samedi 23 février 2013

L'héritière de la Déesse

La Fée Morgane par Anthony Frederick Sandys - 1864 - Birmingham Art Gallery

LA FEMME CELTE - Mythe et sociologie
Jean markale - Petite Bibiothèque Payot - 1972 - 1989 pour la postace.

Tout d'abord, il faut préciser que Markale n'est pas historien, il étudie les mythes celtes, il était proche d'André Breton et des Surréalistes, et pro-féministe. La Femme Celte est écrit sur la constatation suivante énoncée dans sa préface : "L'idée de la supériorité de l'homme sur la femme, structure mentale disions-nous, est si puissante, si commune, si normale, que nous l'acquérons en quelque sorte à notre naissance. Toute l'éducation de l'enfant repose sur cette inégalité sexuelle. [...] Cela n'a pas changé depuis des millénaires. Cela a été entretenu par la morale d'essence masculine qui nous gouverne depuis Moïse, et par toutes les religions, le Christianisme en particulier...[...] Il est indéniable qu'il manque quelque chose à la femme, mais ce quelque chose est d'ordre purement psychologique : ce sont les hommes qui lui ont retiré ce quelque chose à une époque peu déterminable de l'Histoire, et les femmes par résignation et par suite de l'installation de cette structure mentale, se sont faites indiscutablement les complices inconscientes de cette escroquerie masculine qui rejaillit actuellement sur la société incapable de trouver son équilibre...".
Les dieux, c'est l'histoire d'une revanche : les cultes anciens célébraient la Déesse mère solaire aux temps où les hommes ne savaient pas qu'ils étaient aussi acteurs de la perpétuation de l'espèce ; quand ils découvrent leur participation au processus, d'égaux (ou inférieurs) qu'ils étaient, ils vont se proclamer supérieurs à la femme. "Cela se traduit sur le plan mythologique par l'apparition de dieux-époux de la Déesse-Mère primitive". Puis "le plan de l'égalité ne lui suffisant plus, puisqu'il comprenait toute la portée de sa puissance, il allait passer directement au plan de la domination".


Dès lors, contrainte à laisser la place au vainqueur, la Déesse solaire va s'enfoncer dans la nuit, se dissimuler dans les forêts, se tapir au fond des grottes, s'engloutir au fond des mers, des lacs et des fontaines, s'exiler dans des îles inaccessibles, d'où elle peut ressurgir à tout moment, car le féminin est irréductible, il est la moitié et la meilleure part de l'humanité.
"Les mythes transmettent de façon symbolique les réalités du passé" écrit Markale, et ils sont centrifuges : plus on s'éloigne du centre et de l'origine, plus ils deviennent difficiles à déchiffrer, déformés par la tradition orale. La Princesse engloutie (Dahud-Ahès) avec la Ville d'Ys qui revient hanter les vivants, les Notre-Dame de la Nuit et des Landes (terres), les déesses et princesses rebelles, les "Filles-fleur" qui disent non au père donc à l'autorité, telles Lilith, qui refuse à Dieu le compagnon qu'il lui propose, la blonde et solaire Yseult* qui se choisit un amant contre l'avis de son Père le roi Mark de Cornouailles, Morgane et Viviane, les Fées qui hantent la Forêt d'Avalon et de Brocéliande, Mélusine (Mala Lucina du latin : mauvaise lumière) en Poitou : elles sont toutes fascinantes et séduisantes, telles les sirènes surgissant des eaux et dont les chants viennent ensorceler les marins dans l'Odyssée. Elles disent toutes NON, elles refusent l'autorité des vieux Pères : elles en sont d'autant plus fascinantes et... dangereuses pour les hommes et le Patriarcat.

La révolte des fils contre les pères ne menace pas l'ordre patriarcal, il permet d'ailleurs son remplacement en le rajeunissant ; il n'en est pas de même de la révolte des filles contre les pères, qui est vécu comme sacrilège, impensable, menaçant l'ordre politique et social.
Les femmes devront se consacrer au foyer, elles ne feront pas de politique, elles se contenteront de donner des fils qui renouvelleront le patriarcat. 

Quand les religions institutionnelles ou en cours d'implantation ne peuvent vraiment plus contrôler les déesses-fées, tant leurs peuples leur vouent un culte impossible à éradiquer, elles les assimilent, en font des saintes. Deux exemple parmi des milliers : Bridget de Kildare, Sainte Patronne de l'Irlande (Imbolc chez les Gaëls) :

qui sera vite supplantée par Patrick, évêque, et désormais vrai patron (padre, padrone, père) de l'Irlande !


Quand Nicolazig, paysan laboureur de son état, déterre en juillet 1624, avec sa charrue un fragment de statue représentant une femme (fragment restauré ci-dessus), on crie au miracle, lui le premier, et comme on est le 25 juillet, veille de fête de Sainte-Anne dans la Bretagne païenne devenue chrétienne, on déclarera qu'il s'agit de la grand-mère du Christ qui apparaît opportunément dans un champ à Auray. Un sanctuaire y est élevé. On se gardera prudemment de relever que Nicolazig (qui ne sera jamais canonisé ni même béatifié, souligne Markale) vit en Bretagne Sud près d'une ancienne et importante voie romaine du sud de la Presqu’ile de Bretagne, reliant Nantes à Quimper (actuellement la RN 24), et traversant les sites mégalithiques de Carnac (Kermario et Le Ménec tout proches), sites voués à des cultes très anciens. Que ferait à cet endroit situé à des milliers de kilomètres de la Palestine sa terre natale, une statue de la grand-mère du Christ, franchement ?

Les religions patriarcales et leurs avatars séculiers (Royautés de droit divin) n'ont qu'un seul but :" faire accepter l'autorité d'un homme sur les autres hommes en la plaçant sous la tutelle à la fois rassurante et redoutable d'une puissance céleste" à laquelle d'ailleurs ils croient ou... pas" ! La mère devient esclave du Fils chez les Chrétiens, héritiers de l'empire Romain, qui détournent "les forces spirituelles et psychiques de leur but primitif afin d'en faire un instrument docile au service de la domination d'une caste, les nantis, prêtres et nobles, la plupart du temps parfaitement athées...". Et mâles !

De ce livre touffu, il faudrait aussi parler de la quête du Graal, cet inaccessible interdit, caché au fond de grottes sous les eaux, Graal en forme de chaudron, de coupe, d'amphore, symbole d'un ventre féminin maternel, le paradis qu'ils ont perdu et dont ils sont inconsolables. Le persan Paradis signifie verger : Eve et les déesses sont associées à des vergers, emplis de fruits merveilleux. Les dieux mâles jaloux en ont chassé les déesses, et par la même occasion eux-mêmes, en rendant les femmes responsables de la perte de l'innocence des ordres anciens. Mais la Déesse solaire** est toujours là, dans les lacs, les fontaines, dans les forêts, dans les terres-landes que les hommes veulent, dans leur rage, faire disparaître sous le béton : elle peut prendre différentes apparences et ressurgir, et ses peuples ne s'y trompent pas ! Et alors, bon sang de bois, quel retour de refoulé !



Elihah, qui a lu il y a longtemps cet ouvrage, rajoute son grain de sel sur la Vierge et la Virginité ICI, notion intéressante développée aussi par Markale, mais son livre est tellement touffu, qu'on ne peut humainement pas tout citer ! Il faut le lire.

25/2/13 - Je rajoute un lien vers un texte d'Evelyn Reed, "Is Biology Woman's Destiny ?" paru en 1971 dans International Socialist Review en anglais (je ne le trouve pas en français hélas), article inspiré des travaux d'Engels "Origines de la Famille, de la Propriété Privée et de l'Etat". La maternité, au lieu de réduire les femmes à leur utérus et de peser sur leur destin humain, les aurait rendues plus intelligentes socialement en les obligeant à la solidarité et à la coopération (hin hin, Norman Mailer !) dans les société primitives où elles avaient le leadership. Et ce n'est pas essentialiste, mais bel et bien une construction sociale et culturelle humaine.

 * Iseut ou Iseult pour Chrétien de Troyes, Isolde pour Wagner.
** Soleil est de genre féminin dans la plupart des langues celtiques et germaniques.

samedi 16 février 2013

Panégyrique du meurtrier - Effacement de la victime


#SonNomEtaitReevaSteenkamp

#HerNameWasReevaSteenkamp

Ce samedi matin 16 février, en dernier sujet de l'émission d'Europe 1, "C'est arrivé cette semaine", Arlette Chabot évoque la carrière d'Oscar Pistorius, ahtlète handisport de renommée mondiale, surnommé Blade Runner à cause de ses deux jambes en acier, lequel a assassiné (meurtre avec préméditation dit Chabot) sa femme Reeva Steenkamp, le jour de la Saint-Valentin, fête des amoureux inventée par le Commerce Tout-Puissant pour faire fructifier son chiffre d'affaires.

Reeva Steenkamp, la "petite amie" du champion (qui est par ailleurs diplômée en droit, ce que personne ne mentionne) ainsi que la qualifie la presse mondiale et Chabot, dans son introduction, disparaît totalement du sujet qui consiste à interviewer Gérard Masson le Président de la Fédération française Handisport, qui "nous parle[ra] de son malaise" -pour un peu on le plaindrait ! Pendant tout le sujet, l'empathie d'Arlette Chabot est entièrement dirigée vers le champion déchu, lequel est évoqué au passé, comme si c'était lui qui était mort, lui, la victime d'un "affreux fait divers"! (SIC). D'ailleurs la progression empathique de Chabot se remarque au fait qu'à la fin de l'interview, elle l'appelle familièrement "Oscar" ! Mépris de la victime, minimisation, voire occultation totale de la violence faite à cette femme, avocate, activiste des droits des femmes, contrairement à l'image exclusive de mannequin blonde à longues jambes qu'on lui fait porter. Ecoutez, c'est ICI, à la minute 29.

Prenez toutefois vos précautions : munissez vous d'une boîte de Kleenex, pour essuyer vos larmes pour Pistorius.

"Elle est morte depuis moins de 24 heures et le Patriarcat est déjà en train de l'effacer" dit cet excellent article de blog en anglais. Ainsi s'en tirent les mauvais garçons du Patriarcat triomphant de toutes ses -de toutes leurs mauvaises actions. Ainsi fonctionne la propaganda du viriarcat et du patriarcat. Dans 10 ans, on se souviendra de Pistorius, comme d'un athlète exceptionnel qui battait à la course avec des prothèses, les champions valides ; personne ne mentionnera plus qu'il a tué sa femme avec préméditation ; quand à Reeva Steenkamp, elle aura disparu à tout jamais dans les grandes trappes de l'Histoire, His Story ! RIP Reeva Steenkamp. Tu es une victime de la violence masculine. C'est une affaire de violence masculine, pas un fait divers. Nous ne t'oublierons pas.

Remember :
Elle avait 29 ans, Elle s'appelait Reeva Steenkamp.

mercredi 13 février 2013

Genèse et psychologie du tueur (actualisé)


Sur les voutes céramiques du métro parisien, une militante féministe a pris ce cliché après l'avoir placardé de slogans féministes.
Ainsi, l'agence de vente d'espaces publicitaires de la RATP trouve plaisant et humoristique de rigoler sur le meurtre en série des femmes pour faire la promotion d'un film débile juste sorti sur vos écrans "7 psychopathes", dont le scénario tient sur 1 ticket de métro : un scénariste en panne d'inspiration est aidé par un ami qui va mettre sur sa route des fêlés psychopathes dont un gangster qui a perdu son ShiTzu adoré. Critique de Télérama ici. Les productions "culturelles" hollywoodiennes, les séries françaises, les polars noirs en littérature sont littéralement infestés de cadavres de femmes équarries par les couteaux de bouchers de psychopathes et de tueurs en série mâles. D'après mes calculs, le mythe du tueur en série nous les brise depuis 25 - 30 ans environ. Et on n'en peut plus. Les scénaristes non plus apparemment.
D'où sans doute l'intérêt de mettre un chien dans le film, chien qui sera bien sûr épargné, les âmes sensibles pourraient s'en émouvoir. Tuer une femme, passe encore, mais un chien, ce n'est pas acceptable !

Ce qui est doublement dérangeant dans cette histoire, c'est qu'on oppose les animaux et les femmes : le meurtre des uns est permis, pas celui des autre(e)s -quoique, quand on lit certains articles de journaux et annonces de procureurs de la république !-, et comme on est dans la veine comique (!), les rôles sont inversés. Sauf que ce n'est pas du tout comme cela que ça se passe. Selon Valerie Solanas (écrivaine underground d'un dazibao radical controversé, mais vraiment très bien), les hommes sont des êtres frustrés, donc enragés, et, en l'occurrence, leur frustration et leur rage s'expriment par la violence infligée à plus faibles qu'eux, ou réputés tels. Cette violence s'exprime aussi contre leurs congénères, mais ce n'est pas le sujet de ce billet -et franchement, je m'en bats les paupières avec des battoirs. Vous conviendrez que cette deuxième affiche de film (aussi en ce moment sur vos écrans, et qui pollue la sucette Decaux en bas de chez moi) "Gangster squad" paraît lui donner raison :

Trois mecs avec des guns phalliques partout, et une "créature" qui fait potiche disponible, à moitié à poil, en bas à droite, le mec plus ultra de la "culture" plombante et viriliste du tout venant hollywoodien. Moche et médiocre. Violent, prétentiard et macho. Je serais un mec, disons normalement pacifique, je lacèrerais l'affiche, pour diffamation. Mais bon, quelque part, ça doit les arranger et les "valoriser", cette iconographie !

Je sais, maltraiter et tuer des animaux, c'est permis. Enfin, dans une certaine mesure : aux corridas, où ils vont pour se marrer ; la chasse "récréative", histoire de se retrouver entre mecs au grand air, et de siffler quelques verres après ; et dans les abattoirs, car il faut bien manger, dit monsieur Prudhomme (voir lien ci-dessous des Cahiers antispécistes). Alors, voilà :

«Il existe un lien entre les tortures et les abus sur les animaux et les violences commises sur les personnes. Il est important que la police et les services sociaux prennent ce problème au sérieux et forment leur personnel. Cela pourrait faire toute la différence entre la vie et la mort ».

« Certes, nous l’avions compris – les personnes qui battent leurs enfants battent aussi leurs chiens, et ceux qui battent leurs chiens battent aussi leurs enfants - tout est lié ».
(Ben Click, Chef de la police de Dallas, Département de police du Texas).

C'est beaucoup moins étudié en France, pays conservateur, à l'universalisme prude qui cache en réalité un sexisme/racisme implacables. Mais j'ai deux copines qui sont allées en 2010 soutenir Doumia, Golden retriever, battue et maintenue en état de sous-nutrition par son propriétaire pendant des années, dont, pendant le procès, le tribunal avait reçu les témoignages de l'épouse et de sa fille : il les battait aussi. Cela se passait en juin 2010 à Nantes.

Chronologie d’importantes recherches sur les cruautés sur animaux et les violence sur les personnes :

"1966 – Hellman et Blackman ont établi que la cruauté envers les animaux, de même que la pyromanie et l’énurésie nocturne font partie de ce qu’on nomme la « triade homicide », trois comportements dont la manifestation dans l’enfance peut préluder à un comportement criminel à l’adolescence ou à l’âge adulte.
1977 - Rigdon et Tapia ont fourni la première description claire du phénomène et la première étude systématique sur des enfants ayant commis des actes de cruauté sur des animaux. Étude qui définit le tortionnaire type d’animaux comme étant masculin, d’intelligence moyenne, avec un comportement anti-social précoce et un passé infantile prédisposant à des actes graves de négligence, de brutalité, de refus et d’hostilité.
1980 – Felthous a étudié deux groupes de malades mentaux masculins, l’un avec un comportement agressif, l’autre avec un comportement cruel envers les animaux. Le second groupe avait de grandes probabilités d’avoir eu un père alcoolique, d’avoir provoqué des incendies, d’avoir souffert d’énurésie au-delà de cinq ans et d’avoir été séparé du père."
(La suite sur ce lien Facebook).

Il serait temps, pour mieux combattre les violences infligées aux femmes, d'étudier les liens qui existent entre les différentes voies de faits, de détecter les comportements violents chez les délinquants en croisant les données, dans le respect des lois et des principes de la démocratie bien sûr, d'arrêter de se réfugier dans la négation de "la maltraitance organisée et non questionnée"(dernier §). Si on peut ainsi rigoler sur le sort infligé aux femmes dans les productions culturelles et publicitaires, et le minimiser dans les "faits divers" des journaux, il s'agit ni plus ni moins d'une atteinte à la sécurité des femmes, à leur liberté, à leur vie. C'est une façon de les considérer et de les traiter abusivement en sous-citoyens. Quand à ceux qui opposent les causes, ils se trompent : le sort fait aux animaux questionne et concerne notre humanité. Tout progrès humain est profitable, donc bon à prendre, puisqu'il apaise la société et que ça profite à tout le monde.

Trois liens : Tueur en série et cruauté animale, un lien évident
La relation entre maltraitance animale et violence sur les personnes ne peut plus être ignorée.
Violence sur les animaux et les humains - Cahiers antispécistes.

Actualisation 15/2/13 : 
Lien en anglais "Son nom était Reeva Steenkamp"
La façon dont les médias anglo-saxons traitent l'affaire Steenkamp/Pistorius fait scandale : hypocrisie, manque d'empathie pour Reeva Steenkamp, minimisation des violences, mépris de la victime non nommée mais qualifiée de "fiancée de" et transformée en objet, exaltation des exploits du meurtrier Oscar Pistorius - Reeva Steenkamp était engagée dans la lutte contre les violences faites aux femmes.
Voici la couverture incriminée du SUN du 15/2/13 :

lundi 4 février 2013

Lobby laitier et sexisme

Il est encore temps de parler de calendriers, j'espère ! L'information m'a été envoyée par une lectrice sauvage (c'est un compliment !) qui lit la presse bourguignonne et a trouvé un calendrier destiné à la promotion de l'industrie fromagère au lait cru. Le lobby du lait nous menace des pires maux infernaux si nous n'avalons pas nos rations de lait (ultra transformé, allégé, dégraissé, additifs en tous genres, qui n'a plus de lait que le nom), yaourts, fromages et "alicaments" à base de lait de vache, ou à la rigueur de lait de chèvre. Nous sommes la seule espèce animale à téter ainsi tout au long de la vie, du berceau à la maison de retraite, pire, à téter en parasites le lait d'une autre espèce que la nôtre ! Comme la prochaine édition du Salon de l'Agriculture ne va plus tarder, promotion pour les naïfs d'une agriculture et d'un élevage pastoralistes qui n'existent plus, exaltant devant des politiques roublards ses vaches laitières surexploitées, je vous livre ci-dessous quelques mois du fameux calendrier, parmi les plus représentatifs de cette merveille qu'est l'élevage :



Je serais bien tentée par une psychanalyse sauvage des annonceurs et de leur images de boîtes à lait, mais je vous laisse la faire vous-mêmes. 
Il y a pire :



N'étant pas une tortionnaire, je ne vais pas faire tout le calendrier qui s'appelle From' Girls (si si vraiment, 12 pénibles mois de photos sexistes que vous découvrirez sur le lien ci-dessous) commandées par une femme, Véronique Richez-Lerouge, fondatrice d'une association de promotion de fromage au lait cru, qui doit trouver glamour cette exposition de corps de femmes dévêtues pour vendre ses fromages. Les pires ennemies des femmes, décidément... Dévoiement de la publicité, copy strategy* à côté de la plaque, visuels éclipsant, phagocytant le produit, mauvais goût : c'est une habitude, la publicité est désormais faite par des incompétents. 


J'ai aussi trouvé cette photo de mode américaine provenant d'une pub Sisley, carrément inspirée de l'iconographie pornographique, genre publicitaire qualifié de "porno chic", voir sur ce lien vers un blog en anglais, transmis par Veggie Poulette : animalisation des femmes, sexualisation des animaux, morceaux de corps, femmes sans tête, pornographie de la viande, et dans ce cas du lait. 


Lien supplémentaire : Film Paf, Paf, Paf, le Loup, laide scie publicitaire qui apparaît régulièrement sur vos écrans hors PUB, car elle est classée "intérêt général". Cible : les enfants à qui on apprend la force imbécile et la violence. Aussi, se poser les bonnes questions : pourquoi dans une partie du monde où on avale tant de produits laitiers, l'ostéoporose fait-elle toujours autant de ravages ?

*Copy strat : stratégie publicitaire du produit, de la cible, du message et du plan medias.