mardi 2 mars 2010

La loi Sarkozy sur le racolage passif : 7 ans après

A la télévision et sur son site Internet, La Chaîne parlementaire Assemblée Nationale, diffuse dans son émission L'esprit des Lois (format 26 minutes), un état des lieux de la Loi Sarkozy de 2003 pénalisant le racolage passif, qui a renvoyé les prostituées dans les quartiers périphériques des grandes villes où les élus et riverains n'en voulaient plus, voire dans les champs de betteraves de la Beauce et de la Brie, les exposant au manque d'hygiène et surtout à l'insécurité. Cette loi n'a fait que déplacer le problème de la prostitution et ne l'a en aucun cas résolu.
Malgré une incitation Besson sous forme d'une directive 2009 incitant les prostituées étrangères à dénoncer leur proxénète contre une alléchante carte de séjour. Bilan de cette directive : très maigre, car les peines prononcées sont faibles ! Les proxénètes sortent de prison rapidement, les prostituées ont peur des représailles, bref, encore une mesurette peu performante.

Résultats : des prostituées isolées à la merci d'un "client" agressif et violent, perte de sécurité et de confort, d'où des françaises qui partent en Belgique "en maison" où elles estiment être à l'abri des agressions et où règne une meilleure hygiène ; en France, les maisons closes sont interdites. Progression également du racolage sur Internet : escort girls et propositions de massages avec impossibilité de donner toutefois un prix.

Le journaliste pose LA question : et le client ? On ne lui dit rien à lui pour exploiter un autre être humain ? Réponse de Claude Goasgen député UMP et fervent défenseur de la loi Sarkozy : la prostitution en France est un sujet tabou. Et il faudrait pour être efficace multiplier les contrôles (liberticides) par vidéo surveillance interposée, et aussi les effectifs de la police qui a tant de choses à faire par ailleurs !
Tout cela est bel et bon, mais quand même, les clients, ce sont surtout des hommes, non ?
Et ils sont dans toutes les instances dirigeantes, législatives au Parlement et au Sénat (on attend toujours une réelle parité), et exécutives ; et ils sont CLIENTS. Je me souviens d'avoir entendu Madame Bachelot dire que lors des sessions du Parlement européen à Strasbourg, on remarquait comme par hasard un gros mouvement de prostituées affluant ces jours-là vers la capitale de l'Alsace. Si les prostituées affluent, c'est qu'il y a des clients. Et si leurs clients, ce sont ceux qui font les lois, on voit mal ceux-ci se tirer une balle dans le pied en votant des lois pénalisant
le client !

Sur le même sujet un post de la conseillère générale d'Ile de France Henriette Zoughebi (PCF) sur le site de Sisyphe, annonçant des Assises de la Prostitution au Sénat, et aussi son blog.

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