vendredi 9 avril 2010

Solutions locales pour un désordre global







Actualisation
9/4/2010

Deux heures foisonnantes et généreuses comme la nature, au Brésil, en Ukraine, en Beauce et en Inde : j'ai vu le documentaire de Coline Serreau.
Claude Bourguignon, micro-biologiste du sol, et sa femme Nadia comparent le labour à un viol de la terre ; le docteur Vandana Shiva, féministe indienne rappelle le rôle historique et crucial des femmes dans les progrès de l'agriculture vivrière et évoque le "foetuscide" des bébés filles en Inde (25 millions) puisque "la naissance d'une fille est perçue comme un fardeau et une charge", un comble alors que les femmes mettent au monde les enfants et nourrissent leurs familles ; le fondateur de Kokopelli plaisante de ses ennuis avec la justice qui lui reproche de "faire concurrence déloyale" au catalogue de graines hybrides autorisées, en même temps que les bobos et les politiques parisiens viennent manger ses tomates anciennes goûteuses dans les restaurants branchés, et que de grandes villes françaises lui achètent pour 5000 euros de graines -illégales ! Entre autres séquences.

Destruction massive de la diversité, 20 jours de réserve de céréales devant nous pour 7 milliards d'habitants, terres mortes dans l'hémisphère nord produisant du blé malade à coups d'engrais et de pesticides, brevetage du vivant et hold up sur les semences des paysans par une ou deux multinationales : nous vivons dangereusement. A voir absolument pour une prise de conscience salutaire.

Liens Internet :
Kokopelli
Navdanya (association du Docteur Vandana Shiva en anglais)
Vandana Shiva sur Wikipédia
Colibris


6/4/2010

Demain mercredi sort le nouveau film de Coline Serreau, dont l'affiche est en illustration.

Je ne l'ai pas encore vu, bien que quelques privilégiés y aient eu droit en avant-première.

La bande-annonce est ici et on trouve un entretien avec Coline Serreau ICI.

Ce film parle de la destruction volontaire de la paysannerie au début du siècle dernier, de l'instauration d'un agro-business mondialisé dominé par les hommes, du vol des semences aux paysans et du brevetage du vivant, de la nécessité de relocaliser les productions au plus près des consommateurs, et opposition y est faite entre l'agriculture vivrière et extensive des femmes (des pays en développement notamment) et l'agriculture industrielle intensive et intégrée, des hommes qui "éventrent et violent" la terre avec des gros engins. D'où débat sur le site cdurable (en bas, dans les commentaires) : les femmes seraient plus en phase avec la terre-mère que les méchants hommes veulent violer, piller, détruire et réduire à merci ?

Force est de constater qu'il y a très peu de femmes dans les élevages industriels hors-sol, ainsi qu'à la tête des grands groupes coopératifs et industriels de l'agro-alimentaire français, où ce sont les hommes qui tiennent, comme partout, les manettes de commande : voir précédent post intitulé Salon de l'agriculture.

Une exception toutefois, l'INRA (Institut National de Recherche Agronomique), service R&D de l'agriculture et de l'élevage français, fait figure d'exception : c'est une pédégère femme qui le dirige et ils affichent leur bilan social sur leur site internet. Et des femmes estimables comme Jocelyne Porcher notamment, y sont chercheuses. (Mais là s'arrêteront mes compliments à l'INRA : certaines de leurs recherches, notamment sur les animaux, font froid dans le dos !)

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