dimanche 13 avril 2025

Monique, moi je ne t'oublierai pas

 Une vieille femme violée, assassinée ces premiers jours d'avril dans un silence assourdissant dans la ville où il fait teeeellement bon vivre ! Deux articles, disons quatre, vu qu'ils sont deux journaux PQR (Presse Quotidienne Régionale) sur la région, et que les deux ont dû relater le 'fait divers' au moins une fois lors de la découverte de la victime, et une fois quand la police a publié ses résultats. Donc Monique, 73 ans, violée pré et post-mortem, tête fracassée par une crevure mâle de 39 ans, Alexandre Lecuyer, mécanicien garagiste, selon Ouest-France, un 'marginal' selon la Police qui a son propre vocabulaire pour euphémiser les incessants crimes commis par les hommes contre les femmes. Précision : le Lecuyer a un casier judiciaire épais comme le Bottin, avec de précédentes agressions sexuelles, plus toutes sortes d'autres infractions. 

De cette femme je ne sais rien. Si elle était mère et grand-mère comme aime à valoriser les femmes la presse magnétophone, ventriloque, à base de clichés increvables. D'ailleurs, on s'en fiche si elle est mèèèèère et grand-mèèèèère ! Je déteste cette société toujours basée comme au Néolithique sur l'échange des chèvres et des femmes aux fins d'élevage, valorisant les deux en termes de reproduction. A moi, il suffit de savoir qu'elle était un être vivant n'ayant pas demandé à naître comme nous tous, et désirant sans doute terminer tranquillement ses jours à la modeste place qu'elle s'était trouvée, sans embêter personne.  

Il serait peut-être d'ailleurs temps de réfléchir à cette production incessante de criminels mâles, au point que la police et la justice ne savent plus où donner de la tête : violeurs opportunistes, pédo-criminels, violeurs en réunion d'épouses droguées, la prise de conscience a été lente : le foyer conjugal reste le pire endroit pour la sécurité des femmes. Et dehors, délinquants de toutes sortes, rafalant les portes d'immeubles d'habitation à la kalachnikov, roulant sans permis et sans assurance, camés ou alcoolisés, fuyant les contrôles de police aux dépens de la vie des autres, au besoin se faisant tuer par les policiers car ils sont incapables de se suicider (suicide by cops, un phénomène connu et documenté, ailleurs qu'en France). Quand est-ce qu'on nomme le problème ? Je parie que le Lecuyer, il va se trouver un-e psy, 'Molosse du Patriacat' (Christine Delphy) pour lui trouver dans son 'enfance meurtrie', des 'parents abusifs', pire 'une mère maltraitante', les excuses habituelles au fait qu'il a mal tourné, pauvre bouchon. Alors que l'explication, c'est qu'ils sont ontologiquement haineux des femmes, qu'ils l'ont toujours été. C'est leur moteur, leur raison pour ne pas sombrer dans le gouffre sans fond de l'insignifiance, du néant existentiel. 

En ce qui concerne Monique, dont je ne sais pas si elle a ouvert la porte à son agresseur, mais en tout état de cause, nous sommes toutes habituées, pire, conditionnées à ouvrir nos portes à toutes sortes de mecs : du plombier à l'électricien, en passant par le chauffagiste ou l'installateur de fiiiiibre. Tous des mâles peu engageants, semi-autistes, et présumés agresseurs. Comme écrivait Christine Delphy dans l'ENNEMI PRINCIPAL : " Quand une femme appelle le plombier, elle peut s'attendre à voir à chaque fois, un homme débarquer dans sa salle de bains ! ". Une bonne raison pour ouvrir ces professions aux femmes. Personnellement je me sens plus en sécurité avec une femme qu'avec n'importe quel homme. Et à raison : j'ai eu l'occasion de rencontrer deux installateurs fiiiibre ces dernières semaines, envoyés par une boîte bien connue de services -GNIARK *- de télécoms, (nom en trois lettres majuscules), clairement, l'un était phobique social, muet, l'autre dyslexique. Ce dernier a mis un quart d'heure pour enregistrer mon adresse électronique sur son smartphone, adresse pourtant ne comportant pas de difficulté particulière, et il ne s'en est jamais servi. Bref une boîte de schizophrènes qu'il serait peut-être opportun d'enfermer collectivement sous Largactyl au pavillon des grands agités d'un hôpital psychiatrique. Par pure salubrité publique. 

Nous les femmes, sommes entourées de déments féroces et dangereux, la menace du viol, de l'agression, du meurtre, toujours planant au-dessus de nos têtes, mais il n'est pas permis de le dire. Motus, pavé sur la langue, bouche cousue, silencio, omerta. Une Mafia. Tu paies, tu endures, tu serres les fesses en priant qu'il ne t'arrive rien cette fois, et tu bâtis tes stratégies d'évitement, en silence. Les sacristains et les gardiennes du temple veillent. Muettes, schizoïdes, ou s'exprimant par épicènes pour ne pas nommer le criminel, ostracisant ou silenciant les déviantes qui ont le culot de dénoncer les démons. Ils nous font la guerre. Il faut le dire comment pour que ça rentre ? 

En tous cas, moi, Monique, je ne t'oublierai pas. Leurs crimes se paieront un jour. Par la disparition, sans doute, de notre espèce arrogante, féroce et inadaptée, aux principes inamendables. Les proxénètes, les truands, les agresseurs sexuels, les Parrains, les violents, les forts avec les faibles, les fauteurs de guerre, la Mafia mâle, les INCOMPETENTS sont au pouvoir partout. Et il n'y a PERSONNE en face. Aussi, au minimum, pour garder un peu de dignité, NE PAS COLLABORER.

* Ricanement sardonique.

2 commentaires:

  1. Misère! Mourir ainsi par les coups d'un taré. Je ne suis pas particulièrement peureuse mais je n'aime pas sortir seule la nuit. Pourtant je le faisais beaucoup quand j'étais jeune, mais j'ai l'impression que la rue, la nuit appartient désormais aux mecs pas très bien disposés à l'égard des femmes. Il me semble que ce n'était pas aussi vrai avant. Avant quoi ? Avant que les femmes ont décidé de ne plus se taire. Merci Hypathie pour Monique et toutes celles qui subissent la folie meurtrière des hommes. Sur F2 ce lundi, "La rebelle", George Sans fuit son mari odieux et s'impose comme écrivaine. Bien joué !

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    1. Merci pour elle. Je me suis levée ce matin en pensant à elle, et en me disant que j'allais faire quelque chose, qu'il fallait faire quelque chose, tellement cette histoire me révolte. J'en pleurais. Et puis je me suis dit que j'allais dans un premier temps écrire un billet sur Monique, brut de décoffrage, sans me censurer. Merci pour l'info George Sand, j'ai vu la bande-annonce et réservé ma soirée.

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