La question polémique de la semaine : les femmes sont-elles moins fortes que les hommes ?
L'article en doute et expose ses arguments.
Nature contre culture, autrement dit la "faible femme" ne serait-elle juste qu'un pur produit de l'assommoir culturel souvent évoqué ici ? Je ne vais pas prendre parti mais j'ai ma petite idée sur le sujet. Juste une anecdote à propos d'un petit film sépia que j'ai vu dans cet éco-musée de l'agriculture : cette archive montre une scène champêtre (non disponible, autrement vous pensez bien que je l'aurais insérée, vu le mauvais fond qui me caractérise) où l'on voit trois individus (deux humain-e-s et un cheval) en train de travailler dans un champ. Ça se passe au début du siècle dernier, il y a à peine 100 ans, une paille. Deux bêtes de somme : la jument et la dame -lourdement enjuponnée. La jument de trait bretonne tire la charrue, la femme guide la charrue à l'arrière et, arrivée au bout du sillon, la soulève et la retourne ! Que fait le monsieur dans l'histoire ? Et bien, il tient la jument par la bride et la guide le long du sillon : pas épuisant comme boulot, enfin beaucoup moins que celui des deux autres. Tout commentaire, vous en conviendrez, serait superfétatoire.
Dans un monde fini, étréci, où les grandes idéologies ont failli et où nous n'aurons bientôt plus qu'à nous regarder nous-mêmes, les autres (animaux) ayant été obligés de céder la place devant notre impérialisme, la beauté des femmes (au moins l'idée que nous nous en faisons) et la correction du corps humain deviennent l'ultime aventure / conquête à lire sur l'excellent site TERRIENNES de TV5 Monde, avec une interview de Mona Chollet. Rappel : l'industrie de la chirurgie esthétique n'a aucun recul. Les femmes qui y ont recours sont donc volontaires pour en expérimenter les conséquences à long terme, conséquences dont nous ne savons rien.
La campagne présidentielle américaine et ses primaires nous montrent une affligeante surenchère de bigoterie, une montée des différentes sous-succursales des religions obscurantistes (le candidat à l'investiture républicaine Mitt Romney est Mormon) et des anti-choix qui se rebaptisent "pro-life" : la guerre aux femmes (war on women) et à leurs droits chèrement acquis est déclarée comme jamais. Remise en cause du financement des plannings familiaux sous prétexte de restrictions budgétaires, une femme est traitée de "salope" et de "prostituée", de "féminazi" par un animateur TV soutien de la droite conservatrice parce qu'elle vient témoigner de l'intérêt du remboursement de la contraception par les assurances américaines, sans parler des 83 décrets votés en 2011 à travers les USA pour restreindre le droit à l'avortement. « Nous assistons à la crispation d’un parti autour des sentiments de
frustration et de peur d’hommes blancs voyant leurs privilèges
diminuer : leurs privilèges de race et leurs privilèges de sexe", explique une historienne du féminisme.
Aussi le tonique billet d'Isabel Alonso "RELIGIEUSES" tombe-t-il à point en reprenant un des slogans de féministes mexicaines venues manifester contre la visite du Pape au Mexique "Fuera sus rosarios de nuestros ovarios !" En français :
"Virez vos rosaires de nos ovaires !"
Et occupez-vous de vos prostates !
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Je suis allée lire l'article des 400culs, billet étonnant pour une antiféministe notoire ... D'ailleurs ses fidèles machos n'ont pas manqué de lui faire part de leur déception, habitués qu'ils sont à être brossés dans le sens du poil. La virulence de certains commentaires est probablement proportionnelle à l'enjeu que constitue la supériorité physique des hommes, même démontrée comme illusoire, construite et dépassable en l'occurence.
RépondreSupprimerLe problème de l'affaiblissement physique (et émotionnel mais c'est une autre problématique) des femmes, c'est qu'il est un outil d'oppression et d'extermination caché derrière celui, plus visible, de l'esthétique.
Et à ce propos, juste un truc: je ne parlerais pas de femmes volontaires pour subir des charcutages esthétiques mais bien de femmes acculées et aliénées. Personne, les femmes pas moins que les hommes, n'aime risquer sa vie et souffrir sans y être plus ou moins forcé.e.
Enfin, un archi-conservateur de droite qui emploie le terme de feminazi c'est d'un cynique ... Les mascus qui sont venus commenter sur mon blog ont utilisé ce terme à mon encontre (assorti de "tueuse d'enfants", les deux pour ma défense de l'IVG) tout en défendant l'agressivité naturelle des hommes qui explique qu'il y aura toujours des pertes à déplorer parmi les femmes, une sorte d'extermination nécessaire pour l'équilibre des hommes et du coup inéluctable.
Je ne suis absolument pas cliente/lectrice des 400 culs, l'article est juste arrivé dans ma tweet line : je l'ai lu et trouvé intéressant d'autant je voulais aussi traiter le sujet, c'est donc tombé à pic. J'ai joué les opportunistes. Par volontaires, je désigne juste les personnes qui utilisent la technique parce qu'elle est disponible et qu'ils ont les moyens. La pression à la perfection est évidente et fait des ravages, notamment sur les femmes qui doivent trouver preneur (comme si ce n'était pas l'inverse, des hommes qui ont plus besoin de nous que nous d'eux) surtout quand il n'y a pas assez de travail pour tout-e-s pour garder un statut social - voir les ateliers relooking proposés aux femmes par Pôle-Emploi ! (Je pourrais épiloguer longtemps sur les ingénieuRs mal sapés que je rencontre dans ma pratique professionnelle !). Quand aux délires des conservateurs américains (et français apparemment) sur les nazies féministes, ils devraient commencer avant de se trouver des explications vermoulues, par compter les victimes femmes de leur violence, par ex la dernière en date : la tuerie d'Oakland !
SupprimerTout à fait d'accord avec toi. Néanmoins il y eût des périodes où les communautés religieuses voire les missionnaires ont permis de sauver des femmes et des filles de destinées atroces.
RépondreSupprimerJ'ai écouté sur Rfi cette émission où l'on apprend que deux femmes en fouillant les archives du Vatican ont découvert de vraies héroines dont on ne parle bien entendu pas (sauf en Nouvelle-Zélande).
A écouter absolument.
Surtout pour entendre la préface absolument stupéfiante administrée à ce livre par un gros macho ! (Malheureusement les écrivaines ont accepté cela).
En fait, on y apprend que l'on se sert de la religion contre les femmes mais que l'on pourrait s'en servir pour les femmes. Le problème c'est que partout et pour tout c'est le premier postulat qui l'emporte (avec l'exception rapportée dans cette émission).
Tu as dû oublier de mettre le lien !
SupprimerLes femmes peuvent adhérer et coopérer aux systèmes les plus délétères pour elles ; si les femmes qui font les besognes de base, bénévolement en plus, se retiraient de l'église, la hiérarchie masculine se retrouverait avec une coquille vide, puisqu'ils n'y fichent pas grand chose, à part émettre des avis doctrinaux qui desservent les femmes.
Ah oui ! J'ai complètement oublié de mettre le lien ! Le voilà : http://www.rfi.fr/emission/20120408-2-le-xixeme-siecle-aventurieres-dieu-rediffusion
RépondreSupprimerOui c'est cela qui est terrible elles oeuvrent positivement où elles peuvent c'est à dire comme sous-fifres d'oeuvres nuisibles dont elles ne peuvent prendre le pouvoir pour en faire quelque chose de plus humain et de moins narcissique du haut en bas de l'échelle.
Je suis allée écouter : dans la 2ème interview à propos de la religieuse qui sauve des nourrissons, on se rend compte que les chinois pratiquent l'infanticide des filles depuis le XIXème siècle !
SupprimerOui c'est cet interview-là qui m'a frappée !
RépondreSupprimer