Actualisation 23/5/10 : comme il n'y a aucune raison de passer sous silence les poules à plumer, la maltraitance étant un continuum, voici deux liens , un sur les pratiques de management du volailler Doux, roi du poulet congelé et gros récipiendaire des subventions européennes (à l'export) qui avait eu son heure de gloire il y a 2 ou 3 ans en chronométrant les pauses-pipi de ses ouvrièRES -ce sont des femmes qui travaillent sur à la chaîne ; et un deuxième du Monde Diplo de 2008, qui n'a pas pris
une ride !
Copinage : Si comme moi, vous pensez qu'un collant Moul'Bit mauve fluo n'est pas le top de l''élégance masculine, notez que le 11 septembre prochain l'Alliance Anticorrida organise à Nimes une manif contre cet accoutrement et contre la corrida.
19/5/10
Après la Prim'Holstein qui donne ses 40 à 60 litres de lait par jour, au pis énorme et écornée pour le confort de l'éleveur, nourrie avec des tourteaux de soja OGM poussant sur les décombres de la forêt amazonienne, la poule rousse
enfermée à vie dans une cage (cage dite aménagée le 1er janvier 2012 prochain selon la loi européenne quand même, on n'est pas des
brutes !) qui pond son oeuf par jour toute l'année, alors que ses consoeurs en liberté elles, arrêtent de pondre en hiver, le poulet Princior habitant en tunnel sans lumière du jour, pure créature INRA destinée aux nuggets de Mac Do et produisant des masses musculaires énormes sans commune mesure avec son squelette, le porc Large White, Duroc ou Piétrain, maintenu en contention de fer pour la truie pendant toute sa vie de gestante (elle ne connaîtra en effet rien d'autre jusqu'à l'abattoir où elle sera "réformée" après avoir mis bas pendant deux à trois ans entre 14 et 20 petits par portée tous les 4 mois, porcelets produits par stimulation ovarienne et insémination artificielle), et le "charcutier", très jeune cochon abattu après 6 mois de vie sur des claies en béton, attendant dans le noir le prochain repas, voici Apis mellifera, notre abeille domestique qui vit en colonies (ruches) et produit après avoir pollinisé les arbres fruitiers et les fleurs de nos légumes, notre bon miel, tout en étant traitée comme tout le cheptel des animaux de rapport : mal, par le parasite humain (il faut bien le dire) qu'elle enrichit.
Trimballée par avion, camion, voiture, d'un verger d'amandiers exclusifs de plusieurs milliers d'hectares en Californie, à un de même taille mais de pommiers dans le Maine, affamée car mangeant toujours la même chose, affaiblie par les agressions de pesticides et le stress, les tripotages génétiques hasardeux détruisant ses défenses immunitaires, supplémentée en protéines et en eau sucrée, soutenue par des antibiotiques et autres médicaments pour éviter la propagation des maladies épidémiques dues à l'élevage et aux fortes concentrations d'animaux sur un même lieu, surexploitée par un avide de faire du pognon sur le dos et les forces de tous les animaux notamment femelles, telle est la fin de vie de notre petite compagne, voisine de planète et amie, l'abeille commune, à nos côtés depuis le Néolithique et présente sur la planète depuis des millions d'années.
Car elle est en train de disparaître : elle n'arrive même plus à rentrer à sa ruche aux USA (Colony Collapse Disorder -CCD- syndrome d'effondrement des ruches en français) ouvrière prolétaire surexploitée et mondialisée qu'elle est devenue ; et chez nous elle meurt au pied de sa ruche, rongée par les acariens et les troubles et maladies provoqués par les pesticides.
Déjà, les services R&D réfléchissent à la remplacer par des abeilles électroniques, ou des créatures animales modifiées génétiquement et résistantes aux poisons que les agriculteurs déversent sur leurs cultures pour maintenir des rendements insensés. Pas question bien entendu de changer les modes de production intensifs de la monoculture industrielle. Ni de revenir sur les épandages massifs de phytosanitaires. Pas touche au dogme.
Continuez à traire toutes les vaches à traire, tant que ça se donne, sans états d'âme et jusqu'à épuisement.
Husbandmen écrit Carole Adams.
Mais que font les associations de protection animale, bon sang ?
Le film de ARTE Le mystère de la disparition des abeilles sera rediffusé le 20 mai et le 9 juin prochain.
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Bonjour, juste une remarque, non pas sur ce billet, mais votre rubrique "Femmes d'influence" - Désolée, mais Carol J Adams n'est pas une "femme d'influence" aux US, à la limite, et pour être plus juste : Ingrid Newkirk (présidente de PeTA) est une femme qui a une "influence" mille fois supérieure à Adams. Cordialement MJ
RépondreSupprimerMerci de votre commentaire. Ma rubrique ne prétend pas quantifier, et la présidente d'une association comme PETA (aux méthodes de laquelle ont peut d'ailleurs préférer un travail moins éclatant mais plus approfondi) a certainement une énorme influence parfaitement quantifiable. Je note juste que Adams a publié des livres (non traduits en français hélas) et qu'elle est rééditée. Ce qui n'est pas le cas de pas mal d'ouvrages féministes qu'on ne trouve plus que chez les bouquinistes.
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