vendredi 11 avril 2014

Math is for girls - Comment les menstrues ont inventé les mathématiques

Qui a inventé les mathématiques ? Quand et pourquoi ont-elles commencé ? Les ethnomathématiques peuvent nous aider à répondre. Ethnos : Contexte culturel, 25 000 ans avant notre ère, c'est l'époque des Vénus (Willendorf, Laussel...), des grandes déesses, les hommes (mâles humains) ne savent pas qu'ils sont pour quelque chose dans la procréation humaine. Mathema : comprendre et ordonner le monde de façon à faire face à la réalité, survivre, puis prospérer. Tics : techniques pour compter, ordonner, assembler, mesurer, peser, chiffrer, classer, déduire et modéliser.


On trouve, datant de cette époque, des os, des pierres, des cornes d'animaux marqués et encochés. Ci-dessus The Ishango Bone, trouvé dans l'actuel Congo : il a entre 20 000 et 25 000 ans, porte des coches et représenterait un calendrier lunaire de 6 mois. Ce sont les plus vieux calendriers connus prouvant que l'humanité pense quantitativement et qu'elle a conscience du passage du temps et des cycles de la nature. Ce sont les preuves les plus anciennes d'une activité humaine basée sur des techniques quantitatives. Les plus vieux rituels peuvent avoir honoré le cycle menstruel des femmes, leurs règles, leur sexualité et leur capacité à donner la vie, tout cela étant au centre de la vie communautaire. A cette époque on observe juste que les femmes mettent des petits au monde après avoir arrêté de saigner un certain temps. Il faut donc enregistrer le temps pour comprendre, attendre et anticiper/prévoir.

Les mathématiques servent aussi à honorer les ancêtres : pour ce faire, il faut ordonner dans le temps les génitrices et les liens familiaux des femmes. Rappelez vous : le rôle des hommes dans l'affaire est inconnu.

Troisième application : la divination. Aujourd'hui divination renvoie à des croyances irrationnelles dites "de bonnes femmes", à coup sûr une calomnie du patriarcat revanchard. La divination, pratique sacrée de l'époque, et ce sont les femmes qui font de la Divination comme toutes les pratiques sacrées, et ses différents supports (tarots, yijing, runes...,) sont en réalité des modélisations rudimentaires de probabilités statistiques. Faire des prévisions, c'est toujours regarder les données du passé (connu) pour tenter d'anticiper l'avenir (inconnu). De nos jours, la divination, que l'humanité pratique toujours sous le nom de prévisions, pour, par exemple, prédire/prévoir la météo, est basée sur des modèles statistiques complexes : calculs statistiques, probabilités, algorithmes...

Compte tenu de tout cela, les ethnomathématiciens pensent que les femmes auraient inventé les mathématiques pour ordonner le temps, les cycles de la nature, le culte de leur ancêtres, et la pratique de la divination.

Pour approfondir, il faut consulter ces deux liens, en anglais, malheureusement pour celles qui ne le parlent pas :
How menstruations created mathematics et le cours en video de 49 minutes en anglais de John Kellermeier professeur d'ethnomathématiques à l'Université de Tacoma : From menstruation to triathlons. Je vous conseille d'afficher les sous-titres en anglais, le professeur ayant une très mauvaise diction et mangeant certaines syllabes : cela facilite la compréhension en anglais. Son cours est vraiment intéressant et ses explications sont claires, même si vous pensez être fermée à triple tour aux mathématiques.
Quelques pisse-vinaigres aigris font des commentaires en dessous de la vidéo : les mathématiques appliquées (les ethnomathématiques sont en effet des maths appliquées, comme les statistiques et les probabilités) c'est beurk ! Evidemment, pour EUX, ne valent que les mathématiques pures et la recherche. Il n'empêche que sans nécessité d'application immédiate pour la survie de tous les jours, les mathématiques n'auraient jamais vu le jour. Doit également les faire brailler le fait que ce seraient les femmes qui auraient inventé un domaine où sévit de nos jours une majorité d'hommes. Dans les mathématiques appliquées à la finance, par exemple.

D'ailleurs, à ce propos, si l'humanité ne veut pas retourner dans les cavernes compter avec un boulier, il serait peut être prudent de ne pas leur laisser, là non plus, le pouvoir et la place.


Un livre fait fureur actuellement à Wall Street : Flash BOYS ! Comme l'indique le titre, la finance qui gouverne le monde est entre les mains des BOYS, des GARÇONS pour ceux qui ont besoin d'une traduction. Depuis le crash boursier de 2008, on n'a rien appris. Selon la thèse du livre, la richesse ne serait plus l'argent mais la vitesse (flash). Des ordinateurs programmés avec des algorithmes sophistiqués maîtrisés (?) par quelques polytechniciens vendent à la vitesse de l'éclair des masses d'actions de façon à faire baisser le cours puis corrigent ensuite la tendance pour racheter à meilleur prix, créant ainsi de la richesse fictive qui ne correspond à aucune réalité économique. Rappel : en 2010, un programme informatique avait provoqué un krack d'une journée en revendant en cascade des actions : ce qui avait attiré l’œil des "spécialistes" largués, c'est que c'étaient des actions de bons "pères de famille" (gniark, le patriarcat ne désarme jamais) qui étaient vendues massivement, provoquant une chute des cours alors qu'il n'y avait plus d'acheteurs ! C'étaient des logiciels ultra-rapides de vente qui agissaient automatiquement, sans ordres, sur les marchés à termes, ces fameux "futures" qui sont pure spéculation. Le parasitisme des boys financiers aura un jour raison de nos sociétés. Si on les laisse faire, ils vont nous renvoyer à l'âge de fer. Laisser le pouvoir à des techniciens parasites qui jouent avec le feu et créent une dévolution de gestion de l'économie (qui est politique) à des machines qu'ils ne maîtrisent pas ou plus, c'est vraiment tenter le diable. Alors oui, là comme ailleurs, il faut que les filles et les femmes reprennent le pouvoir et surtout, leur propre destin en mains. Les MATHS C'EST POUR LES FILLES !

Lien : Femmes et mathématiques


6 commentaires:

  1. http://www.scilogs.fr/raisonetpsychologie/
    Bon , au sujet du boulier chinois les gens qui savent s'en servir réussissent à calculer plus vite qu'avec les calculettes ....... Je crois qu'il existe des compétitions de boulier ..... Le boulier est un instrument très performant en fait ......

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    1. Je connais cette histoire de boulier qui sert à des négociants chinois à compter à la vitesse de la lumière (paraît-il) ! Mais ils n'ont pas à maîtriser une grosse masse de données comme certains logiciels d'ordinateurs, ces big data, où seul un énorme système arrive à retrouve quelque chose de signifiant. Et puis, le boulier, c'était pour faire un bon mot :))

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  2. Ah, mais il y a une association "Femmes et maths".
    http://www.femmes-et-maths.fr/
    J'avais été à une de leurs conférences, qui parlait notamment du temps de parole en cours de maths accordé aux enfants selon qu'ils sont fille ou garçon. Une enseignante m'avait ensuite raconté comment, même en s'appliquant à développer le temps consacré aux filles, elle s'était rendu compte que malgré tout elle privilégiait les garçons et que sa perception du temps souffrait en la matière d'une "distorsion". Du coup, elle ne se fiait plus à ses "impressions" de faire un cours équilibré, mais à un chronomètre :-)

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    1. C'est un grand classique de l'Education Nationale, inspecteur-es, sociologues, l'ont toustes auscultés sous toutes les coutures : rien à faire, il y a un gender gap : les gars, cossards et dilettantes sont poussés, interrogés sur les maths, sciences, et les filles sur le par-coeur. S'il faut en passer par un chronomètre, mais pourquoi pas ? Merci de votre commentaire.

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  3. En tant que femmes nous le savons jusque dans notre chair : tout ce qui est positif a été inventé par nous : les vraies femmes, (et pas ces hommes immondes se faisant appeler trancej'saispasquoi), et tout ce qui est négatif a été inventé par les hommes. C'est ainsi que tourne l'univers, la sagesse est un mot féminin par essence... Merci pour votre blog, une source de lumière dans les ténèbres de la masculinachie !!

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    1. Merci de votre passage et de votre commentaire. Il semblerait que les femmes aient inventé : l'agriculture donc le pain, les rites funéraires (si le grain ne meurt, il demeure seul, mais s'il meurt il porte beaucoup de fruits, ce n'est pas de saint Jean, mais sans doute d'une agricultrice), les villes, et les mathématiques. Excusez du peu. Les hommes en ont fait ça : interview dans Télérama cette semaine, ça vaut le coup de la lire
      http://www.telerama.fr/idees/le-capitalisme-integre-est-une-economie-dont-le-lieu-n-est-pas-sur-terre-francois-meyronnis-essayiste,121030.php

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