mardi 9 mars 2010

Pièces de boucherie





Je viens de voir le premier épisode de Dexter sur TF1.
(Tout le monde l'a vu depuis des lustres mais je suis sous-équipée en canaux télé !) ; j'ai tenu 35 minutes. Le cadavre saigné et découpé d'une femme, façon pièce de boucherie à l'étal a eu raison de mon intérêt. Je ne supporte plus. Les femmes fournissent les gros bataillons des cadavres dans les séries policières, me semble-t-il et la mystique du tueur en série commence à fatiguer.
Je n'attaque pas la qualité de la série, du scénario ou la qualité d'écriture, le mental du héros sociopathe sans doute parfaitement documenté -on peut faire confiance au sérieux des américains pour cela. Il y a toutefois une escalade dans l'horreur de ce qu'on nous montre ou suggère. Il faudrait faire une vraie étude statistique, mais il me semble que les femmes occupent le premier rang, niveau équarrissage !
La télévision est de loin le premier médium de distraction et d'accès à la culture pour une majorité de gens, elle est accessible aux enfants, aux adolescents, et à tous moments, contrairement au cinéma en salles, et je me demande si cela ne finit pas par avoir une influence délétère sur certains ; elle montre en permanence des images de mort et de cadavres, que ce soit dans les jités, les magazines et les séries, sans parler des quelques films qu'elle diffuse encore. Dans une société de plus en plus violente aux femmes, c'est préoccupant. Nous vivons dans des "sociétés nihilistes qui empestent la mort" dit Elizabeth de Fontenay quelque part.
Les femmes présentées comme éternelles victimes, poursuivies par un prédateur (toujours humain, il n'y en plus tellement d'autres !) en hurlant dans les bois, et à moitié dévêtues, promises à la mort, sans parler des images de cadavres exsangues, comme spectacle proposé en guise de distraction de fin de soirée, c'est de plus en plus habituel, même dans les téléfilms et séries du service public. C'est obscène, comme toutes les images de chasse, de boucherie, d'abattoir et de tuerie.

Sur presque le même thème, ce matin sur Europe1, Florence Montreynaud des Chiennes de Garde défendait l'interdiction de la publicité dans le métro du visuel du dernier album de Damien Saez avec des arguments sensés : le corps nu (mais avec talons aiguilles !) d'une femme exposé pour vendre tout et n'importe quoi, notamment dans le métro où les voyageurs et voyageuses sont captifs des images qu'on leur impose en rentrant du travail (lieu où la plupart des femmes sont aliénées et maintenues à des postes subalternes au service des hommes) est une fois de plus une agression contre les femmes puisqu'il expose leur corps comme une marchandise négociable au plus offrant.

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