Le dossier est sujet à controverse : même le Ministère de l'écologie n'y retrouve pas ses veaux ! Devant l'opposition de l'opinion publique au projet (une étable industrielle de 1000 vaches -plus 750 veaux- et une unité de méthanisation pour traiter le pipi et les bouses), le ministère de l'écologie préconise 3 scenarii au choix (accrochez-vous) :
- un atelier de 1000 vaches laitières sans unité de méthanisation.
- une unité de méthanisation sans atelier de vaches laitières.
- un atelier de 500 vaches laitières avec unité de méthanisation.
Ces trois scénarii sont faux-cul au possible : en effet, dans le premier, Ramery est éleveur (très éloigné de son métier d'origine et de son projet), dans le second scénario, Ramery est industriel de la méthanisation (plus dans ses cordes), dans le troisième, c'est moit-moit, le Ministère joue les Ponce Pilate, il ne s'oppose pas -dans les deux premier cas- et ne tranche jamais dans le 3ème. Mais Ramery qui a fait ses comptes, veut ses mille vaches où RIEN. Moi et les voisins du site, on serait plutôt pour RIEN. NOTHING. NADA.
Imaginez, dans un département, la Somme, où les troupeaux comptent en moyenne 80 vaches (un troupeau de 80 vaches, c'est déjà bien impressionnant !) et où le maximum c'est 200 bêtes, 1000 vaches (ou même 500), c'est le saut quantique industriel ! Imaginez 1000 vaches dans des bâtiments, nourries aux tourteaux de soja argentin ou brésilien, ne sortant JAMAIS pour aller à l'herbe, traites TROIS FOIS par jour, vêlant 7 ou 8 fois (il faut qu'elles aient un veau pour produire du lait), veau enlevé dès le lendemain de la mise bas, puis envoyées froidement à la réforme (à l'abattoir) après 8 lactations (huit vêlages, je traduis, car c'est comme ça qu'ils causent), c'est Orwell chez les vaches. Même si ça se fait déjà ailleurs à l'étranger, ça n'est pas une raison, on n'est pas obligés de suivre.
Déjà que vache laitière en pâture, ce n'est vraiment pas une sinécure, imaginez l'enfer concentrationnaire en bâtiment ! Outre l'aspect maltraitance aux animaux, cela produit des montagnes de déchets qui iraient donc alimenter un méthaniseur, lequel produirait des déchets ultimes (digestat de méthaniseur) qu'il faut épandre quelque part. C'est la loi actuelle : la surface d'épandage doit être proportionnelle à la taille du troupeau. La Baie de Somme est toute proche : site remarquable, réserve d'oiseaux, site touristique préservé : les deux sont incompatibles.
Dans ce projet, le lait devient un sous-produit du méthane : c'est pour produire du méthane qu'on fait vêler des vaches à marche forcée. Ramery projette de racheter les fermes des agriculteurs qui partent à la retraite ou cessent leur activité : Ramery prétend que le métier d'éleveur n'a d'avenir que comme sous-traitant aux ordres d'un industriel de la méthanisation. Selon Ramery, les vaches-machines sont des esclaves productrices de veaux et de lait pour enrichir un industriel du méthane et chauffer des habitations de riverains qui têteront le lait de vaches-chauffage. Il y a un moment où il faut dire les choses crûment : les représentants du Patriarcat sur terre n'auront jamais cessé d'améliorer leur concept-phare, l'exploitation des vaches à traire qui passent à portée.
Une association de riverains et d'opposants lutte contre ce projet de cauchemar : Novissen organise une manifestation samedi 28 septembre 2013 à 14 H à Drucat, près d'Abbeville (80). Ils espèrent y compter leurs sympathisants. Si vous habitez dans les parages, ou même plus loin, ce serait bien d'aller les soutenir. Vous pouvez aussi signer et faire signer leur pétition NON à la ferme-usine géante près d'Abbeville, suivre leur compte Twitter ou celui d'Agir pour l'Environnement, et poster votre soutien sur les réseaux sociaux dont vous êtes membres. Les animaux vous disent merci du fond du cœur !
Liens : Agir pour l'environnement : Libérez la vache qui pleure
Car au départ de Paris (L214, très ponctuels) Départ Gare de Lyon, ramassage Gare de l'Est
"Au fond de ma révolte contre les forts, je trouve du plus loin qu'il me souvienne l'horreur des tortures infligées aux bêtes".
Louise Michel - 1830/1905 - Anarchiste, écrivaine, féministe.