mardi 3 juin 2014

Pour un Parti des Femmes

Je laisse généralement la plume à d'autres pour des billets politiques : illes le font mieux et ont du goût pour ça, pas moi. Mais vu les résultats des derniers scrutins -municipales, européennes-, il faut commencer à voir ce "cadavre à la renverse" qu'est le pouvoir masculin, quasi sans partage. Il serait temps d'envisager un Parti Féministe ou un Parti des Femmes (dans le sens qui prend le parti des femmes) qui préparerait les élections longtemps à l'avance et qui serait un vrai parti politique avec une idéologie et des moyens ! C'est tout à fait indispensable de revendiquer la parité, l'égalité des salaires et des chances, le droit à la contraception et à l'avortement. Il nous faut aussi un parti féministe surplombant, top down, big picture qui travaille sur des dossiers moins considérés comme féministes parce qu'on a toujours laissé les hommes s'en occuper, avec les résultats que l'on sait. Outre les droits précédents, la lutte contre les mafias et la prostitution, les femmes ont leur mot à dire en économie : elles sont les premières et les plus pénalisées quand les récessions (généralement provoquées par les hommes au pouvoir partout) frappent. Et les remèdes proposés sont en général pires que le mal.

En écologie/agriculture : plus de 40 % du budget de l'Europe c'est la PAC, Politique Agricole Commune. En France, c'est un petit lobby d'un million de personnes (en majorité des hommes - je visite des élevages et je rencontre la profession, je suis rarement de présence de femmes, sauf pour servir les cafés) malgré une femme-alibi à la vice-présidence de la FNSEA, principal syndicat agricole français représentant de la profession. En fait, elle sert deux fois d'alibi Christiane Lambert : une fois comme femme dans un monde impitoyable de mâles, et une deuxième fois comme petite éleveuse dans un monde industriel dévoré par la finance.
Cette agriculture industrielle manipulatrice du vivant, et destructrice d'emplois, de ressources limitées et de paysages, de course à la très grande taille, dévoreuse de terres cultivables pour nourrir des animaux, produire des agro-carburants, et manipuler puis vendre le vivant, est-ce que nous en voulons ? L'accaparement des terres, les guerres pour l'eau et les ressources naturelles, les minerais, est-ce que nous en voulons ? Cette organisation d'une profession d'un petit million de personnes qui fait la pluie et le beau temps dans les institutions politiques, est-ce que nous la voulons telle qu'elle est ?


En politique étrangère, diplomatie, arrêt des conflits armés, 
immigration : les femmes, rarement associées à ces problématiques, sont très concernées. Désormais, les femmes migrantes sont égales en nombre aux hommes dans l'émigration pour raisons de pauvreté ou de persécution spécifique à leur genre (viols communs ou viols de guerre, mariages forcés, etc...) et des femmes cela signifie aussi des enfants. Les femmes rarement associées à la résolution des conflits et des guerres dans les processus de peace keeping, sont les premières à souffrir dans leurs corps et leur environnement immédiat des conflits armés, alors qu'elles ne les déclenchent pas. On sait également que quand des femmes sont associées aux processus de paix dans les régions en guerres, ceux-ci ont davantage de chance de porter des fruits et d'aboutir à une paix durable.

Résolution des problèmes de violence en général et donc de sécurité : les principales victimes de la violence masculine sont les hommes eux-mêmes. Pour une femme tuée, il y a 10 hommes, même à Ciudad Juarez, "la ville qui tue les femmes", les femmes sont tuées à raison de
4 pour 10, soit 4 fois plus que la moyenne mondiale, d'où sa réputation. Le machisme tue donc aussi les hommes. Mais la violence contre les femmes est spécifique : ce sont des crimes de haine pour diverses raisons, mais généralement pour rappeler aux femmes qu'elles ne sont que des sous-êtres, que les hommes ont accès de droit divin à leur corps, et parce que tout progrès féministe s'accompagne d'un redoublement de cette guerre universelle contre les femmes. La violence masculine prend racine dans l'histoire et la société : goût pour le jeu, donc la guerre, irresponsabilité, endurcissement et insensibilisation des garçons pour en faire des hommes désinhibés, complaisance sans limites pour leurs comportements destructeurs, la violence des hommes s'exerce contre les animaux d'abord, les femmes et les enfants ensuite. J''ai trouvé cette phrase dans l'ouvrage collectif "De la violence et des femmes" (Albin Michel 1997).

Les rituels masculin de violence sont parfaitement tolérés par la société. Quelques exemples : la chasse, droit aristocratique arraché pour le peuple par la Révolution Française, la Corrida dans le Sud de la France, en Espagne et au Portugal pour rester dans les limites de l'Union Européenne, le grindatrap des Iles Féroés, déjà évoqué sur ce blog, où l'on voit de très jeunes garçons accompagner leur père pour un bain de sang sur de pauvres mammifères marins piégés. La chasse à la baleine au Japon et en Finlande, les trappeurs traditionnels, etc..., les exemples sont infinis. Les hommes célèbrent leur entre-soi masculin, leurs occasions spéciales dans le sang des animaux. Ils vont aussi au bordel, communier en se partageant des prostituées, dans le même ordre de célébrations spéciales et de rituels d'initiation. Les minuscules lobbies violents qui infiltrent une classe politique masculine vieillie et consanguine ne veulent pas qu'on touche à leurs privilèges de mâles : tu me fous la paix avec la corrida, Danemark, je ne dis rien à propos de tes Iles Féroés ! Je te tiens par la barbichette, ça tombe bien, ils en ont une, pas nous. Inutile de vous expliquer que se défaire ainsi de l'empathie que n'importe quel enfant éprouve envers un animal, plus le fait que se comporter de la sorte est glorifié par la société, et que pour chasser il faut posséder une arme, il, n'est pas étonnant qu'ils escaladent rapidement l'échelle hiérarchique, puisqu'en plus, hiérarchie il y a ! Ils tuent des femmes, ils tuent des enfants, ils se tuent entre eux. Je n'arrive pas à me défaire de l'idée qu'une société plus paritaire en terme de pouvoir serait forcément plus pacifique. Il est temps d'arracher des lois qui rejettent ces petits accommodements d'entre-soi masculin consanguin. Les femmes sont plus courageuses en politique : ce serait donc possible. Il faut essayer en tous cas, c'est une question de démocratie.



La Suède est en passe d'envoyer une députée du Parti Initiative Féministe au Parlement européen : ce parti a atteint et même dépasse le seuil de
4 % de voix pour conquérir un siège à Strasbourg, et il a fait campagne sur des propositions féministes, anti-facistes et anti-racistes. La nouvelle députée européenne s'appelle Soraya Post (ci-dessus), elle est féministe radicale selon le quotidien espagnol El mundo. Première députée européenne d'un parti féministe, Soraya Post ouvre la voie, espérons que d'autres tenteront le défi. Le temps des femmes est venu.
Liens :
Féministes pour une Europe solidaire
Leur politique est à la dérive, un nouveau cap est possible chez Christine Le Doaré
The heirs of grandfathers (Les grands-pères et leurs héritiers -en anglais) sur l'opposition sclérosée au Brésil par Sonia Mossri, journaliste Brésilienne


Traduction pour celles qui en auraient beoin ICI.  Et pour le texte d'Hillary Clinton, c'est ICI.

21 commentaires:

  1. L'Empire patriarcal n'a pas encore complétement atteint son apogée mais déjà partout il s'effondre en entrainant le monde dans son effondrement ..... Après lui le déluge , c'est son souhait le plus cher ...... Mais les femmes survivront à cet effondrement et l'avenir leur appartient ....... L'espoir de l'humanité est de plus en plus entre les mains des femmes ......... Cela me semble être une évidence .......

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  2. C'est intéressant de voir que dans le système actuel les meurtres de femmes soient moins fréquents que ceux des hommes mais spécifiques. Les hommes s'entretuent plus souvent pour divers motifs mais les hommes tuent les femmes lorsqu'elles menacent leur pouvoir ou revendiquent leur indépendance. Comme l'avait écrit Sandrine Goldschmidt, leur mort n'est pas souhaitée car elles sont une ressource précieuse, plus utiles vivantes c'est juste un moyen pour les effrayer assez pour que la majorité restent des servantes dévouées. Le viol est le moyen le plus fréquent pour soumettre la gent féminine car il permet une confusion et une mise sous contrôle de la victime très efficace. Le formatage doit commencer le plus tôt possible raison pour laquelle la majorité des victimes sont des enfants parfois encore au berceau et que la gent masculine en soit aussi victimes, toujours principalement dans l'enfance pour intégrer la loi patriarcale du plus fort car les hommes pacifiques ne font pas de bons dominants.

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    1. Tout à fait vrai. Le viol, le harcèlement de rues, cette mise en garde, ces menaces de meurtre si nous sortons de "notre place" et venons rivaliser avec eux, et le passage à l'acte pour les plus désobéissantes. A Juarez, il s'agit bien de cela : des femmes émancipées qui gagnent leur indépendance financière en travaillant, ce qui est autant d'enlevé à leur pouvoir de caste dominante. Plus moyen de vraiment tenir Bobonne à la maison, elle peut partir puisqu'elle gagne sa vie. Mal, mais elle la gagne. Des cadavres de femmes mutilés dans le désert ça fait peur à toutes les autres. La terreur machiste. Il y a bien spécificité : haine des femmes et de leur liberté. André Glucksmann dans le Discours de la haine fait un chapitre entier sur la haine des femmes "plus ancienne encore que la haine des juifs" !

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  3. http://www.politique-animaux.fr/
    J'ai trouvé cela ....
    A propos de l'Europe et des politiques .....

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    1. Je connais ;)) mais c'est utile à rappeler. Je vais sans doute écrire un billet là-dessus, j'en ai assez d'être assimilée aux fachos parce que je défends les animaux (dans ma timeline Twitter d'il y a une semaine, lors de la manif d'Alès contre la corrida). Les défenseurs des animaux qui mettent leurs espoirs sur la droite extrême se trompent lourdement : un exemple parmi des dizaines
      http://www.midilibre.fr/2014/06/03/beziers-robert-menard-veut-interdire-les-manifestations-anticorrida,1000879.php

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    2. Traiter quiconque de facho ce n'est pas un argument , c'est une insulte ..... La plupart des gens qui utilisent ce mot "facho" ne savent rien du fascisme ..... Donc je pense qu'il est inutile de tenter de prouver qu'on n'est pas fasciste ..... C'est à celui qui emet cette hypotèse à ton sujet de prouver ce qu'il affirme ...... Parce que c'est du même ordre que l'histoire du " Hitler était végétarien donc tous les végétariens sont des hitlers" ... C'est un silogisme je crois , ou un sophisme ..... Bon , c'est de la daube .......
      Je t'ai indiquée cette adresse parce que ça m'a interessée .... Je ne te soupçonne d'aucune appartenance à un quelconque machin merdique .... OH lala ! surtout ne crois pas que je puisse te soupçonner de ce genre de truc parce que j'en serais vraiment trop atristée .......

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    3. Je ne l'ai pas pris venant de toi. Une asso anti-corrida participante à Alès a dit dans une interview que si le FN abolissait la corrida (ce qui n'est même pas imaginable sauf à croire au Père Noel) ils étaient opportunistes, c'est le résultat qui compte. C'est revenu dans mon compte Twitter d'un vegan anarchiste qui m'a dit qu'il n'y avait que des fachos à Alès. ce qui est abusif : il y avait des tas d'associations, dont L214 qui n'est nullement facho, je les connais assez bien ;)) !
      PS Mon compte Twitter est en widget sur la side bar de mon blog, pour info : on peut cliquer dessus et voir ce qu'il s'y passe. Mais ça va vite, ça s'empile par le-dessus, comme dans un blog, mais beaucoup plus vite !

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  4. A propos de la haine des femmes dans le discours de Glucksmann, oui c'est une haine ancienne, archaïque pourrait-on dire. Elle ne se vérifie pas dans les crimes de luttes de pouvoir qui sont des règlements de compte des hommes entre eux et dont les femmes sont exemptées mais c'est très clair pour les meurtres en série qui sont, dans la majorité des cas, des manifestations de haine de la féminité. Stéphane Bourgoin qui a travaillé sur le sujet en donne des statistiques édifiantes : environ 80 % des tueurs sont de sexe masculin et 65 % des victimes de sexe féminin. Ils arrivent aussi que des tueurs, souvent homosexuels, ne tuent que des proies masculines et certains tueurs vont s'attaquer à des individus des deux sexes, respectant, si l'on peut dire, la parité ! Les tueuses en série, même lorsqu'elles ne s'en prennent qu'à des hommes auront plutôt tendance à liquider leurs victimes par le poison sans se livrer à des actes de barbarie et des mutilations sur leurs corps, même si certaines le font, hélas ! ou se font complices des crimes féminicides d'un compagnon tueur, bien imprégnées de la haine de leur propre sexe.

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    1. Je ne crois pas à la tueuse en série dans l'état actuel de la société : éducation répressive aux filles et permissive, flagorneuse aux mauvaises actions des garçons. L'américaine Aileen Wuornos (seule américaine à avoir ce douteux titre) qui a inspiré le film Monster (de Patty Jenkins - 2003) n'était pas une vraie tueuse en série même si elle a tué 7 mecs : c'est plus une vengeance contre les hommes qui l'ont exploitée à mort dans la prostitution et qui la volaient dans la rue. Elle ne torturait pas, elle ne gardait aucun trophée, elle n'a pas le comportement de tueur en série, même si ses victimes étaient de hasard. Les Monique Fourniret et Michelle Martin, elles, étaient des femmes suiveuses, subjuguées par leurs mecs, sans morale sans doute, mais sans leur prédateur de mari, elles étaient sans doute à peu près inoffensives. Hormis leur manque d'empathie pour les femmes victimes de leurs compagnons. Haine pour leur propre sexe explique sans doute leur absence de solidarité, alliée à la haine de soi, quand on vit avec de tels prédateurs de femmes.

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    2. Bon, la définition d'un tueur en série c'est à l'origine quelqu'un qui tue sans motif apparent. Le meurtre est un moyen de "décompenser" et s'anesthésier de troubles psychotraumatiques graves consécutifs à des violences vécues dans l'enfance, Muriel Salmona explique cela très bien. Cela n'inclut pas forcément de torturer ses victimes ou d'en garder des trophées, http://fr.wikipedia.org/wiki/Tueur_en_s%C3%A9rie
      Si cela intéresse quelques criminologues étudiant les rapports entre crime et genre voici un lien, effectivement le comportement criminel de ces femmes différent fortement de celui des hommes, les prédatrices aussi féroces que leurs homologues masculins existent mais elles sont très rares.
      http://www.tueursenserie.org/spip.php?article45

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  5. J'ai parlé de crimes car dans ce billet, il est question de pouvoir et on peut constater qu'à l'heure actuelle le pouvoir est fortement lié à l'usage de la violence, violences économiques envers les plus pauvres, donc en majorité envers les femmes, les descendants d'immigrés, etc, dans nos sociétés. Et en politique, l'entre-soi masculin a tendance à favoriser des femmes qui appuient leur politique, on peut penser à Margareth Thatcher ou Marine LePen qui reprend le flambeau de son père en piétinant les droits des autres.

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    1. On est d'accord ;)) Toutefois, Margaret Thatcher et Marine Le Pen en France, même si cette dernière est de la génération suivante, sont toutes deux des femmes sursélectionnées selon des critères virils ou héritières, dont on ne peut pas demander une grosse différence avec les hommes qui les laissent passer. La génération suivante (style Michelle Bachelet au Chili) sera sans doute plus affirmée, murie et affranchie des mauvaises habitudes du pouvoir masculin. Il faut laisser les femmes promouvoir leur style propre. Il faut un peu de temps pour cela.

      PS Sur le commentaire précédent celui-ci, une prostituée qui se dit en "état de légitime défense", pour moi, cela ne fait aucun doute. Pour n'importe quel acte, délictueux ou non. Il faut être un homme ayant-droit patriarcal du corps des femmes de mettre en doute leur parole.

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  6. Personnellement c'est mon anti spécisme qui m'a amenée à tenter de découvrir et comprendre le féminisme ..... Je comprend (j'essaie de comprendre) le féminisme à travers l'anti spécisme ....... Parce que l'anti spécisme est radicalement étranger à toute forme de patriarcat et de machisme et de virilisme et de culte de la violence ...... Pour moi (dans ma vie telle qu'elle est et avec ce que je suis) c'est l'anti spécisme la clef de la compréhension du féminisme ......

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  7. Je pense que la question est de savoir si l'humanité peut changer , évoluer sans catastrophes ..... L'emprise de la violence est telle . Tous les pouvoirs humains proviennent actuellement de l'ordre patriarcal ..... Je pense personnellement que la démocratie n'est le plus souvent qu'une illusion , un masque à la violence totalitaire du patriarcat ..... Ce système est proche de son effondrement , alors je pense que la question est bien celle là : Est-il possible à l'humanité d'évoluer sans passer par une phase catastrophique de guerre totale qui remettrait la survie même de l'espèce humaine en question ? ..... Je pense que si cette évolution non catastrophique est possible alors elle passera par le pouvoir des femmes ...... A mon sens il n'y a pas d'autre réponse possible .......

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  8. A propos, beaucoup de mythes patriarcaux rapportent que dans des temps très anciens, les femmes étaient souveraines mais qu'elles faisaient un si mauvais usage du pouvoir que les hommes durent le leur retirer. Cela m'étonnerait beaucoup qu'il y ait une époque où les femmes disposaient d'un pouvoir aussi hégémonique que celui des hommes. D'après Françoise Héritier, les premières sociétés humaines étaient matrilinéaires mais cela ne signifiait sans doute pas que les hommes y étaient soumis. Ne serait-ce que parce que les femmes n'ont pas besoin de contraindre les hommes et les garder longtemps près d'elles pour en avoir un enfant, une nuit suffit ! L'usage du pouvoir par les femmes devaient être très différent ainsi que l'organisation sociale, a-t-on des ressources historiques bien documentées là-dessus ? Personnellement, je connais surtout par exemple certaines cultures plus récentes dans lesquelles les femmes comptaient , du Pacifique ou amérindiennes par exemple mais en Europe cela semble moins étudié historiquement.

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    1. C'est amusant, ton commentaire tombe à pic, je suis en train de lire (à la suite d'un thriller ennuyeux qui m'a bien gonflée, écrit par un érudit libanais : Le testament syriaque, mais à quelque chose malheur est bon puisque j'ai pécho deux titres incontournables dans ses références), je lis donc L'homme Moïse et la religion monothéiste de Freud. Il décrit rationnellement la naissance/histoire du peuple juif qui se confond avec celui du dieu unique (mâle) qui se choisit un peuple. Il y a un renvoi page 118 (Editions Gallimard) où Freud donne sa version du passage du culte des déesses à celui des dieux mâles. Il n'y a aucune allusion à une oppression quelconque (il n'y a sans doute jamais eu de matriarcat figure inversée du patriarcat) mais à une faillite des déesses protectrices due à des éruptions volcaniques. L'endroit où ont poussé toutes ces religions est basé sur des failles tectoniques, pas de bol. C'est très intéressant, même si ce n'est pas le propos de Freud. Mais il n'y a malheureusement que des suppositions sur ces sociétés très anciennes : Les femmes avant le patriarcat de Françoise d'Eaubonne, La femme celte de Markale et ISIS L'éternelle. Ils sont tous trois résumés sur ce blog : les trois sont en icônes cliquables dans ma side bar à droite :))
      On peut aussi lire Les dieux menteurs de Françoise Gange, mais je ne l'ai pas (encore) lu. La genèse historique des dieux mâles par Freud est vraiment très intéressante.

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    2. Merci ! J'avais lu le livre de Markale mais il m'avait peu convaincue, la présentation des mythes était intéressante mais je trouvais qu'il interprétait trop la vie des anciens en fonction du contexte culturel des années 70, j'avais plus l'impression de lire un manifeste qu'une véritable travail d'historien, qui ouvre des portes. Bon, je vais du coup essayer de dénicher et les autres ouvrages.

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  9. Je ne pense pas qu'il faille se laisser prendre par la nostalgie d'un âge d'or.... Qu'il ait exister ou non un matriarcat c'est une question interessante , mais je pense que tout est à inventer encore et toujours pour sortir de l'égémonie patriarcale multi millénaire ..... Tout est à inventer encore pour sortir de la violence machiste et personnellement je ne crois pas en un retour vers un âge d'or matriarcal qui aurait été pacifique par "nature" ....... Les réponses aux violences patriarcales on ne les trouvera pas dans un passé hypotetique fantasmé comme idilique ..... Les réponses sont à inventer sans cesse

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  10. Un parti des femmes pour mettre en questions tous les pouvoirs humains quel qu'ils soient , parce que tous les pouvoirs humains actuels sont entachés de domination machiste du fait de la TOUTE PUISSANCE délirante du patriarcat multi millénaire ....... Interroger tous les pouvoirs pour en démasquer la moindre parcelle de machisme , de virilisme ........
    Un parti des femmes comme force de proposition de contre pouvoirs aux pouvoirs virilistes ......
    Un parti des femmes qui ne se construirait pas en miroir des partis virilistes mais radicalement différent non pas pour monopoliser le féminisme mais pour être une force de proposition d'alternatives véritables .....
    Voila comment j'essaie de le comprendre ......

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  11. "we are makers of peace, all we need is a fighting chance."
    isn't there a little problem here ? peace - fight ? ok...

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    1. La réponse est dans la dernière image ! Le machisme tue tous les jours, le féminisme n'a jamais tué personne. Le COMBAT des femmes pour l'égalité et leurs droits civiques a commencé au milieu du XIX ème siècle, elles n''ont tué personne, mais qu'est-ce qu'elle ont été mâle-traitées : gavages, emprisonnements,...

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