Cela se passe dans une entreprise internationale qui recrute un technico-commercial pour vendre un nouveau produit-service environnemental, donc orienté nouvelles technologies.
Offre de vacance de poste de technico-commercial-e insérée dans un job board officiel ; une trentaine de CV reçus et traités, examinés par le service RH ; 15 candidat-e-s sélectionné-e-s : 14 mecs et UNE FEMME, la seule ayant postulé. J'en entends d'ici me dire que je suis aigrie et que je pourrais me réjouir qu'elle ait été sélectionnée au moins ! Ah oui ? Dans la plupart des cas, c'est par pure curiosité, puisque l'affaire est hors du commun, en voir une n'engage à rien ! Et on nous dit que les femmes sont majoritaires dans les filières et formations en sciences de l'environnement à tous niveaux, de technicienne à ingénieure ! On peut sérieusement se demander si devant l'assommoir misogyne et sexiste, les femmes ne s'auto-censurent pas ; elles pensent n'avoir aucune chance et elles ne candidatent pas à certains postes, ceux où il y a précisé technique et commercial, par exemple. Auraient-elles intériorisé les inégalités de traitement et les accepteraient-elles ? Quand on a un peu recruté, on connaît le genre de CV survendus que les hommes envoient pour des postes de management, de marketing et de gestion notamment. Ils "pèsent" 100 KE eux, sans blêmir et sans même aligner de résultats : ils osent tout !
L'Inde est-elle en train de devenir un pays d'hommes ? En tous cas, les Indiens ne savent plus à quelle sainte se vouer pour stopper l'hémorragie de fillettes dans leur pays. Les chiffres sont effrayants : 110 hommes pour 100 femmes, 60 millions d'indiennes manquent à l'appel, et sur 11 millions d'enfants abandonnés en Inde, 90 % sont des filles. Sans parler des foetucides qui donnent une très mauvaise image internationale de l'Inde ! Ils ont bien eu l'idée d'un pécule mis à la disposition de la fillette sur un compte bancaire, à charge pour elle d'en faire ce qu'elle veut à ses 18 ans révolus, mais ça marche très moyennement !
On pourrait se consoler en se disant que le machisme borné va être le premier à payer pour sa stupidité, les hommes ne trouvant plus de femmes à épouser, mais dans un monde mal fait et défavorable aux femmes, on peut aussi penser que ce seront encore les femmes qui trinqueront : enlèvements, séquestrations, viols, etc..! Dans tous les cas de figure, et au final, TOUTES les situations sont toujours défavorables aux femmes.
Puisque le viol en réunion est malheureusement toujours d'actualité, que les violeurs ne comprennent pas la gravité de leur geste alors qu'ils ont organisé un traquenard et qu'ils usent de l'effet de groupe contre une très jeune femme SEULE, la pétition Contre le viol est toujours en ligne ICI, si vous ne l'avez pas encore signée.
La contribution de la France au patrimoine (à ma banque j'utilise le mot matrimoine, mais ici je laisse à qui de droit la paternité de la barbarie) immatériel de l'humanité continue de plus belle : après la cuisine carnée, grasse, chère, à base de foie gras (que nos voisins proches ou lointains sont en train de bannir de leur table, soit dit en passant), voici la tauromachie, spécialité hautement espagnole. Il est à noter que les espagnols, eux, n'ont pas osé. Soit ils savent que c'est râpé, mort et remort pour cette relique, soit ils ont d'autres chats à fouetter !
Mais nous en France, nous avons des vieux politiciens mâles (blancs -de plus de 70 ans) crispés sur leurs intérêts commerciaux et identitaires, qui entendent que les choses restent immuablement bloquées dans l'espace-temps, le temps éternel qui tourne en boucle, décrit par Guy Debord dans La Société du Spectacle. Comme ils se cooptent entre eux depuis la nuit des temps et cultivent l'entre-soi masculin, ils savent trouver les bons relais et les bons leviers à actionner pour faire admettre une telle chose par un ministre indifférent et peu scrupuleux, alors que 73 % de l'opinion publique est défavorable, que 90 % du territoire français criminalise et correctionnalise cette activité "spectaculaire". Il est plus que temps de sortir ces vieux notables de notre paysage politique !
Si on veut s'exprimer comme il est de droit en démocratie, c'est ICI.
Copinage : Anicée publie une nouvelle planche d'excellents dessins sur son blog.
dimanche 8 mai 2011
lundi 2 mai 2011
Cinq mythes sur les végéta*iens - Carol J Adams
Les femmes sont moins "carbonées" que les hommes
selon 20 Minutes : En France, les hommes émettent en moyenne 7 kg de carbone de plus par jour que les femmes (39,3 contre 32,3 kg) ; les émissions de carbone (CO2, un gaz à effet de serre) sont directement corrélées au niveau de vie et à la richesse. Les femmes étant plus pauvres que les hommes PARTOUT sur la planète, elles rejettent moins de carbone dans l'atmosphère. Les voitures, les transports et la quantité de viande consommée plombent le bilan carbone des hommes ! Plus pauvre = pas de grosse voiture (moins de kilomètres et conduite plus souple, transports en commun), pas de grosse montre, pas de gros engins, en un mot. Et comme nous mangeons moins de cadavre et plus de légumes, ça chiffre aussi... dans le bon sens !
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Dans Le Washington Post du 31/3/2011, Carol J Adams, auteure de The sexual Politics of meat dont j'avais fait un résumé ICI, publie une intéressante tribune libre "Cinq idées reçues sur le véganisme*". Je vous en propose ci-dessous la traduction. Voir en bas du billet les définitions : végan/végétalien et végétarien.
Les nutritionnistes sont d'accord pour reconnaître que des adultes qui consomment environ 2000 cal par jour doivent y trouver environ 50 grammes de protéines. Que doit faire un vegan ? Eh bien, une demi-tasse de pois chiches contient 6 gr de protéines, une demi-tasse de tofu en contient 20 gr, un burger vegan en contient environ 15 gr : nous pouvons obtenir nos 50 gr très rapidement, sans viande ni jambon.
Tout régime vegan incluant des légumes variés procure toutes les protéines dont a besoin un individu. C'est vrai pour les adultes, les ados et, selon le pédiatre Benjamin Spock, pour les enfants. Comme l'expliquent les nutritionnistes Brenda Davis et Vesanto Melina dans « Devenir vegan » la réponse à cette question fréquente est : « de toutes les plantes complètes que je mange ».
2. Les végétaliens ont de multiples règles à propos de qui peut être mangé.
Il apparaît aux végétaliens que ce sont les mangeurs de viande qui croulent sous les règles. Aux USA, les gens mangent du bœuf mais pas de cheval, du poulet mais pas de chat. Parmi les Hindous en Inde, les vaches sont interdites à la consommation, tandis qu'aux Philippines et en Corée, Lassie*** est au menu. Certaines religions interdisent le porc, pendant que d'autres non. En face de ces différentes et souvent contradictoires normes, les vegétaliens n'ont qu'une règle : nous ne mangeons intentionnellement, n'utilisons ou ne portons rien qui provienne d'un animal que ce soit de la viande, des œufs, du lait, de la laine, de la soie ou du miel.
Si le véganisme semble avoir besoin d'un manuel d'instruction, c'est parce que des animaux morts se présentent dans les endroits les plus inattendus. La plupart des chamallows contiennent de la gélatine, dérivée d'os. Ainsi que les gélules et les pellicules photos. Les fonds de tartes contiennent de la graisse de boeuf, et la pâte de dentifrice peut contenir de la moelle osseuse. Il y a des protéines d'œufs dans les shampoings. La liste est sans fin. Mais dans notre chaîne de supermarché, de plus en plus de produits sont vegan-friendly. En 2011, ce n'est pas si difficile d'atteindre l'idéal simple des vegans : essayer de faire le moins de mal possible.
3. Le veganisme est dévirilisant – les vrais hommes mangent de la viande.
En 1990, j'ai écrit un livre titré « The sexual politics of meat » pour disséquer l'idée que manger la chair des animaux rendait fort et viril. Le mythe gagna du terrain dans les années 60 quand les anthropologistes Desmond Morris et Robert Ardrey attribuèrent l'avancée de la civilisation à « l'homme chasseur ». Aujourd'hui, les messages culturels [...] affirmant qu'un mec qui achète du tofu doit « restaurer l'équilibre » en s'achetant une énorme voiture (video ci-dessous NdlT), renforcent le mythe. Même Michael Pollan qui décrit une chasse à l'ours dans « The Omnivore's dilemma », tombe dans le piège que les hommes doivent se livrer à la prédation. « Marcher avec un fusil chargé dans une forêt inconnue bruissant des signaux de la proie est excitant ». Pour les végétaliens, cette pornographie de bande dessinée pour chasseurs est ridicule. Ce que Pollan voit comme un dilemme, nous le saluons comme un choix.
Si les « vrais hommes » ont mangé de la viande, ce n'est plus vraiment le cas. Le légendaire champion olympique Carl Lewis est végétalien. L'ancien champion de boxe poids lourd Myke Tyson est végétalien. [....] A Austin, une groupe de pompiers est devenu végétalien. Mais au-delà des noms fameux qui ont embrassé le véganisme pour des raisons d'éthique et de santé, est le fait irrévocable que manger de la viande n'augmente pas la libido ni la fertilité, et qu'un régime végétalien ne les diminue pas.
4. Les végétaliens se préoccupent d'avantage des animaux que des humains.
Le véganisme est un mouvement de justice sociale qui inclut la préoccupation des animaux mais aussi de nombreuses questions qui affectent les humains. Les choix alimentaires des végétaliens tiennent compte du coût environnemental de la production de viande et de lait, des maladies cardiaques, des crises de santé publique liées à l'obésité, et, comme Eric Schlosser le souligne dans « Fast food nation », des misérables conditions des abattoirs où les travailleurs souffrent de plus de blessures que dans n'importe quelle autre industrie. En fait, manger végétalien un jour par semaine fait plus baisser votre empreinte carbone que de manger local chaque jour de la semaine.
Le coût économique d'un système exerçant sa cruauté envers les animaux dépasse de loin les images choquantes des films clandestins tournés dans les fermes industrielles. Manger du bétail nourri avec du grain provoque la montée des prix du blé ; les prix élevés contribuent aux émeutes de la faim de 2008 à Haïti, au Bangladesh, en Egypte et partout dans le monde. La production de viande industrielle permet aux bactéries infectieuses telles les salmonelles de se glisser dans notre ration alimentaire. Et traiter une génération élevée avec des Big Macs bon marché sera un réel défi au financement de la Sécurité Sociale.
Se préoccuper des animaux signifie se préoccuper aussi des humains.
5. Ça coûte cher et c'est difficile de devenir végétalien.
Essayez le véganisme une journée et voyez ce qui se passe. Est-ce si difficile de remplacer la sauce de viande par de la sauce à la tomate-basilic maison ? De prendre de la pizza garnie de légumes plutôt que de fromage et de viande ? De faire une grosse salade et y ajouter des pois chiches plutôt que de la dinde ? De commander un plat vegan dans n'importe quel restaurant ethnique riche de plats végétaliens -Éthiopiens, Thaï, Vietnamien, Chinois et Italien ?
Une des raisons pour lesquelles Patti Breitman et moi avons écrit « Comment manger comme un végétarien sans avoir jamais voulu en devenir un » était de montrer aux gens comme il est facile d'être végétalien. Si vous avez l'habitude d'un régime alimentaire à base de boeuf, poulet et porc, le végétalisme peut élargir vos options. Vous commencerez par découvir une variété de facons de cuisiner le tofu, le seitan, le tempeh et toutes les protéines végétales, avec divers légumes, graines et haricots. Dans certains endroits, ces produits peuvent être plus difficiles à trouver que des hamburgers, nuggets ou filets, mais ils ne sont pas obligatoirement plus cher. Et ils peuvent vous économiser des frais de santé sur le long terme. Les non végétaliens pensent que changer est difficile. Ne pas changer l'est encore plus."
Vidéo de la Publicité Hummer : Restore the balance !
(Ne faites pas ça, les garçons qui mangez des carottes et du tofu, c'est ridicule !)
* Véganisme (du vegan anglais francisé) ou végétalisme, c'est pareil ; végan-e ou végétalien-ne, c'est synonyme.
**Clinton qui a eu un accident de santé grave n'est pas techniquement végan puisqu'il mange encore de son aveu "encore un peu de poisson".
*** Lassie est une chienne colley, héroïne d'une série télé fameuse.
Carol J Adams a écrit "The sexual politics of meat" et "Pornography of meat". Elle vit dans les environs de Dallas.
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Quelques liens : Pigut, Manger végétarien, Valérie Cupillard, La Cuillère/vegan,Végébon.
Actualisation 4/5/11 : j'apprends par Twitter que le site VegMag a relevé qu'une "boucherie végétarienne" a vu le jour en Hollande ! Intéressant ! J'aurais plutôt appelé cela un traiteur végétarien, parce que "boucherie végétarienne" c'est diablement oxymore !
selon 20 Minutes : En France, les hommes émettent en moyenne 7 kg de carbone de plus par jour que les femmes (39,3 contre 32,3 kg) ; les émissions de carbone (CO2, un gaz à effet de serre) sont directement corrélées au niveau de vie et à la richesse. Les femmes étant plus pauvres que les hommes PARTOUT sur la planète, elles rejettent moins de carbone dans l'atmosphère. Les voitures, les transports et la quantité de viande consommée plombent le bilan carbone des hommes ! Plus pauvre = pas de grosse voiture (moins de kilomètres et conduite plus souple, transports en commun), pas de grosse montre, pas de gros engins, en un mot. Et comme nous mangeons moins de cadavre et plus de légumes, ça chiffre aussi... dans le bon sens !
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Dans Le Washington Post du 31/3/2011, Carol J Adams, auteure de The sexual Politics of meat dont j'avais fait un résumé ICI, publie une intéressante tribune libre "Cinq idées reçues sur le véganisme*". Je vous en propose ci-dessous la traduction. Voir en bas du billet les définitions : végan/végétalien et végétarien.
"Bien que l'ancien Président Bill Clinton ne soit pas techniquement un végétalien**, son choix l'année dernière d'un régime à base de légumes, sans viande et sans laitages -accompagné d'une perte de poids de 12 kg- a fait les titres d'un petit mouvement qui ne demande qu'à grandir. Après tout, seulement 3,2 % des américains sont végétariens et juste 0.5 % dressent le drapeau vegan, évitant tous produits et sous-produits animaux dans leurs cuisines et leurs placards.
Mais le véganisme est-il bon pour la santé ? Est-ce qu'il émascule ? Est-il difficile ? Voyons les tenants et aboutissants de cet inhabituel style de vie.
1. Les végétaliens ont du mal à trouver suffisamment de protéines.
« Où trouvez-vous vos protéines » ? est probablement LA question qu'on pose aux vegans. Mais les protéines ne viennent pas obligatoirement des animaux. Les protéines de plantes ne sont ni incomplètes ni inadéquates – et elles sont riches en fibres et pauvres en graisse et en cholestérol. Les protéines animales, qui ne contiennent pas de fibres, sont hautement chargées en graisses et en cholestérol, elles sont associées au risque accru de maladies cardiaques, de perte de calcium osseux et d'un mauvais fonctionnement des reins.Les nutritionnistes sont d'accord pour reconnaître que des adultes qui consomment environ 2000 cal par jour doivent y trouver environ 50 grammes de protéines. Que doit faire un vegan ? Eh bien, une demi-tasse de pois chiches contient 6 gr de protéines, une demi-tasse de tofu en contient 20 gr, un burger vegan en contient environ 15 gr : nous pouvons obtenir nos 50 gr très rapidement, sans viande ni jambon.
Tout régime vegan incluant des légumes variés procure toutes les protéines dont a besoin un individu. C'est vrai pour les adultes, les ados et, selon le pédiatre Benjamin Spock, pour les enfants. Comme l'expliquent les nutritionnistes Brenda Davis et Vesanto Melina dans « Devenir vegan » la réponse à cette question fréquente est : « de toutes les plantes complètes que je mange ».
2. Les végétaliens ont de multiples règles à propos de qui peut être mangé.
Il apparaît aux végétaliens que ce sont les mangeurs de viande qui croulent sous les règles. Aux USA, les gens mangent du bœuf mais pas de cheval, du poulet mais pas de chat. Parmi les Hindous en Inde, les vaches sont interdites à la consommation, tandis qu'aux Philippines et en Corée, Lassie*** est au menu. Certaines religions interdisent le porc, pendant que d'autres non. En face de ces différentes et souvent contradictoires normes, les vegétaliens n'ont qu'une règle : nous ne mangeons intentionnellement, n'utilisons ou ne portons rien qui provienne d'un animal que ce soit de la viande, des œufs, du lait, de la laine, de la soie ou du miel.
Si le véganisme semble avoir besoin d'un manuel d'instruction, c'est parce que des animaux morts se présentent dans les endroits les plus inattendus. La plupart des chamallows contiennent de la gélatine, dérivée d'os. Ainsi que les gélules et les pellicules photos. Les fonds de tartes contiennent de la graisse de boeuf, et la pâte de dentifrice peut contenir de la moelle osseuse. Il y a des protéines d'œufs dans les shampoings. La liste est sans fin. Mais dans notre chaîne de supermarché, de plus en plus de produits sont vegan-friendly. En 2011, ce n'est pas si difficile d'atteindre l'idéal simple des vegans : essayer de faire le moins de mal possible.
3. Le veganisme est dévirilisant – les vrais hommes mangent de la viande.
En 1990, j'ai écrit un livre titré « The sexual politics of meat » pour disséquer l'idée que manger la chair des animaux rendait fort et viril. Le mythe gagna du terrain dans les années 60 quand les anthropologistes Desmond Morris et Robert Ardrey attribuèrent l'avancée de la civilisation à « l'homme chasseur ». Aujourd'hui, les messages culturels [...] affirmant qu'un mec qui achète du tofu doit « restaurer l'équilibre » en s'achetant une énorme voiture (video ci-dessous NdlT), renforcent le mythe. Même Michael Pollan qui décrit une chasse à l'ours dans « The Omnivore's dilemma », tombe dans le piège que les hommes doivent se livrer à la prédation. « Marcher avec un fusil chargé dans une forêt inconnue bruissant des signaux de la proie est excitant ». Pour les végétaliens, cette pornographie de bande dessinée pour chasseurs est ridicule. Ce que Pollan voit comme un dilemme, nous le saluons comme un choix.
Si les « vrais hommes » ont mangé de la viande, ce n'est plus vraiment le cas. Le légendaire champion olympique Carl Lewis est végétalien. L'ancien champion de boxe poids lourd Myke Tyson est végétalien. [....] A Austin, une groupe de pompiers est devenu végétalien. Mais au-delà des noms fameux qui ont embrassé le véganisme pour des raisons d'éthique et de santé, est le fait irrévocable que manger de la viande n'augmente pas la libido ni la fertilité, et qu'un régime végétalien ne les diminue pas.
Le véganisme est un mouvement de justice sociale qui inclut la préoccupation des animaux mais aussi de nombreuses questions qui affectent les humains. Les choix alimentaires des végétaliens tiennent compte du coût environnemental de la production de viande et de lait, des maladies cardiaques, des crises de santé publique liées à l'obésité, et, comme Eric Schlosser le souligne dans « Fast food nation », des misérables conditions des abattoirs où les travailleurs souffrent de plus de blessures que dans n'importe quelle autre industrie. En fait, manger végétalien un jour par semaine fait plus baisser votre empreinte carbone que de manger local chaque jour de la semaine.
Le coût économique d'un système exerçant sa cruauté envers les animaux dépasse de loin les images choquantes des films clandestins tournés dans les fermes industrielles. Manger du bétail nourri avec du grain provoque la montée des prix du blé ; les prix élevés contribuent aux émeutes de la faim de 2008 à Haïti, au Bangladesh, en Egypte et partout dans le monde. La production de viande industrielle permet aux bactéries infectieuses telles les salmonelles de se glisser dans notre ration alimentaire. Et traiter une génération élevée avec des Big Macs bon marché sera un réel défi au financement de la Sécurité Sociale.
Se préoccuper des animaux signifie se préoccuper aussi des humains.
5. Ça coûte cher et c'est difficile de devenir végétalien.
Essayez le véganisme une journée et voyez ce qui se passe. Est-ce si difficile de remplacer la sauce de viande par de la sauce à la tomate-basilic maison ? De prendre de la pizza garnie de légumes plutôt que de fromage et de viande ? De faire une grosse salade et y ajouter des pois chiches plutôt que de la dinde ? De commander un plat vegan dans n'importe quel restaurant ethnique riche de plats végétaliens -Éthiopiens, Thaï, Vietnamien, Chinois et Italien ?
Une des raisons pour lesquelles Patti Breitman et moi avons écrit « Comment manger comme un végétarien sans avoir jamais voulu en devenir un » était de montrer aux gens comme il est facile d'être végétalien. Si vous avez l'habitude d'un régime alimentaire à base de boeuf, poulet et porc, le végétalisme peut élargir vos options. Vous commencerez par découvir une variété de facons de cuisiner le tofu, le seitan, le tempeh et toutes les protéines végétales, avec divers légumes, graines et haricots. Dans certains endroits, ces produits peuvent être plus difficiles à trouver que des hamburgers, nuggets ou filets, mais ils ne sont pas obligatoirement plus cher. Et ils peuvent vous économiser des frais de santé sur le long terme. Les non végétaliens pensent que changer est difficile. Ne pas changer l'est encore plus."
Vidéo de la Publicité Hummer : Restore the balance !
(Ne faites pas ça, les garçons qui mangez des carottes et du tofu, c'est ridicule !)
* Véganisme (du vegan anglais francisé) ou végétalisme, c'est pareil ; végan-e ou végétalien-ne, c'est synonyme.
**Clinton qui a eu un accident de santé grave n'est pas techniquement végan puisqu'il mange encore de son aveu "encore un peu de poisson".
*** Lassie est une chienne colley, héroïne d'une série télé fameuse.
Carol J Adams a écrit "The sexual politics of meat" et "Pornography of meat". Elle vit dans les environs de Dallas.
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Carol J Adams est végétaLienne. Les végétaRiens eux, ne mangent aucun animal : ni viande rouge ni blanche, ni charcuterie, pas de poisson, pas de coquillages ni de crustacés. Autant il est assez difficile de devenir végétalien du jour au lendemain, autant c'est facile de bannir toute viande ou poisson de sa ration alimentaire, sans se bourrer pour autant d'œufs, de fromages ou de laitages. Et être végétarien c'est déjà un grand pas vers la non-violence dans l'assiette ; ça donne le temps de trouver et d'essayer des légumes oubliés, locaux et de saison, de trouver et faire des recettes de salades avec plein de légumes et légumineuses, d'essayer des plats vegans et de parfaire ses recettes en rencontrant d'autres végéta*iens. Je pense que l'étape préliminaire, c'est le végétarisme, autrement le risque est grand de se décourager.
Quelques liens : Pigut, Manger végétarien, Valérie Cupillard, La Cuillère/vegan,Végébon.
Actualisation 4/5/11 : j'apprends par Twitter que le site VegMag a relevé qu'une "boucherie végétarienne" a vu le jour en Hollande ! Intéressant ! J'aurais plutôt appelé cela un traiteur végétarien, parce que "boucherie végétarienne" c'est diablement oxymore !
mardi 26 avril 2011
26 avril 1986 : il y a 25 ans, Tchernobyl
Le 26 avril 1986 à 1 heure 24 du matin se produisait la catastrophe de Tchernobyl dans un silence assourdissant. Gorbatchev lui-même n'aura des informations fiables de son administration que 48 heures plus tard. Forêts brulées, terres contaminées en taches de léopard au hasard des précipitations, 300 000 hectares en Ukraine et en Biélorussie seront vidés de 130 000 habitants avec plusieurs jours de retard, personnes déplacées qui ne reviendront jamais chez elles. Cette tragédie coûtera à l'URSS
18 milliards de roubles (en 86, le rouble était à parité avec le dollar) : elle ne s'en relèvera pas. Et c'est l'Ukraine qui héritera du dragon.
Pour les russes Tchernobyl, c'est : 56 morts, pour l'OMS : 4 000 (chiffres négociés entre l'Est et l'Ouest au mépris de la vérité promise par les enquêteurs), tandis que le Réseau Sortir du Nucléaire annonce 1 000 000 de morts selon un rapport de l'Académie des sciences de New York.
La bataille de Tchernobyl dure 8 mois et implique 600 000 liquidateurs, plus que les armées napoléoniennes. Il n'y a pas de statistiques fiables sur les décès parmi ces liquidateurs ni sur leur état de santé. Ils étaient Russes, Biélorusses, Ukrainiens et Estoniens..., et ils ont subi la désagrégation de l'URSS et la perte de données et d'information qui s'ensuivra.On sait qu'après la bataille, les hôpitaux de toute l'URSS ont vu affluer les liquidateurs : 20 000 seraient déjà morts, et 200 000 seraient invalides : pour eux la bataille continue.
Sources et liens : Wikipedia, Médiapart, Réseau Sortir du Nucléaire, Tchernobyl Day, Tchernobyl Reactor 4, Politis (chiffres comparés Fukushima / Tchernobyl), et La bataille de Tchernobyl, film de 2006 qui donne le récit terrifiant de ces huit mois de guerre livrée par 100 000 soldats réservistes, plus une armée d'ouvriers mineurs réquisitionnés, de civils, d'infirmières, de médecins et de... chasseurs qui iront abattre tous les animaux domestiques et sauvages de la "zone" pour éviter la dissémination de la radioactivité. Les animaux paient aussi pour les folies humaines.
Et c'est précisément en cette année du 25ème anniversaire de Tchernobyl que se produit le deuxième accident nucléaire majeur de l'histoire dans un contexte différent : Fukushima. Et comme l'espèce humaine a la mémoire courte, après cette tragédie qui a failli rendre l'Europe inhabitable, sachant qu'il y a toujours à l'intérieur de la centrale de Tchernobyl 100 kg de plutonium, d'aucuns prétendent qu'il s'agit d'une énergie propre et sûre !
Le nucléaire, énergie dépassée, cauchemar prométhéen devenu réel, folie humaine, ou hubris* masculine ?
*Hubris : fierté démesurée, arrogance, terme de la tragédie grecque : le transgresseur est en général puni par les dieux de son arrogance.
vendredi 22 avril 2011
Marie, dernière Bonaparte
Arrière petite-nièce de Napoléon 1er, tante par alliance d'Elizabeth II, puisque Philip d'Edinbourg, prince de Grèce est son neveu, alliée à toutes les familles royales européennes, née en 1882 et morte à 80 ans en 1962, sa vie très romanesque et atypique comporte trois parties, trois vies différentes.
L'enfance, d'abord : triste, abandonnée, sa mère meurt quelques jours après sa naissance, elle est élevée par une grand-mère qui la traite comme un coffre d'or (elle est l'héritière de sa très riche mère alors que le prince Roland est plutôt pauvre), père absent qui visite des glaciers et herborise les trois-quarts du temps, et une kyrielle de nourrices, gouvernantes, préceptrices, auxquelles elle restera fidèlement attachée toute sa vie jusqu'à leur mort à toutes. Elle apprend plusieurs langues dont l'anglais et l'allemand. A l'adolescence, elle fera part plusieurs fois à son père de son désir de devenir médecin, désir qui sera repoussé fermement puisqu'elle est destinée à une alliance princière et à avoir des enfants.
Sa vie de femme mariée : on lui fait épouser par intérêt, puisque la famille Bonaparte s'est alliée à toutes les grandes familles aristocratiques européennes, Georges de Grèce et de Danemark, frère du Roi de Grèce. Elle devient Altesse royale de Grèce et de Danemark. Malgré son homosexualité à lui, (il reste très attaché toute sa vie à son oncle Waldemar de Danemark avec lequel il passe l'essentiel de son temps), ils seront des époux attentifs l'un à l'autre ; ils auront deux enfants, Pierre et Eugénie de Grèce. Mais Marie est frustrée, névrosée et anorgasmique, et elle s'en plaint.
Sa vie professionnelle : à 43 ans, après une rencontre arrangée avec Freud par un de ses amis, elle lui demande de la prendre en analyse, car on lui a parlé de la psycho-analyse pratiquée avec succès dans le soin des névroses par le médecin de Vienne. Cette rencontre va être déterminante et changer sa vie. Sa vocation refoulée de médecin remonte à la surface. Après quelques mois d'analyse avec Freud, elle s'installe elle-même comme analyste, fonde avec onze autres la Société Psychanalytique de Paris (la psychanalyse est en pleine expansion partout) et traduit les principales œuvres de Freud de l'allemand au français, dont L'Avenir d'une illusion et L'homme Moïse et la religion monothéiste, tout en produisant sa propre œuvre littéraire et en continuant à voyager, car elle est toujours en mouvement. Elle est réellement la promotrice dans notre pays de la psychanalyse et de l'œuvre de Freud.
Elle est la contemporaine de Lacan à qui elle va s'opposer car leurs visions et méthodes divergent, de Marcel Griaule qui étudie les Dogons du Mali auxquels elle s'intéresse, la maîtresse d'Aristide Briand (à partir de la quarantaine, elle prendra plusieurs amants dans son entourage, pour tenter de connaître le plaisir physique et se libérer) : elle se considère une femme phallique -ce que lui reproche Freud dont les idées conservatrice à propos des femmes sont universellement connues. Cela la conduira naturellement à s'intéresser entre autres à la clitoridectomie dont Freud considérait qu'elle ne supprimait pas les possibilités érotiques des femmes, les hommes [...] n'auraient pas admis cela, les hommes, sous tous les climats attachant du prix à la communion voluptueuse avec leurs compagnes. Ce n'est hélas, pas la seule erreur qu'il ait commise à l'endroit des femmes auxquelles il disait à la fin de sa vie ne rien comprendre. Marie, elle pense au contraire dans ses "Notes sur l'excision "que la mutilation sanglante et terrifiante était un acte de plus ajouté à la répression de la société contre l'épanouissement sexuel féminin. Elle voyait la clitoridectomie comme visant le côté viril, phallique des femmes."
Marie Bonaparte n'est pas féministe, elle est juste lucide sur l'état de sujétion dans lequel elle a été tenue comme toutes les femmes ; d'ailleurs, elle considère le mariage "comme un tombeau". Catherine Deneuve obtient en 2004 que des sociétés de production et un distributeur (ARTE) s'intéressent à l'introductrice de la psychanalyse en France, et tournent un film sur la vie professionnelle de Marie avec Deneuve dans le rôle-titre et Benoît Jacquot à la mise en scène. Cela donnera un excellent téléfilm de 190 minutes déjà diffusé deux fois, dont vous pouvez voir un court extrait ci-dessous.
Quel que soit le regard que l'on porte sur la psychanalyse et la critique que l'on peut en faire à la lumière des études féministes, cette femme est la seule respirable et supportable de l'affreuse famille Bonaparte mais elle est aussi la plus invisible. Le livre de Celia Bertin est une réédition de 1982 ; il est absolument passionnant et j'ai pris beaucoup de plaisir à sa lecture. Encore une femme effacée de l'Histoire (his story) ! Alors que les noms des généraux et des victoires guerrières de Napoléon qui a ensanglanté l'Europe encombrent nos rues, nos avenues et nos places, combien de rues, de places, d'avenues, de boulevards en France portent-elles le nom de Marie Bonaparte ?
dimanche 17 avril 2011
Andrea Dworkin - La prostitution : réalité et causes
"Je veux nous ramener aux éléments de base. La prostitution qu'est-ce que c'est ? C'est l'utilisation du corps d'une femme pour du sexe pour un homme : il donne de l'argent, il fait ce qu'il veut. Dès que vous vous éloignez de ce que c'est réellement, vous vous éloignez du monde de la prostitution, vous passez au monde des idées. Vous vous sentirez mieux ; ce sera plus facile ; c'est plus divertissant : il y a plein de choses à discuter, mais vous discuterez d'idées, pas de prostitution. La prostitution n'est pas une idée. C'est la bouche, le vagin, le rectum, pénétrés d'habitude par un pénis, parfois par des mains, parfois par des objets, pénétrés par un homme et un autre et encore un autre et encore un autre et encore un autre.Voilà ce que c'est."
"... l'argent a une qualité magique, n'est-ce pas ? Vous donnez de l'argent à une femme et soudain, quoi que vous lui ayez fait, elle l'a voulu, elle l'a mérité. Pourtant nous comprenons la dynamique du travail masculin. Nous comprenons que les hommes font des choses qu'ils n'aiment pas en échange d'un salaire. Lorsque les hommes font un travail d'usine aliénant, nous ne disons pas que l'argent transforme l'expérience pour eux de sorte qu'ils ont aimé cela, qu'ils ont eu du plaisir et, en fait, qu'ils n'aspiraient à rien d'autre. Nous voyons la routine, l'absence d'horizon ; nous reconnaissons que la vie d'un homme devrait surement valoir mieux que cela.
La fonction magique de l'argent est genrée, en ce sens que les femmes ne sont pas censées avoir de l'argent, parce que, quand les femmes ont de l'argent, on présume que les femmes peuvent faire des choix, et un de ces choix que peuvent faire les femmes est celui de ne pas être avec les hommes. Et si les femmes font le choix de ne pas être avec eux, alors les hommes seront privés du sexe auquel ils ont le sentiment d'avoir droit. Et s'il est nécessaire que toute une classe de personnes soit traitée avec cruauté, indignité et humiliation, placée en condition de servitude, pour que les hommes puissent avoir le sexe auquel ils pensent avoir droit, alors c'est ce qui arrivera. Voilà le sens et l'essence de la domination masculine. La domination masculine est un système politique."
Les causes : Pauvreté et violence
"Si vous deviez chercher une façon de punir les femmes d'être des femmes, la pauvreté suffirait. La pauvreté est dure. Elle fait mal. Ces salopes regretteraient d'être des femmes. C'est dur d'avoir faim. C'est dur de ne pas avoir un logis vivable. On se sent vraiment désespérée. La pauvreté est toute une punition. Mais la pauvreté ne suffit pas, car la pauvreté à elle seule ne fournit pas aux hommes un bassin de femmes à baiser sur demande. [....] Non seulement les femmes sont-elles pauvres, mais la seule chose de valeur que possède une femme est ce qu'on appelle sa sexualité, qui en même temps que son corps, a été transformée en produit marchand.
On peut alors formuler un a priori : on peut tenir pour acquis que si elle est pauvre et a besoin d'argent, elle vendra du sexe. L'a priori peut être faux. L'a priori ne crée pas à lui seul le bassin de femmes prostituées. Il faut plus que cela. Dans notre société par exemple, dans la population des femmes qui sont aujourd'hui prostituées, nous avons des femmes qui sont pauvres, issues de familles pauvres ; elles ont aussi été victimes d'agressions sexuelles dans l'enfance, d'incestes en particulier ; et elles sont maintenant sans abri.
L'inceste est la filière de recrutement. C'est là qu'on envoie la fille pour lui apprendre comment faire. Donc, bien sûr, on n'a à l'envoyer nulle part, elle y est déjà et elle n'a nul autre endroit où aller. On l'entraîne. Et l'entraînement est spécifique et il est crucial : on l'entraîne à ne pas avoir de frontières à son propre corps, à être bien consciente qu'elle n'est valorisée que par le sexe, à apprendre au sujet des hommes ce que l'agresseur, l'agresseur sexuel lui apprend. Mais même cela ne suffit pas puisque, après l'entraînement elle s'enfuit et se retrouve dans la rue, sans abri, itinérante. L'une ou l'autre de ces formes de destitution doit avoir lieu pour la plupart des femmes en prostitution."
"Dans la prostitution, une femme demeure sans abri."
Andrea Dworkin : Pouvoir et violence sexiste. Éditions Sisyphe. Chapitre 4.
Pour expliquer le langage parlé, il faut préciser que ce texte est celui d'une conférence organisée par la Faculté de droit de l'Université du Michigan : "Prostitution : From Academia to Activism" 1992.
Le texte entre guillemets est d'Andrea Dworkin ; sont de mon fait, les caractères en gras et l'intertitre Pauvreté et violence.
Liens Wikipedia pour Andrea Dworkin en français et en anglais.
A lire aussi lien Mauvaise Herbe
lundi 11 avril 2011
Patrimoine "immatériel" de l'humanité : la recette de Petitrenaud
Le dimanche matin, sur Europe 1, c'est la recette de Jean-Luc Petitrenaud ! Hier matin, c'était andouillette au Sancerre cuite au four. Voici la recette :
Ingrédients - Il vous faut :
1 belle andouillette,
des quantités d'oignons (pas plus de renseignements à donner ; à part cela, on nous rebat les oreilles dans les cours de cuisine avec la pré-ci-sion !),
1 bouteille de Sancerre,
1 cocotte en fonte,
1 four,
1 ménagère.
Après avoir fait fondre une bonne quantité de beurre ou de saindoux (ne mégotez pas !) dans la cocotte, tapissez "généreusement", "avec de l'ampleur" (Petitrenaud dixit, pas d'autres indications de quantité malgré les demandes réitérées à son CHEF cuisinier du jour), d'oignons émincés que vous faites fondre dans la graisse sans que toutefois ils prennent couleur ! Quand vos oignons sont revenus, vous posez dessus votre belle andouillette et vous versez votre bouteille de Sancerre. La cuisine de CHEF étant à l'évidence un chef d'œuvre de précision horlogère, on comprend tout juste qu'il faut noyer l'andouillette et les oignons dans le Sancerre. Ceci terminé, fermez la cocotte ; la MENAGERE (Sic) enfourne le tout pour au moins 7 à 8 heures de cuisson. Mais, suggère le CHEF, si vous allez jusqu'à 10 heures de cuisson, ce n'est pas embêtant ; la MENAGERE (resic) doit toutefois ne pas oublier de retourner l'andouillette de temps en temps. Pendant 10 heures, une paille ! Ca tombe bien : elle n'a rien d'autre à fiche, la MENAGERE, que de penser à retourner son andouillette ! Ce qu'on obtient au bout du compte est assez confus ce dimanche matin : un indice tout de même, ça doit compoter.
Garniture : servir avec une purée de pommes de terre avec "beaucoup de beurre, n'hésitez pas sur la quantité de beurre, de préférence salé et de Saint-Malo (?? -tant pis si vous habitez le Pays Basque !), plus il y en a, plus c'est onctueux !". Toujours Petitrenaud.
L'embêtant de tout cela, c'est que ça passe le dimanche matin vers 8 H 30, après l'éditorial de Catherine Nay et pendant qu'on trempe ses tartines de blé ou de maïs confiturées dans son thé ou son café ! Et que ça a nettement tendance à vous gaver pour le reste de la journée. La station initiale d'Yves Calvi perpétue la tradition de la cuisine française où des grands chefs sempiternellement mâles, disent à des "ménagères" comment et que cuisiner le dimanche midi. Ingrédients indispensables : graisses animales, testostérone, et... les femmes à la cuisine ! Ça fait même partie du "patrimoine immatériel" de l'humanité depuis quelques semaines. Lourd, indigeste et pas très paritaire, le patrimoine immatériel de l'humanité ! Et bien qu'immatériel, il a tendance à vous peser sur l'estomac.
Conseil personnel non inclus dans la recette de Petitrenaud : lesté de pareille façon, évitez surtout la partie de tennis ou le semi-marathon après le repas, vous risquez la mort. Couchez-vous et évitez autant que faire se peut toute contrariété ; votre femme et vos enfants ont peut être encore un peu besoin de vous. La thrombose coronarienne puis la nécrose du muscle cardiaque vous guettent. Déjà que manger de l'andouillette confite ne fait pas particulièrement djeunz, mais pour le coup vous ressembleriez prématurément à un petit vieux !
Ingrédients - Il vous faut :
1 belle andouillette,
des quantités d'oignons (pas plus de renseignements à donner ; à part cela, on nous rebat les oreilles dans les cours de cuisine avec la pré-ci-sion !),
1 bouteille de Sancerre,
1 cocotte en fonte,
1 four,
1 ménagère.
Après avoir fait fondre une bonne quantité de beurre ou de saindoux (ne mégotez pas !) dans la cocotte, tapissez "généreusement", "avec de l'ampleur" (Petitrenaud dixit, pas d'autres indications de quantité malgré les demandes réitérées à son CHEF cuisinier du jour), d'oignons émincés que vous faites fondre dans la graisse sans que toutefois ils prennent couleur ! Quand vos oignons sont revenus, vous posez dessus votre belle andouillette et vous versez votre bouteille de Sancerre. La cuisine de CHEF étant à l'évidence un chef d'œuvre de précision horlogère, on comprend tout juste qu'il faut noyer l'andouillette et les oignons dans le Sancerre. Ceci terminé, fermez la cocotte ; la MENAGERE (Sic) enfourne le tout pour au moins 7 à 8 heures de cuisson. Mais, suggère le CHEF, si vous allez jusqu'à 10 heures de cuisson, ce n'est pas embêtant ; la MENAGERE (resic) doit toutefois ne pas oublier de retourner l'andouillette de temps en temps. Pendant 10 heures, une paille ! Ca tombe bien : elle n'a rien d'autre à fiche, la MENAGERE, que de penser à retourner son andouillette ! Ce qu'on obtient au bout du compte est assez confus ce dimanche matin : un indice tout de même, ça doit compoter.
Garniture : servir avec une purée de pommes de terre avec "beaucoup de beurre, n'hésitez pas sur la quantité de beurre, de préférence salé et de Saint-Malo (?? -tant pis si vous habitez le Pays Basque !), plus il y en a, plus c'est onctueux !". Toujours Petitrenaud.
L'embêtant de tout cela, c'est que ça passe le dimanche matin vers 8 H 30, après l'éditorial de Catherine Nay et pendant qu'on trempe ses tartines de blé ou de maïs confiturées dans son thé ou son café ! Et que ça a nettement tendance à vous gaver pour le reste de la journée. La station initiale d'Yves Calvi perpétue la tradition de la cuisine française où des grands chefs sempiternellement mâles, disent à des "ménagères" comment et que cuisiner le dimanche midi. Ingrédients indispensables : graisses animales, testostérone, et... les femmes à la cuisine ! Ça fait même partie du "patrimoine immatériel" de l'humanité depuis quelques semaines. Lourd, indigeste et pas très paritaire, le patrimoine immatériel de l'humanité ! Et bien qu'immatériel, il a tendance à vous peser sur l'estomac.
Conseil personnel non inclus dans la recette de Petitrenaud : lesté de pareille façon, évitez surtout la partie de tennis ou le semi-marathon après le repas, vous risquez la mort. Couchez-vous et évitez autant que faire se peut toute contrariété ; votre femme et vos enfants ont peut être encore un peu besoin de vous. La thrombose coronarienne puis la nécrose du muscle cardiaque vous guettent. Déjà que manger de l'andouillette confite ne fait pas particulièrement djeunz, mais pour le coup vous ressembleriez prématurément à un petit vieux !
mardi 5 avril 2011
Publicités sexistes : les hommes aussi sont victimes
Vous avez aimé Charal ? Vous allez adorer Jean Rozé !
C'est incontestable qu'encore et toujours, la viande est une affaire d'hommes, petits et grands. Chez Jean Rozé (Société Vitréenne d'Abattage de son vrai nom et filiale d'Intermarché), les bouchers captureraient même les bœufs au lasso ! Voilà comment la publicité nous formate pour la vie, et dès le plus jeune âge. Comment éradiquer les comportements machistes avec des stéréotypes pareils, dont on nous inflige pour le cas où on oublierait de jouer ces rôles et ces comportements figés, des piqûres de rappel toutes les cinq minutes ? Et tant pis pour tous les hommes qui ne se voient pas dans ces rôles virils, machistes, tant pis pour les hommes végéta*iens qui ne se voient pas en cowboys ni en chasseurs !
Quitte à jouer les rabat-joie, le réalité est toute différente : avertie par un lanceur d'alerte la semaine dernière, j'ai dû appeler la préfecture (DDPP ex DSV*) pour les faire se déplacer sur un dossier d'une quarantaine de vaches maltraitées et mourant de faim chez un éleveur incompétent et financièrement à bout, d'après l'enquête. Il a fallu argumenter et même s'énerver pour les faire bouger ; la gendarmerie s'est finalement déplacée plusieurs fois et m'a tenue au courant de ses démarches ; la DDPP préconise "la réduction du troupeau", en superbe langue de coton !
Gloups : vous ne faites rien, un troupeau de 35 vaches meurt lentement de faim, vous faites quelque chose, vous accélérez leur fin en les envoyant à l'abattoir ! Dure, très dure condition animale !
Il y a une erreur presque subliminale dans le film : les bœufs n'ont pas de cornes ! Glissement freudien ? Le "boeuf" qu'on trouve chez SVA Jean Rozé abattoirs, c'est de la vache dite de réforme, c'est à dire des vaches de trois ans, réformées, envoyées à l'abattoir, après une vie d'épuisants vêlages, de séparations douloureuses d'avec leur veau afin de leur piquer le lait qu'elles ne produisent que pour leur petit comme plus personne ne sait ! Et ce sont aussi des vaches retirées à l'éleveur pour cause de mauvais traitements d'après ma récente expérience ; et, pour le plus grand confort de l'éleveur, on leur brule la racine des cornes à l'acide en bas âge, et oui, c'est douloureux !
Une autre publicité sur les utilitaires Volkswagen, formatante dans des comportements virils avec rien que des hommes aussi est actuellement sur les écrans : attention, artisans sévèrement burnés, notez bien l'élégante remontée de futal vers la fin du film, sur fond musical style aka maori : clairement, les métiers de l'artisanat ne sont pas des métiers de gonzesses, tant pis pour les femmes intéressées à se lancer, ni des métiers de demie-portion, tant pis pour les hommes frêles et petit format : selon cette pub, ils auront l'air ridicules au volant de leurs gros engins !
La publicité télé de Volkswagen est déclinée dans la presse professionnelle avec les visuels suivants, montrant que le danger vient moins de la route que de leur dur métier, décidément pas fait pour les gonzesses (cliquer pour agrandir) :
Slogan en bas d'affiche : "le danger ne viendra pas de la route" ; il n'y a pas que la foudre qui menace l'artisan en plein travail, le client libidineux qui se rince l'œil et apprécie avec concupiscence le beau plombier coincé sous la lavabo, le menace aussi en le mettant en position de proie sexuelle !
La situation n'est plus réservée aux femmes.
(Cliquer pour agrandir !)
*DDPP : Direction Départementale de Protection des Populations
DSV : Direction des Services Vétérinaires. Ces services dépendent de la Préfecture.
C'est incontestable qu'encore et toujours, la viande est une affaire d'hommes, petits et grands. Chez Jean Rozé (Société Vitréenne d'Abattage de son vrai nom et filiale d'Intermarché), les bouchers captureraient même les bœufs au lasso ! Voilà comment la publicité nous formate pour la vie, et dès le plus jeune âge. Comment éradiquer les comportements machistes avec des stéréotypes pareils, dont on nous inflige pour le cas où on oublierait de jouer ces rôles et ces comportements figés, des piqûres de rappel toutes les cinq minutes ? Et tant pis pour tous les hommes qui ne se voient pas dans ces rôles virils, machistes, tant pis pour les hommes végéta*iens qui ne se voient pas en cowboys ni en chasseurs !
Quitte à jouer les rabat-joie, le réalité est toute différente : avertie par un lanceur d'alerte la semaine dernière, j'ai dû appeler la préfecture (DDPP ex DSV*) pour les faire se déplacer sur un dossier d'une quarantaine de vaches maltraitées et mourant de faim chez un éleveur incompétent et financièrement à bout, d'après l'enquête. Il a fallu argumenter et même s'énerver pour les faire bouger ; la gendarmerie s'est finalement déplacée plusieurs fois et m'a tenue au courant de ses démarches ; la DDPP préconise "la réduction du troupeau", en superbe langue de coton !
Gloups : vous ne faites rien, un troupeau de 35 vaches meurt lentement de faim, vous faites quelque chose, vous accélérez leur fin en les envoyant à l'abattoir ! Dure, très dure condition animale !
Il y a une erreur presque subliminale dans le film : les bœufs n'ont pas de cornes ! Glissement freudien ? Le "boeuf" qu'on trouve chez SVA Jean Rozé abattoirs, c'est de la vache dite de réforme, c'est à dire des vaches de trois ans, réformées, envoyées à l'abattoir, après une vie d'épuisants vêlages, de séparations douloureuses d'avec leur veau afin de leur piquer le lait qu'elles ne produisent que pour leur petit comme plus personne ne sait ! Et ce sont aussi des vaches retirées à l'éleveur pour cause de mauvais traitements d'après ma récente expérience ; et, pour le plus grand confort de l'éleveur, on leur brule la racine des cornes à l'acide en bas âge, et oui, c'est douloureux !
Une autre publicité sur les utilitaires Volkswagen, formatante dans des comportements virils avec rien que des hommes aussi est actuellement sur les écrans : attention, artisans sévèrement burnés, notez bien l'élégante remontée de futal vers la fin du film, sur fond musical style aka maori : clairement, les métiers de l'artisanat ne sont pas des métiers de gonzesses, tant pis pour les femmes intéressées à se lancer, ni des métiers de demie-portion, tant pis pour les hommes frêles et petit format : selon cette pub, ils auront l'air ridicules au volant de leurs gros engins !
La publicité télé de Volkswagen est déclinée dans la presse professionnelle avec les visuels suivants, montrant que le danger vient moins de la route que de leur dur métier, décidément pas fait pour les gonzesses (cliquer pour agrandir) :
Slogan en bas d'affiche : "le danger ne viendra pas de la route" ; il n'y a pas que la foudre qui menace l'artisan en plein travail, le client libidineux qui se rince l'œil et apprécie avec concupiscence le beau plombier coincé sous la lavabo, le menace aussi en le mettant en position de proie sexuelle !
La situation n'est plus réservée aux femmes.
(Cliquer pour agrandir !)
*DDPP : Direction Départementale de Protection des Populations
DSV : Direction des Services Vétérinaires. Ces services dépendent de la Préfecture.
mercredi 30 mars 2011
Femmes puissantes à Hollywood
Hollywood va fêter son 100ème anniversaire : la Compagnie UNIVERSAL a été créée en 1912. C'est l'occasion de rendre hommage aux femmes de l'Industrie du cinéma américain qui n'arrivent plus à tourner dépassé 40 ans, hormis quelques exceptions qui confirment la règle : après 40 ans, votre sex appeal est dévalué, et la carnivore Hollywood préfère la chair fraîche. Je vais donc faire volontairement l'impasse sur les symboles sexuels : tout le monde les connait, c'est un rôle parfaitement convenu pour les femmes. Je précise aussi qu'il y a une différence historique fondamentale entre le cinéma américain et le cinéma français qu'il vaut mieux connaître pour apprécier les femmes productrices : le cinéma français est un cinéma de metteurs en scènes et le cinéma américain est un cinéma de producteurs : aux USA, le final cut (montage final) appartient aux producteurs tandis qu'en France, le metteur en scène garde jusqu'à la fin la haute main sur son film. : exemple Blade Runner, chef d'oeuvre de Ridley Scott de 1982, dont la ridicule fin sortie en salle, imposée par la production, est désormais remplacée sur tous les DVD par le director's cut très noir voulu par Ridley Scott. Personne ne le regrette.
Les mythiques : Greta GARBO est la Reine Christine (Rouben Mamoulian - 1933) : Typique film d'actrice, voulu par Garbo avec la complicité de son metteur en scène pygmalion, l'extrait de la fin ci-dessous, montre une Reine Christine androgyne par la coiffure et les vêtements, qui se relève vite après quelques larmes sur la mort de son fiancé (John Gilbert, qui a laissé moins de trace dans l'histoire du cinéma que Garbo) et va de
l'avant : "la mer est haute et le vent est avec nous" dit-elle en se mettant à la proue du navire !
Garbo, Greta (Queen Christina)_01 par lunwe
Marlène Dietrich et Joseph Sternberg dans The scarlet empress (L'impératrice Rouge 1934) : film d'actrice voulu par Dietrich et tourné avec la complicité de Joseph Von Sternberg, son réalisateur pygmalion et fétiche. Marlène Dietrich réglait elle-même les lumières du plateau, car elle s'estimait seule compétente sur la manière dont son visage prenait la lumière. Dans cette scène, elle passe en revue les troupes russes, et s'adresse aux soldats :
Les entrepreneures ou entreprenantes :
Mary Pickford (1892 - 1979) contribue à créer la compagnie United Artists avec Charles Chaplin ; elle est actrice, scénariste et productrice.
Ida Lupino (Ci-dessus crédit photo IMDB) : vous l'avez inévitablement vue dans High Sierra de Raoul Walsh avec Humphrey Bogart. Une magnifique blonde à tête bien faite. Une pionnière : au début des années 40 du XXème siècle, elle écrit, réalise et produit ses films ! J'adorais la voir à la télé dans le cinéma de Minuit de France 3 quand il n'était pas relégué à une heure du matin, programme à qui je dois une grosse partie de ma culture cinématographique pour ce qui concerne le cinéma d'avant les deux guerres, et celui des années 50 et 60.
Sigourney Weaver avec Ridley SCOTT : la série des Alien, dont Weaver rachète les droits pour exploiter et arrêter à son gré "la franchise". Inutile de vous dire qu'il n'y a qu'UN SEUL Alien : le 1er épisode, celui de Ridley Scott, sorti en France en 1979. Chef d'œuvre absolu à plusieurs niveaux de lecture : science-fiction, suspense et terreur pour les deux plus immédiats, mythologique, sexuel, symbolique et psychanalytique. Alien, le 8ème passager, titre erroné parce qu'il y a 9 passagers : le spectateur est bel et bien embarqué dans le vaisseau infernal avec l'équipage et le monstre. J'ai lu plusieurs fois que Ridley Scott (gros macho anglais qui a quand même mis en scène Blade Runner et Thelma et Louise dans les années 80 - en fait Scott est un génial metteur en scène des années 80, depuis il s'est enlisé dans des films plus conventionnels, hélas pour nous-) Scott donc, voulait un héros mâle pour jouer le rôle de Sigourney ; elle se serait imposée à force de le harceler tellement elle tenait au rôle. Et pour notre chance, elle l'obtient. Débarrassées que nous sommes donc de l'inévitable Bruce Willis, de son marcel maculé de cambouis à auréoles de sueur sous les bras, il va de soi que cela change tout : seule survivante parmi l'équipage (avec un chat !) de la redoutable bestiole qu'on ne voit jamais, elle terrasse le dragon après avoir, en qualité de commandante du navire, été trahie par un infernal robot à visage humain. Le monstre Alien, qui a besoin d'une gestation, a été ramené et accouché par un homme après un voyage hallucinant dans les décombres d'un vaisseau spatial imaginé par l'auteur français de BD Moebius ; toute la symbolique sexuelle est à l'envers : c'est une femme qui terrasse le dragon et c'est un homme qui accouche du monstre ! Jouissif. Sans Sigourney, Alien n'aurait été qu'un film SF catastrophe de plus, le tout venant de la production hollywoodienne.
Jodie Foster : actrice, productrice et metteuse en scène, Présidente du Jury des Césars 2011. Tout le monde se souvient de son époustouflante prestation dans Le silence des agneaux de Jonathan Demme en 1991 et de l'actrice de Taxi Driver de Martin Scorsese. Même si les films qu'elle dirige ou produit n'ont pas laissé une trace impérissable aux yeux des cinéphiles, elle fait honnêtement le boulot en refusant les rôles de poupées faire-valoir du héros. L'héroïne, c'est toujours elle.
Les metteuses en scène :
Katrine Bigelow : Metteuse en scène de The hurt Locker, en français Démineurs, le dernier que j'ai vu. La guerre vue par une femme qui dirige des hommes derrière sa camera. Je l'ai vu un après midi où je me suis fait deux toiles, ça permet de comparer ; je l'ai vu juste après District 9 de Neill Blomkampt (2009) : les critiques "vendaient" District 9 comme une métaphore du racisme car des extra-terrestres arrivent au-dessus de Johannesburg et demandent l'asile à la terre. Les terriens les enferment dans un camp-ghetto, genre township de Soweto où les étrangers doivent affronter le racisme des terriens. Le film évolue vers une guerre de libération avec gros guns phalliques et pétaradages assourdissants de mitraillettes, très pénibles quand on n'est pas un ado épileptique habitué aux jeux vidéos ! Je n'ai pas aimé. En revanche, le film de Bigelow montre la réalité de la guerre en Irak avec des garçons qui risquent leur vie à chaque fois qu'ils désamorcent une bombe ; elle montre que la guerre n'est pas un jeu vidéo mais du sang et des tripes, et que les mecs appellent leur mère quand ils perdent un bras ou une jambe ! Plus tard elle montre la difficulté de réinsertion dans la vie de tous les jours de garçons shootés à l'adrénaline qui n'arrivent plus à mener une vie civile normale. Un vrai film solide sur la réalité de la guerre. Ses autres films les plus populaires : K19 le piège des profondeurs et Point break. Il faut remarquer qu'elle ne dirige que des hommes.
Sofia Coppola (photo ci-dessus). Metteuse en scène et fille de son père Francis Coppola ; elle a été élevée sur des plateaux de cinéma ; quatre films, deux chefs d'oeuvres selon moi (je n'ai pas vu Somewhere donc je n'ai pas d'avis !) : je n'aime pas Virgin suicides où alors je suis passée carrément à côté de son charme, mais Lost in translation qui se passe à Tokyo et Marie Antoinette, film pop avec de la musique rock, sont deux grands films d'auteure.
Ma liste n'est certainement pas exhaustive, je donne mes préférées de façon totalement subjective. Elle peut sans doute être complétée. Mais dans ce milieu machiste, elles sont rares et sans doute doivent-elles faire de gros efforts pour s'imposer et durer. Je suis désolée de ne donner que la référence imdb, mais il n'y a pas d'équivalent en français de cette irremplaçable base de données du cinéma.
Les mythiques : Greta GARBO est la Reine Christine (Rouben Mamoulian - 1933) : Typique film d'actrice, voulu par Garbo avec la complicité de son metteur en scène pygmalion, l'extrait de la fin ci-dessous, montre une Reine Christine androgyne par la coiffure et les vêtements, qui se relève vite après quelques larmes sur la mort de son fiancé (John Gilbert, qui a laissé moins de trace dans l'histoire du cinéma que Garbo) et va de
l'avant : "la mer est haute et le vent est avec nous" dit-elle en se mettant à la proue du navire !
Garbo, Greta (Queen Christina)_01 par lunwe
Marlène Dietrich et Joseph Sternberg dans The scarlet empress (L'impératrice Rouge 1934) : film d'actrice voulu par Dietrich et tourné avec la complicité de Joseph Von Sternberg, son réalisateur pygmalion et fétiche. Marlène Dietrich réglait elle-même les lumières du plateau, car elle s'estimait seule compétente sur la manière dont son visage prenait la lumière. Dans cette scène, elle passe en revue les troupes russes, et s'adresse aux soldats :
Les entrepreneures ou entreprenantes :
Mary Pickford (1892 - 1979) contribue à créer la compagnie United Artists avec Charles Chaplin ; elle est actrice, scénariste et productrice.
Ida Lupino (Ci-dessus crédit photo IMDB) : vous l'avez inévitablement vue dans High Sierra de Raoul Walsh avec Humphrey Bogart. Une magnifique blonde à tête bien faite. Une pionnière : au début des années 40 du XXème siècle, elle écrit, réalise et produit ses films ! J'adorais la voir à la télé dans le cinéma de Minuit de France 3 quand il n'était pas relégué à une heure du matin, programme à qui je dois une grosse partie de ma culture cinématographique pour ce qui concerne le cinéma d'avant les deux guerres, et celui des années 50 et 60.
Sigourney Weaver avec Ridley SCOTT : la série des Alien, dont Weaver rachète les droits pour exploiter et arrêter à son gré "la franchise". Inutile de vous dire qu'il n'y a qu'UN SEUL Alien : le 1er épisode, celui de Ridley Scott, sorti en France en 1979. Chef d'œuvre absolu à plusieurs niveaux de lecture : science-fiction, suspense et terreur pour les deux plus immédiats, mythologique, sexuel, symbolique et psychanalytique. Alien, le 8ème passager, titre erroné parce qu'il y a 9 passagers : le spectateur est bel et bien embarqué dans le vaisseau infernal avec l'équipage et le monstre. J'ai lu plusieurs fois que Ridley Scott (gros macho anglais qui a quand même mis en scène Blade Runner et Thelma et Louise dans les années 80 - en fait Scott est un génial metteur en scène des années 80, depuis il s'est enlisé dans des films plus conventionnels, hélas pour nous-) Scott donc, voulait un héros mâle pour jouer le rôle de Sigourney ; elle se serait imposée à force de le harceler tellement elle tenait au rôle. Et pour notre chance, elle l'obtient. Débarrassées que nous sommes donc de l'inévitable Bruce Willis, de son marcel maculé de cambouis à auréoles de sueur sous les bras, il va de soi que cela change tout : seule survivante parmi l'équipage (avec un chat !) de la redoutable bestiole qu'on ne voit jamais, elle terrasse le dragon après avoir, en qualité de commandante du navire, été trahie par un infernal robot à visage humain. Le monstre Alien, qui a besoin d'une gestation, a été ramené et accouché par un homme après un voyage hallucinant dans les décombres d'un vaisseau spatial imaginé par l'auteur français de BD Moebius ; toute la symbolique sexuelle est à l'envers : c'est une femme qui terrasse le dragon et c'est un homme qui accouche du monstre ! Jouissif. Sans Sigourney, Alien n'aurait été qu'un film SF catastrophe de plus, le tout venant de la production hollywoodienne.
Jodie Foster : actrice, productrice et metteuse en scène, Présidente du Jury des Césars 2011. Tout le monde se souvient de son époustouflante prestation dans Le silence des agneaux de Jonathan Demme en 1991 et de l'actrice de Taxi Driver de Martin Scorsese. Même si les films qu'elle dirige ou produit n'ont pas laissé une trace impérissable aux yeux des cinéphiles, elle fait honnêtement le boulot en refusant les rôles de poupées faire-valoir du héros. L'héroïne, c'est toujours elle.
Les metteuses en scène :
Katrine Bigelow : Metteuse en scène de The hurt Locker, en français Démineurs, le dernier que j'ai vu. La guerre vue par une femme qui dirige des hommes derrière sa camera. Je l'ai vu un après midi où je me suis fait deux toiles, ça permet de comparer ; je l'ai vu juste après District 9 de Neill Blomkampt (2009) : les critiques "vendaient" District 9 comme une métaphore du racisme car des extra-terrestres arrivent au-dessus de Johannesburg et demandent l'asile à la terre. Les terriens les enferment dans un camp-ghetto, genre township de Soweto où les étrangers doivent affronter le racisme des terriens. Le film évolue vers une guerre de libération avec gros guns phalliques et pétaradages assourdissants de mitraillettes, très pénibles quand on n'est pas un ado épileptique habitué aux jeux vidéos ! Je n'ai pas aimé. En revanche, le film de Bigelow montre la réalité de la guerre en Irak avec des garçons qui risquent leur vie à chaque fois qu'ils désamorcent une bombe ; elle montre que la guerre n'est pas un jeu vidéo mais du sang et des tripes, et que les mecs appellent leur mère quand ils perdent un bras ou une jambe ! Plus tard elle montre la difficulté de réinsertion dans la vie de tous les jours de garçons shootés à l'adrénaline qui n'arrivent plus à mener une vie civile normale. Un vrai film solide sur la réalité de la guerre. Ses autres films les plus populaires : K19 le piège des profondeurs et Point break. Il faut remarquer qu'elle ne dirige que des hommes.
Sofia Coppola (photo ci-dessus). Metteuse en scène et fille de son père Francis Coppola ; elle a été élevée sur des plateaux de cinéma ; quatre films, deux chefs d'oeuvres selon moi (je n'ai pas vu Somewhere donc je n'ai pas d'avis !) : je n'aime pas Virgin suicides où alors je suis passée carrément à côté de son charme, mais Lost in translation qui se passe à Tokyo et Marie Antoinette, film pop avec de la musique rock, sont deux grands films d'auteure.
Ma liste n'est certainement pas exhaustive, je donne mes préférées de façon totalement subjective. Elle peut sans doute être complétée. Mais dans ce milieu machiste, elles sont rares et sans doute doivent-elles faire de gros efforts pour s'imposer et durer. Je suis désolée de ne donner que la référence imdb, mais il n'y a pas d'équivalent en français de cette irremplaçable base de données du cinéma.
jeudi 24 mars 2011
Les chefs et les experts, c'est toujours eux ! (actualisé)
Crédit photo : France 5
Le soir vers 17 H 50 sur France Télévisions, chaîne du service public qui montre l'exemple, Yves Calvi, ex journaliste de radio, fait de la radio à la télé ; il traite au jour le jour et en direct les sujets pile dans l'actualité. Ça doit être l'heure qui n'est pas propice (17 H50 - 18 H 50 environ, l'heure de la préparation du dîner et de la surveillance des devoirs ?) toujours est-il qu'on ne voit pas ou alors très rarement de femmes dans ses habituels 4 experts. En revanche, certains "experts" ont leur rond de serviette bien rangés dans le buffet de la salle à manger de Calvi : ils l'y retrouvent régulièrement. Christophe Barbier, Yves Tréard, Roland Cayrol, et les deux, trois mêmes spécialistes de l'IFRI ou du monde arabe reviennent presque toutes les semaines ; ils ont les mêmes coiffeurs et surtout les mêmes coloration, "châtaigne intense", montrant leur immuablilité : ils ne vieillissent pas. Alors que nous sommes usées, au bout du rouleau, de voir toujours les mêmes !
Petit échantillon scientifique : Lundi 7/3/11 : Marseille, linge sale en familles : 3 mecs. Ça cause de politique mafieuse, ceci expliquant cela ?
Mardi 8/3/11 : FN, l'alerte : 3 hommes.
Mercredi 9/3/11: Quand la Méditerranée tremble : 3 hommes, dont Pascal Boniface et Malek Boutih.
Jeudi 10/3/11 - Le pétrole brûle, l'essence flambe, sujet éminemment masculin puisqu'on y parle bagnole : 3 mecs, pas vu de quatrième.
Vendredi 11/3/11 : sujet sur la catastrophe au Japon intitulé "Tremblements et stupeur" SIC ! Notez que le titre à peine modifié est emprunté à Amélie Nothomb, bande d'aigries que nous sommes : 3 mecs ET UNE FEMME géographe (mais elle ne figure pas sur le site de l'émission : ils ne doivent pas avoir sa bio et elle ne doit pas avoir de livre à vendre) ! J'en ai fait un tweet, tellement ça m'a bluffée.
14/3/11 : le tsunami touche la France (!) : 3 mecs.
15/3/11 : Japon, la fusion des drames (ah ah, très drôle le titre, euh, moins drôle la situation) : 3 hommes. C'est vrai que les points presse du Premier ministre japonais et de TEPCO sont exclusivement masculins.
16/3/11 : Khaddafi attaque Sarkozy : 3 mecs dont Pierre Servent et Antoine Sfeir, des habitués.
17/3/11 : Le test Le Pen : 3 mecs dont Pascal Perrineau du CEVIPOF, un squatteur de l'émission.
18/3/11 : Khaddafi bloque les frappes, sujet sur la guerre, sujet éminemment masculin ? Toujours est-il que : 3 mecs, dont l'inusable Pierre Servent et, en cours d'émission, de fines remarques sexistes contre Catherine Ashton, la chargée de la diplomatie de la Commission européenne, première Vice-Présidente de la Commission, lâ bâronne Ashton (oui, elle est baronne et travailliste et alors ?) comme j'ai entendu ricaner Europe 1 dans une revue de presse, mettant en doute sa compétence, vieille rengaine à propos des femmes.
Lundi 21/3/11 : Lybie, jusqu'où et quand (sujet sur la guerre, donc....) :
4 hommes dont Alexandre Adler.
Mardi 22/3/11 : Le Pen, le front de la discorde : 4 mecs dont Roland Cayrol, "fin analyste" de la politique française, mais on en a un peu marre de voir toujours les mêmes "fins analystes" de plus de 60 ans qui squattent le poste depuis plus de 30 ans, ceci dit sans racisme âgiste.
Pour la suite, voir le site de C dans l'air et rendez-vous devant votre poste vers 17 H 50 tous les jours si ça vous tente. Pendant cette période j'ai donc décompté : 38 présences masculines et UNE FEMME. Je sais qu'Olympe et Fanchon la Parité en ont aussi fait des billets d'humeur, mais ça vaut le coup d'insister. On peut aussi faire ses remarques sur leur site dans la boîte "Réagissez en direct en cliquant ici".
L'absence des femmes accrédite ou nous habitue à l'idée que les femmes n'ont pas d'avis, a fortiori aucune expertise faisant autorité sur ces questions politiques, économiques, environnementales ou de guerre qui nous concernent TOUTES.
Et en ce moment sur tous vos écrans, une publicité pour Régions Job : l'informatique, c'est toujours un métier de garçons ! On n'est pas sorties de l'auberge, vraiment !
RegionsJob est un board d'offres d'emplois et une candidathèque, base de données de CV.
Pub RegionsJob iTélé 2011 - 2 par RegionsJob
La version femme/fille :
Pub RegionsJob iTélé 2011 - 1 par RegionsJob
J'espère que cela ne va pas me fâcher avec Priscilla, Rédactrice Web chez eux et co-animatrice de Mode(s) d'emploi leur intéressant blog où elle aborde sans détour et régulièrement, le sujet des femmes et des discriminations qu'elles subissent dans le monde du travail ; mais ce n'est certainement pas elle qui décide de leur stratégie publicitaire ni du choix de leur agence.
Les entreprises n'ont généralement pas de mots assez forts pour vilipender l'absentéisme, cette plaie des plannings ; mais qu'en est-il du présentéisme, ce travers masculin ? Voir ICI l'article des Nouvelles News sur le sujet.
Actualisation 28/3/11 : Pour être exhaustive et pour comparaison, ci-dessous en bas du billet, la version femme/fille de la publicité RégionsJob vue dimanche soir à la télévision.
Le soir vers 17 H 50 sur France Télévisions, chaîne du service public qui montre l'exemple, Yves Calvi, ex journaliste de radio, fait de la radio à la télé ; il traite au jour le jour et en direct les sujets pile dans l'actualité. Ça doit être l'heure qui n'est pas propice (17 H50 - 18 H 50 environ, l'heure de la préparation du dîner et de la surveillance des devoirs ?) toujours est-il qu'on ne voit pas ou alors très rarement de femmes dans ses habituels 4 experts. En revanche, certains "experts" ont leur rond de serviette bien rangés dans le buffet de la salle à manger de Calvi : ils l'y retrouvent régulièrement. Christophe Barbier, Yves Tréard, Roland Cayrol, et les deux, trois mêmes spécialistes de l'IFRI ou du monde arabe reviennent presque toutes les semaines ; ils ont les mêmes coiffeurs et surtout les mêmes coloration, "châtaigne intense", montrant leur immuablilité : ils ne vieillissent pas. Alors que nous sommes usées, au bout du rouleau, de voir toujours les mêmes !
Petit échantillon scientifique : Lundi 7/3/11 : Marseille, linge sale en familles : 3 mecs. Ça cause de politique mafieuse, ceci expliquant cela ?
Mardi 8/3/11 : FN, l'alerte : 3 hommes.
Mercredi 9/3/11: Quand la Méditerranée tremble : 3 hommes, dont Pascal Boniface et Malek Boutih.
Jeudi 10/3/11 - Le pétrole brûle, l'essence flambe, sujet éminemment masculin puisqu'on y parle bagnole : 3 mecs, pas vu de quatrième.
Vendredi 11/3/11 : sujet sur la catastrophe au Japon intitulé "Tremblements et stupeur" SIC ! Notez que le titre à peine modifié est emprunté à Amélie Nothomb, bande d'aigries que nous sommes : 3 mecs ET UNE FEMME géographe (mais elle ne figure pas sur le site de l'émission : ils ne doivent pas avoir sa bio et elle ne doit pas avoir de livre à vendre) ! J'en ai fait un tweet, tellement ça m'a bluffée.
14/3/11 : le tsunami touche la France (!) : 3 mecs.
15/3/11 : Japon, la fusion des drames (ah ah, très drôle le titre, euh, moins drôle la situation) : 3 hommes. C'est vrai que les points presse du Premier ministre japonais et de TEPCO sont exclusivement masculins.
16/3/11 : Khaddafi attaque Sarkozy : 3 mecs dont Pierre Servent et Antoine Sfeir, des habitués.
17/3/11 : Le test Le Pen : 3 mecs dont Pascal Perrineau du CEVIPOF, un squatteur de l'émission.
18/3/11 : Khaddafi bloque les frappes, sujet sur la guerre, sujet éminemment masculin ? Toujours est-il que : 3 mecs, dont l'inusable Pierre Servent et, en cours d'émission, de fines remarques sexistes contre Catherine Ashton, la chargée de la diplomatie de la Commission européenne, première Vice-Présidente de la Commission, lâ bâronne Ashton (oui, elle est baronne et travailliste et alors ?) comme j'ai entendu ricaner Europe 1 dans une revue de presse, mettant en doute sa compétence, vieille rengaine à propos des femmes.
Lundi 21/3/11 : Lybie, jusqu'où et quand (sujet sur la guerre, donc....) :
4 hommes dont Alexandre Adler.
Mardi 22/3/11 : Le Pen, le front de la discorde : 4 mecs dont Roland Cayrol, "fin analyste" de la politique française, mais on en a un peu marre de voir toujours les mêmes "fins analystes" de plus de 60 ans qui squattent le poste depuis plus de 30 ans, ceci dit sans racisme âgiste.
Pour la suite, voir le site de C dans l'air et rendez-vous devant votre poste vers 17 H 50 tous les jours si ça vous tente. Pendant cette période j'ai donc décompté : 38 présences masculines et UNE FEMME. Je sais qu'Olympe et Fanchon la Parité en ont aussi fait des billets d'humeur, mais ça vaut le coup d'insister. On peut aussi faire ses remarques sur leur site dans la boîte "Réagissez en direct en cliquant ici".
L'absence des femmes accrédite ou nous habitue à l'idée que les femmes n'ont pas d'avis, a fortiori aucune expertise faisant autorité sur ces questions politiques, économiques, environnementales ou de guerre qui nous concernent TOUTES.
Et en ce moment sur tous vos écrans, une publicité pour Régions Job : l'informatique, c'est toujours un métier de garçons ! On n'est pas sorties de l'auberge, vraiment !
RegionsJob est un board d'offres d'emplois et une candidathèque, base de données de CV.
Pub RegionsJob iTélé 2011 - 2 par RegionsJob
La version femme/fille :
Pub RegionsJob iTélé 2011 - 1 par RegionsJob
J'espère que cela ne va pas me fâcher avec Priscilla, Rédactrice Web chez eux et co-animatrice de Mode(s) d'emploi leur intéressant blog où elle aborde sans détour et régulièrement, le sujet des femmes et des discriminations qu'elles subissent dans le monde du travail ; mais ce n'est certainement pas elle qui décide de leur stratégie publicitaire ni du choix de leur agence.
Les entreprises n'ont généralement pas de mots assez forts pour vilipender l'absentéisme, cette plaie des plannings ; mais qu'en est-il du présentéisme, ce travers masculin ? Voir ICI l'article des Nouvelles News sur le sujet.
vendredi 18 mars 2011
N/Dame des Landes aéroport : utile ou nuisible ?
En Bretagne/Pays de Loire (BPL) nous avons UN aéroport International.
Il est à Nantes, sud-Loire pour être précise. Ailleurs, à Rennes et Brest notamment, il y a de petits aéroports à desserte nationale et quelques aérodromes. Lorsque Nantes a été construit, Sud-Loire donc, la Bretagne Nord a été oubliée (sciemment ?), les deux présidents des Régions Bretagne et Pays de Loire étant de tous temps concurrents, style "concours de celui qui pisse le plus loin dans la cour de récréation de la Maternelle Supérieure". Je sais que certaines (y compris des féministes) pensent que les femmes et les hommes au pouvoir, ce sera le même médiocrité, qu'il n'y a pas de raison, mais quand même, je ne veux pas faire mon mauvais esprit, nous n'avons pas les mêmes zones érogènes !
Pour celles qui ne vivent pas habituellement sur les bord d'un fleuve, sachez que bien que ce soit beau et pittoresque, c'est embêtant comme la pluie : il faut construire des ponts qui sont vite saturés et qui coûtent cher ! La Loire a de plus la détestable habitude de s'étaler, c'est pire à Nantes où elle s'éparpille en différents bras avec des îles au milieu. Bref, c'est une somme absolue d'embêtements.
Et si vous avez eu comme moi l'occasion dans votre vie professionnelle, de prendre l'avion pour quelques sauts de puce hexagonaux pour des réunions ou des visites clients par exemple, vous avez pu constater, à moins d'être aveugle ou assommée par un quotidien que vous ne voyez plus tant il vous paraît "naturel", qu'il n'y a que des mecs dans les avions. J'ai voyagé quelques fois en étant la seule passagère, et une fois accompagnée d'une pharmacienne de Glaxo Smithkline qui s'était précipitée sur le siège près du mien pour se sentir moins isolée ! J'en conclus que ces aéroports dévoreurs de terres cultivables et de biodiversité sont destinés à transporter des hommes vers de réunions où il ne se dit pas grand chose et vers des clients hypothétiques pour d'aussi hypothétiques signatures de contrats, avec un pétrole en cours de raréfaction et à 150 dollars le baril -la semaine dernière. Plus des familles qui partent en vacances : mais les vacances, c'est peut être le moment de prendre le temps, donc le train ?
Vinci qui a obtenu la construction du chantier pour 450 millions d'euros -sans doute sous-évalués- et la concession de l'aéroport Notre-Dame des Landes (NDDL) jusqu'en 2072 (55 ans depuis la date de sa mise en service en 2017), vous a fait ici un film avec une pertinente musique d'aéroport, mais pas de vrombissements d'avions au décollage ni de fumées polluantes, qui montre le futur aéroport tout en image panoramiques, images où l'on voit à l'horizon 2065 son empreinte sur l'environnement. 2030 hectares avec deux pistes pour une prévision de
9 millions de passagers, alors que Nantes Atlantique n'a qu'une seule piste et accueillait 2 500 000 passagers seulement en 2007. A titre de comparaison, Roissy CDG, c'est 4 pistes sur 1600 ha et un trafic de plus de 50 millions de passagers par an. Genève, San Diego et Gatwick fonctionnent avec une seule piste et leur fréquentation va de 10 à 31 millions de passagers ! Et la construction de la troisième piste de Heathrow (Londres) a été stoppée en 2010 par des environnementalistes très déterminés et professionnels.
NDDL, c'est 82 exploitations agricoles touchées, 47 qui disparaissent avec les 110 agriculteurs qui vivent dessus. Au moment où on parle de nécessaire relocalisation de la production agricole, ça tombe mal.
En attendant la résistance s'organise.
Malgré les promesses de Vinci d'en faire un projet exemplaire en matière d'environnement, greenwashing oblige, un collectif s'est installé sur le site : une soixantaine de militants occupent les lieux, une ZAD (Zone à défendre). Ils se sont installés dans des cabanes, des caravanes, une yourte, des maisons abandonnées ont été remises en état, un boulanger a même installé son fournil auprès de la cabane qu'il occupe. On y trouve des alternatifs, des écologistes radicaux, des militants des mouvements des squats, et des décroissants. Ils défendent des terres cultivables, la biodiversité, 1600 ha de bois, de champs et de zones humides. Expérience à suivre de près : les français sont moins aguerris aux techniques d'activisme et de désobéissance civile que nos voisins anglo-saxons et allemands. Au sujet des allemand, qu'en pense Euterpe ?
Un collectif d'élus des communes avoisinantes se pose également la question de la pertinence de cette infrastructure, contraire aux engagements du Grenelle de l'Environnement. Mais la CCI des Pays de loire et son président Bruno Hug de Larauze (regardez bien la composition de son bureau), le Député-Maire de Nantes Jean-Marc Ayrault dont les mandats cumulés sont interminables, et le Président du Conseil Régional Jacques Auxiette veulent leur aéroport : il n'ont pas les zones érogènes placées aux mêmes endroits que nous les femmes, et un gros aéroport, ça les dédommage des petites vicissitudes que leur inflige la nature.
Après eux, le déluge. Ou un tas de cendres radioactives.
Crédit image : Arrêt sur images
Actualisation 19/3/11 : Journée sans viande le 20 mars. C'est le moment d'essayer ! Je suggère de jolies recettes sur le blog de Valérie Cupillard.
Il est à Nantes, sud-Loire pour être précise. Ailleurs, à Rennes et Brest notamment, il y a de petits aéroports à desserte nationale et quelques aérodromes. Lorsque Nantes a été construit, Sud-Loire donc, la Bretagne Nord a été oubliée (sciemment ?), les deux présidents des Régions Bretagne et Pays de Loire étant de tous temps concurrents, style "concours de celui qui pisse le plus loin dans la cour de récréation de la Maternelle Supérieure". Je sais que certaines (y compris des féministes) pensent que les femmes et les hommes au pouvoir, ce sera le même médiocrité, qu'il n'y a pas de raison, mais quand même, je ne veux pas faire mon mauvais esprit, nous n'avons pas les mêmes zones érogènes !
Pour celles qui ne vivent pas habituellement sur les bord d'un fleuve, sachez que bien que ce soit beau et pittoresque, c'est embêtant comme la pluie : il faut construire des ponts qui sont vite saturés et qui coûtent cher ! La Loire a de plus la détestable habitude de s'étaler, c'est pire à Nantes où elle s'éparpille en différents bras avec des îles au milieu. Bref, c'est une somme absolue d'embêtements.
Et si vous avez eu comme moi l'occasion dans votre vie professionnelle, de prendre l'avion pour quelques sauts de puce hexagonaux pour des réunions ou des visites clients par exemple, vous avez pu constater, à moins d'être aveugle ou assommée par un quotidien que vous ne voyez plus tant il vous paraît "naturel", qu'il n'y a que des mecs dans les avions. J'ai voyagé quelques fois en étant la seule passagère, et une fois accompagnée d'une pharmacienne de Glaxo Smithkline qui s'était précipitée sur le siège près du mien pour se sentir moins isolée ! J'en conclus que ces aéroports dévoreurs de terres cultivables et de biodiversité sont destinés à transporter des hommes vers de réunions où il ne se dit pas grand chose et vers des clients hypothétiques pour d'aussi hypothétiques signatures de contrats, avec un pétrole en cours de raréfaction et à 150 dollars le baril -la semaine dernière. Plus des familles qui partent en vacances : mais les vacances, c'est peut être le moment de prendre le temps, donc le train ?
Vinci qui a obtenu la construction du chantier pour 450 millions d'euros -sans doute sous-évalués- et la concession de l'aéroport Notre-Dame des Landes (NDDL) jusqu'en 2072 (55 ans depuis la date de sa mise en service en 2017), vous a fait ici un film avec une pertinente musique d'aéroport, mais pas de vrombissements d'avions au décollage ni de fumées polluantes, qui montre le futur aéroport tout en image panoramiques, images où l'on voit à l'horizon 2065 son empreinte sur l'environnement. 2030 hectares avec deux pistes pour une prévision de
9 millions de passagers, alors que Nantes Atlantique n'a qu'une seule piste et accueillait 2 500 000 passagers seulement en 2007. A titre de comparaison, Roissy CDG, c'est 4 pistes sur 1600 ha et un trafic de plus de 50 millions de passagers par an. Genève, San Diego et Gatwick fonctionnent avec une seule piste et leur fréquentation va de 10 à 31 millions de passagers ! Et la construction de la troisième piste de Heathrow (Londres) a été stoppée en 2010 par des environnementalistes très déterminés et professionnels.
NDDL, c'est 82 exploitations agricoles touchées, 47 qui disparaissent avec les 110 agriculteurs qui vivent dessus. Au moment où on parle de nécessaire relocalisation de la production agricole, ça tombe mal.
En attendant la résistance s'organise.
Malgré les promesses de Vinci d'en faire un projet exemplaire en matière d'environnement, greenwashing oblige, un collectif s'est installé sur le site : une soixantaine de militants occupent les lieux, une ZAD (Zone à défendre). Ils se sont installés dans des cabanes, des caravanes, une yourte, des maisons abandonnées ont été remises en état, un boulanger a même installé son fournil auprès de la cabane qu'il occupe. On y trouve des alternatifs, des écologistes radicaux, des militants des mouvements des squats, et des décroissants. Ils défendent des terres cultivables, la biodiversité, 1600 ha de bois, de champs et de zones humides. Expérience à suivre de près : les français sont moins aguerris aux techniques d'activisme et de désobéissance civile que nos voisins anglo-saxons et allemands. Au sujet des allemand, qu'en pense Euterpe ?
Un collectif d'élus des communes avoisinantes se pose également la question de la pertinence de cette infrastructure, contraire aux engagements du Grenelle de l'Environnement. Mais la CCI des Pays de loire et son président Bruno Hug de Larauze (regardez bien la composition de son bureau), le Député-Maire de Nantes Jean-Marc Ayrault dont les mandats cumulés sont interminables, et le Président du Conseil Régional Jacques Auxiette veulent leur aéroport : il n'ont pas les zones érogènes placées aux mêmes endroits que nous les femmes, et un gros aéroport, ça les dédommage des petites vicissitudes que leur inflige la nature.
Après eux, le déluge. Ou un tas de cendres radioactives.
Crédit image : Arrêt sur images
Actualisation 19/3/11 : Journée sans viande le 20 mars. C'est le moment d'essayer ! Je suggère de jolies recettes sur le blog de Valérie Cupillard.
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