samedi 22 août 2015

No Amnesty for women


Amnesty International, vénérable ONG (Organisation Non Gouvernementale) de défense des droits humains a  été créée  en 1961 en Grande Bretagne par un avocat, Peter Benenson, sensible à la question des droits des personnes isolées face à des états dans des cas d'emprisonnement et de torture. "Indépendante de tout gouvernement, d'intérêt économique, d'idéologie politique, ou croyance religieuse", Amnesty est aujourd'hui une puissante organisation comptant plus de
2 millions d'adhérents dans le monde, et nettement plus de sympathisants qui donnent leur signature à ses campagnes, sans adhérer. Ce qui en fait un mouvement puissant dont les prises de positions sont scrutées, anticipées et sujettes à lobbying et pression incessante de groupes d'intérêts. Les positions d'Amnesty sur l'IVG par exemple en 2007, avaient soulevé la colère du Vatican qui avait fait campagne contre l'organisation en demandant aux croyants chrétiens de ne plus lui verser un centime de don parce que celle-ci proposait de décriminaliser l'avortement. On voit les enjeux.

Cette fin juillet, après "d'intenses débats", le BEI (Bureau Exécutif International, au panel exclusivement masculin) d'Amnesty vient de produire -je cite- une "Ligne de conduite relative à l'obligation des États de respecter et protéger les droits humains des travailleurs et travailleuses du sexe et de les laisser exercer ces droits". Fin de citation. La déclaration du BEI d'Amnesty, à consulter sur ce lien, est un modèle de jésuitisme et de mauvaise foi ! Sous couvert de protéger les droits humains des "professionnels du sexe", de leurs "patrons" et sous-traitants, hôteliers et chauffeurs de taxis par exemple (proxénètes caractérisés en droit, à peu près partout, en tous cas en France), l'ONG cautionne de fait les droits des exploiteurs de la misère (massive) des femmes, et le droit sacro-saint et éternel des clients de prostituées à aller tirer des coups ailleurs que dans les "liens sacrés du mariage", comme dit le Pape. Car le client de prostituées, rappelons-le, est en écrasante majorité marié et père de famille. Il est bien sûr que ces discussions ont été suivies de près par le puissant lobby de l'exploitation sexuelle et des clients, toujours impunis, de la prostitution. Voici comment, selon Janice Raymond, co-directrice de CATW (Coalition contre le Trafic des femmes), cela s'est passé, sur ce lien vers le site Sisyphe, ainsi que les contre-arguments.

Très ennuyées par cette prise de position d'Amnesty International, certaines directions d'antennes nationales prennent nettement leurs distances. Voici, sur ce lien, la prise de position de l'antenne française sur ce qu'ils appellent la "dépénalisation des tiers" : elle s'interroge sur la notion de "libre-choix" et sur l'efficacité et la pertinence de cette formulation. Elle précise qu'elle ne travaillera pas avec le législateur en France, sur le sujet en cours de la pénalisation du client : service minimum et neutralité. Alors que des pays s'engagent de plus en plus nombreux dans une politique volontariste d'abolition (non pénalisation, protection, mesures d'accompagnement de sortie de prostitution des personnes prostituées, criminalisation des clients, et lutte accrue contre toute forme d'exploitation sexuelle et de trafic des femmes, hommes (10 %) et des mineur.es en prostitution), Amnesty s'incline, elle, devant le lobby des proxénètes marchands de chair humaine -de femmes en écrasante majorité. Pas d'amnistie pour les femmes. Les associations féministes, qui estiment pour leur part n'avoir pas été écoutées lors des consultations de l'ONG, sont vent debout contre cette prise de position qui couvait depuis un an.

Voici quelques propositions de visuels et de nouveaux logos, émanant de ces associations, pour la nouvelle politique d'Amnesty en (dé)faveur des femmes :

Amnesty pour qui ?


Le proxénétisme n'est pas un crime - Impunity International. (Pimp : maquereau)

Chez les Effrontées : Appelez-moi maintenant AMENsty ! Avec men : hommes, à l'effigie de Shalil Shetty, l'actuel secrétaire général de l'ONG.


En espagnol - Amnesty International : 100 ans de recul des droits humains.

Impunité Internationale : protection des droits des maquereaux des acheteurs de sexe.

Liens supplémentaires : Prostitution et société, revue du Mouvement du Nid - Ressources Prostitution. @RessourcesPros, leur Twitter.
Il y a aussi le financement, nerf de la guerre : Georges Soros subventionne Amnesty via sa fondation Open Society Foundation, qui milite pour la réglementation du travail du sexe : lien ici vers le Site Sisyphe.

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