" La femme a été donnée à l'homme comme une terre à labourer", ou plus canoniquement précis :
" Vos épouses sont pour vous un champ de labour ; allez à votre champ comme et quand vous le voulez et œuvrez pour vous-mêmes à l'avance. " *
Sourate 2, verset 223 du Coran.
Les Taliban, qui dirigent d'une main de fer l'Emirat d'Afghanistan, viennent par décret de fermer les boutiques de vêtements pour femmes !
Lors du tremblement de terre du 31 août 2025 qui a touché partiellement le Pakistan et l'Afghanistan, faisant crouler les maisons des habitants, les sauveteurs ont laissé sans soins, ensevelies, abandonnées à la mort, les femmes afghanes, car selon les préceptes obscurantistes de l'Islam fondamentaliste sunnite (principale obédience de l'Islam pratiquée par les Taliban), les femmes sont intouchables par un homme qui n'est pas de leur famille ; les pompiers, secouristes, infirmiers, médecins..., étant tous des hommes pour cause d'interdiction aux femmes de travailler à l'extérieur, cloîtrées qu'elles sont à leur foyer par jugement canonique. Ce tremblement de terre a provoqué la mort de femmes des campagnes pour deux raisons : cantonnées à l'intérieur, les hommes accomplissant les tâches extérieures, leurs maisons se sont effondrées sur elles ; et ensuite, elles sont mortes faute de secours et de soins pour les raisons évoquées ci-avant.
La guerre impitoyable que les Taliban sunnites au pouvoir mènent aux femmes depuis leur prise de pouvoir en août 2021, se traduit par une régression sans précédent des droits de filles et des femmes : interdites d'école et d'université, sous tutelle des mâles de leur famille ou de leur clan, elles sont traitées comme du bétail (comme si on devait, par ailleurs, traiter le bétail, matrice de toutes les oppressions), au service domestique, sexuel et reproductif des mâles de leur tribu. S'ensuivent suicides, viols, meurtres, assassinats, et, quand survient une catastrophe naturelle, défaut de soins.
Déjà ensevelies métaphoriquement sous des kilomètres de tissus, elles restent ensevelies réellement dans le linceul de leur voile sous les gravats de leurs maisons éboulées sur elles.
Christine Delphy écrivait dans les années 80 et 90 que, vu les services domestiques gratuits que les femmes rendent aux hommes, ces derniers ne seraient certainement pas enclins à les exterminer, pas assez fous pour en arriver à cette extrémité. Personnellement, je les pense pour la plupart cinglés, mais c'est une opinion personnelle. Elle n'y croyait pas. Il semble désormais que cette spéculation est fausse. Elle a toujours été fausse, à preuve le sexocide des 'sorcières' mené par le clergé catholique partout en Europe durant trois siècles. A la fin de l'Inquisition, il ne restait plus aucune femme dans certains villages d'Europe au début du XVIIe siècle. Selon ces éleveurs du Néolithique et leur doctrine gynophobe, il restera toujours assez de cheptel féminin contraint à leur reproduction sous peine de violences ou de mort. De toutes façons, elles sont emmurées chez elles, sans recours.
Pas fous, les Talibans, renseignés par les expériences saoudienne, qatarie, et surtout iranienne, régimes théocratiques virils, tous opprimant les femmes, ont toutefois laissé ces dernières faire de brillantes études dans leurs universités. Des générations de femmes voilées, infantilisées, traitées en mineures, mais éduquées, instruites, se dressent aujourd'hui devant le pouvoir religieux des mollahs en Iran et/ou votent avec leurs pieds ailleurs. On le voit avec la résistance Femme, Vie, Liberté en Iran où les femmes bravent la répression du pouvoir en se dévoilant, parcourant les rues cheveux à l'air. La fréquentation des prières du vendredi est en chute libre, les iraniens et iraniennes sont (presque) tous désormais athées. Pas de ça chez nous, se sont dit les Talibans afghans sunnites. Résultat : bouclage et mise en esclavage des femmes.
Mais aucune flottille de personnalités médiatiques et politiques ne viendra à leur secours pour les ravitailler en moyens de contraception et en médicaments par exemple. Gageons toutefois qu'aussi bien les Gazaouies que les Sud Libanaises vivent quelque chose d'approchant sous la férule du Hamas sunnite pour les premières, et du Hezbollah chiite pour les secondes. Voilées, menacées, violées au besoin par des 'humanitaires', tous hommes, dont on sait les pratiques de chantage face à des femmes aux abois, chargées de famille et d'enfants qu'elles doivent nourrir. Mais motus. Pas de flottille pour les Afghanes : la répression des Talibans serait plus terrible que celle d'Israël qui se contente de les arraisonner, les priver de leur téléphone, voire de les embastiller trois jours dans une de leurs prisons du désert du Néguev, pour après les mettre dans un avion avec de l'eau et des sandwiches ! Une démocratie, Israël, (pour celles et ceux qui n'en seraient pas convaincus, merci d'aller lire la définition d'une démocratie et sa séparation des pouvoirs), et en face une théocratie implacable qui ne fait pas de quartiers. Prudence est de mise, donc.
Le malheur insondable des femmes c'est qu'elles produisent elles-mêmes leurs propres oppresseurs, leurs ennemis de classe, pour être ensuite encombrées de conflits de loyauté vis à vis des hommes de leur famille et de leur clan. Les patriarcaux apparus au Néolithique nous ont domestiquées, vassalisées, dégradées, 'castrées psychologiquement et métaphysiquement' (pour citer Mary Daly), mises en esclavage, à leur service sexuel, reproductif, domestique. Après 6000 ans de lavage de cerveau, de dressage et de violence, ils nous ont convaincues que la production d'un héritier mâle était notre devoir et notre couronnement, puisqu'ils sont incapables de se rendre à eux-mêmes ce service. Ils l'ont voulu ainsi, c'était intentionnel, et des millions de femmes sont incapables de se libérer de ce fardeau, réelle malédiction, qu'elles pensent leur mission, et la seule façon de justifier leur existence, comme si quiconque devait des comptes pour avoir été mis au monde, cet autre bobard patriarcal ! C'est pourquoi il est de notre responsabilité de faire preuve de sororité, de nous coaliser pour que cesse au plus tôt cet état de fait. En refusant ici l'oppression et la tyrannie religieuse, ennemies des femmes, et en étant solidaires de nos sœurs là-bas. La fermeté sur nos principes républicains et démocratiques devrait être notre première exigence.
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Marzieh Hamidi, championne de taekwondo est d'origine afghane et vit en France sous protection policière. Elle a appris les arts martiaux sur les conseils d'un ami, après un viol subi dans son pays. Elle s'est spécialisé en taekwondo et a tellement dominé sa discipline qu'elle a été sélectionnée pour les JO de Paris. Elle refuse de porter le hijab comme l'exigent ses anciens concitoyens musulmans secondés par les compromissions assez honteuses des instances sportives et olympiques. Elle est de ce fait menacée de mort en France. Les obscurantistes et leur petit club de souteneurs, non seulement abîment, blessent, trivialisent les femmes, mais en plus, si la victime, résiliente, les nargue, leur impose son refus de leurs diktats et son style, ils en font un caca nerveux. Une femme qui ose se défendre, et qui résiste à l'oppression, quelle provocation ! Courage, Madame. Croyez à ma sororité et à mon admiration.
* Pour d'autres citations tout aussi misogynes émanant des deux autres religions du Livre et des systèmes de pensée hindouiste et taoïste, consulter mon article (side bar de droite, image Le féminisme ou la mort) ; le seul universalisme de ces croyances insultant la Raison, c'est leur haine multimillénaire des femmes.