#SonNomEtaitReevaSteenkamp
#HerNameWasReevaSteenkamp
Ce samedi matin 16 février, en dernier sujet de l'émission d'Europe 1, "C'est arrivé cette semaine", Arlette Chabot évoque la carrière d'Oscar Pistorius, ahtlète handisport de renommée mondiale, surnommé Blade Runner à cause de ses deux jambes en acier, lequel a assassiné (meurtre avec préméditation dit Chabot) sa femme Reeva Steenkamp, le jour de la Saint-Valentin, fête des amoureux inventée par le Commerce Tout-Puissant pour faire fructifier son chiffre d'affaires.
Reeva Steenkamp, la "petite amie" du champion (qui est par ailleurs diplômée en droit, ce que personne ne mentionne) ainsi que la qualifie la presse mondiale et Chabot, dans son introduction, disparaît totalement du sujet qui consiste à interviewer Gérard Masson le Président de la Fédération française Handisport, qui "nous parle[ra] de son malaise" -pour un peu on le plaindrait ! Pendant tout le sujet, l'empathie d'Arlette Chabot est entièrement dirigée vers le champion déchu, lequel est évoqué au passé, comme si c'était lui qui était mort, lui, la victime d'un "affreux fait divers"! (SIC). D'ailleurs la progression empathique de Chabot se remarque au fait qu'à la fin de l'interview, elle l'appelle familièrement "Oscar" ! Mépris de la victime, minimisation, voire occultation totale de la violence faite à cette femme, avocate, activiste des droits des femmes, contrairement à l'image exclusive de mannequin blonde à longues jambes qu'on lui fait porter. Ecoutez, c'est ICI, à la minute 29.
Prenez toutefois vos précautions : munissez vous d'une boîte de Kleenex, pour essuyer vos larmes pour Pistorius.
"Elle est morte depuis moins de 24 heures et le Patriarcat est déjà en train de l'effacer" dit cet excellent article de blog en anglais. Ainsi s'en tirent les mauvais garçons du Patriarcat triomphant de toutes ses -de toutes leurs mauvaises actions. Ainsi fonctionne la propaganda du viriarcat et du patriarcat. Dans 10 ans, on se souviendra de Pistorius, comme d'un athlète exceptionnel qui battait à la course avec des prothèses, les champions valides ; personne ne mentionnera plus qu'il a tué sa femme avec préméditation ; quand à Reeva Steenkamp, elle aura disparu à tout jamais dans les grandes trappes de l'Histoire, His Story ! RIP Reeva Steenkamp. Tu es une victime de la violence masculine. C'est une affaire de violence masculine, pas un fait divers. Nous ne t'oublierons pas.
Remember :
Elle avait 29 ans, Elle s'appelait Reeva Steenkamp.
Elle avait 29 ans, Elle s'appelait Reeva Steenkamp.
Oh je suis tellement contente que tu aies fait cet article ! C'est tellement déprimant cet assassinat et ce traitement médiatique ignoble !
RépondreSupprimerExcellent l'article en anglais !
Je crois que je vais mettre le nom de Reeva Steenkamp sur tous mes billets à partir de maintenant.
Tous !
Merci de ton soutien ! Il faut dire que l'émission d'Europe ce matin m'a bien secouée. Normalement je n'écoute pas, mais alertée hier par la blogosphère surtout anglo-saxonne, j'ai décidé du contraire à l'énoncé des titres, histoire de voir ; résultat au-delà de l'imaginable : pas un mot de compassion pour la victime, même pas son nom ! Nos medias sont bien insensibles au sort faits aux femmes, les femmes elles-mêmes ont tout jugement aboli par la rhétorique ambiante !
SupprimerSi je n'avais pas lu cet article, je n'aurais peut-être jamais su son nom.
RépondreSupprimerJe te rassure, personne ne l'a prononcé, donc rien à se reprocher. On a beau savoir que les glottes françaises bloquent sur tout mot anglais ou en n'importe quelle langue, que les noms propres sont systématiquement écorchés, mais là, c'est carrément de la mauvaise foi et une tolérance forte aux violences faites des femmes :((
SupprimerMalgré tous les efforts séculaires que les féministes ont fournis pour que les droits des femmes soient reconnus et respectés (publication de revues, d’articles, de livres, lettres ouvertes, manifestations, campagnes de presse, pétitions, émissions, colloques, séminaires, et maintenant danses), la condition féminine ne s'arrange guère sur cette planète. Peut-être faudrait-il changer de méthode ?
RépondreSupprimerA part prendre en main nous-mêmes le contrôle des medias, je ne vois pas d'autre solution. Quand je dis nous-mêmes, je parle évidemment des femmes féministes. Inutile de compter sur une Arlette Chabot.
SupprimerUne pétition a été mise sur Change.org pour demander des excuses au SUN et sa couverture offensante du 15/2/13 (en anglais) citée en bas de mon billet précédent.
http://www.change.org/en-GB/petitions/the-sun-newspaper-apologise-for-the-distasteful-front-cover-of-reeva-steenkamp-2
Et il y a un hashtag sur Twitter, hashtag qui a inspiré ce billet.
Prendre le contrôle des médias, une solution afin que plus aucune femme sur Terre ne subisse injustices et violences masculines du fait de son sexe ? Surement pas. Les méthodes employées jusqu'ici par les féministes se sont révélées être des impasses. Alors, une autre solution ? Nous séparer des hommes, peut-être... ?
SupprimerOui, c'est révoltant. Les photos en bikini, corps tronqué, exposé, du SUN et d'autres journaux, les mots "petite amie", "leggy blonde model" sans nom, quand on parle d'une femme assassinée, c'est révoltant. Merci pour le lien très parlant !
RépondreSupprimerquand ils en on parlé au info à la télé j'ai cru que Reeva Steenkanp était une mannequin vu comment il l'a présenté! par contre pour rappeler la vie de l’assassin et de le plaindre limite là il n'y a pas de problème, ça me donne envie de vomir!!! merci pour ton article
RépondreSupprimerDans un autre genre, dernièrement dans mon coin il y a un grave accident de voiture. Un chauffard a percuté une autre voiture tuant les deux passagères et blessant le conducteur. Et la majorité des articles décrivait les "caractéristiques" du chauffard et du conducteur (nom, âge, profession, on raconte leur histoire). "Et au fait ça a aussi tué la femme et la fille du conducteur" en fin d'article.
RépondreSupprimerLeurs morts au lieu d'être la principale conséquence de l'accident était relégué comme caractéristique du conducteur IL a tel âge, IL fait tel métier, IL a été blessé et SES femmes ont été tuées.
Dans certains articles c'était vraiment perturbant.
A ce stade, c'est un programme politique, cette volonté d'effacer les victimes femmes. On est toujours dans la valorisation du mâle, et dans la minoration (les anglais disent belittle) des femmes et de leur valeur intrinsèque, toujours liée à leur statut d'attributs du Pater Familias.
SupprimerTrès choqué aussi par les tabloïds anglais qui la montraient en lingerie en une, rien que pour vendre leur bouse. :\
RépondreSupprimerJe lisais aussi que OP subissait une pression maximale sur un plam sportif, c'était dit pour tenter d'excuser son geste. Ça ressemble à Cantat qui a assassiné Marie Trintignant.
Pour info, le double e de Steenkamp se prononce comme dans fée, en néerlandais.
Merci pour l'info sur la prononciation ! Je me doutais que c'était un nom Boer néerlandais :)
SupprimerBonjour,
RépondreSupprimerHier 19 février, le mari d'une des pussyriot(s) a indiqué qu'il allait tenter une action en justice pour faire commuer la peine de 2 ans de camp de son épouse en 1 an.
Il a ajouté qu'il aurait alors besoin des réseaux sociaux pour l'aider, et proposé que les volontaires se tiennent informées à travers le site
freepussyriot.org