Des femmes exposées nues parmi des hommes habillés (les musées en sont truffés), interdites d'écoles et ateliers de peinture, contraintes à se former seules, artistes autodidactes excellentes, ou juste tolérées dans l'atelier de leur père, mais en payant le prix fort par le viol par un collègue masculin comme Artemisia Gentileschi, qui n'aura de cesse de s'autoportraiturer dans ses tableaux, y compris dans le résilient Judith décapitant Holopherne, -la femme en bleu, tenant le couteau, c'est elle-, produisant des oeuvres envers et contre tout, notamment contre l'hostilité masculine, et dans la violence des rapports familiaux pour Louise Bougeois et Nikki de Saint-Phalle, pour ne citer que ces deux-là.
Elizabeth Vigée-Lebrun, Annette Messager, Louise Bourgeois, Georgia O'Keeffe, Louyse Moillon, Nelly Trumel, Orlan, peintresses, photographes, sculptrices (trois oeuvres de Camille Claudel sont exposées, ainsi qu'une "nana" de Nikki de Saint-Phalle), Lee Miller, Raymonde Arcier et sa "nana" géante en mousse et textiles, ménagère-épouse encombrée de bébés et de paniers à provisions géants, et d'autres. Elles utilisent des matériaux non nobles du quotidien, ce qu'elles ont à la maison ; elles brodent (Annette Messager et ses proverbes), utilisent la dentelle, des blocs de mousse, des chutes de tissus et de laines. Vidéastes, elles exécutent des performances qu'elles filment, utilisant leur corps comme support d'expression en se scarifiant, évacuant ainsi les traumatismes de l'enfance face à un père agresseur ou volage, installant sa maîtresse à la maison dans le cas de Louise Bourgeois.
Raymonde Arcier - Au nom du père
Chiharu Shiota - State of being (Baby Carriage) : un landau dans un cadre en métal et fil noir, complètement flippant.
Expo exaltante de 80 oeuvres en tout, même si on doit se contenter généralement d'une oeuvre unique par artiste, c'est l'inconvénient des expos thématiques, et dont on peut déplorer également les horaires restrictifs du Musée des Beaux Arts de Rennes qui ferme à 17 H. Il y a aussi deux oeuvres en plumes d'oiseaux, dont une très fragile, sous la verrière, créée exprès pour l'expo, que je trouve contestables, je n'aime pas qu'on utilise les animaux, hormis en représentation, dans l'art.
Le catalogue de l'exposition par Marie-Jo Bonnet, historienne de l'art, vous permettra de compléter par le texte et leur histoire, les oeuvres présentées et répertoriées en photo :
At the gates à la Criée - Centre d'art contemporain petite galerie d'expos temporaires, près des Halles centrales.
Inspirées des engagements de Silvia Federici, féministe marxiste et altermondialiste, brodeuses, créatrices de patchwork, vidéastes et installation sonore, couseuses de bannières, peintresses à l'acrylique, affichistes, trouvent leur place dans cette petite galerie à deux pas du Musée des Beaux-arts, les œuvres présentées compléteront bien votre après-midi d'artistes et artivistes féministes.
Des bannières abordent le mouvement #repealthe8th en Irlande, qui a vu les femmes militer contre le 8ème amendement de leur constitution lors d'un referendum victorieux en avril 2018, permettant ainsi de faire voter dans la foulée une loi autorisant l'avortement par le Parlement. Une grande victoire pour les femmes irlandaises, arrachée contre leur influente église catholique.
Deux bannières militantes :
Liens complémentaires :
Musée des beaux arts Rennes
Créatrices, à Rennes, une exposition retrace l'émancipation des femmes par l'art
Rennes, au musée, les femmes artistes au pouvoir
Le discours de Marie-Jo Bonnet lors du vernissage de l'exposition.
Cette expo a l'air super ! J'espère avoir le temps d'aller la voir avant la fin :)
RépondreSupprimerSinon pour les parisien.nes, Feminists of Paris propose des visites féministes dans la ville pour remettre en avant le matrimoines et les femmes artistes invisibilisées par l'histoire !
https://www.feministsofparis.com/
Merci de votre passage et du lien :)
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