedy Lamarr, actrice américaine de cinéma, spectaculaire à cause de sa beauté à couper le souffle, pratique-t-elle les mathématiques entre deux tournages ? Lorsqu'elle invente un code de brouillage de radio-fréquences de fusées, elle ne déposera pas elle-même le brevet, c'est un homme qui le fera. Hedy Lamarr est aujourd'hui connue comme actrice hollywoodienne des années 30/40, certainement pas comme mathématicienne de génie, ce qu'elle était pourtant... A la voir, il est vrai que c'est difficile de tenter de s'aligner ! Belle ou intelligente, il vaut mieux généralement choisir : le cumul des deux options n'est pas possible en patriarcat ! L'option "ravissante idiote" est imposée.

Si on n'arrive pas totalement à vous éradiquer de l'HIStoire, car une décidément trop grande présence en empêche, qu'à cela ne tienne, on s'arrange pour perdre vos textes : Sappho, connue et appréciée dans l'Antiquité pour ses poèmes lyriques, est plus connue de nos jours pour sa bisexualité ou son amour des femmes, puisque, de son Ile de naissance Lesbos, on a créé le mot lesbienne. Ou alors, comme pour l'incontournable Hypatie d'Alexandrie, on attribue vos études à d'autres : en effet des historiennes pensent que les travaux d'Hypatie ne seraient pas si perdus qu'on veut bien le dire, ils auraient été plus sûrement attribués à des auteurs mâles ! Enfin, on peut aussi forger le destin au sens littéral, en faire carrément un faux : Hatchepsout, pharaonne égyptienne de la XVIIIème dynastie se fait construire, comme tous les pharaons, un tombeau digne de sa royale personne. Quelques années après son ensevelissement son neveu ou son beau-fils ont fait marteler son nom pour l'effacer du monument !

Ce ne sont là que quelques exemples. Femmes talentueuses effacées de l'HIStoire, exclues des archives et des Panthéons, vilipendées, calomniées au besoin, elles sont gênantes, car elles sont la preuve irréfutable de notre parité avec les hommes, et qu'à moins de nous tenir dans l'ignorance, de nous oblitérer, nous sommes leurs égales et qu'il faut faire avec nous, notre parole et notre talent valant les leurs. Il est plus que temps de rétablir la justice, d'en finir avec la malédiction de Cassandre, d'écouter et de croire ce qu'elle dit.

Dédicace de ce billet à Anna Walentynowicz, 1929-2010, ouvrière conductrice de grue aux chantiers navals de Gdansk en Pologne, fondatrice dans les années 80 du syndicat Solidarnosc, évincée puis remplacée, après des dissensions internes, par Lech Walesa qui en devint le leader. Anna Walentynowicz est, comme les précédentes, une femme effacée de l'HIStoire.


Lien : mon board Pinterest HERstory

samedi 23 novembre 2013

Attaque commando sur le rayon rose

More than just a princess ! Bien plus qu'une princesse !
Bientôt Noël, cette fête consensuelle hétéro-patriarcale consumériste où chacun-e doit absolument observer les conventions sociales sauf à être traité-e d'ours-e ou d'asocial-e. Pire, comme toutes les convivialités humaines, on se retrouve (presque) obligatoirement autour d'un plat de chair animale. Vous avez deviné, je ne suis pas fan. Mais comme vous avez sans doute une fille, nièce, petite soeur, filleule..., vous allez devoir faire le tour des magasins de jouets et de leurs désespérants rayons. Aussi, voici un petit film publicitaire "Disrupting the pink aisle" (en gros, le titre de mon billet) pour une marque de jouets américains. Avec un peu de chance vous pouvez peut-être trouver la Goldie Box chez ToysRUs (4-9 ans). Sinon, réclamez-la ! Ou offrez une imitation. C'est une bonne façon de dynamiter le code social Noël !

Oui, vos/nos filles méritent mieux que ces rayons dégoulinant de rose pour vendre des jouets genrés, poupées et tables à langer ou à repasser. Jouer, c'est créer, pas reproduire indéfiniment les mêmes stéréotypes ! Bien sûr que les filles peuvent TOUT faire : penseures, ingénieures et inventrices, se passer de leurs talents est un crime !

Évidemment, mon billet est publicité-free et donc gratuit pour ces deux marques qui rompent avec les conventions de genre.
Liens : Goldie Box playground inventions et (tout est en anglais) How an engineer created a hot toy start-up for girls. (Précision : l'ingénieure créatrice du jouet est une femme).

mardi 19 novembre 2013

Le potentiel ignoré (méprisé ?) des femmes

Infographie - Les chiffres édifiants d'USAID sur la faiblesse économique des femmes :

Pourquoi est-il productif d'investir sur les femmes ?
Parce que quand on aide une femme, cela va plus loin que l'aider elle : toute la communauté en profite, ce qui n'est pas le cas pour l'aide donnée aux seuls hommes. Une femme multiplie l'impact de l'investissement sur son avenir en en faisant bénéficier tout le monde autour d'elle, lui permettant une meilleure vie pour elle, ses enfants, son village, par extension toute la communauté.


99% des morts en couches se produisent dans le monde en développement.
Dans les pays en développement, 1 fille sur 5 qui rentre en primaire ne finit pas sa scolarité.
Quand 10 % de filles en plus vont à l'école, le PIB du pays concerné augmente en moyenne de 3 % ! Alors imaginez le résultat si TOUTES les filles allaient à l'école.

Dans les pays en développement 1 fille sur 7 sera mariée avant 15 ans. Les filles qui restent à l'école 7 ans ou plus se marient 4 ans plus tard et font deux fois moins d'enfants. Vous comprenez bien que ça n'arrange pas les bidons du Patriarcat "Croissez et multipliez, colonisez la Terre", leur slogan mortifère.

Il y a 52 % de femmes dans le total des personnes affectées par le HIV alors que la prévention de la transmission mère-enfant permet d'excellents résultats : 98 % ! Mais comment une maladie d'homme gay blanc et riche est-elle devenue une maladie de femme du Tiers-Monde hétéro et
pauvre ? Parce qu'elles n'ont pas le pouvoir de dire non.

Les femmes produisent 60 à 80 % de la nourriture dans les pays en développement ; mais sans être propriétaires de la terre et quand elles le sont, elles possèdent de toutes petites parcelles. Ne parlons pas du matériel agricole, ni de l'accès aux prêts bancaires quasiment inaccessibles aux femmes !

Quand les femmes possèdent les mêmes quantités de terres que les hommes, les récoltes augmentent de 10 % ! Sur une planète très peuplée où la question de l'alimentation est majeure, moi je donnerais les meilleures terres aux femmes,  n'en déplaise aux agriculteurs industriels bretons qui prétendent "nourrir la planète". Quelle mauvaise plaisanterie !

Le nerf de la guerre : le pouvoir ! Dans le monde les femmes représentent seulement 18,9 % des législateurs. 

Quand vous devez compter sur les hommes pour promouvoir et défendre vos propres intérêts, vous pouvez toujours courir. Ils n'y ont aucun intérêt, malgré les chiffres cités ci-dessus : augmentation des PIB et de la productivité agricole. Les hommes privilégieront toujours leurs intérêts étroits de caste à l'intérêt général ! Ils l'ont amplement démontré dans l'HIStoire. 
Et ne nous méprenons pas, les pays développés ne sont pas épargnés économiquement par l'inégalité femmes/hommes : les entreprises paritaires ont de meilleurs résultats et une plus grande longévité. Les caisses de sécurité sociale et de retraite encaissent moins quand les salaires des femmes stagnent de moins 20 à moins 50 % par rapport à ceux des hommes à qualification égale. Cela signifie aussi une moindre croissance des PIB. Les femmes sont meilleures à l'école et à l'université, elles sont plus diplômées que les hommes : cela veut dire que se passer de leur potentiel est un crime, ni plus ni moins. 

Actualisation 19/11/13 - 13 H : Il se trouve qu'involontairement j'ai publié ce billet en pleine journée Internationale des hommes ! Si, ça existe ! Pauvres petits biquets, ils sont opprimés eux aussi : par les femmes ! Dingue tout de même que l'info ne me soit pas parvenue. L'article du Point exposant leurs petits griefs est ICI et la réponse à la mauvaise foi des masculinistes (c'est évidemment du masculinisme rampant) est à lire ICI dans l'Express. 

mardi 12 novembre 2013

Oui au délit de recours à l'achat de services sexuels !

Rosen Hicher, femme européenne, s'est prostituée pendant 22 ans : elle "est tombée dedans" un jour de désarroi où, mère de trois enfants, elle venait de perdre son emploi. L'oncle, puis l'ami de son père, qui ont abusé d'elle à 13 ans lui avaient appris que son corps n'a pas de limite et que n'importe qui pouvait y faire effraction, comme dit Andrea Dworkin, qui explique ainsi les raisons politiques qui font exister et se perpétuer l'inceste. Je ne vaux rien, sauf peut-être l'argent avec lequel on peut m'acheter, et encore, mon client peut-il porter plainte pour trahison du contrat si je n'obéis pas et ne fais pas docilement tout ce qu'on me demande de faire. Marchandise je suis, et la marchandise se soumet, elle n'a pas voix au chapitre, par définition.

Rosen Hicher n'a pas été "contrainte" de se prostituer par un proxénète, elle n'a pas été enlevée ni séquestrée par des réseaux mafieux, on ne l'a pas battue et on ne lui a pas "cassé les dents" pour insuffisance de chiffre d'affaires, ses deux violeurs se sont chargés en première instance du précoce travail de sape de son estime de soi, puis les circonstances économiques : précarité de l'emploi et faiblesse économique -voulue et organisée- des femmes, charge d'enfants, abandon par le père, ont fait le reste.

Elle témoigne chez Benoît Duquesne à Complément d'enquête, 4 ans après être sortie de la prostitution qui l'abîmait et l'étourdissait en même temps, la faisant se proclamer femme libre de ses choix et de ses consentements, sans doute pour ne pas se renier et continuer à survivre :


Interview Rosen Hicher, ex-prostituée témoigne... par Najat-Belkacem

L'Allemagne, pays réglementariste, est devenue la plaque tournante du trafic de femmes, selon cet article de Courrier International, la réglementation provoquant nécessairement un appel d'air, un point chaud de fixation qui fait que les trafiquants perçoivent dans la réglementation une opportunité d'affaires : pseudo naïveté des législations réglementaristes qui n'avaient rien anticipé. Pire : le trafic d'êtres humains pour la prostitution, comme celui des armes et de la drogue, génère des milliards de revenus et celles mêmes qui "travaillent" avec leur corps, les prostituées, toujours selon ce même article, sont absentes au moment de se partager les juteux gains ! Preuve s'il en fallait que ce business est organisé pour profiter uniquement aux hommes : proxénètes bien sûr, et aux clients qui ont ainsi accès à des corps de femmes, qui achètent tout ou parties de corps, et à qui on n'a JAMAIS demandé de comptes ! Oui, il est temps d'impliquer et de responsabiliser le client prosti-tueur en créant un délit de recours à l'achat de services sexuels. Non au tout marchandise, non à la marchandisation des corps !


mercredi 6 novembre 2013

Calendriers des CHEFS : politique sexuelle de la viande

Encore le coup du calendrier pour promouvoir une corporation : la Région Nord-Pas de Calais vient de lancer son calendrier des Chefs ! Pour mémoire, voici les 12 chefs représentant la région sur le calendrier 2012 ; la cuisine de tous les jours, c'est affaire de cuisinières/ménagères (celles de moins de 50 ans, rappelez-vous, qui terrorisent les marketeurs et média-planneurs !), mais la VRAIE cuisine, celle du prestige et de la gastronomie, c'est affaire de CHEFS avec des couilles ! La preuve en image :


Donc, cette année, en manque d'imagination, et puisqu'une femme fait toujours une plus jolie photo que n'importe quel mec, fut-il toqué ou étoilé, surtout quand il passe plus de temps en cuisine que dans les salles de musculation et qu'il mange gras la plupart du temps, leur cuisine sans imagination étant à base de chair et de graisses animales, les CHEFS donc, ont eu idée de mettre des femmes sur un mois de leur calendrier 2013. Créativité et imagination au pourvoir ! Innovation : ça ne s'était JAMAIS fait !
Résultat : des croupes et des seins dénudés, complaisamment montrés, auprès d'un homme habillé ! Dans la photo 2, le même homme habillé, fait même mine de s'adonner à une tâche "ménagère", le repassage ! Grande Déesse, que tout cela respire donc la créativité !






Le site Les Nouvelles News souligne-t-il ICI (article payant) sous le titre "Chair féminine en cuisine" que les femmes CHEFFES sont dramatiquement absentes de ces lieux où l'on se coopte et cultive l'entre-soi masculin ? Le photographe se défend maladroitement : son "projet" s'inscrit dans "un univers graphique" - que tout cela est
prétentiard !- (univers du romantisme faux des maisons closes et de la pornographie, je dirais), et l'un des chefs argumente : il est l'un de ceux qui travaillent avec une majorité de femmes (on s'en doute bien, cher monsieur, les femmes mal payées à la cuisine sous les ordres d'un chef, c'est l'ordre patriarcal et immuable du monde) tout en balançant tout de même une vanne bien pourrie et vengeresse : il espère que ses clieNTS, "chez eux, ils ne se sont pas pris le calendrier dans la figure…!"
Sous-texte : mes clients sont mariés à des mégères aigries du style des féministes qui viennent me chercher des poux dans la tête. Élégant et courtois en plus, le bonhomme. Mesdames du Nord-Pas de Calais, boycottez girlcottez-moi ce rustre !

Vous trouverez ces justifications fourbes et paternalisantes en suivant ce lien au titre élégant, représentatif de la mentalité de soudards qui règne dans la haute cuisine PATRImoniale française : "Pas nique en cuisine !" SIC. Les commentaires et justifications hypocrites laissés sous l'article des Nouvelles News valent leur pesant de lard de poitrine bien gras : lisez-les pour votre édification, ils sont en accès libre.

Non seulement les femmes peuvent continuer à passer les plats et faire petites mains mal/moins payées dans un univers contrôlé par les mâles, mais elles sont en plus sommées de montrer leurs meilleurs morceaux consommables à la table des chefs : croupe et poitrine ! Politique sexuelle de la viande, femmes à la découpe, consommables en morceaux, référence aux univers impitoyables de la pornographie et de la prostitution. N'en déplaise aux immuables CHEFS étoilés.

Le commentaire de Carol J Adams : "Vraiment dégoûtant, misogyne ! Indication : un homme habillé, des femmes demi-dévêtues. De plus, un fer en main, il n'est pas dans une pose sexuelle, et aucune partie de son corps n'est exposée."

10 Oct
truly disgusting, misogynistic and the clue: one clothed man, many semi-clothed women,

Moreover iron in his hand or not he is not in a sexual pose nor are his body parts on display.

mardi 29 octobre 2013

Processions

"Regardons cette procession. Nous y traînons loin à la queue. La voici, défilant devant nous, cette procession des fils d'hommes cultivés, accédant à ces chaires, gravissant ces marches, entrant et sortant par ces portes, prêchant, enseignant, faisant la justice, pratiquant la médecine, gagnant de l'argent". Trois Guinées - Virginia Woolf.

En parcourant Gyn/Ecology de Mary Daly, je tombe sur une page évoquant les "processions masculines", qui cite Virginia Woolf. Mary Daly dit : Père, Fils et Compagnie : le Fils procède du Père, le Saint-Esprit procède du Fils. Procession d'hommes s'engendrant entre eux, la fameuse maternité masculine évoquée dans un précédent billet. Le rêve des hommes : se reproduire entre eux, reproduire le même, l'entre-soi masculin, une procession d'hommes s'engendrant les uns les autres. Je me précipite sur mon édition Penguin de Three Guineas, illustrée très sobrement par 3 ou 4 images en noir et blanc, dont une absolument terrifiante d'un évêque mitré, crosse d'argent sculpté en mains, habit sacerdotaux, majestueux et sévère en diable. Dans le genre de celle-ci



"Il y a, cependant, (écrit Virginia Woolf) plus étrange encore que ces vêtements : les cérémonies au cours desquelles vous les portez . Et vous vous agenouillez par-ci, vous vous saluez par là ; ici vous suivez une procession derrière un homme qui porte un tisonnier d'argent ; là, vous trônez sur une chaise sculptée ; ici vous semblez rendre hommage à un morceau de bois peint , là vous vous prosternez devant des tables recouvertes de riches tapisseries. Et quel que soit le sens de ces cérémonies, vous les accomplissez  toujours ensemble, toujours en cadence, toujours revêtus de l'uniforme correspondant à l'homme et à l'occasion". C'est toujours dans Trois Guinées. (Les caractères gras sont de moi). Pour une dépressive vraiment, il faut reconnaître qu'elle est drôle ! D'autant que page 54 (Ed des Femmes) elle s'étonne qu'on attribue aux femmes le goût de la parure et des fanfreluches, des rubans, des dentelles et des velours, des barrettes et des coiffures, des bicornes, des pompons et des perruques. A côté d'eux, nous sommes sobres : " Vos vêtements, en premier lieu, nous laissent pantoises. Quelle abondance quelle splendeur, comme ils sont richement ornés... ! Vous voici vêtus de violet, un crucifix serti de pierres oscille sur votre poitrine ; vous voilà les épaules recouvertes de dentelles ; on vous trouve maintenant emmitouflés d'hermine ; ou bien bardés de nombreuses chaînes soudées par des pierres précieuses. [...] Des rubans multicolores -bleus, pourpres, écarlates- barrent vos épaules".

Du coup, j'ai décidé d'aller voir sur Google si on trouve des images de processions et d'en faire un tableau Pinterest. Très encouragée et inspirée par Virginia Woolf. Quelques extraits de ce j'ai trouvé :

Un conseil épiscopal !


Un synode !


Des cardinaux au Vatican ! Constat : les hommes en guise de reproduction ont inventé le clonage !

Vous voulez des bonzes ?


 Des orthodoxes ?


Des académiciens ?



Des shiites devant le tombeau de Khomeini  ?


Polytechnique (avec des femmes devant, tolérées dans un
rituel masculin) ?


La Confrérie des Goûte-boudin -avec quelques soeurs tolérées aussi dans le rituel, recrutées même, car les conFRERIES de vieux croûtons ne faisant plus recette, on cherche  désespérément de nouveaux membres !


La quiche lorraine n'est pas en reste (la flamiche belge, pardon) :

Si vous avez des étoiles qui dansent devant les yeux et mélangez les couleurs, c'est normal je vous rassure, le clone fait cet effet. On a l'impression de voir double, triple, quadruple, quintuple. Les femmes produisent du différent, de la biodiversité, les mecs reproduisent du même.

Éloignez les enfants, là, ça devient craignos, carrément : procession de la semaine sainte à Valence, Espagne :



Transport poids lourd, une procession au Guatemala : 

A un  moment quand même, je me suis demandé si je ne trouverais pas des femmes en cornette, genre Clarisses ou Carmélites en rang d'oignon, marchant en cadence, mais précédées d'une mitre et d'une crosse mâle montrant le chemin à ses ouailles ? Bin non, pas vraiment, j'ai cherché et pas trouvé. On voit bien quelques femmes sur le bas-côté (voir ci-dessus), suivant la marche, faisant semblant comme ICI en arrière-plan, ou ICI  en costume folklorique, mais franchement, ce n'est pas convainquant ! Non, le pas de l'oie, les oriflammes, les défilés, les parades, le sabre allié du goupillon, les alignement de gardes royaux, les Saint-Patrick's Day et leurs pompiers (au sens propre) ce n'est pas pour nous !
Si vous voulez voir d'autres images de processions masculines, j'ai commencé une collec : c'est par ICI sur mon Pinterest. Promis, je vais continuer, je m'amuse vraiment trop.

Liens : Trois Guinées - Virginia Woolf - Editions des Femmes. Ou ici au Matricule des anges. Un livre à lire absolument !


mardi 22 octobre 2013

Les poules préfèrent les cages - Soumettre le vivant aux conditions de l'industrie


Sous-titre : Bien-être industriel et dictature technologique par Armand Farrachi - Réédition 2012 chez Yves Michel Editeur (précédente édition en 2000 chez Albin Michel).

Une étude menée par l'INRA* en 1994 démontre que les poules préfèreraient les cages : elles se contentent de s'y arracher les plumes alors qu'en troupeaux dans un espace plus grand, elles deviennent cannibales ! Il va de soi que cette étude, menée par des ingénieurs, ne tient pas compte du fait que la poule a des ailes pour voler, des pattes pour courir et fuir, des griffes pour gratter le sol. Il est incontestable que la batterie de cage évite à la poule la rencontre avec ses prédateurs naturels : les renards ! Comme un incarcéré à la prison de Clairvaux y risque moins l'accident de voiture que sur l'Autoroute du Soleil. Ou un noir au fond de la cale d'un négrier qui l'emporte loin de l'Afrique s'évite d'être victime du cannibalisme de ses congénères ! Si. L'argument a été utilisé pour justifier cette "industrie" aussi. Et pan dans les gencives des défenseurs des animaux et leurs "outrances" ! Soumettre le vivant aux conditions de l'industrie, à un environnement appauvri : au fait, qu'en est-il de la volaille humaine ?

"Chaque fois qu'une forêt est rasée, qu'une rivière est canalisée, que les animaux sauvages sont chassés ou abattus, que les prairies sont stérilisées, viabilisées, loties, un cadre artificiel, arbitraire et autoritaire est substitué à la libre nature. A mesure qu'on nous prive d'arbres, de sources et d'oiseaux, on nous pousse vers des parkings, des routes, des compteurs, des péages, des "cités", des "espaces verts", des "espaces de liberté", des bacs à sable et des programmes télévisés. Tout ce qui nous a été ôté de nature nous a été rendus en contraintes. Nous ne sommes plus amenés à nous situer dans le cycle des saisons, dans la succession des horizons ou dans la chaîne des générations, mais renvoyés à notre individualité, au chacun chez soi, à des espaces restreints, à l'immédiat et au court terme. "

Hors la cage point de salut, selon les ingénieurs de la civilisation concentrationnaire : "l'idéal éthico-industriel consiste en une suspension du sens moral et critique, en un atrophie de la sensibilité, en une méconnaissance de réel." Les animaux les plus calmes et les plus apathiques sont sélectionnés pour la vie en cages, les cailles pour être adaptables aux tiroirs (les cailles sont élevées dans des cages très petites), et les humains en fonction de la prédisposition à certains risques de santé, selon une demande du MEDEF et de la CGC** auprès du Comité consultatif National d’Éthique, en 1997. Le tout pour le plus grand bien des salariés, évidemment.

"La vérité, c'est le mensonge". Big Brother

Science sans âme, concepts tronqués, décervelage, circulation de marchandises inutiles, mensonges : 
" Toute production qui s'abstient de quantifier le coût de ce qu'elle a d'abord détruit pour exhiber ses profits, de ce qu'il faudra ensuite payer pour en contrer les effets, toute cette comptabilité truquée relève de la fraude, [...] de la dissimulation et donc du mensonge".

Partout la mort est au travail
"Il s'accomplit sous nos yeux un lent crime silencieux contre l'humanité, contre la vie même. Qui a pu oublier ces images  dantesques de vaches hagardes et titubantes, rendues folles pour avoir été forcées d'avaler des carcasses moulues, puis abattues par troupeaux entiers, avant que les pelleteuses des équarrisseurs traçant leur voie dans les charniers ne jettent leurs dépouilles au feu d'un enfer industriel et cela, qu'on ne l'oublie pas, pour "l'assainissement du marché" ? Qui ne reste assourdi de leurs mugissements, aveuglé par ces flammes, aveuglé par cette marée de graisse fondue ?"
Je rajouterai personnellement aussi les sanglots de l'éleveur, au bout de son champ, vide de ses vaches saines mais envoyées à l'équarrissage par "précaution".

Il y a trop d'éléphants
Déclaration des "spécialistes" le prouvant par des études sur un espace restreint, enrôlés pour l'artificialisation de la terre :

"Les états d'Afrique australe s'évertuent à communiquer qu'il y a trop d'éléphants dans leur milieu, comme le Japon qu'il y a trop de baleines dans les océans, le Canada trop de phoques sur la banquise, l'Australie trop de kangourous dans le bush, la France trop d'animaux dans les campagnes puisque les pêcheurs jugent qu'il y a trop de cormorans et de hérons, les bergers trop de loups, les chasseurs trop de renards, les forestiers trop de chevreuils, comme le Brésil qu'il y a trop d'arbres en Amazonie, la Chine trop de marais, mais aussi la Serbie trop d'Albanais, trop de Bosniaques ou trop de Croates, les Hutus trop de Tutsis et les Tutsis trop de Hutus, comme les américains ont jugé qu'il y avait trop d'Indiens, trop de bisons, ou les nazis trop de Juifs, comme pour abréger cette pénible litanie, les artisans de la mort jugent qu'il y a trop de vie sur la Terre."


Génocide humain et génocide animal : "Les nazis n'[...]ont pas inventé l'holocauste mais simplement sa forme industrielle et systématique, copiée sur les abattoirs de Chicago. [...] L'horizon instrumentaliste de la raison s'ouvre sur une société rationnellement totalitaire."

Le livre a été publié en 2000, avec les données de l'époque. Lors de sa réédition en 2012, Armand Farrachi a écrit un post-scriptum :
Le canard est glouton :

"Depuis le jour de 1994 où l'on a enfin compris que les poules préféraient les cages, la science nous a encore appris , par exemple, que les canards préfèrent le gavage, les taureaux la corrida, et bientôt, je présume, les cerfs la chasse à courre !

Il se trouve que c'est la filière du foie gras, le CIFOG qui est commanditaire et financeuse de ces "études", un lobby menacé dans ses intérêts par la législation européenne plus douce envers les animaux depuis la déclaration du Traité d'Amsterdam de 1997, reconnaissant la sentience animale. Et puis, disent-ils pour justifier leur mâle-traitance, le canard est glouton : il se jetterait sur la nourriture en vue de préparer une migration vers les côtes africaines, prévoyant qu'il ne va pas trouver de restaurant en cours de voyage ! On se demande alors pourquoi il faut l'enfermer dans une cage épinette tellement étroite qu'il ne peut remuer, et passer dans les travées avec une gaveuse ! S'il était si glouton, il suffirait de lui présenter un gros tas de nourriture et de le laisser faire.

Momification patriarcale / patrimoniale
Comme la tarte Tatin ou la dentelle en point d'Alençon, la corrida et le foie gras du Gers bientôt inscrits au PATRImoine (!) mondial de l'UNESCO ? La torture animale au patrimoine de l'Humanité ! C'est bien une idée patriarcale, ça :
" Pourquoi s'arrêter aux frontières et ne pas inscrire au patrimoine immatériel mais néanmoins sanglant de l'humanité la lapidation des femmes adultères comme en Iran ou l'excision des petites filles comme en Afrique ? "

Liens : d'autres critiques et citations du livre de Farrachi : chez Biosphère, Clinamen, Terraeco. J'ai trouvé l'image des chasseurs et leur trophée sur ce site de chasse canadien.

Un dernier extrait du livre lu par Elizabeth de Fontenay, philosophe :



120 pages superbement écrites, je recommande la lecture de ce livre-pamphlet écologiste. Il m'a coûté 8 euros chez ma libraire, mais il est sûrement trouvable dans une bibliothèque municipale un peu conséquente. Farrachi reprend le terme de biocide qui a été inventé par une femme, Rachel Carson, auteure de Printemps silencieux. Hélas pour eux, les animaux sont nos laboratoires : la fécondation in vitro, les bébés-médicaments et la GPA ont été testées sur eux, le clonage est en cours, la gestation artificielle et le puçage RFID aussi (les chiens et les moutons des alpages le sont déjà), les combinaisons inter-espèces de gènes (chèvre-araignée, lapin-méduse pour obtenir un pelage fluorescent) sont également en test. Science sans conscience n'est que ruine de l'âme. La science et la technique ont partie liée, ce qui est possible est rapidement utilisé, la technostructure vous l'impose sous peine d'être exclu. Ce livre nous rappelle que les démocraties sont fragiles.

*INRA : Institut National de Recherche Agronomique.
** CGC : Syndicat Confédération Générale des Cadres.

jeudi 17 octobre 2013

Opération émouvante à Nantes

10H30, ce mardi, Place du Commerce à Nantes, une quarantaine de militants déterminés de la cause animale, se préparent pour un happening "Lapins".


Nous sommes dans la région (principalement Vendée et Maine et Loire) où est concentrée plus de 50 % de la production nationale de lapins à viande. La filière cunilicole a choisi le modèle industriel 100 % cages - VIDEO-. La vie des animaux est un calvaire : entassés dans des cages de la naissance à la mort, ils ne verront pas la lumière naturelle, ni un seul brin d'herbe durant leur courte vie concentrationnaire.

Peu de gens circulent Place du Commerce à cette heure-là, mais quelques personnes intriguées nous abordent pour nous demander ce que nous préparons. Nous leur expliquons et leur laissons un flyer. Toutes resteront jusqu'au bout.


Pendant le happening statique qui dure 30 minutes, Brigitte et Bérénice de L214 lisent un texte (ici) sur la vie de ces lapins, morts de la violence de l'élevage.

"Les animaux sont des êtres sensibles" - Traité d'Amsterdam - 1997














La presse et les médias ont été évidemment avertis de notre action : nous aurons France 3 Pays de Loire qui nous a pressés pour avoir ses images prêtes pour son 12-13 du jour, (ici leur compte rendu à partir de 3' 57" en début de journal) Sélectionner la vidéo du 15/10.
Presse Océan est là également (voir article ICI), ainsi que l'agence de photos SIPA, TéléNantes, et 20 minutes.

 Lien : L214 : ses campagnes.