vendredi 16 novembre 2012

Femme, produit de consommation qui se boit et se mange

Bien que son chiffre d'affaires chute depuis 3 ans (voir ici la plainte corporatiste habituelle), le Beaujolais nouveau est arrivé ! Sa publicité aussi : une femme objectifiée, sans tête -mais chapeautée- et qui se boit.


Tout est bon chez les femmes, sauf la tête. Car en effet, j'en ai déjà parlé sur ce blog, la femme habituellement se consomme ! Dans cette publicité de Burger King (fournisseur de barbaque issue d'animaux maltraités à la vie à la mort, entre deux tranches de pain), on voit un oeil maquillé en hamburger, soit juste un morceau de tête. Comme la viande, le corps des femmes se débite en morceaux : pornographie, politique sexuelle de la viande.


Femmes également consommables sous forme de légumes sexualisés chez Biocoop, dont il faut reconnaître qu'ils sont passés du militantisme à la grande distribution, à preuve, en plus de la pub ci-dessous, le rayon boucherie près du rayon légumes et les discussions bouchères à la caisse quand j'y vais acheter ma pâte de cacahuète, alternative au beurre sur mes tartines, que je ne trouve que chez eux. Je commence à chauffer.


Ou bien, femme animalisée, nous remplaçons le cochon dans un barbecue entre copains mâles, à l'image de ce T-shirt trouvée sur ce billet en anglais du blog de Carol J Adams dont l'illustration proclame que ce club universitaire masculin rôtit des gros-ses et gras-ses depuis 1847 ! La masculinité s'inscrit à travers la consommation en commun d'animaux morts. Pérennité (éternité ?) du pouvoir masculin où l'on se reproduit entre soi sans passer par les femmes, en exposant sans vergogne une misogynie qui justifie cet entre-soi masculin. La consommation consensuelle du corps des animaux et de celui des femmes renforce les liens et fraternités viriles. Après avoir consommé de la chair animale représentée sous forme de femme, on consomme ensuite réellement de la chair de femme en allant ensemble au bordel ?


Au fond, la plus belle réussite du Patriarcat est de faire croire que ce qui lui est bon et profitable doit aussi être désiré par ses opprimé-e-s et sacrifié-e-s, comme sur cette pub vintage où on voit un cochon prenant plaisir à se découper lui-même en rondelles ! Vomitif.


7 commentaires:

  1. C'est trash...oui on est des produits de consommation ou des objets comme la bouteille qui enferme les deux idées à la fois !
    Moi ce qui me gonfle dans mon paysage urbain, en ce moment, c'est une vitrine avec des mannequins de femmes sur la tête de laquelle on a mis un abat-jour qui leur descend jusqu'à la bouche. Pour faire marrant sans doute. A coté, les mannequins masculins ont été épargnés, bien sûr !

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    1. Effectivement, un abat-jour à la place de la tête ! Pitoyable. C'est pas possible, notre intelligence les éblouit. Tu devrais nous en faire une photo !

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  2. Quelle collection! La dernière est en effet un comble!

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    1. Et encore ! Je n'ai pas mis toute ma collection, notamment des cadavres de poulets féminisés, croupe proposée, plus américains. En France, c'est le prétexte de la mode qui est mis en avant, on est plus subtils, en faisant autant de mal.

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  3. Ce qui me terrifie dans la photo du Tshirt avec la femme embrochée, c'est qu'elle me rappelle qu'en lisant un jour un article sur la guerre en Afghanistan, j'ai cliqué sur un lien de l'article qui m'a envoyé sur un site où j'ai vu une VRAIE femme REELLEMENT embrochée et pareillement mis sur le feu, à rôtir, exactement comme le dessin. voilà à quoi cette image me fait penser, à cette atroce photo de guerre - encore que je me suis demandée si c'était pas une vraie fausse image, tellement ça dépassait mon entendement. L'image m'a d'ailleurs poursuivie pendant des jours tellement j'étais mal à l'aise après l'avoir vue.
    cette pub et ce dessin c'est une putréfaction de l'esprit.

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    1. C'est terrifiant ce souvenir, et ça laisse forcément une trace psycho-traumatique pendant très longtemps, puisque tu en parles encore comme d'un souvenir terrifiant. Je crois qu'en situation de guerre tout est possible. Je crois aussi que ce que nous faisons subir aux animaux, un moment ou l'autre, ça s'applique aussi aux humain-e-s ! le meurtre animal précède le meurtre humain. Je le crois vraiment. Et quand on sait la violence faite aux femmes, jouer avec ce genre de représentations, c'est effectivement comme tu dis une putréfaction de l'esprit. Un abaissement, un affront à l'humanité, alors même qu'aucun animal ne se comporte ainsi.

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  4. Effectivement, le machisme est souvent relié à la consommation de viande. D'ailleurs c'est le male qui est montré dans les pubs de barbecue, comme s'il était le seul expert possible en cuisson de barbaque sanguinolente...
    Evidemment on va monter des fesses, des seins quand on peut pour vendre des cosmétiques testés sur les animaux ou bien encore...de la fourrure, cette barbarie d'un autre age ( manif ce samedi 24 à Montparnasse, au passage).
    Femme objet perpétuée par bon nombre de magazines féminin en plus !

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