mardi 9 février 2010

Alphaville


Je revois toujours avec le même enthousiasme le beau film de Jean Luc Godard, Alphaville, film sur la lumière, qui se passe dans une ville froide, dans une autre époque et dans une autre galaxie, où les gens n'éprouvent pas d'émotions et pas de sentiments. Un ordinateur précurseur du HAL de 2001, Odyssée de l'espace de Stanley Kubrick, contrôle tout, les consciences comme les ascenseurs. Anna Karina, superbe, y joue le rôle d'une sorte de poupée désarticulée et sans affects, guidant le héros dans le dédale de la ville.
On peut s'amuser à y trouver les citations cinématographiques des oeuvres et des cinéastes dont s'inspire Godard, mais aussi les citations d'Alphaville chez des cinéastes postérieurs qui se sont inspirés de l'oeuvre de JLG ; c'est inépuisable !
Les dialogues sont typiquement "godardiens" remplis de poésie et de trouvailles géniales.
J'en ai choisi quelques-unes d'Alpha 60 et sa voix de trachéotomisé : "Mon projet est juste, je travaille pour le bien universel". Et "Tous les jours, il y a des mots qui disparaissent ; ils sont remplacés par de nouveaux mots qui correspondent aux idées nouvelles". C'est tellement prémonitoire et juste que ça fait froid dans le dos...

Et, en ces temps de backlash, de retour des religions "révélées" nihilistes et obscurantistes, haineuses des femmes, j'ai piqué celle-ci, tellement étonnante : c'est un dialogue entre ALPHA 60 et Lemmy Caution, l'ordinateur-ordonnateur des oeuvres et des habitants d'Alphaville posant les questions :

- Qu'elle est votre religion ?

- Je crois aux données immédiates de la conscience !

Moi, ça me va bien.

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