Vu nos exploits, y aura-t-il quelque chose à regretter ?
" Eternullité d'un genre sans éthos " *
A tout saigneur, tout honneur : Vladimir Poutine, Impérator planqué dans les souterrains du Kremlin pendant que les jeunes gens de son pauvre empire sous-développé vont crever à la guerre ; le nombre de morts et blessés mutilés, comme toujours en Russie, importe peu, ce qui compte c'est l'ego du dirigeant et l'image qu'il se fait de son empire. Je lis partout qu'il hait l'Occident, sa mollesse de femmelettes et de tapettes dont le modèle démocratique a pourtant tenté tant de pays satellites de l'ex-bloc soviétique ; curieusement ce n'est pas le modèle saoudien ou iranien qui les attire. On pourrait aussi s'interroger sur ses penchants d' "inverti" : quand on le voit, c'est toujours entouré d'hommes, les femmes étant, chez tous ces tyrans, cantonnées à la cuisine, au gynécée ou, au moins, aux basses zones de l'économie. Aux surmâles hyperboliques le pouvoir et ses attributs, pour le pire. Destructions environnementales, extractivisme pour fournir les métaux dont sont gourmandes les armes, au pire, faire sauter un barrage ou une centrale nucléaire, rien ne l'arrêtera. L'avenir est borné à sa propre fin. Qu'on espère rapide.
Recep Tayip Erdogan, le sultan turc : on en a repris pour 5 ans de recul du droit des femmes, de nationalisme de cureton obscurantiste, de voix de casserole ; les journalistes qui vantent son phrasé lyrique, sa verve de tribun, doivent être sourds ce n'est pas possible ! Je sais que je ne suis pas habituée aux sonorités du turc mais quand même. Les rescapés du séisme ayant fait 47 000 morts ont voté d'une seule main pour le sultan Erdogan, dont l'abaissement des normes sismiques et la corruption ont sans doute permis toutes ces pertes. Comparez avec le Japon, autre pays sismique et ses multiples secousses, autrement plus intraitable sur la qualité de ses bâtis. Les gens des campagnes adorent les hommes à poigne, comme les femmes, qui consentent à leur soumission (mentalité d'esclave fulminait Madeleine Pelletier). Et son épouse, voilée, toujours à la remorque, trois pas derrière son géant, est le modèle proposé aux femmes turques. Ressac en cours.
Xi Jin Ping : ne soyez pas dupe de sa tête bonasse de grand-père confiture ! C'est un redoutable tyran, moins brutal en apparence que son homologue russe, dont il s'apprête à bouffer la Sibérie, ses richesses minérales et son pétrole, ses vastes espaces non exploités, dont son milliard quatre d'habitants qui a rendu les siennes inexploitables a tellement soif, car le contrat social est : enrichissez-vous et laissez les vieux croûtons ex-maoïstes gouverner le pays, vous ficher, vous noter, rentrer dans votre intimité. Si jamais ce contrat était trahi, vous verriez les chinois des villes tentaculaires polluées, irrespirables, ensablées, sortir avec des feuilles A4, ça barderait ! Même concours de bite que les précédents : on sort ses engins phalliques en mer de Chine, porte-avions, bateaux de guerre, on frôle les avions de chasse de la petite Taïwan, modèle depuis 1992 de démocratie libérale, qui pourrait tellement tenter les grands chinois. Menace de contagion. La moindre étincelle peut mettre le feu à la poudrière.
Donald Trump, l'agresseur sexuel toujours prêt pour une main au cul, selon ses propres vantardises. Garçon impulsif peu entraîné à résister à la frustration, quatorze ans bien pesés d'âge mental, sa mère et ses gouvernantes devaient accourir pour satisfaire ses moindres souhaits de gosse capricieux. Ses grandes tiges de femmes portent à merveille de grandes cornes. Quand j'ai vu dernièrement des cartons affaissés, empilés dans ses toilettes et salles de bain en marbre dans sa maison de Mar a Lago, je me suis demandé s'il n'était pas atteint de syllogomanie, autrement nommée syndrome de Diogène qui oblige son porteur à accumuler sans fin. Ca y ressemblait diablement. De toutes façons ça ou autre chose, ce type est dérangé. Complotiste, pronunciamentiste, le remettre au pouvoir quatre années de plus me semble être la pire idée qui soit. Les Etats-Unis ont, c'est vrai, des institutions solides, vieilles de plus de deux cents ans, mais des agités du bocal surarmés qui courent dans les états ruraux, brandissant des crucifix et des fœtus en plastique, ou des bumper stickers évangéliques, moi ça ne me dit rien qui vaille.
Jair Bolsonaro n'est plus au pouvoir, mais il fut et est le Trump brésilien au moins aussi toxique, et comme lui, en attente de sa revanche. Il est allé cuver sa défaite en Floride, sorte de pèlerinage, n'ayant pas, lui, réussi son coup d'état, les Brésiliens ayant appris du voisin.
MBS Saoud, l'armoire à glace avec des mains comme des battoirs, le surmâle hypertrophié, ex-bédouin du désert mais avec des avions privés, des SUV et des smartphones dernière génération. Gardien des lieux saints de l'Islam, en bisbille avec l'autre gardien de la pureté de l'Islam, l'Iran, les héritiers du prophète s'étant écharpés comme des chiffonniers lors du partage de l'héritage, comme ceux du Christ d'ailleurs, loin de moi la pensée d'épargner une obédience plutôt qu'une autre, c'est de toutes façons vrai dans toutes les familles, ces lieux d'aaaamourrr. Tous ces virils portent la même toxicité. Découpeur de journaliste dans une ambassade étrangère truffée de cameras et de micros, il faut admettre que le mec est quasi sûr de la couardise et du cynisme en face, donc de l'impunité. Grand manieur de sabre, il tranche la tête des apostats (reniant la religion du Royaume), voleurs ou homosexuels "sodomites". Les femmes adultères sont, elles, lapidées. Les femmes saoudiennes vont à l'université et aussitôt diplômées rentrent dûment au gynécée produire du petit saoudien. Vive la famille patriarcale, silence dans les alcôves, les oncles, pères ou frères ont droit de cuissage, vie et mort sur "leurs" femmes, filles, épouses, le pronom POSSESSIF est de rigueur.
Ali Khamenei, le "Guide Suprême" aux montres de luxe et à la fortune estimée plus importante que les revenus pétroliers iraniens via un consortium familial. Un vrai ascète, comme il se doit de n'importe quel curé. Adepte, lui, de la grue pour pendre ses opposantes et opposants, il n'hésite pas à sacrifier la jeunesse de son pays pour maintenir son pouvoir. Ses brigades de la Vertu et de la prévention du vice ont fort à faire en ce moment avec un vent de contestation porté par les femmes qui en ont assez d'être empaquetées dans des tissus (par 50 °C !) et qui les enlèvent en pleine rue, provocation insupportable de la jeunesse à ces vieillards qui répondent par des arrestations arbitraires, disparitions et tortures, viols de manifestantes. Ces préhistoriques croient en effet qu'une fille violée avant d'être pendue n'ira pas au paradis. Mollah arriéré, il traque toutefois les opposant-es en utilisant toutes les techniques de flicage high tech, dont la reconnaissance faciale, ce qui oblige les iranien-nes à utiliser toutes sortes de parades technologiques pour éviter le traçage sur internet ou via leurs messageries. Comme il n'a pas peur de se battre sur plusieurs fronts, qu'il est antisioniste et antisémite, il soutient des groupes terroristes en Cisjordanie par haine de l'état hébreu.
Haibatullah Ahkundzada émir d'Afghanistan, Chef suprême des Talibans, coupeur de mains et de têtes. Erudit, même, à force d'être taleb lui-même. Un pur de l'Islam des origines, bloqué en 632, l'âge d'or. Mais tout de même avec ordinateurs portables, smartphones sécurisés, gros SUV et kalachnikovs, faut savoir tenir son rang de Pachtoune tribal qui en a. Ancien fonctionnaire du Ministère de la Vertu et de la Répression du vice sous le règne Taliban en 1996 en Afghanistan, puis juriste des tribunaux chariatiques, le personnage est un viril hyperbolique frénétique. Son émirat interdit l'école aux filles et toute profession aux femmes, les envoile dans des burqas grillagées, et lapide les récalcitrantes. Depuis août 2021, date de sa prise de pouvoir, le pays meurt de faim, on y marie les fillettes pour survivre, le peu d'aide internationale est détournée par la corruption, et puis les mâles sont premiers servis de toutes façons, il reste aux femmes le suicide, ou fuir le pays en prenant tous les risques. Un vrai paradis pour la virilité poilue et couillue, un enfer étouffant pour les autres. L'ONU a beau s'égosiller, il est assuré de rester au pouvoir dans son pays tribal, les insuccès passés du "state building" des occidentaux le lui garantissent. Le malheur insondable des femmes est qu'elles produisent elles-mêmes leurs propres oppresseurs, qu'elles sont liées à eux par l'émotionnel et l'affectivité, le conflit de loyauté faisant des ravages, et que dans le cas des Afghanes, elles n'ont même pas le choix, même si la possibilité de choix acquise ailleurs est peu utilisée, les hormones et les injonctions sociétales conjuguées contribuent à les ferrer et leur faire croire que si elles n'y sacrifient pas, elles auront raté leur vie.
Elon Musk, l'industriel viril hyperbolique, tenu pour un petit prodige par ses adorateurs transhumanistes, mâles généralement. Un dingue selon moi, sans limites, hybris hors contrôle, libertarien pour qui les valeurs morales se réduisent à des convictions subjectives appartenant au passé. Ce messianique (encore un !) veut "sauver la civilisation". Il a pour projet un voyage sans retour sur Mars. J'espère qu'il tiendra parole. En attendant ses essais pour s'envoyer en l'air ont un succès mitigé, ses débris de fusées retombant en morceaux fumants et polluants sur les villageois qui ont le malheur de se trouver sous leur trajectoire. Comme tout mâle croyant en sa valeur, il laissera traîner ses précieux gamètes : il a en effet apparemment une qualité de sperme qui lui permet d'en mettre en route par deux ou trois à la fois. Il est père hyperbolique de dix enfants, eus de femmes différentes, enfants à qui il donne des prénoms à leur faire faire des psychothérapies la vie entière. Pour son projet Neuralink, il a fait mâletraiter des singes, chiens, moutons, rats et souris dits "de laboratoires" en leur implantant des puces électroniques dans le cerveau, provoquant infections, convulsions et morts atroces. En plus d'un juge fédéral, il a des associations de protection animale sur le râble, ce serait jouissif qu'elles lui fassent mordre la poussière. J'ai plus confiance en elles qu'en n'importe quel comité d'éthique. A mon avis, il nourrit des ambitions et reluque du côté de la Maison Blanche, inspiré par Trump. En attendant, il fait concours de bites symboliques avec son grand rival Jeff Bezos.
Il faudrait citer aussi : Narendra Modi, le nationaliste hindou, le Tunisien Kais Saïed et l'Egyptien Fattah-Al-Sissi qui ne sait plus où empiler sa surpopulation, ces deux derniers en train comme Erdogan, de liquider les acquis de leurs prédécesseurs progressistes, Bourguiba, Nasser, Ataturk, et ceux des Printemps arabes. La virilité hyperbolique empêche chez ces nations arabes tout progrès culturel. Tout en ayant des SUV et des smartphones, ils restent coincés dans des "traditions" archaïques et obscurantistes, sans voir que celles et ceux qui votent avec leurs pieds viennent chercher refuge en Europe, dans nos démocraties sociales-démocrates, pas chez les fous de dieu saoudiens (sauf Benzema dont les trois neurones et un compte en banque garni lui permettent de se réjouir "qu'un Musulman est MIEUX dans un pays musulman" SIC) ni chez les ayatollahs iraniens, pas plus non plus chez les Pachtounes afghans talibans. Je n'oublie pas Kim Jong Un, son peuple enfermé dans la paranoïa de son dirigeant, ses essais de lancements de missiles intercontinentaux et de satellite, son arsenal nucléaire, et sa loi sur l'interdiction du suicide, tellement la vie est joyeuse sous sa tyrannie.
Liste non exhaustive : ce club de la lose ne comporte AUCUNE femme, parce que je n'en ai pas trouvé à la hauteur ; il n'y a rien de plus répandu sur la planète que le parasitisme masculin viril. Mais j'accepte les suggestions.
Quelques-uns des noms grandiloquents et ridicules dont ils s'affublent :
Guide suprême, Frère Numéro Un, Petit Père des Peuples, Conducator, Grand Timonier, Kaiser, Tsar, tous déclinaisons de César, celui qui a laissé son nom à la fonction Mâle Alpha ; El Commandante, Guide et ses déclinaisons en différentes langues, Führer, Caudillo, Duce...
Ces comportements de virils, prédateurs, coloniaux, extractivistes, épuisant la nature, les bêtes et les femmes, gravés dans leurs textes patriarcaux inamendables ne sont plus pertinents, s'ils l'ont jamais été, ce que je ne crois pas. Si l'humanité s'est maintenue jusqu'à maintenant c'est grâce aux femmes et à leur abnégation incompréhensible, payant de leur personne pour assurer l'intendance, le gîte, le couvert, l'entretien, le réconfort, la reproduction et l'élevage des enfants, la réponse des hommes ayant souvent été les coups, le viol et le meurtre, une guerre d'attrition sans fin. Ils se sont contentés de jouer les parasites en réécrivant l'histoire à la gloire de leurs contre-exploits. C'est le bout du chemin, s'ils n'arrivent pas à se débarrasser de leur agressivité dans une compétition sans fin, la lutte pour les ressources en nourriture, eau et air pur va tourner au carnage. Elon Musk et quelques autres réussiront peut-être à quitter le vaisseau Terre pour Mars, mais certainement pas l'humanité entière, qui restera crever dans les miasmes et une température de chaudron ! Leur attitude ressemble de plus en plus à une fuite.
Sur le modèle d'une épidémie, notre espèce aura longtemps ramé pour s'imposer, elle aura vécu une longue incubation, pour brusquement flamber, puis inexorablement décliner comme un vulgaire SARS-COV II, ou une grippe de Hong Kong. De façon insensée, the elephant in the room, la virilité et sa violence considérées comme des fatalités de l'espèce, ont gagné au fil des millénaires le statut de norme, l'anomalie étant le calme des femmes ! Au point qu'elles sont impossibles à dire et à nommer. Or on ne remédie pas à ce qu'on ne nomme pas. On ne lutte pas contre ce qu'on ne sait pas dire.
" Le viril est assez littéral " : il a un gros engin entre les jambes.
" L'essence même de la souveraineté c'est la guerre."
" La matriarche virilise et revirilise son fils. "
" On ne peut venir à bout de l'autoritarisme sans dénouer les effets dévastateurs du viril et de la mère " *
* Les citations sont tirées du Genre intraitable de la philosophe Nadia Tazi.
C'était une bonne idée, chère Mary Daly (où que tu sois, je t'embrasse) mais ça n'arrivera pas. La mentalité d'esclave aussi bien des peuples que des femmes, font qu'on ne s'en sortira pas. Ou alors en si piteux état que les restants pourraient regretter d''avoir perduré.