mercredi 16 juillet 2014

Trompe-l'oeil et mauvaise foi

J'ai eu l'occasion d'évoquer dans un précédent billet les arguments des hommes pour écarter les femmes de certaines professions. A l'invitation de l'association féministe dans laquelle je militais, j'allais faire potiche aux réceptions de leurs financeurs, mais avec mon plein accord. Je ne porte pas de crête à l'iroquoise, ce qui était le cas des deux fondatrices, je m'intègre donc mieux dans un buffet de la préfecture, de la Région ou de la mairie dont dépendaient leurs financements. Et, bien entendu, elles avaient le droit de se coiffer comme elles l'entendaient. Tout est allé très bien pendant plusieurs années. La coupe a débordé un matin lors de la réception d'une poignée de patrons du BTP, dont un chef d'entreprise de peinture en costume velours ras noir qu'il avait sans doute peur de salir, c'est fragile ce tissu. La rencontre avait lieu pour promouvoir les femmes dans les métiers du bâtiment, et l'adjointe au maire pour la parité était de la réception. Bref, quand le patron peintre a commencé à divaguer sur "des femmes dans la boue sur les chantiers, aussi, quand même !!", mon sang n'a fait qu'un tour. Il faut dire que j'entends depuis des lustres les mêmes arguments mensongers dans l'industrie, qui est davantage mon domaine. J'ai donc répondu poliment mais néanmoins fermement "c'est amusant, mais entre 1914 et 1920, aux femmes qui remplaçaient les hommes partout aux champs (80 % de la France était rurale) et dans les usines d'armement notamment, on n'a pas demandé, quand les mecs sont rentrés de la boucherie mondiale, si leurs bottines, leurs jupons brodés, et leurs manucures avaient bien résisté à la boue des champs et à la graisse des ateliers ?". Non, c'est vrai quoi. Silence de mort dans la salle. Ça a même empiré quand le patron estomaqué a balancé l'argument de trop selon moi : "Vous avez des enfants, Madame ?", "Ah, parce qu'il faut être pourvue d'enfants pour avoir un avis autorisé sur le sujet, en plus ?". Ou comment aggraver son cas.


Photo : Une Rosie Riveter de l'industrie de guerre américaine en 1943.

Quand je plaçais du personnel médical et para-médical, les pharmacies industrielles (style Novartis et d'autres), dernier bastion mâle dans la pharmacie, me faisaient le nez quand je proposais une pharmacienne
(85 % des effectifs de la profession) : il faut trimballer des charges lourdes, me disaient-ils en me prenant pour une bille. Les chaînes industrielles d'assemblage intègrent depuis longtemps les éléments lourds par des monte-charges et des systèmes de portage, donc on se payait ma tête. Pareil chez les autres industriels : pas de chiottes ni de douches pour femmes, la chaîne n'est pas adaptée, me rétorquait-on, oubliant que dans les hôpitaux, les aide-soignantes et les ASH soulèvent des malades grabataires de 70 à 85 kg couramment, les manipulent pour les soins et la toilette, ce, sans aucune assistance mécanique de machines porteuses. Et dans ces professions qui ne sont pas mécanisables, les hommes se gardent bien de venir concurrencer les femmes ! Il m'est aussi arrivé de traverser des ateliers d'ébarbage de pièces d'acier : ce sont des femmes qui travaillent là, dans un brouillard permanent de poussière d'acier où on ne voit rien à 10 mètres, parce que les femmes sont "plus précises" ! Si la force physique était un argument, comment expliquer que dans les ateliers de développement software (codage, langages informatique...) on ne voit que des garçons ? Idem dans les écoles d'informatique truffées d'hommes. Développer en C++ se fait devant un clavier d'ordinateur, assis au chaud et au sec, sans bruit et sans poussières, sans appel à la force physique. Alors ? Pourquoi pas de femmes, comme dans la salle à coté où, devant les mêmes ordinateurs, elles sont secrétaires et comptables ?

Il n'y a pas de fatalité à ce qu'un poste de travail soit pénible, gras ou sale : il suffit de réfléchir à l'ergonomie du poste et de l'aménager pour l'améliorer : tout le monde en profite, les femmes ET les hommes. Il n'y a pas de fatalité à ce qu'un chantier soit boueux : il est boueux et dangereux parce que ce sont des hommes qui y travaillent en majorité, comme les vestiaires des mecs dans l'industrie ne sont pas propres, les chiottes à l'avenant, sans miroirs, avec des choses douteuses stockées devant les lavabos inaccessibles (ça m'est arrivé, en tant que commerciale de vouloir aller aux toilettes dans des ateliers où il n'y a que des mecs, où il faut en plus traverser une rangée de pissotières où ils se cramponnent l'appareil uro-génital : une horreur !), pas plus qu'un atelier de mécanique ne doit forcément être noir, sale et huileux par terre, au risque de chutes graves !


Ils veulent juste rester entre eux et se garder les postes valorisants et mieux payés : toutes leurs machines auxquelles les femmes n'ont pas accès, sont pilotées par un bien nommé joystick (à fonction masturbatoire, mais je vais me garder de faire une psychanalyse de comptoir) et de boitiers presse-boutons, depuis leurs odieuses nacelles élévatrices qui sont partout, leurs grues de chantiers, jusqu'à leurs inhumaines machines à ramasser les poulets dans les tunnels hors-sol -que je vois quand je fréquente l'autre endroit où ils ont tous les postes : l'inhumain élevage industriel, et plus généralement l'agriculture. Ils ramassent des poulets comme ils ne ramasseraient pas des pêches : trop fragiles, elles arriveraient abîmées chez les distributeurs et seraient invendables. Les poids lourds sont devenus hyper-équipés et avec cabines confortables, comme les chariots de caristes. La soudure est un travail de haute précision, comme celui de dentellière : certaines soudures sont radiographiées pour s'assurer qu'il n'y a aucune micro-fissure, dans l'industrie nucléaire notamment. Il n'y a donc aucune raison pour que les femmes n'y aillent pas.


Finalement, mais l'adjointe au maire partie vaquer à d'autres obligations n'était plus là pour le voir, le patron peintre après examen du cas à distance de sécurité de plusieurs mètres, constate que je n'ai pas l'écume aux lèvres, d'ailleurs je taille un bavette courtoise à une de ses homologues femme, sans qu'on s'envoie la décoration de table à la figure. Il s'approchera donc avec une coupe de champagne et nous bavarderons ensemble pendant une bonne vingtaine de minutes, en concluant par une poignée de mains. Mais le mal était fait : l'adjointe ayant fait demander à mon propos, outragée, "Mais qui est cette femme ?", nous nous sommes quittées l'association et moi pour raisons que le financement par l'oppresseur, fut-il représenté par une femme, ne permet pas d'exprimer ses arguments et qu'il faut caresser ces messieurs dans le sens du poil, même quand la réunion est faite pour promouvoir les femmes. Sans moi, et sans regrets. Cela m'a dégagé du temps pour me consacrer à la cause des animaux qui m'occupait en même temps. Quand je réussis à rentrer dans un élevage industriel (où on ne rentre pas, faut-il le préciser ?), et que le technicien me demande à la fin de la visite si je "suis journaliste" (imparable : je connais le sujet, je pose des questions et je prends des notes), que je me présente en qualité d'activiste de la cause animale, il pâlit légèrement en vérifiant que sa braguette est bien fermée, ce qui n'est pas désagréable ; et si les installations et le nombre de leurs occupant-es sont conformes à la Directive européenne, tout va bien, on sursoit à la pendaison par les couilles. Mais uniquement à cette condition.

ACTUALISATION - Liens supplémentaires (Merci Elihah :)
Genre et Informatique par Isabelle Collet
Sur les pratiques insalubres considérées comme viriles, car trompe-la-mort sans doute : un article sur les pisseurs de rues
Une campagne pour la mixité des métiers 

19 commentaires:

  1. C'est très intéressant ! Je ne suis pas sure d'avoir compris pourquoi vous avez quitté l'association : c'est l'adjointe du maire et le patron qui avaient été désagréables, où était le tort de l'assoc ? Est-ce que ce milieux hostile ne nécessite pas au contraire de continuer à se battre ?

    Par ailleurs, je suis un peu décue par cette phrase:

    "Il n'y a pas de fatalité à ce qu'un chantier soit boueux : il est boueux et dangereux parce que ce sont des hommes qui y travaillent en majorité, comme les vestiaires des mecs dans l'industrie ne sont pas propres, les chiottes à l'avenant, sans miroirs, avec des choses douteuses stockées devant les lavabos inaccessibles" et ce serait différent avec des femmes"

    Je doute sincèrement qu'on puisse faire des généralités du type "c'est sale parce que c'est des hommes qui s'en servent", et je crains même que cela ne revienne à renforcer des préjugés néfastes du type "les femmes sont propres et soignées, les hommes sont des brutes sales". D'ailleurs, les miroirs, on s'en fout, non ?


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    1. Les miroirs on s'en fout quand on ne fait pas une profession commerciale de représentation. Quand j'ai fait 300 Km pour arriver chez un client, je ne m'en fous pas, pas plus que de ne pas pouvoir me laver les mains, parce que devant le lavabo il y a un énorme sac poubelle comme ça m'est arrivé dans un bureau d'études à Cherbourg (je balance) où ne travaillaient que des mecs médiocres ; je n'y peux rien si les ateliers industriels de mecs sont gras, noirs, vétustes et non pourvus de toilettes séparées femmes, hommes et handicapés comme la loi l'impose quand on reçoit du public. Une femme ingénieure commerciale qui visite professionnellement l'entreprise après un trajet de 2 heures a le droit à un minimum d'égards. Personnellement, quand je reçois des clients ou des candidats à un poste, je leur demande s'ils ont fait bon voyage, je leur indique les toilettes pour le cas où ils devraient se rafraîchir, et je leur propose un café ou un thé avant tout début de réunion ou entretien. Cela s'appelle de l'hospitalité. Et j'applique aux deux sexes. Ce qui vaut pour les clients vaut pour les candidat-es à un poste.

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    2. En ce qui concerne le financement, j'avais travaillé sur un apport privé : la Fondation Raja (privée) finance des projets féministes, pour celles que cela intéresse. Il suffit de déposer un dossier convaincant et argumenté. Cela aurait permis la diversification de leur portefeuille de financeurs. Mais rien a faire, elles ne croyaient qu'au financement public, à l'argent des contribuables. Les collectivités locales se donnent le beau rôle en affichant leur "ouverture d'esprit" avec une asso féministe créée par trois lesbiennes. Tout est bon pour avoir l'air progressiste, ça en jette. Mais à condition toutefois qu'on soit bonnes filles et qu'on brosse les patrons dans le sens du poil, dans un pays de chômage endémique. Et c'est tant pis pour celles qui se trouvent discriminées dans les processus de recrutement, comme ça a toujours été mon cas et dont les convictions féministes supportent mal les compromis. Un patron ça se convainc avec des arguments... à condition de vouloir convaincre, et d'avoir un minimum de conscience de classe.

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  2. Je n'y connais rien en BTP, par contre concernant l'informatique et le manque de nanas dans le domaine je peux te dire que tu es à coté de la plaque. Ce manque n'est pas dû à la domination masculine des perfides développeurs C++ mais tout simplement à un métier qui est extrêmement boudé par les filles. Et au contraire, de se que j'en ai vu une présence féminine dans une équipe de développeurs est très apprécié. Mais comment j'ai terminé sur ce blog moi... je me demande bien.

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    1. Je travaille pour des bureaux d'études qui font du hardware, des SSII qui développent du software, je sais comment ils me traitent ! Allez faire un tour dans les technopoles et pépinières de start ups où on cultive un entre-soi masculin féroce avec des subventions payées par tous les contribuables, où des mecs vous expliquent que "chez nous madame, c'est très technique et très spécifique" (je l'ai entendu des centaines de fois) : sous-texte, les bonnes femmes ne comprennent rien à la technique. J'ai une boîte de pisseurs de code / chair à canon de SSII en bas de chez moi : ils "travaillent" jour et nuit, samedis dimanches et fériés, je vois passer une fille de loin en loin (il faut avoir de bons yeux, elle fait son maximum pour ne pas être visible et adhérer au maximum à l'indifférenciation du troupeau) puis je ne les vois plus ! Leur occupation du temps (ils glandent en majorité) et de l'espace n'est possible que parce que les femmes assurent l'intendance, ce qui leur permet de glander des semaines entières, quand ils rentrent la soupe et le linge sont prêts et la maison est propre. Merci qui ? Les femmes ont autre chose à faire dans la vie et ces pratiques de glandeurs irresponsables sont évidemment faites pour rester entre soi, le doute n'est pas permis. Merci de vos passages et de vos commentaires.

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  3. RHoa, 'boudé par les filles'
    Voir http://www.isabelle-collet.net/isabelle.collet/Bienvenue.html
    http://www.isabelle-collet.net/isabelle.collet/these.html

    pour la saleté ambiante, il y a un code global de la masculinité(plutôt virilité là): supporter sans se plaindre (et en s'en moquant, donc) le danger, la saleté, l'insalubrité globale.Et donc d'y participer en laissant traîner le ou en ne se préoccupant pas du rangement/ propreté etc (métiers de fâââme de toute façon de nettoyer la crasse des autres)
    Voir les travaux de C.Dejours.

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    1. Merci pour le soutien et les références ! Le bon lien est : http://www.isabelle-collet.net/isabelle.collet/these.html D'ailleurs, je le rajoute en bas de billet.
      Pour la saleté et l'insalubrité marques viriles de trompe-la-mort : il y a une tendance chez les féministes françaises à utiliser la dialectique pour la retourner contre nos arguments : si vous dites que les gars sont sales, vous dites que les filles sont "essentiellement" propres. Sans plus d'analyse et sans références. Les travaux de Christophe Dejours (sociologue du travail) dont tu parles doivent se trouver ici : http://damiencartron.free.fr/textes/2010/Revue-Sociologie.pdf

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  4. Dejours ne dit pas qu'ils sont sales, mais que le comportement viriliste enjoint à faire fi du danger, de la saleté etc.. bref, maîtrise du dégoût, de la peur, du ressenti en général (de soi et des autres), notamment de la douleur physique ou morale.
    voui c'st le second lien le bon pour la thèse d'I.Collet.

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    1. C'est bien ce que j'ai compris : attitude de trompe-la-mort par laquelle ils veulent montrer que rien ne leur fait peur. Démonstration de virilité.

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  5. C'est vrai que ce qui est terrible sur certains blog c'est que l'on y vient convaincu du bien fondé de celui-ci, du combat juste mené pour l'égalité des sexes et que l'on y trouve parfois quelques argumentaires qui déçoivent : à l'hôpital les ASH ne font pas les toilettes mais le ménage et c'est vrai que ce sont surtout des femmes (je n'ai pas les chiffres mais je dirais 99% et c'est surtout parce que les cadre femmes qui les recrutent ne prendraient jamais un homme pour cela : l'homme ne sait pas faire le ménage) les AS (aide soignant(e)) sont également majoritairement mais des femmes, je dirais 66/33 à la louche. C'est la culture de l'aide au soin, de la toilette et là aussi : traditionnellement le contact physique, le soin, c'est féminin. Le transport, la manutention, la tradition la réserve aux hommes dans leurs véhicules qui font pinpon. Les recruteurs sont ainsi faits : ils préfèrent et les recruteurs sont là aussi surtout des cadres féminins… Les infirmiers c'est moins vrai : de plus en plus d'hommes ont le rôle depuis que les IDE ne touchent plus au malade mais sont des techniciens du soin. Les clichés sont facilement entretenus. Et quand aux médecins, il y a beaucoup plus d'étudiant en médecin filles en 2e année que de gars et ce depuis bien des années maintenant. Et ces nouveaux médecins ont pris l'habitue de partager les tâches à la maison, de vivre à deux et donc ils ne veulent plus s'installer en libéral (trop de charges, trop de contrainte de stabilité locale), ils fuient la campagne car il n'y aura pas d'emploi pour le conjoint ni d'école pour les enfants.
    Dans le BTP je ne sais pas, dans l'informatique je ne sais pas mais dans le domaine de la santé : vous êtes à côté de la plaque. Les clichés existent toujours, surtout entretenus par l'encadrement RH qui est massivement féminin, mais la révolution se fait doucement et dans un sens qui mécontente le peuple qui voit cela de l'extérieur.
    My 2 cents.

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    1. Donc, si je suis bien depuis le début, c'est toujours la faute des femmes si elles ont les postes moins payés et 66 % de la retraite d'un mec ! Elles n'osent pas aller en software/informatique, et les cadres femmes des hôpitaux discriminent les hommes, ces malheureux, dont les CV affluent pour balayer les couloirs et vider les bassins ! Quand il y a des infirmiers mâles, ils ne tiennent pas 3 semaines dans les services de médecine long séjour ou gériatrie (généralement anti-chambres de l'enfer et du paradis), ils préfèrent le bloc opératoire : la/le malade n'y parle pas, il est anesthésié, il ne demande donc pas "Docteur, dites-moi que je ne vais pas mourir", c'est plus facile. Pour ce qui concerne les étudiants en médecine, il ne m'avait pas échappé que les femmes sont en passe de devenir majoritaires, mais pour faire comme à l'Education Nationale : femmes, piétaille et hommes aux postes de commandement. La majorité numérique n'implique pas qu'on occupe les postes de management bien payés. Idem pour la magistrature. Mais ça doit être manque d'ambition des femmes, sans doute. En psychiatrie, il reste une tradition de "gros bras" mâles datant du XIXè où n'existait pas la pharmacopée actuelle et où il fallait maîtriser les malades considérés violents. Mais c'est le contre-exemple, et ça ne devrait pas durer, la camisole chimique est efficace.

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  6. Je n'ai pas d'enfant. Je n'ai donc pas de fille mais si j'en avais une je n'aimerais pas vraiment la voir patauger dans la boue et des ateliers crades pour gagner sa croûte. Pour ça, je rejoins le Monsieur de ta réunion. Sauf que le Monsieur en question oublie que je si je peux avoir une fille, je peux aussi avoir un fils et ma foi, je n'aimerais pas trop le voir dans la boue et la crasse non plus.Pourquoi une femme ne pourrait pas travailler dans la boue mais un homme si? Ah, la bonne éducation qui veut que les filles ne bronchent pas d'un pouce pour ne pas salir la jolie robe tandis que le fiston revient tout tâché car "qu'est-ce que vous voulez, c'est un vrai petit mec!". Est-ce qu'on est vraiment sorti du Moyen Age? J'en doute fort.

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    1. Mon article dit que la boue n'est pas une fatalité sur un chantier, l'insécurité non plus. Je n'ai pas d'enfant, donc pas de fille, mais il me semble que ce n'est pas aux parents de décider des vocations de leurs enfants. Il se trouve que je connais des filles maçonnes ou électriciennes bâtiment qui rêvent de travailler dans le BTP, je ne vois pas au nom de quoi on aurait le droit de les contrarier et de leur interdire ces professions en les discriminant à l'embauche sur des critères socio-culturels non pertinents. Je connais aussi des nanas qui ont un BTS logistique et à qui, lors d'un entretien de recrutement -spécial filles- le patron demande de soulever le capot d'un camion et de lui détailler les pièces du moteur. C'est inepte, non professionnel et non éthique. Enfin, tout cela est construit et culturel, en Russie, les femmes sont présentes en grand nombre sur les chantiers de TP et bâtiment, et en Indonésie, ce sont les femmes qui font du développement informatique.
      PS : Je profite de ton passage pour dire que j'ai essayé 3 fois de poster un commentaire sur ton blog, sans y arriver. Mais je vais lire....

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  7. Ah mais je n'ai pas l'intention d'interdire quoi que ce soit. Si j'avais des enfants els feraient ce qu'els voudraient. Je ne pense pas que je les influenecerais mais en mon for intérieur j'avoue que je préfèrerais voir mon fils ou ma fille se dédier à la musique, à la photo ou à l'aviation plutôt plutôt qu'à une carrière de cammionneur par exemple.
    Je ne crois pas non plus que la saleté des ateliers soit une fatalité. Je pense que c'est plus une habitude très genrée. "Bah c'est des gars hein, on va pas leur demander d'être propre." C'est pour ça que je dis que je ne vois ni ma fille ni mon fils dans la boue ou la crasse qui n'a pas lieu d'ètre.
    Le coup du si largement entendu "l'informatique c'est un truc de mec" ça me fait franchement rire. Ada Byron, pour ne citer qu'elle, ils connaissent pas.

    Bizarre que tu ne puisses pas poster sur mon blog, je n'ai pas changer les paramètres. Je vais voir ça.

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  8. Juste pour dire que j'ai modifié un truc pour la publi des com de mon blog. Ca devrait remarcher.

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    1. Merci ! J'irai voir :)) Désolée pour le retard, je suis restée coupée du réseau 3 jours pour cause de travaux de BTP, ça ne s'invente pas ! Leurs travaux de terrassement (viol de la terre selon moi) ont provoqué la rupture de câbles télécom, heureusement qu'il y a 6 mois on a eu des travaux préventifs de déplacements des câbles ! Qu'est ce que ça aurait été autrement ! De vrais nuisibles, fins comme du gros pâté !

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  9. Cette histoire de boue est ridicule. Personne n’aime être dans la boue, pas plus les hommes que les femmes. Et à tout prendre, je préfèrerais le risque de la boue que les inconvénients inhérents au nettoyage de certains lieux qu’assurent le plus souvent les femmes.

    De toute façon j’ai du mal à comprendre que l’on classe encore des métiers comme féminins ou masculins. C’est d’autant plus absurde que ce sont souvent dans les métiers « masculins » que les femmes sont souvent plus performantes que les hommes, probablement parce que sur sélectionnées et sur motivées.

    Les femmes qui sont dans ces filières professionnelles considérées comme « viriles » sont souvent d’ailleurs contraintes à prouver et à reprouver toujours et toujours leurs capacités malgré leurs résultats et leurs expériences.

    Je connais quelques femmes qui évoluent dans ces métiers considérés comme « masculins » et qui ont souvent des trucs pour désarçonner les machos éventuels.

    Une, notamment, qui me vient à l’esprit qui est emblématique. C’est une femme professeure d’arts martiaux (judo, jujitsu), petite femme à l’air fluette et au petit gabarit mais très tonique, qui à la rentrée quand elle débute un nouveau cycle de cours devant des élèves dont certain(e)s ne la connaissent pas, commence systématiquement ses démonstrations de techniques en prenant comme partenaire un homme (pratiquant déjà bien confirmé) et parmi les plus baraqués de l’assistance, qui pèse parfois presque le double de son poids.

    Elle leur démontre d’emblée que ces techniques marchent parfaitement sur des adversaires beaucoup plus forts à condition d’être bien connues et parfaitement exécutées, ce qui en l’espèce est évidemment le cas.

    Du coup, il est très rare, après, d’après elle, d’observer des comportements sexistes à son égard ou à l’égard de pratiquantes. Mais il n’empêche qu’elle se trouve contrainte de prouver toujours et toujours malgré une vingtaine d’années de métier et un très haut niveau technique contrairement aux professeurs hommes y compris ceux qui sont parfois de moindre niveau, en moins bonne condition physique ou sensiblement plus âgés ou les trois à la fois.

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    1. En fait, elles doivent prouver de façon préventive et définitive qu'elles ne sont pas emmerdables et qu'il vaut mieux se tenir à carreau ! Ce qui marche évidemment, mais au prix de traiter l'adversaire en se mettant à son niveau : en établissant un bon rapport de force prouvant qu'on est bien compétitive, au moins autant que lui. Mais c'est déjà ce que disant Frederick Douglass, militant des civils rights des noirs américains (1818-1895) : "Rien ne vaut un bon rapport de forces". Ou comme moi je dis trivialement : "je cherche un moyen de le tenir par les cou.lles, ça va inverser le rapport de forces" ;)) Puisque ça marche comme ça, il ne faut pas hésiter.

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  10. Oui mais en l'espèce elle ne se met pas à leur niveau puisque tous les hommes du cours sont des élèves alors qu'elle est elle une maîtresse en arts martiaux, mais elle leur montre qu'elle est au même niveau qu'un maître homme et qu'ils doivent la respecter comme il le ferait avec un homme professeur.

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