vendredi 9 novembre 2012

Pauvreté des femmes / Notre Dame des Landes


Le Secours Catholique vient, comme tous les ans, de révéler dans un rapport les chiffres de la pauvreté et de la grande pauvreté. Scandale permanent du sort fait aux femmes dans la société patriarcale, après des années de travail marchand et non marchand (non compté dans les PIB) : leur retraite est à moitié inférieure à celle des hommes et elles sont les principales récipiendaires du minimum vieillesse. Et je ne parle que de la tranche d'âge des plus de 55 ans. Elles peuvent, plus jeunes, se retrouver à la rue avec des enfants pour fuir un compagnon violent. Les "crises" qu'elles subissent mais ne provoquent pas, aggravent la situation.

J'étais cette semaine chez une femme de plus de 65 ans, militante de la cause animale avec laquelle j'ai travaillé sur quelques dossiers communs. Elle m'a parlé de ses aventures de militante bénévole : appelée au besoin par la gendarmerie quand ils arrêtent un samedi soir un mec alcoolisé et accidenté avec son chien blessé divaguant sur la route, elle arrive, prend l'animal en charge, lui trouve un véto, ou bien un refuge grâce à son carnet d'adresses ; s'il n'y a plus de place, elle loge la bête chez elle, car elle est incapable de refuser asile à un animal, quel qu'il soit. Ses services sont également appréciés lors d'interventions dans des élevages où des animaux en surnombre souffrent de délaissement et de manque de
soins : elle fait des photos, monte le dossier pour le procureur, appelle les services sanitaires, évacue vers des refuges. Quels sont ses revenus mensuels ? 350 euros royalement versés par la caisse de retraite, le minimum vieillesse, car elle n'a pas assez cotisé, sa carrière s'étant terminée en divers CES (contrats-emplois-solidarité de sinistre mémoire) où elle travaillait dans des collectivités locales, ces CES ne rajoutant pas de points à la retraite ! Les associations, les mairies et les hôpitaux ont largement bénéficié de cette main-d'oeuvre dévouée, qualifiée et bon marché, sans dire à leurs salariés qu'illes se faisaient ainsi flouer, les femmes en tête. Auxiliaire de police ou de gendarmerie pour pas un rond, après avoir été exploitée en famille, elle l'est maintenant en retraite car elle ne supporte pas la détresse des autres, fussent-ils animaux.

Mais je pourrais aussi bien vous parler des écoutantes de femmes violées, de femmes détruites par la prostitution, de femmes battues, tous ces services bénévoles dont l'état se défausse sur les associations car il estime qu'il ne sait pas faire ou que ce n'est pas son travail. Finalement, toutes ces femmes bénévoles rendent la société un peu moins dure en arrangeant bien les bidons du patriarcat qui estime en plus ne rien leur devoir.

Au fond, tout cela est juste un programme politique : cela permet de maintenir l'équilibre de la terreur. Vous avez arrêté votre carrière pour élever vos enfants ? Vous allez désormais assurer la flexibilité de l'économie et faire main d’œuvre d'appoint sur les crêtes d'activité ! Et puis, si vraiment vous crevez de faim, il vous reste toujours la possibilité de vendre les "services sexuels" dont certains hommes ont besoin contre modique somme et surtout sans se casser la tête à séduire et convaincre l'autre, une égale ! Un pool de main-d’œuvre bon marché et un pool de prostituées : voilà l'utilité du maintien des femmes dans la pauvreté par toutes les sociétés humaines, toujours organisées pour les besoins catégoriels des hommes. Moi, j'appelle ça du parasitisme.

La lutte continue à NOTRE DAME DES LANDES

Dans le silence assourdissant des medias nationaux, y compris de la télévision publique, le bocage nantais résiste à Vinci, au préfet de Loire-Atlantique et à leurs gendarmes. Les témoignages de la lutte des indignés du bocage contre l'aéroport de Notre-Dame des Landes voulu par Jean-Marc Ayrault sont relayés par la blogsphère, la twitosphère,

et les médias Internet pure players, tels Mediapart ou Arrêt sur Images. Plus quelques pure players régionaux comme TV Rennes dont vous trouverez un reportage vidéo ci-dessous :



En attendant la manifestion de réoccupation du 17 novembre, plusieurs manifestations sont prévues partout en France (à trouver ici), dont une à Rennes samedi 10 novembre place de l'Hôtel de Ville à midi.
Liens pour aller plus loin :
Montréal-Mirabel, aéroport fantôme
Dominique Méda sur Reporterre : Pourquoi rien ne change-t-il alors que l'on sait qu'il faut tout changer ?
L'aéroport de l'angoisse 
Le Pinterest de #NDDL
Le site de l'ACIPA 

Actualisation : Une photo de la manifestion du 10 novembre à Rennes Place de la Mairie :

Actualisation 13/11/12 : 17 Novembre, tous à Notre-Dame des Landes !


4 commentaires:

  1. j'ignorais l'absence de cotisation à la retraite des CES. Encore un pur scandale ! on devrait pouvoir porter plainte contre l'état quand il exploite sciemment les plus faibles (tout en faisant croire qu'il va les aider bien-sûr)

    Pour Notre-Dame-des-Landes, il y a aussi un documentaire amateur très bien fait sur la résistance contre les expulsions ici : http://vimeo.com/52063732

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Le contrat emploi solidarité est remplacé par le CAE-CUI : vérifier donc vos droits et cotisations : http://www.gestionnaire03.fr/page8125.html
      ou au besoin auprès de l'employeur. Et gaffe aux arnaques !
      Merci pour le lien Vimeo qui est détruit mais qu'on peut retrouver ici :
      http://www.dailymotion.com/video/xuqsyg_zad-de-notre-dame-des-landes-vainquons-vin-i-reportage-36-par-le-groupe-g-r-o-i-x_news
      Merci pour la solidarité ;))

      Supprimer
  2. Peut-être que ce lien peut aussi t'intéresser :
    http://bab007-babelouest.blogspot.de/2012/11/un-aeroport-en-vert-et-contre-tout-40.html

    Il s'agit d'un historique concernant NDDL.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Merci Euterpe pour le lien qui rappelle que les bretons depuis Plogoff et Le Pélerin savent défendre leurs paysages et leurs terres contre les grands projets inutiles. Je vais bien lire tout ça et le partager.

      Supprimer