(Lat. Testes) Gonade mâle des animaux : ils appartiennent à l'appareil reproducteur masculin selon Wikipedia
Les testicules fournissent leurs racines aux mots suivants :
Test
Tester
Attester
Détester
Contester
Protester
Détester
Contester
Protester
Testament
Intestat
Témoin
Témoigner
Témoignage
et en anglais
Testimony
Testimonial
Usages & application :
Toute personne mâle meurt en ayant au préalable rédigé un testament : autrement le notaire dit qu'il meurt intestat et là, misère, c'est flou, il va falloir chercher les bénéficiaires ; les femmes n'ayant pas accès à la propriété, ni à l'héritage de leurs pères (paires ?) ou maris, et étant donc cantonnées à la pauvreté à vie, elles n'ont pas l'utilité de faire un testament, ce qui se justifie car elles n'ont pas de testicules.
De façon générale et dans toutes les cultures, les femmes sont contestées dans l'exercice du pouvoir, ce hochet viril, voire détestées si elles réussissent par quelque stratagème (sûrement de sorcellerie) à s'en emparer. La plupart du temps, si les femmes revendiquent quelque pouvoir que ce soit, même sur leurs propres destin et vie, elles subissent les protestations formelles et solennelles des mâles qui ne supportent pas cette contestation forcément illégitime des femmes.
Les femmes ne pouvant pas organiquement attester, elles ne peuvent pas non plus être témoins -d'ailleurs il ne vous a pas échappé que le mot n'a pas en français de féminin, même quand dans les sociétés "évoluées" elles sont appelées (tolérées ?) à la barre d'un tribunal pour témoigner. Notez d'autre part que dans beaucoup de sociétés, les témoignages de femmes doivent être attestés par au moins deux ou trois mâles dûment pourvus de testicules. "Bien fol qui s'y fie" disait François 1er, qui s'exprimait à titre de possesseur de roubignolles.
Bien qu'en anglais, cette autre langue latine, témoin se dise witness (de wit, intelligence, connaissance), le verbe devient testify, (ou bear witness). Un témoignage se dit testimony ou testimonial.
Et voilà comment les patriarcaux ont silencé les femmes. Nous vivons dans des sociétés où les femmes doivent se taire, où les femmes sont condamnées au silence, où leur parole ne porte pas.
L'exactitude racinaire de tous ces mots m'a été confirmée (OUF !) après que je l'aie testée, par la linguiste distinguée qui me suit sur Twitter et qui me fait les gros yeux sous forme de tweets protestataires sur mon habitude de féminiser (de façon incorrecte selon elle) la langue française, et qui me reproche mes entorses à l'usage et mes "malformations" féminisantes. Je reconnais qu'elle voit passer des "girlcott" à la place de "Boycott", qui doivent lui tordre les boyaux ! Evidemment que je sais que Boycott est le nom d'un Irlandais qui a été ostracisé par ses fermiers et que ça n'a rien à voir avec gars, même en anglais. Mais partant du principe que je ne reconnais à aucun patriarcal le droit de me réduire au silence, que la langue (idioma en latin) appartient à la locutrice que je suis, et que tant que mes interlocuteurices me comprennent, je considère avoir tous les droits d'usage :)) Car la grammaire et la langue sont des conventions sociales qu'on peut et doit contester.
Bonjour, excellent article et je viens donc en ces lieux à mon tour contester quelques-uns de vos exemples.
RépondreSupprimerTout d'abord, toute rétrograde et machiste quelle soit, la société française à globalement permis aux femmes d'hériter même quand ça cassait les pieds royaux de certains souverains du moins jusqu'à la Renaissance après ça commence à partir en cacahuète, le point culminant de la déshumanisation des femmes étant atteint en 1805, je salue au passage Alienor et Anne et leurs milliers de consoeurs plus ou moins connues, comme le disait un certain Monty Python passionné d'histoire : sacré moyen-âge. Et sacrée Égypte pharaonique aussi, ces malheureuses avaient plus de droit juridiques que notre bonne ménagère des années 50, du moins jusqu'à la basse époque, parce que là aussi ça commence à partir en cacahuète.
Second exemple que je permet de contester, un jour un de mes profs, médiéviste, nous à parlé du sport national, hélas méconnu du grand public, de l'époque médiévale (toutes périodes confondues) : les procès; et le plus beau c'est que c'était un sport mixte :)
PS : je ne sais pas si vous regardez la télé mais je suis tombée sur un documentaire qui réhabilite en grande partie Wu Zetian seule impératrice régnante de Chine et dont les seules chroniques nous rapportant son existence étaient dues à des nobles élevés selon la philosophie confucéene et vous savez certainement ce qu'ils pensent des femmes.
Pas tout à fait dans le sujet. Il n'est pas question de prétendre que les femmes n'ont pas la parole : nous sommes douées du même langage que les hommes, articulé et performatif, sauf que notre parole à nous est dévalorisée, vilipendée, quand on nous laisse parler. A ce sujet d'autres ont écrit mieux que moi que dans les réunions où il y a des hommes, les femmes ont peur de prendre la parole, voire elles s'excusent de la prendre, alors que les hommes nous diffament en prétendant que nous sommes bavardes, bien qu'eux ne se taisent jamais. Ils ont même inventé le mythe de Cassandre pour nous faire taire : ce que nous dirions ne serait jamais cru. Comme me l'a dit une twittas aujourd'hui : oui on peut prendre la parole, voire la leur arracher, ils ne peuvent nous silencer qu'à coups de poings, mais en attendant il faut surmonter la dévalorisation permanente de la parole des femmes. Alors oui, il y a eu des époques où c'était plus facile qu'au XIXème siècle après le passage du sinistre Napoléon, mais pour les femmes faire entendre sa voix, cela a toujours été et est encore très difficile !
SupprimerCe qui ne veut pas dire qu'il faut se taire, bien entendu. Merci de votre passage et de votre commentaire.