Petite anecdote de rentrée qui s'annonce sous des auspices du tonnerre, décidément !
Bien avant le blocage des raffineries (il est préférable de télétravailler en ce moment si c'est possible !), un jour dernier, sortant d'un premier rendez-vous à Rennes à la très mauvaise heure, je suis coincée dans un embouteillage sur une berge à deux voies de circulation ; comme j'ai un autre rendez-vous à Nantes quelques heures plus tard, je décide de mettre à profit ce moment pour m'avancer et repérer mon itinéraire en centre ville de Nantes. Je sors donc mon plan guide Blay orange qu'utilisent celles qui refusent de se laisser ramollir les neurones en utilisant un GPS qui peut vous envoyer par dessus une falaise pour les plus croyants et observants de la technologie, s'il n'est pas remis à jour régulièrement ! Je préfère maîtriser mon destin moi-même, et puis le sens de l'orientation est un muscle qui ne s'use que si l'on ne s'en sert pas.
Je me plonge donc dans mon itinéraire en étalant dans tout l'habitacle mon plan format toile de tente ! Je repère ma rue près du quai de la Fosse et pour bien me la mettre en tête, je stabylobosse vert fluo le Commandant l'Herminier. Satisfaite, je relève la tête et la tourne vers ma gauche, attirée irrésistiblement par mon voisin qui poireaute comme moi dans sa bulle automobile. En effet, ceci expliquant cela, il me regarde fixement depuis un moment avec un air de chien battu, droopy eyes, atterré, consterné, l'air absolument désolé. Pour moi ? Qu'est-ce qu'il y a ? J'ai un truc sur le nez ? Une bubon au milieu du front ? Je me suis fichu du stabylo vert fuo
partout ? Un coup d'oeil dans le rétroviseur me rassure, j'ai ma tête normale de tous les jours.
Qu'est-ce qu'il a donc alors ce monsieur ? Tout en me posant la question, je réalise que mon plan est étalé sur mes genoux et mon volant, qu'il m'enveloppe littéralement et que sa couverture cartonnée avec en GROS et en titre NANTES sur fond orange est appuyée bien en évidence sur ma vitre ! Alors que nous sommes à RENNES. NooooN ! Pas possible ! Je n'ose pas imaginer (je lui jette à nouveau un coup d'oeil furtif) qu'il pense que JE ME TROMPE DE VILLE ? Pour lui, je serais à Rennes tout en cherchant ma route sur un plan de NANTES ? Vu sa tête en tous cas, c'est plausible. Je décide donc de renforcer la croyance, puisque j'ai définitivement mauvais esprit : je fais mine de chercher dans la liste alphabétique de rues, retourne le plan plusieurs fois et jouant l'excédée, le rejette sur le siège passager. Mais le bouchon commence à se résorber, nous avançons jusqu'aux feux où nos routes à moi et mon compagnon automobiliste involontaire et à piètre image du sens de l'orientation des femmes, vont pour toujours se séparer.
En tous cas, je vais faire comme les éthologues : tenter de renouveler l'expérience. N'importe quel scientifique vous le dira : il faut être rigoureuse. Lors de prochains déplacements, équipée de différentes cartes, je planifie de consulter le plan du MARSEILLE à Segré ( 6400 habitants) et celui de LONDRES au Mans ! On va bien voir. Je vous tiens au courant.
Nota Bene pour ceux qui croient que grimper en haut des arbres pour retrouver le chemin de la ferme au retour de la chasse - ce qui implique agilité, force et sens de l'orientation- seraient une fonction et des facultés masculines : 1) Il n'est absolument pas prouvé, personne n'étant revenu en assez bon état pour témoigner, que les femmes ne chassaient pas le mammouth en bandes et pour leur compte en prenant des repères pour s'en retourner chez elles ; 2) J'ai trouvé dans l'ouvrage de Carole Adams Politique sexuelle de la viande que je relis en ce moment, une réflexion d'Alice Walker (auteure de La Couleur Pourpre) évoquant la possibilité que les femmes n'auraient pas éprouvé le besoin de chasser parce qu'elles mangeaient autre chose ! Toutefois, revenir de cueillette en forêt implique le même sens de l'orientation que revenir de la chasse ! A creuser donc, et prudence sur les conclusions hâtives ; Et 3) Quoi qu'il en soit, il ne vous a sûrement pas échappé que désormais, le centre commercial Mammouth est fléché au prochain rond-point !
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Tu fais de la provoc', alors !;)
RépondreSupprimerMoi aussi j'ai constaté avec étonnement que les gens ne savent plus où ils sont. j'ai interrogé des francais sur la route de la Belgique pour savoir si on était vraiment sur la route de Paris, ils ont répondu qu'ils ne savaient pas, qu'ils suivaient le gps! J'ai écarquillé les yeux et ouvert grand la bouche...je n'arrive pas à croire qu'on puisse se reposer entièrement sur un guide artificiel. Cela me dépasse.
Bah de toute façon, tu as le droit de faire ce que tu veux avec ta carte, hein;)
RépondreSupprimerConcernant le GPS et même mis à jour de la veille, je t'assure qu'il n'est pas au courant de tout: il y a 15 jours, il nous a fait tourner dans Bordeaux et Talence pendant une heure pour rien et depuis que mon Jules a découvert cette technologie, il est vraiment idiot au volant, ne sachant qui croire (le GPS? Moi? les potes? lol!).
Dans ces cas-là, pendant qu'ils discutent sur la route à suivre, je profite d'un feu pour descendre et demander à un être humain le chemin. En général, on gagne du temps, et c'est moi qui ai raison;)
Rien qu'en te lisant j'imagine la tête du gars et je me bidonne de rire! Tu as bien fait d'accentuer le doute sur la ville. Excellent! Et une bonne expérience à faire avec d'autres villes tiens!
RépondreSupprimerC'est vrai que l'orientation est un bastion masculin.
Je me repère plutôt bien dans l'espace. Un jour que j'allais à un pub avec 5 potes, tous des gars, je suis partie dans une direction pour aller à ce pub rejoindre les autres copains. Tous les 5 ont commencé à rire que c'était de l'autre coté, etc. je passe les détails mais je leur montre le nom d'une rue de l'autre coté de la route et je pars avec eux. On marche une quinzaine de minutes pour se retrouver à la porte du pub, dans la rue adjacente à celle que j'avais montré au début. On était à moins de 3 minutes du pub dès le départ. Ils n'ont plus jamais rien dit sur mon sens de l'orientation et n'en en plus jamais ri.
@ Euterpe et Angèle : je sais, ça peut être grave cet abandon de tous nos réflexes pour une nouvelle technologie, c'est même sans doute dangereux en terme de perte d'autonomie !
RépondreSupprimer@ Alice : Effectivement, laissons-les rire. Moi aussi, je leur donne mon itinéraire (puisque je conduis moi-même, la plupart du temps, je connais) mais ils ont toujours un meilleur raccourci ! Quand je ne suis pas au volant moi-même, je suis obligée de suivre en croisant les doigts pour que le fameux raccourci ne nous mette pas en retard de 3/4 d'heure :-D !
Un vrai sketch féministe !
RépondreSupprimerTu as eu raison de surjouer la gourdasse, de toutes façons nous sommes perdues (c'est la cas de le dire !) aux yeux de certains alors autant s'en amuser.
@ Héloïse : je fais très bien la gourdasse ! Ca me change de mon rôle de "femme de tête" habituel ;-D
RépondreSupprimerBonjour,
RépondreSupprimerJ’ai visité votre blog et je le trouve super intéressant je me permets donc de vous proposer une échange de lien avec le mien : http://lafemmeobjetmarketing.blog-idrac.com
. Son sujet : la femme, un objet marketing ?!
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Dans cette attente, je vous souhaite de passer une bonne journée.
Lolita
l.rouvier@orange.fr