Après avoir buté hier dans mon supermarket sur un bonhomme en carton en réprimant un "Pardon, bonjour Monsieur" juste avant de m'apercevoir qu'il s'agissait d'un Ribéry grandeur nature en papier, ballon au pied, voici que ce matin j'entends sur France Info une interview triomphante de Rama Yade, délirant au sens médical du terme sur LA France organisatEUR de l'Euro 2016, promettant la fin de la crise (c'est une récession, est-ce qu'on pourrait employer les termes précis ?), des investissements faramineux dans le bâtiment (pas des hôpitaux, ni des maisons de retraite, ni d'ailleurs des crèches !) : la construction de verrues de béton que sont les stades, et la rénovation des anciens pour en faire "d'incroyablement beaux" (sic), respectant les normes environnementales et de développement durable, la création de dizaines de milliers d'emplois dont "4 500 durables", le reliquat, soit environ 10 000 étant par déduction des emplois jetables.
Comme je réalise qu'Olympe a fait un billet sur le même sujet, je ne vais pas insister ; toutefois, toujours selon la ministre, si la France a gagné le droit d'organiser ce tournoi, c'est "parce qu'elle a su organiser un plan de bataille, faire du lobbying et par dessus tout, elle a appris l'Anglais et l'Allemand" pour convaincre l'UEFA !"
Ça pour le coup, c'est LA bonne nouvelle ! Des (sportifs) français renonçant à la francophonie, c'est inédit. Bon, en attendant la relance économique promise, voici ce qu'on pouvait lire cette semaine dans un article écrit collectivement dans Libération du 21 mai 2010 dans un Rebonds intitulé fort à propos :
"Arrêtons immédiatement de construire des stades en Europe" :
"Le stade est partout en Europe le lieu d'incubation des pires violences, là où couvent les comportements les plus répugnants et ce, quoi qu'en disent nombre de politiciens, de pseudo-sociologues ou de pseudo-spécialistes toujours prêts à minimiser sa réalité effroyable : xénophobie, antisémitisme, racisme, concentration massive de toutes les bêtises, de toutes les violences... Or cette réalité est mise en œuvre non par quelques dizaines d'hurluberlus mais par des milliers d'individus regroupés en troupes d'assaut et en proie à un déchaînement pulsionnel sauvage."
Lien vers le passionnant article en entier de Libération
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L'article de Libé oublie de parler du phénomène de prostitution qui "fleurit" (comme un chrysanthème sur une tombe) lors de ces évènements :(
RépondreSupprimerQuitte à cumuler les violences en tous genres, pourquoi pas celle-là ?
Je tout à fait d'accord avec toi : je me souviens d'un reportage en pages centrales de Charlie Hebdo il y a un ou deux ans sur les samedis soirs de l'OM à Marseille, je cite le journaliste : "Enculés, pédés !" braillés par le public pendant la première mi-temps, "Pédés, enculés !" pendant la deuxième mi-temps et sortie du stade, les bars à prostituées qui ne désemplissent pas ! Les stades et leurs abords immédiats sont des défouloirs à mecs.
RépondreSupprimerCa me fait du bien de lire un nouveau billet qui remet les choses à leur place: non, on n'aime pas toutes et tous le foot avec sa horde de violence, de racisme et de misogynie!
RépondreSupprimerJe suis en colère qu'on dépense l'argent public d'une façon aussi démesurée.