lundi 25 septembre 2017

J'ai été ici

J'étais Bacchante, vache Nantaise de l'écomusée de Rennes. Circa 2006-2017


Je suis née vers 2006 d'une mère inséminée avec le sperme d'un taureau de notre race en voie de disparition, car pas assez productive pour vos standards industriels actuels et vos besoins en lait, fromages et en viande sans arrêt croissants et inextinguibles. J'ai grandi dans cette ferme où je n'ai jamais vu ou approché un mâle de ma race, j'ai été inséminée, par un inséminateur humain, -puisqu'ils contraignent à la reproduction toutes les vaches à traire qui passent à leur portée- avec des paillettes de sperme congelé. Je leur ai donné sous la contrainte 8 veaux et velles de ma belle variété, 8 enfants dont ils m'ont séparée au bout de quelques mois, mes fils taurillons engraissés pour aller à l'abattoir, et mes filles cédées à des éleveurs collectionneurs, enfants que j'ai beaucoup pleurés, car je m'attache à ma progéniture que, comme toute parente, j'aime d'un amour total.

Le simple bruit du moteur de la voiture de leur inséminateur me rendait malade : je me demandais toujours s'il arrivait pour moi ou l'une de mes sœurs d'espèce. Inquiète pendant tout le temps qu'il était dans la cour, j'en pleurais d'angoisse*. Il arrivait qu'il passe juste dire bonjour à la ferme, même ces fois-là m'étaient des tortures. En juillet 2017, après 8 petits mis au monde, atteinte sans doute par la limite d'âge comme prétendent les éleveurs humains, j'ai été vendue à un "marchand" qui m'a conduite dans les jours qui ont suivi à l'abattoir. Voilà le niveau d'ingratitude de l'espèce humaine pour bons et loyaux services rendus : la peine de mort !

Je détestais* votre arrogante espèce sans empathie. Que mon sang, celui de mon peuple, et celui de mes enfants retombe sur vous. Ce que vous faites aux animaux, vous finirez par l'appliquer à votre propre race humaine. Je crois savoir que vous l'avez déjà fait.

* Selon mes observations éthologiques, phénomènes constatés en plusieurs occasions : j'ai observé que Bacchante était perturbée par le bruit du moteur de la voiture de l'inséminateur qu'elle reconnaissait quand il arrivait dans la cour, et qu'elle en pleurait ; si elle était couchée, elle se levait, roulait des yeux, piétinait, allait et venait sans repos autant que son attache courte le lui permettait, et du mucus salivaire coulait de son museau. A chacun de mes passages, elle menaçait des cornes et de ruades qui tentait de l'approcher. Ce billet est écrit pour perpétuer sa mémoire d'être vivant et sensible : she has been there. L'espérance de vie d'une vache est de 18 à 22 ans dans des conditions normales de non exploitation industrielle.

Les fermes conservatoires sont des applications de l'élevage hors sous-produits de la reproduction : on y fait faire des petits aux animaux pour conserver la race, on ne les trait pas, les lactations servent exclusivement aux petits qu'on éloigne de leur mère quand elle prend fin. Les mâles y sont considérés comme partout ailleurs, improductifs, voire nuisibles, car dévoreurs de ressources, ils sont donc impitoyablement envoyés à l'abattoir s'ils ne trouvent pas preneur. Enfin, ces fermes perpétuent les techniques d'élevage sans remettre en cause leurs principes basés sur l'exploitation inquestionnée  et inquestionnable des animaux, et plus particulièrement celle, massive, du corps des femelles animales.



Manifestation nationale en France et internationale le 26/9/17 organisée par 269 Life Libération animale.
Où trouver un événement près de chez vous en cliquant sur le lien ci-dessous vers leur Facebook.  

Actualisation 27/9/17 
Nuit debout devant l'abattoir Kermené à Saint Jacut de Mené (Collinée - Côtes d'Armor) :
Une bonne trentaine de militant.es de la cause animale, des gendarmes, le maire de Saint Jacut et un de ses adjoints, la Coordination Rurale qui fait un barbecue donc des fumées à plusieurs centaines de mètres (les gendarmes qui veillent au grain ont aménagé des barrières de protection sur les accès, et le rond-point est filtrant), des camions frigorifiques qui sortent toute la nuit les corps découpés des victimes animales de la journée de tuerie, la presse (l'inévitable François Coulon d'Europe 1, France Bleu, Le Petit Bleu des Côtes d'Armor, Ouest-France) et... trois policiers du renseignement intérieur -DGSI, oui ceux qui courent après les djihadistes !- qui prennent les noms, prénoms, adresses et dates de naissance des militantes de la cause animale. Je ne suis pas sûre qu'ils aient fait la même chose avec les gens d'en face ;(( L'opaque industrie des abattoirs se veut intouchable. Nous avons veillé de 18 H à 3 heures du matin en hommage à tous les animaux tués dans cet abattoir, l'un des plus grands d'Europe, qui appartient au Groupe d'hypermarchés Leclerc.








Lien : Le Facebook de 269 Life LA reportant l'événement.


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