vendredi 16 août 2013

Deux bouses publicitaires estivales !

Invictus : Le nouveau jus de Paco Rabanne sous le signe de l'épique (SIC) selon la presse économique qui n'émet jamais la moindre critique. Inspiré de Ben-Hur, film péplum de 1959, donc très moderne : voici le pitch du parfum : "Inhalez les effluves de la victoire Invictus (redondant, si je puis me permettre) : sensations submergeantes et valeurs majuscules, l'extase et la dépendance, cette odeur fraîche et sensuelle offre à la virilité un cadre moderne". Voyons si nous sommes "submergées de valeurs majuscules" :



La virilité, c'est moderne ? On en lacèrerait l'écran d'être ainsi "submergées" dans la surpuissance virile ! Débauche de superlatifs. J'espère que vous avez noté le regard du mâle qui se choisit une favorite dans le troupeau des femelles consentantes, toutes voiles gonflées (tu peux mettre les ventilateurs sur la position maxi, coco ?), qui attendent avec impatience qu'il les honore de son bâton de berger, métaphoriquement montré dans le film !

LIENS : Challenges et Invictus

Vous vous souvenez sûrement avoir vu sur vos écrans la pub bollywoodienne, images saturées en rouge, Uma Thurman maquillée à la truelle, le mec en face d'elle au bord de l'explosion apoplectique qui dit "You mean sex, right, Uma ?" alors qu'elle a dit "I love Schweppes", et bien, le sequel est dessous ! Ça ne s'arrange vraiment pas : j'espère qu'elle a été bien payée pour se mettre en position gynécologique, tout ça pour vendre un soda chimique !

Des femmes offertes aux mâles, éternellement subjuguées et soumises, ainsi fonctionnent les structures patriarcales de la société, dont cet assommoir culturel qu'est l'industrie publicitaire. 



Pour avoir une idée de la façon (à peine satirique) dont se concoctent les pubs attrape-couillon, entre l'image du produit à vendre, un casque audio Seinnheiser Momentum black comme celui-ci

et l'affiche qui sera finalement retenue, avec, entre les deux, le débrief de la réunion des "créatifs" (on ne rit pas !) suivre ce lien édifiant : "Petite leçon de sexisme ordinaire".

La pub nous prend vraiment pour des andouilles.

18 commentaires:

  1. Ben elle n'est pas neuve cette pub de Schweppes !
    http://femininlemporte.blogspot.de/2011/06/publicite-sexiste-schweppes-groupe.html

    "offre à la virilité" : c'est quoi cette bête qui a besoin d'un cadre moderne ?
    L'homme promène une bestiole domestique nommée "la virilité" qui réclame des croquettes d'une marque nouvelle ou quoi ? C'est quoi ce charabia ? Les pubeux vivent vraiment dans en vase clos et sous oxygéné, les pauvres bêtes. Ils ne savent plus ce qu'ils racontent.

    L'homme et sa virilité : quel beau couple ! Marions-les : ils vont encore nous faire plein de bébés couilles !

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Etant donné qu'elle est passée sur mon Twitter (comme quoi...) la semaine dernière, je l'ai crue d'actualité ! Mais elle garde tout son sel, en en tous cas toute ses hormones reproductives, en tous cas...

      Supprimer
  2. En fait la pub ne peut fonctionner que sur des clichés inconscients , des représentations stéréotypées , des archétypes ..... C'est interessant pour cela justement car ça donne une image de l'inconscient colléctif . La pub nous montre directement comment fonctionne notre imaginaire colléctif .....
    Dans ce sens là je suis pour la pub comme objet d'étude , à condition bien sûr de trouver la bonne distance critique ....

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Désolée, mais quand je vois ça, je ne trouve aucune distance critique possible ! Ces archétypes (de archeos : vieux, périmé, obsolète) ne représentent en aucun cas mon inconscient à moi. Le modèle du bordel très peur pour moi. Une femme est un être humain entier, qui n'a pas à être choisie parmi un tas. Elle peut même éventuellement choisir de ne pas être choisie, qui est au passage une situation passive.

      Supprimer
    2. Il ne s'agit pas de TON inconscient mais de l'inconscient colléctif et c'est cela qui est interessant justement ... Il faut en tirer un enseignement plutôt que de s'en offusquer . Il faut se servir de ces pubs pour comprendre les mécanismes sociaux ....

      Supprimer
  3. La petite leçon de sexisme ordinaire est interessante , mais les commentaires qui suivent NON ..... En fait cette pub comme les autres s'adresse bien à l'inconscient colléctif c'est évident et c'est bien montré par l'auteur du texte ...... Après les com's chipottent et nient l'évidence .....
    Pour bien comprendre la pub il faut être un peu schizo en s'identifiant complétement , tout en se tenant complétement à distance pour observer ce qu'on a dans notre inconscient , ce qui y a été mis par notre éducation , notre culture ......

    RépondreSupprimer
  4. Je pense que pour bien démonter ce genre de trucs comme ces pubs , il faut prendre cela comme un exercice intéléctuel ... Observer le truc et le démonter piéce par piéce pour le comprendre .... C'est de la mécanique , rien de plus ....

    RépondreSupprimer
  5. Non, Stéphanie, c'est se faire une opinion bien flatteuse de la pub. Elle s'en fout de l'inconscient collectif, la pub. Ca c'est une théorie qui a eu cours dans les années 80 de dire que la pub était une grosse merveille qui reflétait le sacro-saint inconscient collectif. Non, non et non. La stratégie entre temps avouée de la pub c'est de taper sans répit sous la ceinture. C'est du viol collectif, plutôt.
    Le sexe fait vendre et mieux que le sexe : le sexisme ou plus précisement l'objettisation d'une partie de la population.

    Si le racisme était encore permis, les "Ya bon Banania" reviendraient.
    Le spécisme marche bien aussi. Les deux ensembles encore mieux : https://www.youtube.com/watch?v=zEbB80jgPC0
    Pas la peine de mettre le son (d'ailleurs c'est de l'allemand) il suffit de regarder les images sans son. Femmes et chiens sont des objets. L'homme est sujet.

    C'est de la propagande pas de la psychanalyse.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Pas mieux ! Propagande paternaliste et patriarcale. Propagande pour le viriarcat : le héros mâle agissant, la femme passive et subjuguée. Insupportable. Il y en a marre. Pas plus que YA BON BANANIA n'est désormais tolérable, ces mises en situation de femmes subjuguées ne devrait être tolérées. Femmes et animaux objectivés et consommables (en morceaux) : la vidéo en allemand le dit aussi.

      Supprimer
  6. De toutes façons en effet c'est de la propagande et la propagande fonctionne sur des mécanismes psychiques inconscients donc qui échappent à la volonté des individus et des populations .... D'où la necessité de comprendre les mécanismes ..... Le savoir est une arme .....

    RépondreSupprimer
  7. Dans la pub pour "invictus" , le ventilo a fait glisser le voile d'une des dames et l'on voit le coup d'oeil en coin et le sourire satisfait du mâle pour qui tout cela est offert.
    Malgré une critique -- du canard enchainé, je recommanderais bien le film " keep smiling" qui montre comment les femmes (précaires , sauf une) sont manipulées dans toutes les cultures et comment elles finissent par se solidariser pour se rebeller.
    Des poncifs, certes , mais tellement toujours d'actualité

    RépondreSupprimer
  8. La pub Invictus m'a particulièrement déplu. A cause de l’objectivation des femmes, bien sûr. Mais les autres hommes sont aussi traités comme des objets : les journalistes sont des parasites, les adversaires (et coéquipiers ?) sont des fantômes réduits en pièces en un geste. La pub s'appuie sur l'esthétique du rugby, un sport collectif... Je ne vois pas bien l'équipe, là.
    On veut nous faire croire que le protagoniste a tout, mais je le trouve bien solitaire.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Ah ? Je n'avais pas vu le rapport rugbystique. Tout à fait vrai, ta remarque sur les autres hommes, mais c'est ça aussi la virilité, la meurtre des autres qui empêchent l'avènement du super-héros. A bas les concurrents. Compétition pour le pouvoir, et récompense : des femmes subjuguées.

      Supprimer
  9. Sortie du film "jeune et jolie" : grosse pub : Un film France inter .... La bande annonce : pleine de pathos , ésthétisante à souhait , avec ce qu'il faut de "social" comme alibi bidon ...... Elle se prostitue parce qu'elle trouve son plaisir de petite fille attardée à faire plaisir à des vieux libidineux : Quel dévoument ! C'est ce que j'appelle le syndrome de l'infirmiére : La fille qui trouve son plaisir sexuel à soulager le mâle souffrant de la cruelle maladie d'amour : cet irrépressible besoin de baiser qu'on attribue aux mâles et qui sert de justification à la prostitution : Elle trouve son plaisir sexuel de petite fille attardée à faire juter les mâles : Le syndrome de l'infirmiére , parfaite incarnation de tous les fantasmes machistes : Enfin une qui a compris le sens du dévoument sexuel qui serait le déstin naturel de toute femme et si BEAU car il donne un sens à son sexe qui n'en a aucun par lui-même mais le trouve dans la satisfaction de L'HOMME-DIEU qu'elle regarde d'en bas avec ses grands yeux de chienne soumise tout mouillés de larmes ..... OUAIH ! C'est BEAU ! PUTAIN ! C'est trop BEAU !!!

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Oui, pénible, il est partout. Pas la moindre réflexion sur la prostitution, celle bien sordide des filles abusées et en itinérance, sacrifiées par la société au nom des "besoins irrépressibles" des hommes, obligées de se vendre pour survivre ! Mieux vaut cette fiction du romantisme adolescent :(((

      Supprimer
    2. Et les critiques n'osent rien dire contre ce film de peur de passer pour des "pisse vinaigre" ou des puritains pudibonds ou des censeurs anti sexe ou des mal baisées ..... Et puis c'est France Inter , alors forcement c'est du culturel de haut niveau ! ça ne peut pas être de la pornographie soft et hypocrite , non ! C'est du cul-turel garantie France Inter .....

      Supprimer
    3. Ozon est un auteur du cinéma français de qualité ! Cela prouve que ce cinéma est misogyne. J'ai revu quelques plans de Sous le sable hier, une femme qui n'accepte pas la disparition de son compagnon. Jamais ce cinéma ne montrera des femmes autrement que dans des situations d'amoureuse, amante ou prostituée. Fatiguant. Vu et revu, il y en a marre, même si le réalisateur sait diriger des acteurs, ou se servir d'une camera, ou s'il a fait l'IDHEC ou la FEMIS et analysé/mangé tous les plans séquence de Scorsese ! Scénarios débiles.

      Supprimer
    4. Le déni est en effet tenace et pénible, les hommes passent leur temps à se raconter de belles histoires pour justifier les crasses qu'ils font subir aux femmes et aux enfants. Ils se présentent comme leurs protecteurs alors qu'ils savent très bien qu'ils veulent juste les posséder puisque lorsqu'ils étaient enfants, ils ont été eux aussi objectivés et soumis aux hommes. Mais bon une fois adulte et leur place de dominant acquise, c'est plus simple d'oublier...

      Supprimer