vendredi 29 janvier 2016

Les maîtres du monde


A Davos au World Economic Forum 2016 : cherchez bien les femmes. Club des riches de la planète, swiss non profit foundation, ce qui a fait dire à Nicolas Barré un matin sur Europe 1 que c'est une ONG type Croix Rouge (si, il a osé), sauf que pour être membre il faut être le(s) dirigeant(s) d'une compagnie mondialisée de plus de 5 milliards de dollars de chiffre d'affaires. Un club restreint donc, qui veille à ses intérêts, très opportunément confondus avec l'intérêt général. Leur principal meeting se tient une fois par an à Davos, meeting qui leur permet d'inviter des politiques, (Macron et Valls y étaient cette année, une première pour des ministres socialistes qui avaient jusqu'ici toujours refusé de s'afficher avec les hyper riches !) et des journalistes internationaux influents et triés sur le volet. Vous avez compris : il s'agit avant tout de remplir son carnet d'adresses entre copains d'un club très masculin, limite mafieux, puisqu'un club est ontologiquement d'essence masculine, et que l'on s'y coopte entre mêmes. Vous me direz qu'il y avait aussi Christine Lagarde, Directrice générale du FMI, évidemment inoffensive au pouvoir masculin, car première femme à diriger cette instance, puisqu'elle a été soigneusement sélectionnée selon les critères virils nécessaires pour occuper le poste ! La seconde aura plus de facilités, la terreur que leur provoque les femmes au pouvoir, femelles réputées incontrôlables, sera atténuée car Lagarde aura essuyé les plâtres... et endormi leurs préventions.
Ces 1% se sont tout de même fendus d'une déclaration sur la nécessité d'inclure les femmes (en majorité les pauvres de la planète, faut-il le rappeler ?) dans la prise de décision : "Il est temps de briser les chaînes de la dépendance pour les femmes et les filles" -en anglais sur ce lien-, ça ne mange pas de pain et ça leur donne un air furieusement progressiste. Puis, back to business as usual, status quo ante : on reste entre gars, la méthode est éprouvée. Rendez-vous l'année prochaine avec les mêmes.

Dans le même temps l'ONG OXFAM a publié une étude sur le gap qui se creuse entre les riches et les pauvres sur une planète aux ressources à bout de souffle. Selon les calculs d'Oxfam, 62 personnes possèdent autant que la moitié de la population mondiale : c'est dû à l'appauvrissement des producteurs de richesses (ouvrier.es, agricult.rices..., gagnant de moins en moins bien leur vie) et aux comptes offshore des grands contributeurs à l'impôt, l'évasion fiscale privant les états des moyens de la redistribution. Selon cette infographie du journal l'Humanité, 80 milliardaires les plus riches possèdent davantage que 3,5 milliards les plus pauvres de la planète, soit la moitié de l'humanité. La moitié des humains pauvres = 80 plus riches milliardaires. 1 % contre les 99 %.

Les 28 et 29 janvier 2016, la France déroule le tapis rouge à l'Elysée et aux Invalides au Président iranien Rohani, notre nouvel ami, en visite en France pour signer des contrats commerciaux (en s'asseyant au passage sur les droits humains et les droits des femmes) : Vinci, Peugeot, Airbus, SNCF, l'agro-industrie, ils sont tous là ! Comme Rohani professe que les femmes doivent rester à la cuisine, on lui a composé un tour de table à hauteur de ses désirs :
Les hommes fabriquent et vendent des armes, ils font de la mauvaise politique et la guerre, ils sont aussi les plus gros carbonés donc ils ruinent le climat, et on leur laisse les clés du pouvoir ! Je laisse le dernier mot à Paola Tabet, anthropologue (in La construction sociale de l'inégalité des sexes) : de tous temps ont été assignées aux femmes les corvées non mécanisables, la prohibition des outils et des armes, elles travaillent de façon harassante à la main, à la binette, à la houe, avec des rendements très faibles ; aux hommes les outils, charrues, machines, les ARMES, et donc de hauts rendements ; avec le temps dégagé, ils ont des loisirs qu'ils utilisent à se réunir, à palabrer, à chasser, à faire de la politique et la GUERRE ! Avec des irresponsables pareils au pouvoir, je ne donne pas cher de l'avenir de l'aventure humaine sur la planète : le féminisme ou la mort !
Car "le problème central devant les possibilités technologiques est : Qui décide ? Qui décide de quoi et contre qui décide-t-on ? " Colette Guillaumin.

jeudi 21 janvier 2016

Guerre des mots : les mots de la guerre

La guerre passe mieux dans l'opinion en édulcorant son vocabulaire : "frappes chirurgicales", victimes collatérales"..., pour mieux faire oublier que sous les bombes, il y a des gens. Guerres presse-boutons par écrans vidéo interposés : propre, pas de sang sur les murs, c'est tout de suite plus présentable. Les mots de la guerre servent aussi à vilipender l'ennemi, à le décrédibiliser.



Le week-end de la manifestation des pro-loup à Lyon et Nice les 16 et 17 janvier 2016, France Info invite la sous-préfète de la Drôme à s'exprimer sur le sujet, brûlant en France, puisque chez nous le sujet clive. Le loup est reconnu espèce protégée par la Convention de Berne et par la Directive Européenne Habitats, deux traités ratifiés par la France. Or, chez nous, un préfet peut décider d'abattre des loups : 36 exactement pour 2015, avec la bénédiction du Ministère de l'Ecologie. A la question du journaliste "comment peut-on décider d'abattre une espèce protégée ?", la sous-préfète répond "on ne dit pas abattre on dit prélever !" Et d'expliquer que le "prélèvement" se fait par un lieutenant de louveterie, et pas avec une arme de chasse. C'est d'ailleurs comme ça qu'on reconnaît un loup braconné -abattu illégalement par un braconnier au fusil de chasse, vous suivez jusque là ?- d'un loup tiré, pardon "prélevé" par arrêté préfectoral en toute légalité, -à condition de s'asseoir sur la signature des traités supranationaux que la France ratifie, tout de même !-. On tue donc le loup avec des mots avant de le tuer au fusil à lunette. Mais c'est une habitude. Echantillon : " l'homme est un loup pour l'homme ", "voir le loup", "loup solitaire" qui sert pas mal en ce moment, etc... En plus, on est en face d'une superbe inversion patriarcale : les éleveurs, concurrents directs du loup, veulent des brebis et moutons non gardés dans la nature sauvage, et les espèces sauvages derrière des barrières et des clôtures. Evidemment, tout cela aboutit à un carnage (indemnisé !) : plusieurs milliers de brebis et moutons meurent... de tas d'autres raisons aussi (dont la brucellose ovine), mais comme le loup a le dos large, chargeons le loup, ça sert les intérêts de la corporation des éleveurs ennemis de la biodiversité.
La guerre des mots continue d'ailleurs dans les élevages : ils ne disent jamais envoyer à l'abattoir, mais "envoyer à la réforme" ça permet de mieux digérer, en passant sous silence la mort industrielle promise si les vaches laitières par exemple "ne prennent pas l'insémination" forcée : "allez, hop, ma vieille à la réforme !".

Pamela Anderson contre le gavage : "Dinde, oie, pintade" 

En pleine "crise" de suspicion de grippe aviaire (des dizaines de milliers d'oiseaux sains, gazés et envoyés à la benne dans le sud-ouest, et des vides sanitaires synonymes de perte d'exploitation pour les gaveurs intégrés hors-sol -90 % de la production), les intérêts des éleveurs auraient été attaqués (c'est leur façon de présenter les choses, pas la mienne) d'une autre façon cette semaine à l'Assemblée Nationale, où la députée EELV, Laurence Abeille, dans une campagne contre le gavage a fait venir Pamela Anderson, ex actrice, lobbyiste de la cause animale, plaider la cause des canards et des oies de l'industrie du foie gras. Je ne suis pas une groupie de Pamela Anderson, ex porte-parole de PETA et de ses campagnes sexistes et classistes, je ne suis pas fan non plus des "personnalités engagées dans des causes" qui servent surtout à leur réputation personnelle d'ailleurs -je suis sûre que l'engagement d'Anderson est sincère- et qui éclipsent le travail fait par des dizaines de milliers de bénévoles anonymes et généralement déconsidérées (90 % de femmes) voire maltraitées, des associations de protection animale (pendant que les mecs dirigent et perçoivent un salaire, comme partout), mais les quolibets sexistes, spécistes, l'animalisation des femmes pour mieux ridiculiser les causes qu'elles défendent me débectent ! Extraits du festival (il y a eu des centaines de posts) :

Loïc Besson, journaliste (sexiste) au Figaro :
Une quidame spéciste :
Le Président de la Fondation Jérôme Lejeune qui y trouve l'intérêt de placer son message contre l'IVG, quitte à mélanger les genres, mais ils n'en sont plus à une saloperie près :
Les Nouvelles News et les féministes réagissent :
Réponse d'un beauf :
Laurence Abeille elle-même :
Pascale Boistard, secrétaire d'état aux droits des femmes :
J'y ai mis mon grain de sel en plusieurs posts, en voici deux :
On connaît la stance patriarcale : la parole des hommes est légitime (ils se sont arrogé le magistère de la parole, le pouvoir de nommer), tandis que les femmes sont frappées de la malédiction de Cassandre, fille de Priam douée du don de prophétie, mais punie par le dieu Apollon à qui elle se refuse : elle dira la vérité mais plus personne ne la croira ! Les médiocres vilains jaloux, tout de même.
"C'est l'oppresseur qui écrit les définitions " Ti grace Atkinson

vendredi 15 janvier 2016

Relativisme culturel ou fermeté sur les principes ?

Il aura fallu 8 jours à la presse et au personnel politique allemand pour reconnaître qu'une vague peut-être préparée d'agressions sexuelles a déferlé sur les lieux festifs de la Saint-Sylvestre à Cologne et d'autres villes d'Allemagne et d'Autriche. La maire de Cologne a tenu des propos indignes, donnant des conseils de comportement et de tenue aux femmes dans les lieux publics : l'habituelle stance patriarcale, dire aux femmes de ne pas provoquer au lieu de dire aux hommes de ne pas agresser. Depuis, les langues se délient et les plaintes affluent, quelques agresseurs ont été arrêtés. La Suède vient de reconnaître qu'un festival de musique a subi le même phénomène en 2014 et en 2015 ! La chose avait été mise sous le tapis et tenue sous silence jusqu'à aujourd'hui. En France, après une "période de sidération" (ai-je entendu une femme politique dire), suivie de quelques jours d'expression d'indignation qu'on ose accuser les "migrants" ou "réfugiés" selon le positionnement de chacun à leur endroit, les associations féministes se sont enfin insurgées que les femmes soient instrumentalisées par les partis politiques de tous bords. Le basculement était visible sur Twitter le 11 janvier.

Pourquoi ce silence et cette sidération ? Parce que les victimes et témoins ont dit que les agresseurs étaient des immigrants : maghrébins, et moyen-orientaux. Les arrestations semblent confirmer le fait. Mais le sujet c'est le trouble à l'ordre public et la sécurité des personnes, dont les femmes ! Le harcèlement, les insultes, les agressions, de la plus bénigne à la plus grave -attouchements et viols- sont le lot des femmes partout dans l'espace public (20 %) et dans l'espace privé ( 80 %). Les mauvaises habitudes consistant à victimiser les coupables et à culpabiliser les femmes ont toujours cours. D'où les bons conseils de la Maire de Cologne.

Le mal , c'est le mâle. La frustration et la rage sont consubstantielles du masculin, ontologiquement constitutives de la virilité. Beau bétonner des terres cultivables pour leur construire des street parks, des stades de foot, d'énormes structures olympiques, de gigantesques stadiums en expropriant des paysans, structures payés par toustes les contribuables et fréquentées à 80 % par les hommes, des ressources astronomiques qui pourraient être utilisées ailleurs et autrement, à meilleur profit, sont détournées en salaires et compétitions sportives qui emmerdent tout le monde (l'Euro 2016 à venir où papa va s'acheter une grosse télé avec l'argent du ménage ou s'organiser un voyage de tourisme sexuel dont les femmes et fillettes feront les frais), tout ceci en pure perte, alors qu'on nous les vend justement comme une garantie de calmer leur rage et leur frustration ! Résultat ? Le hooliganisme sévit, ils se tapent sur la tronche dans les vestiaires et sur les pelouses entre équipes adverses, il cognent sur les arbitres. Rien n'y fait, leur parasitisme sur des ressources forcément limitées est avéré, indéniable, sans contrepartie.

Les sociétés patriarcales en font des petits princes héritiers ayant-droit : accès à un poste bien payé, à vie, accès à une carrière politique, accès aux femmes pour la tenue de leur intérieur et pour le sexe, sans se fouler ni séduire au besoin, etc... Et gare si les promesses ne sont pas tenues ! Les méfaits commencent : vols de mobylettes, trafic de drogue et enfin, dans les cas extrêmes, ils partent faire le djihad en Syrie. Il faut les comprendre aussi, nous rabâchent certain.es, la/leur vie est une succession de désillusions. Mais pour les femmes aussi ! C'est même pire -se retrouver le lendemain de l'union avec le "Prince Charmant" transformée en ménagère pour pas un rond, confinée à la cuisine, franchement il y a mieux comme destin- mais les femmes ne retournent leur frustrations que contre elles-mêmes, pas contre la société, elles ne se sentent jamais légitimes ! Pire : aux femmes de servir de pansement, béquille, assistante sociale et infirmière, oreiller et punching-ball aux hommes ! Ils sont frustrés ? Ils cognent. Mais silence, non-dit, bœuf sur la langue : on ne s'attaque pas à la Confrérie qui tient fermement tous les leviers de pouvoir partout, police et justice incluses. Et quand ils sont des damnés de la terre, des réfugiés fuyant la guerre et la famine ?


Djemila Benhabib sur le relativisme culturel : La gauche communautariste a assassiné Charlie Hebdo

Le différentialisme culturel est une plaie. Un racisme "light" insupportable. Il installe un double standard : il y aurait les éclairés par les Lumières (nous), et les péquenots arriérés (les autres), qui n'auraient forcément pas accès aux valeurs universelles, d'ailleurs ils n'y comprendraient rien. N'essayez même pas de leur expliquer le concept de laïcité, c'est trop français, même les étatsuniens ni pigent rien, alors que leur Constitution est directement inspirée d'Alexis de Tocqueville, penseur politique français, et qu'ils ont une culture démocratique de deux siècles en commun avec nous, c'est dire. Le ventre mou des démocraties consensuelles est la deuxième plaie, meilleure traduction par "pas d'amalgame" ! Mettre les faits sous le tapis en prétendant qu'ils n'ont pas eu lieu est une double faute : les victimes subissent un déni de justice et les pertes politiques, quand la vérité éclate, sont considérables. Les femmes (spoliées de la justice) sont ensuite instrumentalisées par les partis d'extrême-droite, justement ce qu'on avait paraît-il voulu éviter en camouflant les faits. C'est un cercle infernal toxique.

Il n'y a pas à faire d'angélisme : une politique d'intégration ça se définit et s'applique sans défaillance. Compte tenu des inévitables différences culturelles, nous devons rappeler fermement nos principes -en les appliquant aussi chez nous, c'est plus convainquant : les femmes s'appartiennent à elles-mêmes pas aux hommes, elles sont égales des hommes, indisponibles, sauf si elles disent oui. Libres de leurs choix, elles disposent d'elles-mêmes, elles s'habillent comme elles veulent, elles circulent où elles veulent, à l'heure qui leur convient, jour et nuit ! C'est non négociable. Tout contrevenant est fermement puni. Et c'est vrai pour tous les mâles, y compris nos nationaux, qui n'en sont pas toujours convaincus non plus.

Et n'oublions pas les réfugiés politiques à qui nous donnons l'asile : les Taslima Nasreen, Ayan Irsi Ali, Whalid Al Husseini, Chahdortt Djavann.., qu'on héberge quand ils arrivent, dans des quartiers où, stupéfaits, ils voient les mêmes fanatiques que ceux qu'ils ont fui chez eux et qui les menacent directement. Les accueillir, c'est bien, mais c'est mieux en leur assurant la sécurité et la fermeté sur nos valeurs républicaines et démocratiques qu'ils défendent quelquefois avec plus de conviction que nous, le comble.

Liens : L'Allemagne et son éléphant invisible au milieu de la pièce : le lourd signal de la légalisation de la prostitution -Par Rebecca Mott.
Pétition demandant la démission de Jean-Louis Bianco de la Présidence de l'Observatoire de la Laïcité que j'ai signée. Lisez bien le texte.
Place Tahrir en Europe - De l'européocentrisme comme cache-sexe et de l'art de la prestidigitation en politique - Secularism Is a Women's Issue.
Cologne : non au silence et au déni des crimes misogynes - SIAWI

jeudi 7 janvier 2016

Organisations criminelles

En ces tristes jours de commémorations d'attentats terroristes islamo-fascistes aux motivations géo-politico-religieuses, je vous propose des extraits d'un discours de Ty Grace Atkinson, féministe radicale, prononcé à l'Université Catholique de Washington DC, en 1971 : il semble que nous expérimentons aujourd'hui un backlash, un retour du religieux tout à fait alarmant, notamment en matière de liberté d'expression et de droits des femmes. Evidemment, l'Eglise présentée ici comme "la plus vaste organisation criminelle que le monde ait jamais connue" rappelle quelques-unes des organisations religieuses qui sévissent actuellement ; et même si les obédiences ne sont pas les mêmes, les obscurantismes profitent les uns aux autres, le succès et l'ascension de l'un peut donner des idées aux autres. Ils ont tous les mêmes intérêts, dominer les masses, contrôler les femmes, toutes deux forcément infantiles. Le retour du religieux, la connexion entre le pouvoir temporel des états et le pouvoir spirituel et religieux présente un grand danger, c'est, il me semble ce que rappelle ce texte. On peut d'ailleurs remplacer "Eglise" par pouvoir religieux, ou tout autre nom de secte qui a réussi ou est en train de réussir, le texte fonctionne aussi bien.


L'Eglise catholique est la plus grande entreprise des Etats-Unis. Elle a des succursales dans presque tous les quartiers. Ses biens mobiliers et immobiliers sont plus importants que ceux de la Standard Oil, de l'AT&T, et de US Steel réunies. Et la liste de ses membres imposables n'est inférieure qu'à celle du Gouvernement des Etats-Unis.
La "collaboration" entre l'Eglise et les gouvernements (la force de l'Eglise s'accroît en proportion directe du caractère plus ou moins fasciste des gouvernements) a été reconnue mutuellement profitable, mais elle n'a pas fait l'objet d'une analyse détaillée. Dans les régimes les plus oppressifs, l'Eglise prospère-t-elle parce qu'elle vient au secours des pauvres ? Ou bien prospère-t-elle dans des pays comme l'Espagne, sous le régime de Batista, et dans les pays sud-américains en général, parce qu'elle profite des pauvres et les exploite, en accroissant ainsi sa capacité de déterminer la politique -extérieure ou intérieure- d'un pays donné ? Le pouvoir politique de l'Eglise dépend de sa force économique, donc de la pression qu'elle exerce. Le principe et les pratiques qui en découlent -à savoir la main-mise d'une minorité sur les biens et les richesses- facilitent considérablement l'interdépendance des dictatures et de l'Eglise. L'Eglise est une sorte de vautour pour les pauvres. L'Eglise dévore la chair des pauvres, qui ne s'y opposent pas, en échange de la promesse de vengeance dans une vie ultra-terrestre. [...]


L'Eglise ne survit que par l'oppression, elle ne peut survivre sans cette condition politique. Tous les groupes, à l'exception des femmes, peuvent alternativement entrer ou sortir des classes opprimées, tant qu'ils ne défient pas l'oppression elle-même. Mais c'est sur la classe des femmes que l'Eglise a besoin de garder un contrôle absolu.
Le contrôle exercé sur les femmes est essentiel pour diriger et manipuler la population. a) le contrôle de la population est nécessaire en cas de guerre importante. b) le contrôle de la population est nécessaire pour connaître le nombre de fidèles, surtout quand le taux de conversion diminue. c) le taux de population, ou surpopulation doit être maintenu et manipulé afin de garantir le chômage, qui maintient une rigide hiérarchie des classes économiques et permet de contrôler les salaires en utilisant la peur suscitée par le chômage.
Il est évident que la planification des naissances ou l'avortement, laissés à la discrétion de l'individu, menaceraient l'un des plus puissants leviers de l'Eglise. " [...]

Nous devons rester vigilantes : les droits des femmes et les droits des peuples sont fragiles, ils subissent des attaques incessantes, dès que nous croyons avoir gagné, ces organisations délétères et leurs agents en profitent pour faire des retours mortifères et liberticides.

En contribution aux victimes des attentats du 7 janvier 2015, ci-dessous la couverture de Charlie Hebdo n° 1224, spécial "1 an après", paru ce mercredi 6 janvier et disponible quelques temps en kiosques.


Le texte de Ti-Grace Atkinson est tiré de Odyssée d'une amazone aux Editions des femmes.
Un article sur Mère Thérésa, fausse sainte, vraie fanatique, béatifiée par le Vatican.
Les sanguinaires de Daesh et les femmes.

vendredi 1 janvier 2016

Bonne année 2016

C'est une histoire vraie, un signe avant-coureur des bouleversements que nous prépare le changement climatique : en 2006, après des pluies diluviennes en Hollande (plat pays de polders) la mer monte et 100 chevaux et poulains se retrouvent piégés sur une langue de terre entourée d'eau. La situation dure, la mer ne redescend pas, les chevaux ont froid et faim, dix-neuf d'entre eux meurent même d'épuisement. Quelques tentatives de sauvetage en bateau échouent : les chevaux ne veulent pas embarquer et les bateaux s'échouent. Puis quelqu'un poste un message sur un forum spécialisé en équidés : une idée germe, ces animaux sociaux à fort instinct de troupeau suivent des chevaux de tête expérimentés. Une cavalière relaie l'idée, qui est adoptée, puisqu'il faut tenter le tout pour le tout ! Un chenal est choisi et préparé, sommairement drainé et balisé. Six femmes volontaires à cheval se rendent sur l'île en traversant le bras d'eau de 600 mètres ; le troupeau en détresse accepte de suivre les chevaux des cavalières qui se mettent en tête, et traverse la mer en cortège : une collation méritée de foin les attend sur le rivage ! Grâce à six femmes volontaires et empathiques, la majorité des chevaux est sauvée. Femme et cheval : un magnifique couple mythique !

Le sauvetage a été filmé - VIDEO ci-dessous - Musique d'accompagnement : Vangelis



C'est avec cette belle histoire que je souhaite à mes lectrices/teurs assidu.es et à celles/ceux de passage, une belle et bonne année 2016 !

Un lien pour en savoir davantage et voir plus de photos.