Je vous propose ci-dessous une traduction de son article paru sur le blog du Huffington Post. Nous ne savons rien de Julian Assange (Robin des Bois de l'information ou hacker malfaisant) et pas grand chose de son site Wikileaks, Objet internet d'Information Non Identifié ; l'avenir nous dira si son projet tient la route et bouleverse l'information. Ce qu'on sait en revanche, c'est qu'il gêne le gouvernement des États-Unis et qu'il a été emprisonné sans liberté conditionnelle pour un motif d'agression sexuelle, fait totalement inhabituel de la part d'un état.
Voici donc l'article de Naomi Wolf traduit en français :
"J'accuse : la Suède, la Grande Bretagne et Interpol insultent les victimes de viols du monde entier.
Comment est-ce que je sais que le traitement qu'Interpol, la Grande Bretagne et la Suède infligent à Julian Assange est une forme de théâtre ? Parce que je sais ce qu'il advient des plaintes contre des hommes pour viol : elles n'embarrassent ni n'impliquent jamais ces puissants gouvernements. Le fondateur de Wikileaks Julian Assange est maintenu à l'isolement dans la Prison de Wandsworth (l'article a été écrit le 13/12/10 -c'est moi qui note) en attente d'interrogatoire pour accusation d'agression sexuelle. Des tas de gens ont une opinion sur ces accusations. Mais je commence à croire que seuls ceux d'entre nous qui ont passé des années de travail avec les survivantes de viols et d'agressions sexuelles du monde entier comprennent quelle comédie se joue contre celles qui ont vécu la façon dont les crimes sexuels sont ordinairement traités – et quelle profonde et nauséeuse insulte cette situation implique pour ces survivantes des crimes sexuels.
Voici ce que je veux dire : les hommes ne sont jamais traités comme Julian Assange a été traité quand ils ont commis des crimes sexuels. J'ai commencé à travailler comme conseillère dans les centres de victimes d'agression sexuelles en Grande Bretagne vers l'âge de 25 ans. J'ai aussi travaillé comme conseillère dans un refuge pour femmes battues aux États-Unis, où la violence sexuelle était souvent une forme de maltraitance. J'ai depuis passé deux décennies à voyager dans le monde entier à interviewer des survivantes d'agressions sexuelles, leurs défenseurs et ce, dans des pays comme la Sierra Leone, le Maroc, la Norvège et la Hollande, Israël, la Jordanie et les Territoires occupés, la Bosnie, la Croatie, l'Angleterre, l'Irlande et les États-Unis.
Je vous dis ceci en qualité de témoin de première main : des dizaines de milliers de jeunes filles kidnappées sous la menace d'une arme et détenues comme esclaves sexuelles en Sierra Leone pendant la guerre civile. Elles étaient attachées à des arbres et à des piquets et violées par des douzaines de soldats en même temps. Plusieurs d'entre elles avaient seulement 12 ou 13 ans. Leurs violeurs sont libres.
J'ai rencontré une jeune fille de 15 ans qui a risqué sa vie en échappant à son geôlier au milieu de la nuit en prenant son bébé résultat de viols par des centaines d'hommes. Elle a marché du Liberia jusqu'à un camp de réfugiés en Sierra Leone, pieds nus et saignant, vivant de racines dans le bush. Son violeur dont elle connait le nom est libre.
Des enquêtes ont été menées sur des généraux à propos de ces agressions sur une génération de filles dans ce pays. Leurs noms sont connus : ils sont libres. En Sierra Leone et au Congo, les violeurs utilisaient des objets pointus ou contondants pour pénétrer le vagin de leurs victimes. Il en résulte des blessures vaginales appelées fistules, les travailleurs de santé en attestent, mais les soins sont souvent indisponibles. Les femmes qui ont été violées de cette façon souffrent d'infections laissant échapper des odeurs et qui pourraient être traitées avec des antibiotiques peu coûteux. A cause de leurs blessures, elles sont souvent éloignées de leurs communautés et rejetées par leurs maris. Leurs violeurs sont libres.
Des femmes et des filles sont kidnappées, droguées et nourrissent le trafic de femmes par dizaines de milliers pour nourrir l'industrie du sexe en Thaïlande et en Europe de l'Est. Elles sont détenues par des proxénètes. Si vous interviewez les femmes qui passent leur vie à les sauver et les réhabituer à la vie normale, elles attestent que les kidnappeurs et les violeurs de ces femmes sont bien connus des autorités locales et nationales, mais que ces hommes ne sont jamais mis en accusation.
Ces violeurs sont libres.
Ces violeurs sont libres.
Pendant le conflit Bosniaque, le viol a été utilisé comme arme de guerre. Des femmes emprisonnées dans des baraques étaient utilisées pour cela, violées pendant des semaines sous la menace d'une arme à feu. Elles ne pouvaient pas s'échapper. Après le conflit, des jugements minimalistes ont résulté en sentences « tapes sur le poignet » pour une minorité de violeurs. La vaste majorité des agresseurs, dont les noms sont connus, n'ont pas été jugés. Les militaires qui ont toléré ces agressions et dont les noms sont connus sont libres.
Des femmes qui témoignent avoir été violées en Arabie Saoudite, en Syrie ou au Maroc, sont menacées d'emprisonnement et de coups, d'être abandonnées par leurs familles. Leurs violeurs ne sont jamais condamnés et sont libres. Des femmes qui témoignent de viols en Inde et au Pakistan ont été victimes de meurtres d'honneur et d'attaques à l'acide. Leurs agresseurs ne sont jamais arrêtés ni condamnés, ils sont libres. Le cas très connu d'un play-boy bien-né, accusé de viol avec violence par une domestique qui voulait témoigner contre lui a résulté en l'étouffement de l'affaire par les plus hauts gradés de la police : il est libre.
Qu'en est-il de cas typiques plus proches de chez nous ? Dans les pays de l'Ouest comme la Grande Bretagne et la Suède qui se sont unies pour détenir Assange sans caution, si vous interrogez des femmes travaillant dans les centres pour victimes de viols, vous allez entendre ceci : c'est désespérément difficile d'obtenir une condamnation pour crime sexuel ou même un procès sérieux. Ces travailleuses de refuges pour femmes violées vous diront qu'elles ont des quantités de femmes violées pendant des années par des pères ou des beaux-pères qui ne peuvent obtenir justice. Les femmes violées en réunion par de jeunes hommes sous l'emprise de l'alcool et jetées sur des banquettes arrières de voiture, abandonnées après un viol collectif ne peuvent obtenir justice. Les femmes violées par quelqu'un de connaissance ne peuvent obtenir de procès.
Aux États Unis, j'ai entendu parler de douzaines de jeunes femmes droguées et violées dans des Universités à travers le pays. Il y a presque inévitablement un black out par l'université -garanti si les assaillants sont des athlètes connus ou influents sur le campus- leurs violeurs sont libres. S'il y a enquête de police, cela va rarement plus loin. S'agit-il d'un viol lors d'un rendez-vous avec un ami ? Oubliez. Si la femme a bu ou a eu des relations sexuelles consentantes préalables avec son agresseur, ou s'il y a la moindre ambiguïté sur la question du consentement, il n'y aura presque jamais d'investigation sérieuse.
Si quelque (rare) femme de la classe moyenne se plaint de viol par un étranger -ceux-ci sont les rares cas sur lesquels l'état enquête- et est traitée sérieusement par le système judiciaire, elle va néanmoins être confrontée aux inévitables ennuis de toute enquête, sans parler de la condamnation : soit on « manquera de témoins », il y aura des problèmes de preuves ou alors il y aura discussion sur la réalité de l'attaque. Si, encore plus rare, un homme est réellement accusé il aura inévitablement une sentence minimale, insultante par sa banalité, parce que « personne ne veut ruiner la vie » de l'homme souvent jeune et qui a « commis une erreur ». (Quelques exceptions tendent à montrer une disparité raciale – les hommes noirs sont plus facilement condamnés pour attaques contre des femmes à plus haut statut social, qu'ils ne connaissent pas).
En d'autres termes : jamais en 23 ans de rapports et de support aux victimes d'agressions sexuelles autour du monde je n'ai entendu parler du cas d'un homme recherché par deux nations et retenu au secret sans caution avant d'être interrogé pour aucune allégation de viol, même le plus brutal et facile à prouver. En cas d'ambiguïté et de complexité de la plainte de la victime -rapport sexuel commencé consensuellement qui devient non consensuel autour du port d'un préservatif, s'il vous plaît trouvez-moi n'importe où dans le monde un autre homme en prison aujourd'hui, incriminé de la même manière.
Naturellement « non, veut dire non », même après un consentement, que vous soyez homme ou femme ; et naturellement les préservatifs doivent être utilisés selon les termes de l'accord. Et comme ajouterait mon enfant de 15 ans, évidemment imbécile !
Mais pour les dizaines de millions de femmes enlevées et violées, violées sous la menace d'une arme à feu, violées avec des objets tranchants, battues et violées, violées enfants, violées par des familiers, qui attendent toujours le moindre signe de la justice, la hautement improbable et inhabituelle réaction de la Suède et de la Grande Bretagne à cette situation est une claque en plein visage ! Elle semble envoyer aux femmes anglaises et suédoises le message que si elles veulent que quelqu'un prenne au sérieux le crime sexuel, il vaut mieux qu'elles soient sûres que l'homme qu'elles accusent de méfait soit aussi celui qui a mis dans l'embarras le plus puissant gouvernement sur terre.
Détenir Assange en prison sans caution jusqu'à son interrogatoire, par tous moyens, c'est comme si nous étions soudain dans l'épiphanie d'un monde féministe au sujet des crimes sexuels : si Interpol, la Grande Bretagne et la Suède ne veulent pas être accusés de manipulation haineuse sur une épineuse question concernant les femmes pour des raisons cyniquement politiques, ils doivent emprisonner sur le champ les centaines de milliers d'hommes, en Grande Bretagne, Suède et dans le monde entier, hommes accusés dans des termes moins ambigus de plus grossières formes d'agression.
Toute personne qui soutient les femmes qui ont été violées sait que par cette réponse grossièrement disproportionnée, la Grande Bretagne et la Suède certainement sous la pression des États-Unis, utilisent cyniquement la très sérieuse question du viol comme feuille de vigne pour couvrir une question mafieuse de collusion globale d'une chape de silence. Ce n'est pas l'État embrassant le féminisme, c'est l'Etat proxénète du féminisme."
Le texte de Naomi Wolf en anglais se trouve ICI sur le site du Huffington Post.
Actualisation 17/8/2012 : Jean Marc Manac'h dans Le monde fait le point sur le dossier - Wikileaks - Julian Assange, un "violeur" ?
23/8/12 The Guardian - Des femmes contre le viol refusent l'instrumentalisation des victimes au profit d'intérêts politiques : We are women against rape but we do not want Assange extradited
Actualisation 17/8/2012 : Jean Marc Manac'h dans Le monde fait le point sur le dossier - Wikileaks - Julian Assange, un "violeur" ?
23/8/12 The Guardian - Des femmes contre le viol refusent l'instrumentalisation des victimes au profit d'intérêts politiques : We are women against rape but we do not want Assange extradited
En fait, Les nouvelles news a consacré plusieurs articles (totalement nécessaires) à une sorte de "feminism washing" à tendance envahissante qui permet aux états d'envahir l'Afghanistan en invoquant la question du sort des femmes sous les Talibans par ex, et l'arrestation de Julian Assange au motif d'agression sexuelle de "sexe par surprise", entre autres motifs "vertueux" qui permettent de faire tout passer. J'ai trouvé que l'article ce Naomi Wolf était très fort et comme la plupart des français-e-s ne lisent pas bien l'anglais (le lien renvoyant vers le Huffington Post était bien mis sur le billet des Nouvelles News), j'ai décidé d'en proposer ma traduction. Effectivement le texte est puissant et écrit à la lumière d'une belle vision "big picture" comme disait Eva Joly en son temps. On nous prend vraiment, nous les femmes, pour des billes ! Avant de donner des leçons de morale (même justifiées) aux autres, on commence par être vertueux soi-même. Ça rend crédible au moins.
RépondreSupprimer@ Emelire : j'oubliais : Merci et bonnes fêtes également :))) !
RépondreSupprimerCa s'appelle l'instrumentalisation du féminisme. Depuis quand les états, quels qu'ils soient, s'intéressent au sort des femmes et à la question du viol en particulier ? Comme d'habitude les hommes de ce monde règlent leurs sordides affaires entre eux (en Afghanistan ou ailleurs) et n'hésitent pas à utiliser la cause des femmes si besoin est.
RépondreSupprimerC'est un texte très fort et très bouleversant (au niveau de l'énumération des viols et tortures),merci de l'avoir traduit! C'est vrai qu'on nous prend franchement pour des connes capable d'avaler que Julian Assange ait pu être recherché par interpol réellement pour une affaire de viol! En plus ça jette finalement le discrédit sur la victime présumée.
RépondreSupprimerC'est un peu à rapprocher de tout ce qui se fait en matière sécuritaire et de privations de liberté sous le prétexte de "protéger nos enfant des pédophiles".
Joyeuses fêtes de fin d'année!
Encore une fois la ressemblance avec l'instrumentalisation de l'écologie est criante. A croire qu'il y a d'un côté cette bête malfaisante : l'homme, de l'autre la nature et la femme. Ce qui tend à prouver que le chromosome Y est bien une anomalie et que la nature en voulant compliquer le système de reproduction pour brasser les gènes et renforcer le matrimoine génétique du vivant a créé un monstre, du moins chez les primates de type hominien, un monstre, donc, acharné à la détruire : le mâle. On en revient à Frankenstein. Car l'homme ne semble pas avoir le sentiment profond d'être issu de la nature. Il se croit issu de "Dieu", un être fabuleux sorti de son imagination mégalomaniaque et paranoiaque, une entité invisible qui le représente à l'extérieur du monde terrestre, au-dessus, plus précisément, un alter ego surpuissant que rien n'atteint et qui se regarde lui-même dominer le monde.
RépondreSupprimerLe "reste" du vivant n'est qu'instrument. Tout le reste. Ce monstre se donne tous les droits. Y compris celui de souffrir. Il le dénie à tout ce qui n'est pas LUI. A part ca, il ment, il trompe, il manipule tant qu'il peut car la fin justifie tous les moyens. Et la fin est le POUVOIR ! Cette bestiole malfaisante a une soif inextinguible de pouvoir. C'est sa seule obsession.
Bref, je suis très en colère.
@ Héloïse et Veggie Poulette : oui, le féminisme lave plus blanc, notamment au niveau géopolitique pour justifier une guerre virtuelle ou bien réelle. Dans les affaires de tous les jours en revanche, rendre justice aux femmes par exemple, forget about it (Oubliez)!
RépondreSupprimer@ Euterpe : Oui, je vois bien que tu es en colère ! Il y a quelques hommes quand même qui attendent avec impatience que les femmes fassent quelque chose. Même si c'est vrai qu'ils ne la ramènent pas trop et que c'est difficile de sortir des sentiers battus surtout quand on se retourne contre son camp et que la situation y est bien confortable !
Hello Hypathie,
RépondreSupprimerJe venais faire un tour pour te prévenir que j'ai suspendu mon blog et je tenais à ce que tu ne sois pas trop surprise... j'ai des textes à corriger et écrire, bcp de travail qui ne me permet plus de suivre aussi bien la vie des blogs...
Continue bien, je passerai te voir de temps en temps...
Si je remonte un blog, je te ferai signe...
A bientôt, faut que je termine mon deuxième roman...
Bettina
A Hypathie : oui, tu as raison. Et ces hommes, je les apprécie. D'ailleurs, je leur rends hommage dès que je peux. Je me suis laissée emporter parce que parallèlement à toute cette tartufferie sur le viol etc, en ce moment, on voit que l'occident fait une cour éhontée au monde islamique sans se préoccuper un seul instant du statut des femmes. Il me semble qu'à cause de ces abrutis avides de pouvoir et de pognon, comme toujours,le sort des iraniennes ou pire, nous pend au nez.
RépondreSupprimer@ Bettina : oui, j'ai vu qu'on arrive sur un écran unblog disant que le blog n'est plus dispo. J'espère que ce n'est pas définitif et qu'on te revoit un de ces jours sur la blogosphère ! Ce sera vraiment avec plaisir pour moi... Travaille bien.
RépondreSupprimer@ Euterpe : je pensais en écrivant cela à ceux qui se laissent glisser dans la rue lors d'un gros accident de vie : perte d'emploi, faillite, leur femme qui les quitte et ils jettent l'éponge. Je n'ai jamais trop vu de solidarité masculine autour d'eux et j'espère que lorsqu'ils remontent la pente, ils deviennent empathiques ; rien de tel que de morfler pour devenir empathique (hélas -ça devrait se faire tout seul!). Je pense que les femmes sont plus empathiques que les hommes parce que rien n'est fait pour nous sur cette planète et qu'on morfle sans arrêt !
Oui, à bientôt sans doute, et passe de bonne fête de fin d'année!
RépondreSupprimerMembres : Merci à Natascha !
RépondreSupprimerJe te mets en lien ci-dessous le journal paper.li où ton article traduit de naomi wolff a été diffusé (en bas de page). (en réponse à ton tweet) Est-ce qu'il te serait possible si tu as le temps de traduire d'autre(s) article(s) sur Assange?
RépondreSupprimerhttps://paper.li/tag/assange#!world
merci pour le lien ! Rien (et pas non plus cet article de Wolf) ne prouve qu'Assange n'est pas un agresseur sexuel, il faut attendre la décision de la justice ; mais l'article de Naomi Wolf démontre le double standard avec lequel il est traité et c'est à ce titre qu'il est remarquable et pour cela que je l'ai traduit. Si Assange est un agresseur sexuel, le fait qu'il dérange les états riches en fait un ennemi public tombant sous le coup de la justice sous tous prétextes, pendant que des tyrans avec qui nous commerçons (armes, immobilier, coffres bancaires, etc...) pratiquent en quasi impunité et dans les grandes largeurs le viol de masse comme arme de guerre ; ils sont reçus dans les palais de la république, décorés et déclarés "amis" : nous les soutenons parce qu'ils servent nos intérêts de puissants, donc ils ne nous dérangent pas, ni leurs crimes, notamment ceux dirigés contre les femmes. Pour eux, Assange emmerdant le Pentagone, c'est nettement plus grave. On mobilise toutes les juridictions pour le traîner en justice, pendant que des agresseurs serbes ou rwandais ayant pratiqué le viol de guerre courent toujours ! Donc, si un article concernant Assange, le viol et les femmes me paraît en accord avec la ligne éditoriale de ce blog, évidemment, je le traduis. Merci pour tes infos. :-))
Supprimer"Rien (et pas non plus cet article de Wolf) ne prouve qu'Assange n'est pas un agresseur sexuel,..." Certes, mais beaucoup d'indices voire d'infos sont sorties depuis août 2010. J'ai eu le temps de me faire mon opinion et forger ma conviction. Beaucoup d'éléments font douter et pèsent sur l'autre versant de la balance comme le fait que les filles sont indubitablement consentantes, n'ont pas signé leur déposition à la police car elles ne sont pas venues porter plainte pour viol mais pour chercher des réponses/renseignements pour forcer J.Assange à faire un test HIV. J'ai lu que l'une d'entre elles s'est effondrée au moment où la police s'est saisie de sa démarche pour en faire une plainte et a refusé de signer un déposition (qui d'ailleurs n'en est pas tout à fait une puisqu'il s'agit en fait d'1 récit - il est possible de lire les traductions de cela, si cela t'intéresse j'ai des liens). L'une des femmes a même été interrogée par téléphone le lendemain de sa venue au poste de police!
RépondreSupprimerCe n'est pas un viol qui lui est reproché ce me semble, mais un rapport sexuel par surprise : ils s'étaient arrangés avant sur les modalités du rapport et Assange n'aurait pas respecté l'accord. Je ne me suis pas repenchée sur le dossier depuis, donc je ne retrouve pas le terme exact, mais il y en a un.
RépondreSupprimermolestation?
RépondreSupprimerLe rapport sexuel par surprise concerne la jeune femme SW qui était à moitié endormie ou assoupie après une nuit de relations sexuelles. Elle a demandé à Assange s'il portait un préservatif (SW "tu portes quelque chose? Réponse d'A. "Vous") et lui a affirmé qu'il avait plutôt intérêt à mettre un préservatif mais sans exiger qu'il arrête de la pénétrer et sans dire non. En réalité, elle a laissé le rapport sexuel se poursuivre. Elle a pourtant déclaré à la police qu'elle n'avait jamais eu de rapports sexuels avec son propre petit ami pendant 2 ans parce qu'elle a une peur maladive du Sida! Mais laisse faire Assange.
Est-ce un rapport sexuel par surprise si une femme laisse poursuivre un acte sexuel (sans violence bien sûr)?
Un détail très important. Les dossiers des 2 femmes ont été examinés par une première procureure du nom d'Eva Finné (ou Finé) qui a rejeté le dossier en déclarant qu'il n'y avait pas d'affaires de viol ni d'aggression sexuelle dans les 2 cas.
Le dossier a été réouvert par Marianne Ny qui depuis + d'un an refuse tout entretien à J.Assange qui lui a proposé plusieurs dates. Toutes refusées par cette procureure d'où cette année juridique qui n'en finit pas et la lutte contre son extradition par JA qui craint qu'elle ne serve en définitive qu'à une extradition vers les Etats-Unis en raison de son travail de journaliste à Wikileaks et des révélations, en l'occurence la diffusion de la vidéo "Collateral Murder". Crainte confirmée par ses avocates Jennifer Robinson et Gareth Pierce (connue pour être éminente dans les droits de l'homme, elle a notamment défendu avec succès d'anciens détenus de Guantanamo).
Ses deux avocates ont écrit au gouvernement australien pour les alerter des risques encourus par JA mais celui-ci est abandonné par le gouvernement australien mais soutenu par la population.
Il faut savoir qu'aucun acte d'accusation ni aucune charge n'ont été retenues contre lui. Il est juste censé être entendu ce que s'obstine à refuser Marianne Ny qui rejette l'entraide mutuelle entre états pourtant inclus dans les demandes d'extradition (ce qui signifie qu'elle pourrait l'interroger par les divers moyens de communication actuels par distance, ou se déplacer soit à l'ambassade de Suède à Londres ou à Scottland Yards puisqu'Assange est en résidence surveillée).
Marianne NY a rouvert le dossier en prétextant avoir un élément de preuve: un préservatif utilisé avec la femme AA qui était l'attachée de presse de JA quand il est venu en Suède pour sa conférence de presse du 14 août 2010 et qu'elle a hébergé dans son studio. L'examen du préservatif en question a résulté qu'il ne contient aucun adn de JA et même pas de la plaignante!!
Aujourd'hui qu'Assange est au centre d'un scandale diplomatique, la GB se disant prête à investir une ambassade pour s'assurer que la Suède puisse avoir l'opportunité de juger un type pas même mis en examen, votre texte prend une dimension encore plus emblématique, encore plus criante. On voit des états violer le droit international pour attraper un présumé violeur ??? En effet, jamais n'en a-t-on fait autant pour un autre violeur, ni pour un pédophile, et quand on voit comment DSK se tire d'une histoire nettement plus corsée, on a envie de sauter à la gorge des "officiels" britanniques ou suédois, pour déchirer leurs mensonges d'état. Et au moins autant pour protéger les lanceurs d'alerte comme Wikileaks, que pour leur enfoncer dans la gorge l'inaction qui entoure généralement le viol, partout dans le monde. Ces "officiels" sont obscènes, et prouvent juste que la Loi est une mascarade.
RépondreSupprimerMerci de votre commentaire, mais ce n'est pas "mon" texte, c'est la traduction du texte de Naomi Wolf, activiste des droits des femmes et spécialiste du viol, du viol de masse et de guerre. Clairement, il y a une justice à deux vitesses, une pour Assange (qui doit être arrogant par ailleurs) et une autre pour les chefs factieux de soldats violeurs et haineux des femmes. Et il vaut mieux ne pas emmerder les puissants USA et leurs alliés si on ne veut pas avoir Interpol aux fesses. Je rajoute en bas de ma traduction un article du Monde (JM Manac'h, je sais, c'est un mec) qui me paraît équitable et surtout vrai travail de journaliste sur ce sujet hautement polémique pour les féministes.
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