samedi 6 août 2011

Mon héroïne de la Renaissance



Taguée par Euterpe, voici mon héroïne de la Renaissance ; elle n'est pas totalement inconnue, mais elle n'est pas non plus au firmament des pop stars historiques, exemple Marie-Antoinette, surtout depuis la transposition de sa vie au cinéma par Sofia Coppola avec bande son pop-rock !

Anne de Bretagne (1477 - 1514) : duchesse de Bretagne et reine de France, mariée (livrée ?) très jeune à un premier puis un second roi de France -Charles VIII et Louis XII- pour des raisons de basse propriété et d'extension de possessions territoriales, sommée de produire de l'héritier mâle, la loi salique sévit en France,  mère de 9 enfants pour en garder 2, dont Claude de France, elle meurt jeune à 37 ans. Petite, boiteuse et fine politique, retorse diront certaiNS empressés de diffamer car ça les arrange, elle se bat pour garder ses prérogatives ducales contre le royaume de France.

Le sulpicien XIXème siècle qui a popularisé les images pieuses à coincer dans les pages des livres de messe lui a taillé un pittoresque costume de paysanne catholique en sabots, ce qu'elle n'était pas. Elle est une aristocrate éduquée et lettrée, fine connaisseuse des arts. "Aujourd'hui, c'est le destin de la femme, duchesse à 11 ans, reine à 14 ans, et décédée à 37 ans après avoir vu mourir 7 de ses 9 enfants, qui retient l'attention " écrit un historien. C'est sous sa direction et ses choix d'architectes que sera construite la façade renaissance du château de Nantes, sa ville capitale. Elle est enterrée dans la sépulture des rois de France à Saint-Denis, mais elle a légué son cœur à la ville de Nantes. On peut y voir son reliquaire au Musée Dobrée.

Ma "chanson putride" de l'été, outre que j'ai déjà évoqué La vie par procuration de JJ Goldman dans le billet "J'aime pas l'amour" ICI est curieusement dans la thématique de ce billet, puisqu'il s'agit de Colonel Reyel et sa chanson Aurélie -je renvoie  le lien vers la blogueuse Madmoizelle, tellement ça m'embête de faire mes lectrices/teurs cliquer sur cette chanson- en passe de devenir l'hymne des anti-choix !
Depuis le 15ème - 16ème siècle, la mentalité des hommes natalistes n'a pas changé : valoriser les filles et les femmes par le mariage, la maternité et le nombre d'enfants reste un must. Notez que cela les arrange : la maternité détourne les filles de l'idée de "leur faire concurrence", puisque c'est désormais prouvé que c'est comme cela qu'ils pensent, et qu'ils craignent notre concurrence partout et tout le temps.

2 commentaires:

  1. Merci infiniment pour ta participation, Hypathie ! Très intéressant ce parallèle entre les anti-choix et les maternités à répétition d'Anne de Bretagne. En effet, ces princesses étaient considérées commes des machines à procréer des fils comme c'est encore le cas dans certaines parties du monde. Le fait qu'elles n'avaient pas le droit d'allaiter, probablement pour ne pas être protéger d'autres grossesses pendant le temps de l'allaitement, faisait que les nourrissons mouraient beaucoup ne pouvant bénéficier du colostrum à valeur immunitaire que produise les femmes venant d'accoucher.
    Quel gâchis ! Quelles souffrances inutiles !
    Et les anti-choix aujourd'hui sont les mêmes brutes qui ne se préoccupent ni de la mère ni de l'enfant. Ils/elles veulent que l'on produise de la chair à...quoi exactement ? C'est pour moi un mystère puisque nous ne sommes plus au XVIe siècle !

    RépondreSupprimer
  2. @ Euterpe : mais pendant que les femmes sont accablées par les maternités, les hommes tiennent les leviers du pouvoir. Elever un enfant, ça prend du temps, c'est contraignant, et toutes ces contraintes éloignent les femmes des lieux de pouvoir qui ont leur propres contraintes, en conflit avec ceux des femmes. Moi qui n'en ai pas d'enfants, je peux témoigner que dans le monde de l'entreprise, les mecs me perçoivent comme une dangereuse concurrente ! Pas de fil à la patte, ils pensent que je suis dangereuse : rien que cela à penser (croient-ils), faire comme eux ! Ils m'ont même quelquefois posé la question (illégale et non recevable) en entretien de recrutement d'un air parfaitement outré : comment, comment, une femme sans enfant, mais comment est-ce possible ???? D'un air totalement éberlué. Et ils sont stupidement conservateurs, puisqu'ils veulent conserver le pouvoir.

    RépondreSupprimer