Entre les cyniques mafieux et les religieux ou prétendus tels, il n'y a que deux voies pour les femmes : le mariage ou la prostitution. Dans leur système de pensée (?), ils traitent les femmes en vaches à traire, comme de la marchandise, ils les échangent selon leurs besoins de célibataires frustrés, d'hommes mariés souhaitant plusieurs épouses, ou les caprices des clients à "besoins irrépressibles" chez nous comme partout. Il n'y a pas d'autres cases à cocher dans leurs plans pour les femmes : ni le célibat, ni le désir de faire carrière et rien d'autre, ni rester nullipare -sans enfant. C'est l'accumulation de crétins dans le moins grave des cas, ou l'accumulation de sanguinaires dans le pire, sur une planète à bout de souffle, où la crise climatique exacerbe les conflits régionaux. Croissez et multipliez : injonctions obsolètes d'un dieu mâle. Esclavage domestique au service d'un ou plusieurs époux et ses enfants, esclavage reproductif dans les pires conditions, ou esclavage sexuel. Ces frustrés à grosses pognes patriarcales pas du tout rabotées (comme elles peuvent l'être -un peu- chez nous) majoritaires dans le monde, ont inventé l'élevage, le maquignonnage et le parasitisme.
Le chef allumé de Boko Haram qui n'est pas à jour de ses archives, puisqu'il inclut dans son ultimatum Margaret Thatcher, décédée depuis un an, veut aussi attirer des djhadistes pauvres et célibataires en leur promettant des épouses : les lycéennes sont des appâts pour recruter de nouveaux adeptes, selon ce spécialiste interviewé par Europe1 le 13 mai. La vidéo* ci-dessous explique leur stratégie :
"Boko Haram a une vrai base sociale" par Europe1fr
Il n'est donc pas aussi allumé ni aussi sous acide qu'il en a l'air, bien que Charlie Hebdo de cette semaine en ait fait une planche dont voici une photo :
Cet affreux évènement remet en lumière l'achat et la vente de femmes aux fins de prostitution. Il a d'ailleurs relancé le mouvement Real Men Don't Buy Girls, dont on a vu plusieurs affiches arriver dans le hashtag #BringBackOurGirls, comme celle ci-dessous.
"Les vrais hommes n'achètent pas de filles" : real men, ou vrais hommes en français, est quand même embêtant : il sous-entendrait qu'il y en a de faux ou pas réels. Je préférerais : les hommes réguliers (qui se conforment aux règles) n'achètent pas de femmes, point. Regular guys don't buy women. En anglais aussi, c'est plus juste. Les femmes ne sont pas achetables dans une société qui s'entend sur des règles communes, basées sur l'égalité des sexes.
Prostitution continues to flourish for one reason: DEMAND. There are 3 key letters in DEMAND - MAN! It's time Johns zipped up their flies.
— Victor Malarek (@HeyMalarek) 8 Mai 2014
"La prostitution continue à fleurir pour une raison : la DEMANDE. Il y a trois lettres-clé dans DEMANDE - MAN ! Il est temps que les clients remontent leur braguette. "
Abolition.
#BringBackOurGirls !
* L'option suppression de la pub n'est pas proposée. Mais vous pouvez couper le son tant qu'elle dure !
A propos de prostitution, on ne peut distinguer les prostituées "forcées" des "libres" parce que cette activité a toujours lieu dans un continuum de violences. A propos de mariage, en ce moment les mouvements catholiques reprennent de plus belle leur combat contre le mariage pour tous, alors que, je l'avais lu dans un ouvrage très sérieux, l'église fut la première à organiser des mariages entre hommes au Moyen-Age. C'étaient plus des unions spirituelles et pour le coup vraiment égalitaires par rapport au mariage homme-femme qui était un échange entre familles de biens et de sang - enfants à naître du couple. Le lien entre prostitution et religion n'est pas neuf non plus, à Sumer et Babylone, les prostituées étaient au service des prêtres d'Inanna/Ishtar et officiaient dans les temples. La plupart menaient une existence misérable à l'exception d'une poignées chargées de s'unir aux souverains des villes à l'occasion de certaines fêtes afin d'amener la prospérité et la fécondité sur la cité.
RépondreSupprimerJ'ai écrit "prétendu libre-choix" ! Je n'y crois pas non plus. 95 % des personnes prostituées ont été violentées pendant l'enfance. Même Virginie Despentes, la plus connue, qui se prostituait "par choix", pour faire du blé et se venger des hommes dans les années Minitel (elle l'écrit dans King Kong théorie) a subi un viol en réunion, décrit dans Baise moi, par ailleurs son meilleur roman.
SupprimerL’étymologie du mot mari est sur le lien ci-dessous : mari => mâle, la femme passant de la tutelle d'un mâle, son père, à un autre mâle, son mari. Le mariage est l'alliance entre deux hommes qui échangent une femme :
http://www.alyon.org/generale/articles/mariage/histoire.html
J'ai déjà entendu, effectivement, parler de prostitution sacrée ! Décidément, on ne se méfie jamais assez des adjectifs qui peuvent falsifier le langage quelquefois.