jeudi 27 décembre 2012

Pourquoi ne parlerions nous pas de violence et de masculinité ?


"Considérez que votre carte de virilité est renouvelée"
Affiche publicitaire pour le fusil automatique utilisé par Adam Lanza dans la tuerie de Sandy Hook, Newtown, Connecticut, décembre 2012.

« La culture des armes aux États-Unis est on ne peut plus étroitement liée à la masculinité, mais cela demeure non dit »
« Qu’est-ce qu’un sociopathe ? C’est une personne qui manque d’empathie »
« La sociopathie est la manifestation extrême de la façon dont notre société socialise les garçons".
Jackson Katz Sociologue
Citations extraites de "Et les hommes, eux ? Propos sur la masculinité et les tueries de masse" de Megan Murphy

Vous avez vu et entendu, rapportés jusqu'à la nausée, dans vos medias habituels les reportages sur la tuerie de l'école maternelle Sandy Hook de Newtown, Connecticut, ce mois de décembre. Vous avez peut être été frappée comme moi devant l'abondance des commentaires, alors que pas un seul n'évoque le sexe du tueur, comme d'habitude, comme toujours. Et pourtant ! Selon cet article documenté, sur 62 mass shootings aux USA pendant les 30 dernières années, un seul est commis par une femme. Je crois donc qu'il faut aborder le sujet, comme l'a fait Soraya Chemaly, dans cet article paru le 17 décembre sur MS Magazine : Why won't we talk about violence and masculinity in America ? La traduction est de Martin Dufresne.

"Alors que j’écoutais avec le reste du monde se déployer l’horreur de ce qui est arrivé à l’école primaire Sandy Hook, j’ai été frappée par l’absence persistante de commentaires et d’analyses sur le fait que les tueurs de masse sont presque tous des hommes et des blancs en colère. Que faudra-t-il pour que nous amorcions enfin un dialogue généralisé, ouvert et public à propos du genre et de la violence dans notre pays? À propos de la masculinité et de l’identité? Ces sujets font partie des «questions difficiles» que nous avons tendance à ignorer. Au lieu de cela, à la radio et à la télévision, j’ai entendu des commentateurs expliquer encore et encore à quel point un tel scénario était rare, comment Newtown n’avait pas de «problème de criminalité», quel était le profil psychologique des tueurs de masse, et comment les policiers étaient encore à la recherche d’un motif. En somme, les gens se demandaient encore : 
«Pourquoi cette tragédie-là ?»

Ce n’est pas la bonne question. Les meurtriers de masse sont un symptôme extrême d’un problème courant, quotidien. Oui, le risque d’être terrorisé-e par un meurtrier de masse isolé est mince, c’est vrai. Mais des personnes ordinaires vivent dans la peur et la terreur à domicile. Il n’y a malheureusement rien d’exceptionnel à ce que des hommes armés tuent des gens tous les jours dans notre pays. Dans le cas des meurtres de masse, le symptôme extrême de cette catastrophe, la question devient : «Pourquoi est-ce qu’un nouveau jeune homme blanc en colère a agi de cette façon et tué ces personnes ?»

Cette tragédie est arrivée et continuera à se produire parce que trop d’armes sont facilement disponibles dans une culture optimisée pour leur utilisation tragique, le plus souvent par des garçons instables, élevés à se définir comme des hommes par le biais de la violence, et à qui on enseigne dès leur naissance à être en contrôle. Des hommes à qui la culture confère des droits acquis et des attentes de pouvoir et de privilèges. Des attentes qui, faute d’être satisfaites, et lorsqu'elles sont vécues en même temps qu’une maladie, une perte, une dépression ou plus, explosent quotidiennement en des tragédies innombrables. Déstigmatiser la maladie mentale et réglementer la possession d’armes à feu sera d’une certaine aide, bien sûr, mais cela restera insuffisant sans l’inclusion de cette dimension du problème. Dans le cas d’Adam Lanza, oui, il avait un problème de santé mentale et il y a eu accès à des armes. Mais, à l'inverse d'autres ayant cette maladie et cet accès, il a vécu le contexte culturel d'une manière qui l'a fait passer à l’acte violent.

Les pistolets de la mère de Lanza, tous dûment autorisés, faisaient partie des 270 millions d’armes à feu qu'on trouve aux États-Unis aujourd’hui. Lanza s’était vu refuser une arme à feu dans un magasin local d’armes plus tôt dans la semaine parce qu’il refusait d’attendre les deux semaines réglementaires. Notre pays si exceptionnel se classe au premier rang mondial en termes de nombre d’armes à feu par habitant, avec un ratio de 88 armes/100 personnes, loin avant le deuxième sur la liste, la Serbie, dont le ratio est 58,2/100. Il existe des pays armés de façon similaire, mais pas aussi violents. Comme Ezra Klein l’a fait remarquer dans le Washington Post vendredi, «La Suisse et Israël ont des taux d’homicides relativement faibles, en dépit de taux de possession d’arme à feu à domicile comparables à ceux des États-Unis". Sur les 25 pires meurtres de masse des 50 dernières années, 15 ont eu lieu aux Etats-Unis. C’est mentir que d’affirmer que ces événements sont rares.

Vendredi dernier, après avoir tué sa mère (ce qui est, après tout, de la violence familiale), le tireur est entré dans ce lieu sûr qu’est une école, et il a abattu 20 garçons et filles et six femmes. Pas besoin d’un doctorat en psychologie pour s’interroger sur la signification des gestes d’un homme qui tue sa mère, puis entre dans une école, où les femmes dominent les fonctions de contrôle et de care, et tue des petits enfants avant qu’ils et elles ne grandissent. C’est un acte incommensurable. Je ne veux pas manquer de respect ou de sympathie en rappelant qu’au cours des prochaines 24 heures, au moins trois femmes aux États-Unis vont mourir aux mains d’hommes violents. Selon le Children’s Defense Fund, au cours des mêmes 24 heures, huit enfants mourront chez nous des suites de blessures par balle. Le journaliste Bill Weird du réseau ABC News commente : «Dans les 23 pays les plus riches au monde, 80 pour cent de tous les décès par armes à feu se produisent aux États-Unis et 87 pour cent de tous les enfants tués par armes à feu sont des enfants américains.» Ce taux est 42,7 fois plus élevé que celui de tous les autres pays réunis.

Lanza était un homme parmi d’autres. Même si davantage d’hommes meurent par balle que les femmes, les décès par armes à feu sont en très grande majorité des crimes perpétrés par des hommes, que les victimes soient de sexe masculin ou féminin. Et je sais que, même si cette année marque le 23e anniversaire du massacre de l’École polytechnique de Montréal et le sixième anniversaire de celui perpétré contre les fillettes d’une école de la communauté Amish, la plupart des tueurs de masse n'ont pas le projet de tuer en fonction du sexe. Mais, comme pour les homicides simples, la possession d’armes à feu et les meurtres qu’ils commettent ont un caractère sexué. Un sondage Gallup mené en 2011 a révélé que 46 pour cent des hommes américains possédaient une ou des armes à feu (en regard de 23 pour cent des femmes). Et, comme nous l’avons appris le mois dernier quand Kassandra Perkins a été abattue par Jovan Belcher, 91 pour cent des meurtres familiaux sont commis par des hommes et 88 pour cent de ces meurtres impliquent des armes à feu. En moins de 10 jours, le nombre de femmes et d’enfants ainsi tués dépassera le nombre de personnes – les enfants, les femmes et Lanza lui-même – sacrifiés vendredi dernier. La culture qui crée un si grand nombre de meurtres non planifiés, familiaux, facilités par la possession d'armes à feu – partie des 15 000 homicides par an qui ne font qu’une victime – est celle qui produit des tueurs de masse comme Lanza.

La revue Mother Jones a dû mettre à jour son article «Guide to Mass Shootings in America », qui avait documenté, plus tôt cette année, les 62 cas de fusillades impliquant des armes à feu aux États-Unis depuis 1982. Onze de ces attentats se sont produits dans des écoles. Des jeunes hommes blancs sont très majoritairement les auteurs de ces fusillades. Parmi les principaux meurtriers de masse du siècle dernier, pas un des tireurs n’était une femme. Les garçons et les hommes blancs n’ont aucune prédisposition biologique ou génétique à devenir meurtriers de masse ou conjoints agresseurs, mais la violence fait partie de la façon dont est définie la masculinité aux États-Unis. Et les armes font partie de cette violence.

La publicité du fusil dont s’est servi le tireur de l’école Sandy Hook utilise comme slogan la phrase « Considérez votre carte d’identité masculine comme renouvelée. » Les jeunes hommes blancs possèdent des droits acquis et des privilèges qui, combinés à la déception, la maladie, la perte, et une glorification de la violence aussi courante que décapante pour l’âme, peuvent conduire à une telle tragédie. Le seul endroit où j’ai entendu cette connexion abordée dans les médias le week-end dernier était à l’émission du réseau MSNBC «Up with Chris Hayes», quand David Sirota, du site Web Salon, a fait remarquer que les hommes blancs sont vraiment le seul groupe en Amérique du Nord pour qui «il n’est pas permis de faire de profilage ethnique». Comme les mâles de race blanche sont représentés de façon disproportionnée dans les médias et parmi nos responsables politiques, il faut que plus d’hommes blancs comme Sirota et Hayes prennent la parole et parlent de cela : de la façon dont une peau blanche et la masculinité sont non seulement nos normes incontestées, mais sont aussi imbues d’innocence et d’autorité implicites qui les rendent presque impossible à critiquer face à un pattern (modèle) d’événements aussi horribles que celui de Sandy Hook.

En 2010, dans un article intitulé «Suicide by Mass Murder», Rachel Kalish et Michael Kimmel ont donné un nom à ce phénomène: l’«aggrieved entitlement» (droit acquis lésé). Dans leur article, ils décrivent une «culture de masculinité hégémonique aux États-Unis», qui crée un «sentiment de droit acquis lésé, propice à la violence ». Pour les jeunes hommes, et surtout les hommes blancs, la colère et la violence sont des privilèges auxquels les autres personnes ne peuvent prétendre, et dont l’exercice hors de cette caste, est clairement puni. Quant à notre système carcéral industrialisé, il déborde d’un nombre disproportionné de jeunes hommes noirs. Alors que les hommes qui tuent une partenaire intime écopent en moyenne de peines de deux à six ans, les femmes qui tuent leur conjoint sont condamnées, en moyenne, à 15 ans de prison. Le privilège de se mettre en colère et d’user de violence n’est pas également distribué. Pas plus que le fait d’admettre que les hommes souffrent de maladie mentale, un domaine que nous dépeignons comme presque exclusivement réservé aux filles et aux femmes.

Ce n’est pas raciste ou sexiste de suggérer que les hommes blancs sont aux prises avec une perte de pouvoir dans notre pays. Je ne diabolise aucunement les hommes blancs ; beaucoup, sinon la plupart d’entre eux n’ont probablement pas le sentiment d’être puissant et en contrôle. Mais le fait est que, dans notre pays, les hommes blancs ont longtemps dominé la sphère publique et la sphère privée. Ils continuent de dominer le gouvernement et les médias alors même que la nature de la famille et de la vie privée a évolué. Personne n’aime perdre du pouvoir; c’est un processus incommodant, pénible, effrayant et déroutant.

Mais il est important de distribuer le pouvoir de façon équitable. C’est un changement que nous pouvons chercher à comprendre, à discuter ouvertement et à faciliter. Ou, nous pouvons fermer les yeux et exacerber les préjudices liés à l’inégalité.

Cette violence constitue une crise de santé publique. D’autres pays saisissent l’importance vitale pour la société de comprendre les constructions de genre, mais le nôtre y résiste d’une façon mortifère pour l’esprit. Pourtant nous avons vraiment, vraiment besoin de le faire si nous voulons comprendre comment enrayer cette hémorragie de vies humaines. Prétendre que les pressions culturelles et les droits acquis hyper-genrés qui contribuent à faire des garçons de «vrais hommes» ne jouent pas un rôle crucial dans ces tueries de masse, et dans les meurtres commis quotidiennement chez nous, constitue notre véritable crime national." Soraya Chemaly "Why won't we talk about violence and masculinity in America ?"

Les armes ne sont pas aussi répandues en France qu'aux USA, et pour l'instant, il ne peut pas y avoir de tueries de masse d'une telle ampleur. Mais en France aussi, ce sont des hommes qui détiennent les armes à feu et ce sont surtout les femmes qui succombent sous la violence de leur conjoint, souvent abattues par ces armes ; il y a aussi de fréquents accidents dans ce club très masculin qu'est la chasse ! La virilité, chez nous aussi, fait des victimes. 

14 commentaires:

  1. très intéressant cet article
    effectivement la seule différence évidente chez nous est l'accès restreint aux armes, parce que sinon on est très proches :
    « Alors que les hommes qui tuent une partenaire intime écopent en moyenne de peines de deux à six ans, les femmes qui tuent leur conjoint sont condamnées, en moyenne, à 15 ans de prison »
    et/ou « la violence fait partie de la façon dont est définie la masculinité aux États-Unis »

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    1. Article d'autant plus intéressant que le sujet est un tabou ! Qui l'a évoqué en France, alors qu'on a été noyées sous les commentaires larmoyants et consensuels lors des innombrables unes faites sur ce pénible fait divers/fait de société ?
      Complètement d'accord avec ta remarque.

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  2. Et ne jamais oublier l'assassin de Winnenden (17 ans) qui en 2009 a tué 15 personnes dont 9 filles et 5 femmes.
    A propos d'armes, le journal de La Décroissance (oui je sais ce sont aussi des machos mais je m'informe quand même sur ce qu'ils racontent) publie pour la dénoncer la nouvelle pub pour la kalachnikov dont le slogan serait "65 ans de bons et loyaux services" ! Atterrant ! Par contre ici une pub d'AI : http://www.pubard.com/publicite/2012/03/27/contre-le-commerce-irresponsable-des-armes-damnesty-international-france-et-tbwaparis/
    avec une kalach' en viande...bien vu.

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    1. Winnenden : http://fr.wikipedia.org/wiki/Fusillade_de_Winnenden
      Merci pour le rappel ! En Allemagne aussi, même si ce ne sont pas les mêmes proportions qu'aux USA, il y a des fusillades dans des écoles. En France, il y a eu la tuerie de l'école juive de Toulouse pour des raisons pseudo idéologiques, en fait par un électron libre du djihadisme. Ça se rapproche de nous ces tueries. A chaque fois, des mecs à "droit acquis lésé" qui se vengent de leurs frustrations.

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  3. Merci de rappeler ce sans quoi nous n'avancerons jamais: la levée urgente du tabou sur la violence masculine, qu'elle s'accompagne de sexisme ou pas (bien qu'elle soit toujours une démarche misogyne dans le sens où la démonstration de virilité qu'elle représente relève d'une volonté de donner des gages d'une "non-femellité").

    Outre-Atlantique, la question est soulevée même si c'est de manière timide. Ici, c'est néant ...

    Ton article m'a fait penser aux travaux de Richard Poulin sur la question:

    http://www.decitre.fr/livres/les-meurtres-en-serie-et-de-masse-9782923456126.html

    http://lmsi.net/Tueries-de-masse-au-masculin-et

    PS: une excellente année 2013 à toi, que tes efforts militants soient récompensés (j'ai suivi avec beaucoup d'intérêt l'affaire NDDL ... bravo à vous !) et illuminent ta vie personnelle ! Bises.

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    1. Merci Héloïse de ton passage et pour les liens que j'inclus dans mon prochain billet. Ils illustrent parfaitement le "droit acquis lésé" (aggrieved entitlement) ! En France, tu as raison de le souligner, on préfère entretenir un silence pudique (et irresponsable) sur le sujet, en convoquant force psys qui noient le poisson.
      Bonne année 2013 à toi aussi. Merci pour le soutien à NDDL ;))

      Merci à Shambalah pour son commentaire.

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  4. Cela me fait repenser à l'expression "discrimination positive". Je trouve que cette expression est mal appropriée (même si je n'arrive pas à trouver de meilleurs mots) parce qu'on la comprend comme un "avantage" donné à une "minorité" et que cela donne du grain à cette idée de "droit acquis lésé" par le groupe "normé".
    Statistiquement les femmes et les "d'origine de" sont plus écartés du marché du travail, c'est donc une discrimination positive envers les hommes blancs. En plus il a été prouvé qu'à compétence égale, les femmes et les "d'origine de" sont perçus comme moins compétent donc on favorise de fait en moyenne des hommes blancs moins compétents. Et on ne parle pas de "discrimination positive" dans ce cas-là. Par contre quand on s'interroge de faire de la discrimination positive envers les femmes et les "d'origine de", cela créé moult débat notamment sur les compétences alors qu'étant perçu comme moins compétent, de facto on sélectionnerait pour un poste 4 des profils 5, ce qui augmenterait la moyenne des compétences (les postes 4 étant occupés par des hommes blancs 3 ou 4).
    Les paternalistes nous disent que pas du tout les femmes ne payent le fait que ce sont des hommes qui détiennent en majorité le pouvoir, que cela n'influence pas la société sauf quand il s'agit de domaines où ce sont les femmes qui sont majoritaires, là par contre cela influencerait la société en mal et on peut faire moult débat sur le taux de féminisation des juges et institutrices qui "expliqueraient" les plus mauvais résultats des garçons à l'école et les décisions de garde d'enfants, moult grands pontes ont évoqué le fait qu'il fallait des quotas pour imposer plus d'hommes mais l'expression "discrimination positive" n'a jamais été prononcé. (notons qu'on part du principe qu'il y aura forcément des hommes compétents pour occuper ces postes et que les garçons blancs ne peuvent pas avoir de mauvais résultat sans explication sociétale et qu'il fallait s'en préoccuper alors que les mêmes disent que si il n'y a pas assez de femmes et "d'origine de" dans l'élite c'est qu'il n'y a pas assez de compétent et que si ils avouent du bout des lèvres un certain phénomène sociétal, dans ce cas-là il faut laisser la société "évoluée doucement").
    Une banque a un moment fait une politique de recrutement totalement anonyme pour des commerciaux il y a quelques années et oh surprise 80% des profils sélectionnés ont été des femmes. Ca faisait tâche, on a ajouté plus d'homme en abaissant sciemment le niveau de compétence moyen et on a vu personne hurler au scandale de "discrimination positive".
    Les hommes blancs percoivent leurs droits acquis lésés au nom de la discrimination positive en partant du principe qu'ils sont la norme alors que leur sélection ait elle-même le fruit d'une discrimination positive à leur avantage. Alors que quand on "retravaille" les sélections et qu'on réintègrent des femmes aussi ou plus compétentes, ça ne peut pas être de la discrimination (déshabiller paul pour habiller pierre) mais plutôt une "régularisation" (ce n'était les habits de paul à la base).
    L'article dit très vrai qu'on ne considère pas les hommes blancs comme un groupe social à part entière, mais comme la norme. Les mêmes qui vont nous faire toute une rhétorique pour éradiquer le mot "féminisme" pour "antisexisme" au nom de l'"évolution" du langage se moquent de faire supprimer le "mademoiselle" des documents administratifs et trouvent absurde de changer "droits de l'homme" en "droits de l'humain".

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    1. Je te rassure s'il est possible : l'expression "discrimination positive" pour traduire approximativement de l'anglais (langue décidément moins frileuse et plus matter of fact que le français sur ces sujets) "affirmative action" que je préfère, cette expression donc, est peu ou pas utilisée en français ! Elle est même largement ignorée du grand public. J'ai même du l'apprendre à un américain vivant en France, et qui ne savait pas traduire affirmative action, c'est dire ! Pas plus la volonté de changer les choses n'est répandue, les français conservateurs préférant se cacher derrière un universalisme, de fait monstrueusement raciste et sexiste. Action affirmative pourrait le remplacer : il n'est pas plus pléonasmique en français qu'en anglais puisqu'il en est la traduction exacte. Mais il faut toujours que les français complexés rajoutent leur grain de sel, quitte à trucider le meilleur des concepts. En revanche, droit acquis lésé me ne dérange pas. Il traduit la réalité. Et il est proche de "aggrieved entitlement" !
      Mais c'est quoi la "compétence" dont tu parles, sinon un concept culturel dérivant des "capacités" du dominant, celui "qui écrit les définitions", selon la percutante formule de TG Atkinson ? Ils sont vindicatifs, compétitifs dans le sens imbécile du terme, bagarreurs, guerriers, vainqueurs du con (con-vaincre), etc... DONC, leur définition de la compétence se contente de vanter leurs défauts horribles. La douceur, le quiétisme, l'attention aux autres, l'empathie,..., toutes des qualités ne faisant pas partie de leurs aptitudes, de fait, ne font pas partie des compétences reconnues ! Ils ne savent pas faire EUX, ça ne fait pas partie de LEURS compétences, donc ce ne sont tout simplement pas des compétences universelles, puisqu'ILS SONT et réprésentent sur cette terre l'UNIVERSALISME. La promotion des compétence des femmes suppose donc qu'on change aussi l'échelle de valeurs qui correspond plutôt à des défauts masculins ! Merci de ton commentaire.

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  5. Je suis étonnée, j'entends souvent parler de discrimination positive en france et de la fureur que cela provoque (notamment pour science po). Sinon l'expression droit acquis lésé est effectivement parfaite :-).
    C'est très vrai ton analyse des compétences. Quand je parle de compétence, à diplôme égal sur un cv, une femme sera perçue comme moins "compétente" qu'un homme. Et même si une femme a un comportement "viril", elle est perçue comme agressive alors qu'un homme est perçu comme un leader. Face on perd et pile ils gagnent quelques soient nos "compétences" finalement. Je ne suis même pas sur que même si on changeait l'échelle des compétences (les modes de management ont 10 ans de cycle en général) on y gagnerait exemple : comme tu le dits on estime un homme compétent parce qu'il veut être le meilleur et donc non coopérative alors que les femmes seraient coopératives et travaillant pour l'équipe, hors on nous dira en même temps que donc les hommes sont plus compétents parce qu'ils ont l'esprit d'équipe alors que les femmes se chamaillent tout le temps ce qui contredit la première affirmation. Autre exemple : un homme aurait des hormones pseudo mâles agressives qui "excuserait" des comportements agressifs et non-coopératifs et comble du comble seraient DONC idéales pour travailler en entreprise, par contre une femme aurait des hormones "douces" pour les relayer à leurs foyers mais se transformeraient en hormones agressives au travail ("ta tes règles ou quoi?) mais cela les rendraient moins compétentes. Une femme n'aurait aucun sens de l'orientation et pas assez compétente pour mener une entreprise mais serait un génie de l'organisation de la vie familiale, un homme peut construire une navette spatiale mais ne pourrait pas gérer le linge ou les rdv chez le pédiatre? Tout se contredit pour qu'on perde toujours.

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    1. Ça commence à se savoir que les entreprises managées par des femmes sont plus rentables, en meilleure santé et de mortalité péri-natale inférieure à celles des mecs. Il suffit juste d'attendre d'avoir en grand nombre des femmes entrepreneuses et ça se verra comme le nez au milieu de la figure.
      Les femmes dirigeantes ou cadres sont sur-sélectionnées sur des critères virils en entretiens de recrutement : double ou triple ration d'entretiens, et ce sont des critères masculins qui prévalent (je suis aussi consultante en recrutement sur des populations de cadres) et je vois comment ça fonctionne quand on me recrute moi. Généralement, je suis recrutée quand ça va mal, ou j'ai toutes mes chances quand les carottes sont cuites ! A moi de les envoyer paître quand la situation est trop malsaine. Et de me débrouiller le reste du temps pour trouver du boulot. J'ai sous les yeux en permanence leur incompétence notoire et impunie de médiocres congéniaux. Ne pas oublier que la banque Lehman Brothers avait une sister dans son conseil d'administration en 2008 : elle n'a été mise au pouvoir que QUAND les carottes étaient tellement cuites que la banque a fait faillite de toutes façons. Elégants en plus, tous ces mecs : mettre la faillite sur une gouvernance femme de dernière minute.

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  6. Sur la question des armes : l'arme de guerre et de destruction massive qu'utilisent le plus les hommes pour ravager, torturer et anéantir est leur pénis.

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    1. Je ne sais pas trop commenter cet argument, mais en tous cas, leurs armes des destruction individuelle ou massives sont terriblement phalliques ! Voir l'illustration du billet et la forme de tous les canons.

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  7. Tout à fait, les armes sont des symboles phalliques, comme on le constate dans cette affiche publicitaire pour le fusil automatique utilisé par le tueur de Sandy Hook, puiqu'elles représentent et s'inspirent du phallus, que les hommes utilisent comme une arme.

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