jeudi 24 mars 2016

De quelques inversions patriarcales : Pâques

Pâques : fête chrétienne de la résurrection du Christ, fête mobile, "fixée le premier dimanche après la pleine lune suivant le 21 mars" selon Wikipedia. Il fallait, je suppose, faire pièce aux traditions païennes qui célébraient le Printemps, la renaissance de la nature. Les œufs de Pâques en chocolat en attestent. Les Pâques chrétiennes sont la transposition  chrétienne de Pessah, fête juive de la Pâque où on célébrait aussi l'agneau pascal... en le mangeant. Dans la tradition chrétienne, c'est le Christ qui s'offre en sacrifice pour la rédemption de nos péchés, selon les écritures. Il n'empêche que homme sacrificiel ou pas, les agneaux, les chevreaux, nouveau-nés animaux, remplissent les abattoirs les jours précédant cette soi-disant "fête du renouveau de la vie" et font les frais de l'affaire. Le Christ offrant sa vie ne leur évite pas le sacrifice imposé de la leur. En fait de renouveau de la vie, les petits des animaux sont abattus à quelques jours, après avoir été séparés de leurs mères, pour les plaisirs de table des humains qui n'y verraient pas malice ! Vraiment ?

Clairement, les religions du Livre n'ont pas inventé les animaux sacrificiels pour célébrer leurs fêtes, c'est une vieille histoire qu'elles n'ont fait que transmettre et pérenniser. L'humanité a dû "évoluer" des spiritualités féminines animistes de plein air, aux cultes masculins dans des temples, où se pratiquaient des sacrifices humains, puis animaux, pour se concilier les bonnes grâces de dieux devenus opportunément mâles ; avec toutes sortes de justifications à la mord-moi-le-nœud pour donner un semblant de "raison" à la chose. Et comme il faut bien couvrir les frais généraux, les temples sont devenus de prospères boucheries où on vendait la viande des animaux sacrifiés, ça paie le bedeau, les bougies, et le loyer ! Le tour était joué. On nous présente comme "naturel" ce qui n'est que de la culture et de l'HIStoire ! Pour faire bon poids, ajoutons la "tradition", car selon les patriarcaux, le monde est figé, et toute proposition de changement est vécue comme une menace pour la "forteresse assiégée", ses privilèges et ses jobardises.

Retour de la "vache folle" dans les Ardennes sur un troupeau de Salers (que fichent des Salers dans les Ardennes ? Nobody knows). En tout état de cause, habituelle inversion de la charge : c'est la vache qui est folle, pas le système qui a fait de ces doux herbivores des granivores et même des carnivores, en leur faisant ingurgiter des tonnes de tourteaux de soja, de maïs, et... des résidus d'abattoirs sous forme de "farines animales". Accuser les victimes fait partie du système patriarcal dans l'élevage aussi. Allez, cadeau : une brève de Charlie Hebdo N° 1235 dans (presque) la même thématique :)


Pour que les femmes se créent leur propres mythologies à l'endroit, Mary Daly propose des antonymes :

Païenne, Barbare -  De heathen (en anglais) -qu'effectivement le français va traduire par barbare ou païen qui le réduisent. Heath en anglais veut dire lande, terre : originellement un.e habitant.e d'une terre donnée, "un.e membre non converti.e d'un peuple ou d'une nation qui ne reconnaît pas le Dieu de la Bible : un.e païen.ne". Anglais : Pagan.

Her-éthique  adj : en harmonie avec les standards Gyn /Ecologiques de conduite morale. (L'anglais permet de jouer avec le mot hérétique recombiné avec Her, pronom possessif féminin Sa, et éthique, du grec ethos : morale).

Joyeuses Pâques, Joyeuse fête de Printemps quel qu’en soit le nom, quelle que soit l'occasion que vous fêtez. Mettez de préférence sur la table des agneaux et des lapins en chocolat.

5 commentaires:

  1. Jamais fêté la/les Pâques de manière «traditionnelle» chez nous. Ça a toujours été et reste échange de cadeaux/chocolats, un peu comme Noël (autre fête païenne). Il faudrait que je demande à ma mère d'où vient sa version vu qu'elle a eu une éducation catholique.

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    1. Même en terre catholique bretonne, les chasses aux œufs de pâques font rage ! :))

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    2. Question posée, l'agneau pascal figurait bien sûr la table de sa grand-mère, une des rares occasions où toute la tablée (10 à 15 personnes plusieurs fois par semaine) pouvait manger de la viande, réservée habituellement aux personnes ayant un emploi (hommes ou femmes contrairement à la tradition voulant qu'elle soit pour les hommes) pour des raisons économiques. Elle a créé sa propre version, pas de repas spécial, mais cadeaux ou chocolat à la place comme je le disais plus haut. Et après, le reste de sa famille se demande pourquoi je suis devenue végétalienne :p

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  2. Même en chocolat, je n'y arrive pas... Il faut m'offrir une cloche, et là ça passe. ;-)

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