lundi 4 octobre 2010

Marina SILVA














Marina SILVA, candidate d'une petite formation, le Parti Vert du Brésil -Partido Verde- et ancienne ministre de l'Environnement de Lula, fait une percée inattendue dans le premier tour de la Présidentielle au Brésil avec près de 20 % des voix.

Comme d'habitude, elle était le point aveugle des sondages qui n'ont rien vu venir ! Environnementaliste et femme, donc invisible ? Marina Silva, analphabète jusqu'à l'âge de 16 ans, issue d'une famille pauvre de récolteurs de latex, premier emploi de femme de ménage, proche de Chico Mendès défenseur de la forêt amazonienne et leader écologiste assassiné en 1988 par des tueurs à la solde des grands propriétaires, elle devient ministre de l'Environnement de Lula avant de démissionner en 2008, hostile aux projets d'infrastructures de barrages sur le fleuve Amazone et ses affluents.

Elle veut faire du Brésil un pays leader de l'économie verte, et combiner défense de l'environnement et développement économique. En arrachant un second tour dans l'élection présidentielle brésilienne où Dilma Roussef, candidate désignée par Lula à sa succession était donnée gagnante au premier tour, elle a désormais les moyens d'imposer l'écologie dans le débat du second tour.

Actualisation 8/10/10 : Comme on en sait un peut plus maintenant sur les raisons du relatif échec de Dilma Roussef (Parti de Travailleurs, donc de gauche et progressiste) qu'on pensait élue au premier tour, il faut préciser que Marina Silva est une chrétienne évangéliste et que, personne n'étant décidément parfait, elle est contre l'avortement. Donc, et ce n'est pas une bonne nouvelle, Roussef clame désormais qu'elle est baptisée et qu'elle est aussi une bonne catholique ! Aussi, bémol à ce résultat !

Actualisation 27/10/10 : Marina Silva, d'après le site InfoSud Tribune n'aurait jamais fait campagne sur le thème de l'avortement : elle reconnaît même que le Brésil est un état laïque et qu'elle ne souhaite pas imposer ses convictions sur le sujet. Les voix qui ont manqué à Dilma Roussef seraient la sanction d'une affaire de corruption concernant son entourage. En attendant Roussef et son concurrent Serra ne manquent pas une occasion de faire savoir qu'ils sont opposés à la décriminalisation de l'avortement ! Précision : une femme meurt tous les deux jours des conséquences d'un avortement clandestin au Brésil.

6 commentaires:

  1. Pourvu qu'elle soit élue (mais si je n'ose même pas (superstitieusement) émettre ce souhait) !

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  2. Tiens, le scénario ressemble beaucoup à celui de nos dernières régionales: une poussée inattendue des écolos qui redonne espoir ...

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  3. @ Euterpe : Silva ne peut pas être élue avec 20 % des voix ; mais elle est en position d'en négocier le report de façon à faire prendre en compte l'environnement aux deux candidats finalistes dont Dilma Roussef.
    @ Héloise : ce qui est inattendu, c'est que ce sont deux femmes en situation de pouvoir qui vont négocier : Silva, forte de ses 20 % de voix écologistes va devoir faire prendre des positions en faveur de l'écologie à Dilma Roussef si celle-ci veut être élue présidente. C'est assez révolutionnaire comme situation.

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  4. Et puis un second tour entièrement féminin et à gauche, rien que du bon de toutes façons, on ne pouvait rien espérer de mieux.

    Les machos d'Europe feraient pas mal d'en prendre de la graine, au lieu de nous bassiner en nous disant ce qui est bien pour le féminisme, ou que les féministes nuisent à la cause qu'elles défendent.

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  5. "En attendant Roussef et son concurrent Serra ne manquent pas une occasion de faire savoir qu'ils sont opposés à la décriminalisation de l'avortement !"

    Ils ont raison.

    "Précision : une femme meurt tous les deux jours des conséquences d'un avortement clandestin au Brésil."

    Raison de plus.

    Ce commentaire passera-t-il sous les ciseaux
    d'Anastasie ? Les paris sont ouverts. :-D

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  6. @ Nemo : ce que vous ne supportez pas, les antichoix, c'est que les femmes qui font et élèvent les enfants puissent disposer de leur corps et décider ELLES-MEMES de ce qui est bon pour elles et un enfant à naître (que vous confondez avec un enfant né, par ailleurs !) à qui elles doivent assurer un avenir. Nous serions trop stupides et petite tête pour qu'on nous laisse le libre-choix, alors que par ailleurs, nous, les femmes, avons démontré à travers l'histoire notre capacité à résister et à survivre dans un contexte hostile, le patriarcat ; la preuve, c'est que l'humanité ne se porte pas si mal que je sache, nous ne sommes pas en voie de disparition, et les enfants sont élevés malgré les guerres faites par les hommes et tueuses des enfants des femmes, les famines et autres plaies organisées ou accentuées par le top-model autodéclaré de la création, le mâle humain. Par ailleurs, il y a des blogs masculinistes où vous pouvez aller pester contre les "trop grandes libertés" données aux femmes ! Ils vous accueilleront les bras ouverts.

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