L 'homme féministe arrive, il est là, décomplexé, il affiche son féminisme tout neuf. Bonne nouvelle ?
Stade #1 - Le patriarcal incurable calcifié dans les habitudes et les certitudes inébranlables : l'hétérosexualité est "naturelle", les femmes sont "faites pour avoir des enfants" et elles sont inférieures : physiquement et intellectuellement ! La preuve -irréfutable ? "Il n'y a pas de femme philosophe !" (SIC). Notez que c'est le même qui vient nous les briser menu lors des tables d'information sur le végétarisme et nous expliquer que les "animaux sont fait pour être mangés". Inutile de discuter : il ne perçoit jamais les signaux faibles (il n'est pas le seul) et pour lui les choses sont immuables. Cela Est, Immanent, Inquestionnable.
Voici son portrait ICI et ICI (en plus rigolo !).
Stade #2 - Le paternaliste doucereux : il trouve que les femmes "sur un chantier de bâtiment ou de travaux publics, dans la boue, franchement...", et qu'au volant d'un gros camion, "ce n'est vraiment pas féminin". Vous avez beau lui dire que la manutention est faite par des machines, il tient mordicus à son idée de la décence et de la vraie place des fragiles femmes. (Leurs grands-pères partis s'entretuer pendant la 1ère guerre mondiale en laissant les femmes les remplacer aux champs, et dans les usines ne s'étaient curieusement pas inquiétés de savoir si nos manucures tiendraient le coup malgré les dures circonstances !). Pour lui, notre place est plutôt au foyer que dans la politique, et plutôt ayant des enfants "parce que ce n'est que du bonheur" ! Je l'ai entendu plusieurs fois... en entretien d'embauche.
Si vous voulez un aperçu des stupidités qu'il profère, c'est par ICI (attention, ça tache !).
Stade #3 - L'homme féministe. Les femmes hésitent en majorité à se proclamer féministes (en arrière plan, l'image de la mégère poilue qu'on nous a collée) mais certains hommes, plus du tout, tel Jean-Yves Le Drian Président du Conseil Régional Bretagne, ou l'assistant parlementaire de la Députée Danielle Bousquet, ou encore Daniel Mouriès militant à OLF et NPNS qui se revendique féministe radical !
Féministe, épithète plus flatteur pour un homme que pour une femme ? Ou créneau porteur ? Aspirateur à voix lors des élections ? L'adjectif -car du coup, ça devient un adjectif- deviendrait esthétique car c'est un homme qui le porte. La majorité des femmes qui pensent encore que le féminisme désigne des viragos poilues, anti-mecs et désagréables, pourraient se laisser tenter, la parole des hommes est tellement plus puissante et PRESCRIPTRICE que la nôtre. Soucieux de radicalité, ils peuvent même reprocher à des femmes de ne pas être assez féministe selon cet article du Collectif LMSI. Le problème est qu'ils ont démontré avoir une fâcheuse tendance à pervertir le langage, et à s'emparer des idées les plus généreuses pour les mettre au service de leurs intérêts catégoriels étroits. Donc prudence.
Le féminisme est un combat de femmes, personne d'autre que les femmes ne peut le porter. Même si, malgré le backlash que nous pouvons toutes constater, le Jacky hétéro fossilisé fait tache dans une société plus libérale et métrosexuelle, il est hautement improbable que les hommes renoncent aussi facilement à tous leurs privilèges de mâles. Et si certains hommes se rangent à nos côtés, il doivent être nommés pro-féministes. Pour se prétendre pro-féministe, il faut aussi avoir lu les textes féministes, et s'être fait une culture féministe. Il ne faudrait pas que dans le féminisme aussi, les hommes prennent le pouvoir !
Liens :
Le dossier d'EGALITES - Les hommes des féministes comme les autres. (Edit 21/6/13 : Liens vers Egalités-Infos supprimés, le site soit n'existe plus, soit il est en refonte).
Le Blog de Patric Jean
Zero Macho, des hommes contre la prostitution
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Bonjour Hypathie et merci pour ce billet fort documenté. J'ai particulièrement apprécié les propos d'Eric Fassin : il ne faudrait pas que les hommes accaparent la lutte féministe. Que pensez-vous de Vincent Cespédès et de son livre "l'homme expliqué aux femmes". Je l'ai offert à mes deux enfants, ma fille étant hélas plus rétive au féminisme que son frère? (ordinaire opposition à la mère peut-être).
RépondreSupprimerMéfiance, méfiance ... tu as raison.
RépondreSupprimerD'autant plus que le double-standard opère jusque là: être un homme féministe est en passe de devenir flatteur et confère une certaine munificence tandis qu'être une féministE reste une tare irrémédiable ...
Une petite erreur dans ton billet: il s'agit de Patric Jean ;-)
RépondreSupprimerLe problème réside dans les médias qui privilégient les hommes quoi qu'ils fassent : un pet ou devenir féministe.
RépondreSupprimerAlors du coup, ils pourraient prendre le pouvoir sans même le vouloir.
@ Zoé lucinder : je n'ai pas lu, mais après recherche sur le livre de Cespedes, il faudrait vraiment que je m'y intéresse. Merci de l'idée.
RépondreSupprimerJe note aussi que les filles sont plus rétives au féminisme que les garçons ! :)
@ Héloïse : merci de ta vigilance, il est dans ma blogoliste bien orthographié en plus !
@ Héloïse et Euterpe : toujours cette autorité qui leur serait naturelle et légitime, plus qu'à nous, même quand il s'agit de notre propre libération. C'est quand même hallucinant, ce magistère de la parole que personne ne leur conteste !
Voilà; les hommes qui agissent avec nous se nomment des pro-fem.et ils savent pourquoi.
RépondreSupprimerSinon y'a contrefaçon.
Il m'est arrivé plusieurs fois d'être dans une conversation sur les droits des femmes où on n'écoute pas mes arguments, où on me coupe sans cesse la parole, jusqu'à ce qu'un homme dise "elle a raison". Et là, silence. Ca clot la conversation. Moi, folle furieuse, aigrie, non objective, ma parole ne compte pas. Mais l'homme ! Il sait de quoi il parle, lui. Il n'a pas d'utérus, il est objectif. Il n'a pas expérimenté le sexisme dont nous sommes victimes, mais il sait. Dans ces cas-là, je me réjouis que le message soit passé mais ça me bouffe.
RépondreSupprimerD'un autre côté, je ne comprends pas pourquoi tu refuses l'appellation "féministe" aux hommes. Il est difficile de renoncer à ses privilèges, certes, mais pas impossible. Les femmes aussi ont du mal à renoncer à certains "privilèges" (qui n'en sont pas forcément).
La première chose, à mon avis, pour se revendiquer féministe, est de se remettre en question, de réfléchir à son comportement, à ses motivations, chose qui ne peut être fait sans une certaine culture des idées féministes, comme tu le disais. Un homme qui fait cet effort-là, sachant que peu d'écrits le concerneront et qu'il ne recevra guère d'encouragements de la part de son entourage, mérite qu'on lui ouvre nos portes, non ?
@ Kalista : je ne me trouve vraiment pas privilégiée du tout si je me compare aux hommes de la société occidentale où je vis. Donc, je n'ai pas à renoncer à des "privilèges" de femme dont je ne vois pas du tout en quoi ils consistent ; en terme de carrière, j'ai surtout eu à passer derrière eux, expérimentant leur incompétence, pour rattraper leurs bourdes, précarisée et moins payée qu'eux, pour ensuite leur laisser la place, les choses étant aplanies. Dont acte : je m'en méfie comme de la peste, d'eux et de leurs bonnes intentions qui pavent l'enfer. Ceci dit, qu'ils emportent l'adhésion lorsqu'ils abondent dans tes arguments et toi pas, je comprends que cela te bouffe. Je crois n'avoir jamais fait ce genre d'expérience. Au mieux j'ai expérimenté (et deviné) leur assentiment poli et silencieux quand ils n'abondent pas dans les arguments spécieux de leur confrérie, ce qui est déjà BIEN. Et je maintiens pro-féministe s'ils veulent nous accompagner, le mot féministe ne pouvant que qualifier une femme. En cela, je suis d'accord avec @ Elihah
RépondreSupprimer@ Kalista, combien j'ai vécu cette situation pour la plupart des sujets d'ailleurs, pas seulement sur le féminisme
RépondreSupprimer@ Hypathia, ce qui a de "drôle" avec ces personnages c'est qu'eux-mêmes seraient incapables de conduire un gros engin, de faire un enduit, de porter une charge de plus de 10 kilos, de faire la différence entre une chèvre et un mouton, de ne pas attraper un rhume en 10 minutes sous la pluie et qu'ils sont très très loin d'avoir un physique "viril" grand et musclé, tout ce qu'ils défendent comme étant "naturellement masculin". La majorité des femmes préposées au recurrage de baignoire si elles n'étaient pas culturellement affaiblies dans l'agressivité, pourraient les mettre à terre physiquement.
Comme toujours transposons les arguments : pas de femmes {reconnues} philosophes en 2011, quasiment pas de nobel? Vous voulez donc dire que les enfants d'ouvriers, les noirs ont un cerveau plus petit? Après tout ils ont les mêmes droits que les hommes blancs issus des classes aisées depuis plus longtemps que les femmes et on ne les retrouve pas dans l'élite!!cqfd. Vous voulez donc dire que les arabes, les chinois, les indiens qui ont une culture intellectuelle bien plus ancienne que les occidentaux (l'uniformisation de la culture chrétienne n'a même pas 1000 ans, la redécouverte de la culture grecque et latine a à peine 500 ans), qui ont hérité de cultures écrites avancées de plusieurs millénaires sont en dégénérescence génétique car ils ont très peu de prix nobel alors qu'ils sont bien plus nombreux que les occidentaux??? Ah non eux c'est une question de culture, de société inégale, ils ne partent pas avec le même bagage des codes de l'élite, d'ethnocentrisme occidentale. Et donc pas les femmes?
@ Lyly : d'abord, il y a des femmes philosophes (et mathématiciennes) : Hannah Arendt, Simone Veil, Simone de Beauvoir, Hypathie d'Alexandrie, Emilie du Chatelet, Sophie Germain, Adélaïde Lovelace, etc, etc...) ce qui est admirable, car il faut rappeler que les femmes ont été maintenues dans l'ignorance volontairement pendant des siècles ! Ensuite, les femmes créatrices excellentes (intellectuelles, philosophes, compositrices, peintresses, sculptrices... voir le blog d'Euterpe) ont été effacées exprès de l'Histoire, donc l'argument de l'infériorité intellectuelle ne tient pas un instant. On peu même déplorer la perte incroyable de progrès humain engendrée par le gâchis historique et planétaire du potentiel des femmes ! Les hommes se reproduisent entre eux en se cooptant dans leurs clubs fermés (écoles, académies...). Et, tu as raison, malgré le conditionnement, il y a des gabarits de mecs frêles, et des femmes grandes et charpentées et d'autres qui le sont moins, qui pourraient en remontrer aux hommes si elles n'étaient pas affaiblies par des siècles de conditionnement imbécile destinés à leur prouver qu'elles ne sont que de fragiles femmes et que se servir de sa force physique pour se défendre, ce n'est pas glamour ! Qu'est-ce qu'on en a à fiche du glamour quand il s'agit de survivre.
RépondreSupprimerc'est pour ça que je mettais le "reconnue" entre parenthèse, car c'est bien là le problème la médiatisation
RépondreSupprimer@ Hypathie : j'ai bien mis "privilèges" entre guillemets. Toi, tu as réussi à comprendre qu'être traitée comme une princesse, appelée "Mademoiselle" comme une actrice... n'étaient pas des privilèges mais une prison rose fuschia. Mais les autres femmes ? Celles qui gloussent à la cantine en racontant leurs faits d'armes aux soldes ? Celles qui sacralisent la maternité ? Elles sont dures à convaincre, car elles croient sincèrement avoir une chose importante à perdre.
RépondreSupprimerJe ne fais pas plus confiance aux femmes qu'aux hommes pour remettre en cause leurs croyances. La différence est que les femmes ont sous la main un matériel magnifique pour comprendre ce qui leur arrive (j'écris ce commentaire à côté de la photo de Virginia Woolf, c'est motivant) et que la réflexion sur la condition masculine n'en est qu'à ses balbutiements.
Ceci dit, je comprends et je partage ton inquiétude, mon objection ne porte que sur un point de vocabulaire (mais y a-t-il consensus sur la définition du féminisme ?). Les articles sur "il faut convaincre les hommes qu'ils ont tout à gagner à l'égalité des sexes" ou "on n'avancera pas sans les hommes à nos côtés" se multiplient et cela m'interpelle. J'avance dans ma vie et ma réflexion de concert avec un homme, ma moitié, qui m'inspire (ma muse !). Je suis toute prête à ouvrir ma porte aux hommes, s'ils font les efforts nécessaires, s'ils sont de bonne foi. Mais j'ai bien conscience que ces hommes-là sont rares et qu'il y a un risque de voir le message dévié de l'égalité des sexes pour le bien commun vers l'égalité des sexes pour le bien des hommes...
@ Kalista : oui, je sais que la majorité des femmes françaises se croient privilégiées parce qu'elles croient "concilier" vie de famille et vie professionnelle, que les allocs leur permettent d'élever leurs enfants, qu'on les traire en princesses, etc, etc... Il faudrait quand même qu'elles acceptent de se déciller les yeux : moins 48 % de pension de retraite par rapport aux mecs, principales récipiendaires du minimum vieillesse, bafouées et délaissées à + de 50 ans quand elles ont terminé leur vie de domestique vache à traire car remplacées par une plus jeune qui va se faire avoir de la même façon. On n'avancera pas sans les hommes à nos côtés, moi ça m'inspire moyen. La gentillesse et la douceur ne paient pas, c'est largement démontré depuis longtemps, même si les femmes ne veulent pas combattre parce que c'est difficile et douloureux de reconnaître qu'on est dominée et considérée comme une éternelle seconde, voire pire. La vie est un combat, c'est un homme qui le dit, F Nietzsche. PS A chaque fois que j'ai milité dans une association féministe, elle était en non mixité. Je ne dit pas que c'était parfait (loin de là), je dis juste que cela limite les risques de jouer les utilités comme dans toutes les boîtes où ils font tout pour avoir du pouvoir et le garder en se reproduisant entre eux, en vous coupant la parole et en vous demandant de faire les photocopies et le café.
RépondreSupprimerEnfin, j'ai écrit que c'était pour le bien commun... C'est avant tout pour le bien des femmes, dans notre contexte...
RépondreSupprimer@ Kalista : le bien commun ne m'a pas choquée car j'ai l'audace de penser que le bien commun rejoint celui des femmes, que c'est la même chose. Les hommes ont tout à gagner dans une société où le pouvoir se partagerait à égalité. Mais ils sont persuadés d'y perdre. C'est à chaque fois la même chose : donner des droits civiques aux noirs, c'était selon leurs réactions en prendre aux blancs, donner des droits aux femmes, pareil et aujourd'hui, donner des droits aux animaux ce serait les déclasser et les déchoir de leur image de top model de la création, doué de parole. Ils nous font le coup à chaque coup. Or, il est impossible de nier avec le recul qu'à chaque fois on gagne en progrès humain !
RépondreSupprimerJe réfléchissais Hypathia, suite à votre texte, et effectivement les hommes n'ont pas, et certainement ne peuvent pas être féministe, mais simplement ils ont le devoir, parce que cela est juste, normal, de reconnaître l'égalité totale femmes/hommes.Et de se conduire alors en tant que tel.
RépondreSupprimerEt moi j'ai l'audace de penser qu'une femme n'est pas un quadrupède, donc non, je ne considère pas une chèvre mon égale, et à me trouver à devoir choisir écraser un homme pour éviter un clebs, j'écrase le clebs. Par contre entre me prendre un platane pour éviter un connard, j'évite le platane.
RépondreSupprimerFloréale
@ Christophe Aubert : Merci de votre témoignage et de votre commentaire. Et de reconnaître qu'il s'agit de simple justice et d'humanisme.
RépondreSupprimer@ Floréale : je n'ai jamais dit ou écrit qu'une chèvre était notre égale : la compassion et l'égalité sont deux notions différentes ; en cas d'accident on prend la décision qu'on peut dans une fraction de seconde ; si je heurte un chien (ou une chèvre) je l'emmène chez le véto, ça c'est sûr et je suis très mal longtemps après si je les ai blessés mortellement, mais chacun son truc. Pour le connard et le platane, je laisse à l'appréciation de chacune !
Le sexisme, Hypathia, devrait en toute bonne logique être traité comme un ségrégationnisme, un racisme, de ceux qui agressent des groupes d'êtres humain parce que leur couleur, leur sexualité, ou leur religion est différente (on peut cumuler).
RépondreSupprimerMais il y a un gros particularisme au moins du sexisme, c'est que si un raciste, un homophobe, dira assez facilement, "Je n'aime pas les noirs, les musulmans, les PD...", la plupart des sexistes penseront aimer les femmes. Et d'ailleurs ils n'en seront que plus virulent vis à vis des féministes, groupe de femmes, à leurs yeux, plus tout à fait des femmes.
La plupart des sexistes se diront amoureux des femmes, ne voyant aucune contradiction à les imaginer inférieures aux hommes et dire les aimer. D'ailleurs cette infériorité supposer ils la qualifieront de différences. Ils diront, "Nous sommes différents, nous ne pouvons être égaux".
En résumé si le raciste se sait la plupart du temps raciste, le sexiste ne le croit pas vraiment l'être. C'est peut-être l'une des plus grande difficulté de ce combat qui s'il est le vôtre, peut-être parce que vous êtes une femme, est aussi le mien parce que je fais parti de l'espèce humaine et que je crois que nous naissons libre et égaux en droit. Mais peut-être pour que cela soit clair pour tout ceux qui ont du mal à le comprendre, faudra-t-il un jour rajouter à la déclaration universelle de nos droits, ce mot, femme.
Article 1 : "Les femmes et les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits."
@ Christophe Aubert : il n'y a pas un mot à rajouter ! Les hommes nous accablent de trop d'amour (voir la littérature et les arts) et en fait nous dénient la qualité d'être humain entier, voire pour certains, nous haïssent. André Glucksmann a écrit un chapitre sur la haine des femmes dans "Le discours de la haine". Et les concepts d'égalité et de complémentarité sont deux concepts différents qui ne s'opposent pas. L'égalité est un concept de droit : un handicapé et un valide sont égaux, personne ne discute ce principe intangible du droit alors qu'ils sont inégaux physiquement ; il n'y a que pour les femmes qu'on nous balance encore cette vieille idée stupide de complémentarité !
RépondreSupprimerLes hommes pro féministes doivent rester humbles car, même très sincères, sans même le vouloir, à leur insu souvent, tant les conditionnements et les situations obligées et convenues dans lesquelles la société met les hommes et les femmes sont fort(e)s (la grammaire !), ils se retrouvent dans des postures de domination sexistes qui peuvent être assez sévères. J’ai expérimenté moi-même ce genre de situations qui peuvent arriver sans crier gare et je n’en suis pas fier du tout et je sais que cela pourrait malheureusement se reproduire sous l’effet de circonstances imprévues, de stress, de colère etc….
RépondreSupprimerIntégrer des reflexes féministes demandent beaucoup de temps, mêmes pour des femmes engagées dans ce combat depuis longtemps, a fortiori pour des hommes qui même s’ils s’en défendent, sont toujours privilégiés par rapport à des femmes de statut social comparable et sont dans un cocon dominant.
Les hommes favorables à l’égalité des sexes vraiment complète et effective devraient agir autour d’eux, à leurs niveaux et faire vraiment attention à ce qu’ils font et disent avec les femmes, essayer de les écouter sans déformer leurs propos, apprendre de leur vécu de femmes, s’intéresser à elles aussi en dehors des rapports classiques de séduction, accepter que les femmes aient les mêmes ambitions qu’eux, qu’elles peuvent les égaler et même les dépasser dans tous les domaines y compris les domaines soi-disant masculins, sans que leur précieuse virilité se retrouve menacée, accepter de se remettre en cause profondément en définitive.
Même les femmes doivent se défaire de réflexes sexistes ! Moi qui ai lu Wittig, Delphy, Eaubonne, Atkinson, toutes ces féministes radicales (dont certaines lesbiennes radicales), je me surprend à avoir des réactions sexistes. L'éducation que nous recevons tous est tellement prégnante et formatante qu'on passe des années à essayer de s'en débarrasser. Et ce qui est dérangeant dans les hommes féministes, c'est le double standard : leurs parole est plus forte que la nôtre, donc ils sont eux légitimes et pas du tout "hystériques, piquantes et poilues" ! C'est inouï quand même !
SupprimerLe problème de la parole des femmes au premier sens du terme c'est aussi quelque chose de physique à savoir que les voix féminines sont aiguës : une voix de basse fait plus "autorité" qu'une voix de soprano !C'est le problème souvent des politiques femmes dans des débats en assemblée; dans des face à face ou en petit comité c'est moins gênant. En cas de stress la voix aiguë fait facilement hystérique.Les grands orateurs ont souvent des voix de basse.
RépondreSupprimerC'est aussi une question d'habitude de l'oreille ! On n'a pas l'habitude d'entendre des voix de femmes à la tribune ; le jour où on en entendra plein, on en aura peut-être assez des bourdons masculins ! Et ce jour-là, les hommes seront suivis par des ingénieurs du son pour moduler leurs voix vers les notes hautes grâce à des manettes ! L'habitude sera prise et renversée. Les bourdons vont bien sous les préaux d'école du XIXème sans micros, moins avec des sons numériques ! Un exemple : les chanteurs qui viennent de la rue (et qui par le fait s'égosillent), je les trouve parfaitement insupportables en conserve sur support numérique !
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