Par solidarité de blogueuse, puisqu'à l'évidence on peut être embastillé pour avoir exposé ses idées sur la blogosphère, j'ai acheté et lu le récit de mémoires de Waleed Al-Husseini publié chez Grasset. Âgé aujourd'hui de seulement 26 ans, Waleed Al-Husseini est réfugié politique en France depuis 2 ans.
Les prisons d'Allah est sa biographie et le récit de son parcours de libre-penseur en Cisjordanie où il est né et où réside sa famille de commerçants-artisans issus de la classe moyenne. Athée depuis l'âge de 14 ans, et blogueur affichant son athéisme depuis l'âge de 17 ans, Walid Al-Husseini est arrêté, torturé et détenu pendant 10 mois dans les geôles de l'Autorité Palestinienne, libéré sous caution puis en fuite en Jordanie qui a des accords d'extradition avec la Palestine, et ensuite en France (son arrivée à Paris avec un double sentiment d'effroi et d'émerveillement) qui n'était pas son premier choix car il ne parlait pas français. Il voulait aller au Canada anglophone, mais c'est la France qui lui a accordé l'asile la première. Bien que la laïcité soit inscrite dans sa Constitution, sans doute pour complaire à l'Europe, sa principale financeuse, en réalité, l'Etat Palestinien est confessionnel et ne tolère pas les contestataires de l'Islam. Ce livre, dont je recommande chaleureusement la lecture, bien écrit et bien traduit, est enthousiasmant et frais, comme les idées exprimées par ce libre-penseur qui ne veut que la Raison pour inspirer sa vie. C'est un défenseur de la laïcité et des idées des Lumières. Il parle aussi très bien de la situation des femmes dans son pays et, plus généralement, en terre d'Islam, femmes sous tutelle, qui ne peuvent pas non plus choisir leur destin. Ils aborde notamment les cas de mariages forcés précoces.
J'avais écrit ici même un billet sur le hors-série Charlie Hebdo La laïcité, c'est par où ? Cette laïcité, concept tellement français, notre invention républicaine que les autres ont du mal à comprendre, est menacée par le retour du religieux et le relativisme culturel, ce racisme doucereux qui ne dit pas son nom.
La laïcité est la garantie par la République, qui ne reconnaît elle-même aucun culte, qu'on peut pratiquer sa religion ou croyance dans la sphère intime ; en contrepartie, la République refuse tout affichage dans l'espace public, ou au moins dans ses administrations publiques. Citation de Cynthia Fleury sur le plateau de C dans l'air, récemment. Aucun état avec loi religieuse inscrite dans sa constitution ne vous garantit une telle
liberté : les religions sont par définition toutes clivantes, convaincues de détenir la vérité absolue, elles considèrent que les autres religions concurrentes sont blasphématoires envers elles.
Le blasphème n'est pas mentionné dans la loi en France, il n'est donc pas un délit. Vous pouvez remplacer le bicorne de Napoléon par un canotier, ou faire des moustaches à la Joconde, écrire dessous L H O O Q (déjà fait, donc net manque d'originalité), vous pouvez enlever le pagne du Christ en croix et le remplacer par un kilt, et mettre un chapeau haut de forme à Allah, ce n'est pas illégal. Ce qui est un délit en revanche, et relevant du Code Pénal, c'est attaquer une personne sur sa croyance ou ses origines supposées religieuses ou ethniques. Ceux et celles qui ne font pas le distinguo entre les idées et les personnes, entre la satire et le racisme-incitation à la haine, entre des personnes humaines vivantes et les personnages historiques ou fantasmatiques ont juste besoin de cours d'instruction civique : ce n'est pas du tout la même chose. "La laïcité c'est la fraternité/sororité anonyme. Le retour du religieux est un échec de fraternité".
Autres liens liberté d'expression :
Une tribune de Roberto Saviano dans Libé : Saviano, auteur de Gomorra, est menacé de mort par la Mafia, il vit sous la protection de la police italienne en changeant sans arrêt d'adresse.
La voie de la Raison, le blog de Waleed Al-Husseini
Le Facebook du Conseil des ex-musulmans de France, créé avec d'autres par Waleed Al-Husseini
Une critique des Prisons d'Allah chez La règle du Jeu
Felina, journaliste et twitteuse, assassinée par les cartels mexicains de la drogue.
" Combien de catastrophes nous auraient été épargnées si les hommes avaient gardé leur queue dans leur froc. " Marc-Uwe KLING - Quality Land
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lundi 26 janvier 2015
jeudi 22 janvier 2015
Les violeurs sont parmi nous
Le Collectif Féministe Contre le Viol (CFCV) sort sa dernière campagne contre le viol. Le spot a été présenté à la presse le 20 janvier. Je relaie la campagne.
Pour connaître la loi et savoir à qui s'adresser (y compris quand les faits sont anciens) suivre le lien SOS viols femmes information. Et il faut bien sûr, pour être complètement informée, explorer le site en cliquant sur toutes les pages.
Des violeurs continuent leur vie, impunis, comme si de rien n'était, et il faut en plus subir des incitations au viol. La loi Santé préparée par Madame Touraine, Ministre de la Santé, a provoqué une grève corporatiste des médecins pendant les fêtes. Les grévistes du CHU de Clermont-Ferrand ont dessiné une fresque contestataire où des "super-héros" violent une super héroïne, avec commentaire du même niveau, et l'ont postée sur Facebook, ce qui rajoute la publicité à la mauvaise action.
Il s'agit de la représentation d'un viol collectif, ni plus ni moins. Ils appellent ça une plaisanterie de salle de garde. Hilarant, l'humour carabin. On peut toutefois se poser deux questions : si le Ministre de la Santé avait été un homme, aurait-on eu cette représentation incitant au viol ? Et comment ces futurs médecins recevront-ils avec une telle mentalité, les victimes de viol qui auront recours à leurs services aux urgences hospitalières ou dans leurs cabinets ? L'impact de telles images est dévastateur sur les victimes ou futures victimes de viol. Devant les protestation des féministes et même du groupe PS à l'Assemblée, la fresque a été retirée, mais sans sanctions apparemment. Voir le lien Cheek Magazine.
Pour connaître la loi et savoir à qui s'adresser (y compris quand les faits sont anciens) suivre le lien SOS viols femmes information. Et il faut bien sûr, pour être complètement informée, explorer le site en cliquant sur toutes les pages.
Des violeurs continuent leur vie, impunis, comme si de rien n'était, et il faut en plus subir des incitations au viol. La loi Santé préparée par Madame Touraine, Ministre de la Santé, a provoqué une grève corporatiste des médecins pendant les fêtes. Les grévistes du CHU de Clermont-Ferrand ont dessiné une fresque contestataire où des "super-héros" violent une super héroïne, avec commentaire du même niveau, et l'ont postée sur Facebook, ce qui rajoute la publicité à la mauvaise action.
Il s'agit de la représentation d'un viol collectif, ni plus ni moins. Ils appellent ça une plaisanterie de salle de garde. Hilarant, l'humour carabin. On peut toutefois se poser deux questions : si le Ministre de la Santé avait été un homme, aurait-on eu cette représentation incitant au viol ? Et comment ces futurs médecins recevront-ils avec une telle mentalité, les victimes de viol qui auront recours à leurs services aux urgences hospitalières ou dans leurs cabinets ? L'impact de telles images est dévastateur sur les victimes ou futures victimes de viol. Devant les protestation des féministes et même du groupe PS à l'Assemblée, la fresque a été retirée, mais sans sanctions apparemment. Voir le lien Cheek Magazine.
vendredi 16 janvier 2015
Tendance : l' effacement des femmes
Les trois religions du Livre n'aiment pas les femmes. J'ai eu l'occasion de l'écrire ICI, ICI, ou encore ICI. Il est intéressant de souligner trois évènements de l'actualité qui le montrent de façon non allégorique. Le quotidien israélien hassidique "Hamevasser" (les hassidim sont une tendance fondamentaliste du Judaïsme) a rapporté dans ses colonnes la marche parisienne du 14 janvier 2015 #JeSuisCharlie. Mais comme ils considèrent que la "représentation des femmes est indécente", ils ont publié la photo des officiels en effaçant à la palette graphique, outre la Première ministre Danoise Helle Thorning-Schmidt, Madame Merkel Chancelière d'Allemagne, femme sans doute la plus puissante du monde, en tous cas d'Europe, protocolairement située à la gauche de François Hollande, Président du pays hôte, ainsi qu'Anne Hidalgo, Mairesse de Paris, ville organisatrice et coordinatrice de la Marche à laquelle participaient une trentaine de chefs d'états ou leurs ambassadeurs. La photo est reprise et commentée dans cet article du Nouvel Obs Où sont les femmes ? Montage photo : en haut avant et en bas, après (cliquez sur la photo pour agrandir). Seule solution : une majorité, de plus en plus de femmes cheffes d'état de façon à ce qu'on ne puisse plus nous effacer sauf à ne montrer que du vide !
WOMEN in BLACK
"Disparition", une oeuvre de 2009 de l'artiste photographe yéménite Bushra Almutawakel représente l'évolution de la tenue vestimentaire des femmes depuis les années 60 : un lent effacement des corps voulu par les fondamentalistes musulmans, y compris mains et yeux dans des vêtements noirs. La fin prévisible est terrible. On peut voir une vidéo où elle s'explique en anglais ICI.
Les chrétiens ne sont pas en reste : les télés publiques (payées par la redevance) nous bassinent à longueur de journaux télévisés avec les élections et les déplacements du Pape. Le Vatican : où sont les femmes ? Ah oui, elles assurent le secrétariat, la domesticité et les soins infirmiers de la Maison de retraite vaticane, seuls fonctions où elles sont habilitées à exercer leurs talents d'êtres "complémentaires" et non égales.
L'effacement métaphorique des femmes des images et assemblées masculines produit ses effets réels délétères dans les chiffres de la démographie : selon l'Atlas mondial des femmes présenté pour la première fois par l'INED (Institut National d'Etudes Démographiques) ce 12 janvier 2015, il y a désormais plus d'hommes que de femmes sur la planète. En cause les féminicides, les avortements de fœtus filles, et le meurtre des fillettes en Inde et en Chine principalement. Et la dégradation de la santé des femmes : corvées, travaux domestiques exclusivement assuré par elles, violences maritales et sexuelles, et surmédicalisation de l'accouchement (sur lequel les patriarcaux ont fait main basse, depuis le temps que ça les démangeait) selon cet article du Monde qui minimise, selon moi, le backlash et les offensives du conservatisme patriarcal pour dire le moins. Je parlerais franchement de haine des femmes.
Liens supplémentaires : Place et rôle assignés aux femmes par les textes dans les trois religions du livre sur l'excellent site Sysiphe.
Le "féminisme radical" aurait ramolli la virilité des hommes et en aurait fait des loques pédophiles qui se seraient réfugiées chez les curés, dixit un certain Burke, cardinal chrétien ultra-conservateur américain, selon cet article de Libé. Chez les curés, le ridicule ne tue JAMAIS, ils peuvent proférer les pires biteries sans broncher et surtout sans se retrouver sous largactil dans une cellule du Pavillon des agités à l'hôpital psychiatrique ! Encore un dingue en liberté. Libre de se défausser de ses responsabilités et de diffamer.
WOMEN in BLACK
"Disparition", une oeuvre de 2009 de l'artiste photographe yéménite Bushra Almutawakel représente l'évolution de la tenue vestimentaire des femmes depuis les années 60 : un lent effacement des corps voulu par les fondamentalistes musulmans, y compris mains et yeux dans des vêtements noirs. La fin prévisible est terrible. On peut voir une vidéo où elle s'explique en anglais ICI.
Vision d'artiste de l'islam depuis les années 60 jusqu'en 2025, par une artiste yemenite... :( pic.twitter.com/QC8EIat4Pw
— Barn.b (@barnb66) 27 Juillet 2014
Les chrétiens ne sont pas en reste : les télés publiques (payées par la redevance) nous bassinent à longueur de journaux télévisés avec les élections et les déplacements du Pape. Le Vatican : où sont les femmes ? Ah oui, elles assurent le secrétariat, la domesticité et les soins infirmiers de la Maison de retraite vaticane, seuls fonctions où elles sont habilitées à exercer leurs talents d'êtres "complémentaires" et non égales.
L'effacement métaphorique des femmes des images et assemblées masculines produit ses effets réels délétères dans les chiffres de la démographie : selon l'Atlas mondial des femmes présenté pour la première fois par l'INED (Institut National d'Etudes Démographiques) ce 12 janvier 2015, il y a désormais plus d'hommes que de femmes sur la planète. En cause les féminicides, les avortements de fœtus filles, et le meurtre des fillettes en Inde et en Chine principalement. Et la dégradation de la santé des femmes : corvées, travaux domestiques exclusivement assuré par elles, violences maritales et sexuelles, et surmédicalisation de l'accouchement (sur lequel les patriarcaux ont fait main basse, depuis le temps que ça les démangeait) selon cet article du Monde qui minimise, selon moi, le backlash et les offensives du conservatisme patriarcal pour dire le moins. Je parlerais franchement de haine des femmes.
Liens supplémentaires : Place et rôle assignés aux femmes par les textes dans les trois religions du livre sur l'excellent site Sysiphe.
Le "féminisme radical" aurait ramolli la virilité des hommes et en aurait fait des loques pédophiles qui se seraient réfugiées chez les curés, dixit un certain Burke, cardinal chrétien ultra-conservateur américain, selon cet article de Libé. Chez les curés, le ridicule ne tue JAMAIS, ils peuvent proférer les pires biteries sans broncher et surtout sans se retrouver sous largactil dans une cellule du Pavillon des agités à l'hôpital psychiatrique ! Encore un dingue en liberté. Libre de se défausser de ses responsabilités et de diffamer.
@HypathieBlog @TSeveyrat1789 le mec s'appelle Beurk enfin Burke. Donc c'est un peu normal qu'il ait des sorties vomitives.
— Euterpe (@Euterpeaventure) 16 Janvier 2015
dimanche 11 janvier 2015
#JeSuisCharlie
Quand je me suis mise sur Twitter mercredi 7 janvier environ à 11H35 au moment où l'attentat contre Charlie se terminait à Paris, et que j'ai vu passer un tweet "Condoléances à Charlie Hebdo", je n'ai pas trop fait attention. Quand j'ai vu le deuxième tweet "Il y aurait au moins 10 morts dans la fusillade des locaux de Charlie Hebdo selon @Itele", j'ai mis la télé et me suis positionnée sur ma TimeLine. Incrédulité, horreur. Puis, plus tard : "Charb serait parmi les victimes". Mais vous connaissez la chronologie des faits ; j'ai pour ma part appris par une dame la mort d'Oncle Bernard (Bernard Maris) dont j'appréciais les analyses économiques, sur la place de ma mairie à 18 H ce même mercredi, où des gens se sont rendus spontanément le soir même, au premier rassemblement.
Je lis Charlie depuis ses débuts, après Hara-Kiri, La Gueule Ouverte, le journal d'écologie politique dont je me rappelle les couleurs vert pisseux en bichro, que je dévorais. Puis le Charlie hebdo de Cavanna, Cabu, Wolinski, et Reiser, Choron, Siné, Delfeil de Ton, Willem,... jusqu'à sa disparition en 1981. Avec Mitterrand au pouvoir, toute la presse de gauche à vu baisser drastiquement son audience. Je ne l'ai pas racheté dès sa reprise en 1992 avec une nouvelle équipe, mais je l'ai suivi de loin en loin pendant l'équipe Val dont j'appréciais les éditos. Et puis, plus régulièrement à l'époque des caricatures de Mahomet, où les accusations d'islamophobie pleuvaient. Au fur et à mesure que mon niveau de vie baissait, le prix du journal augmentait, sans doute pour compenser la baisse des ventes. Au moment de l'attentat, Charlie est vendu à 30 000 exemplaires, tirage non viable, ils avaient lancé une souscription "qui n'avait pas marché" selon Laurent Joffrin de Libération. Je leur ai envoyé, il y a environ un mois, un chèque à la mesure de ma bourse, me promettant de m'abonner dès que mes revenus remonteraient. Dans une époque clean, frappée par un affreux backlash, Charlie n'est pas propret, il n'est pas consensuel, et certaine de leurs unes étaient vraiment trashy. Celle-ci par exemple, mais il y a eu bien pire.
Je commence ma lecture par la dernière de couv' : Les couvertures auxquelles vous avez échappé cette semaine, qui me font mourir de rire.
Puis les "rumeurs de la semaine" comme : L'affaire des bébés échangés à la naissance va se dénouer : le petit Manuel Valls va être rendu à l'UMP, sa vraie famille. Ou : Madonna égérie de Versace. Pour vendre des sacs en peau, rien de mieux qu'une vieille peau.
Ils ont été accusés de tout : sexisme, racisme, islamophobie. Alors qu'ils sont juste des cartoonists, des libertaires qui se marrent à faire des petits crobarts, des impertinents, de joyeux incroyants, selon l'émouvante interview de Luz ICI chez les Inrocks ! Pas plus, mais pas moins.
Et puis Charlie, c'est aussi le seul journal français avec une colonne sur le sort fait aux animaux, contre l'abattage rituel sans étourdissement, la corrida, les horreurs de l'élevage hors-sol, le cirque et les zoos avec Luce Lapin. Qui relaie les messages des associations de protection animale. Contre l'expérimentation animale, un dessin de Charb
Depuis mercredi, les statistiques de mon blog sont tirées par les recherches Google sur Charlie Hebdo, sans que je ne fasse rien (moi quand je me cherche avec les mots-clés utilisés par mes visiteuses, je ne me trouve pas !), l'article plébiscité est celui sur les Femen qu'ils avaient invitées, ces autres blasphématrices venues de l'Est et mal vues car radicales : mon billet avait très moyennement marché à sa publication. Il s'est bien rattrapé cette semaine.
Et puis viennent les hors-série que j'avais commentés avec enthousiasme et dont je vous recommande l'achat quand ils réouvriront : celui sur la Laïcité, celui Pour en finir avec la Famille, celui encore sur L'escroquerie nucléaire.
Je vous recommande aussi la lecture de deux tomes de La vie de Mahomet, de Charb (illustrations) et Zineb (sociologue des religions), naissance, vie, mort et héritage de Mahomet, illustrées au premier degré telles que les chroniqueurs de l'époque les ont racontées. Avec renvoi aux sourates citées.
En attendant (et en espérant) que Charlie reparaisse en refaisant du vrai Charlie, et pas du consensualisme mou comme ce week-end de manif planétaire où des politiques discrédités tentent de se refaire une santé sur des cadavres de gens que nous pleurons nous qui les connaissions et appréciions tant, loin de la lumière du spectacle qui obscurcit tout, selon le slogan situationniste, je mets quelques couvertures historiques anti-cléricales et anti-calotins. A bas la calotte ! Longue vie aux mécréants et aux blasphémateurs !
Pour celleux qui les accusaient de sexisme
Familles je vous hais, par Charb
Et une couverture Charlie vintage de 1973, du regretté Reiser (pas propre sur lui non plus) : les racistes ont une petite bite. Oui, ils ont une petite bite, comme tous les frustrés qui propagent la haine !
Liens supplémentaires : Ne tuons pas Charlie une seconde fois.
La manif parisienne d'Emelire, Le féminin l'emporte, avec le supplément Charlie sur le féminisme.
Je suis féministe, Je suis Charlie chez Christine Le Doaré.
Le dimanche d'espoir de La Ligne 13.
Je lis Charlie depuis ses débuts, après Hara-Kiri, La Gueule Ouverte, le journal d'écologie politique dont je me rappelle les couleurs vert pisseux en bichro, que je dévorais. Puis le Charlie hebdo de Cavanna, Cabu, Wolinski, et Reiser, Choron, Siné, Delfeil de Ton, Willem,... jusqu'à sa disparition en 1981. Avec Mitterrand au pouvoir, toute la presse de gauche à vu baisser drastiquement son audience. Je ne l'ai pas racheté dès sa reprise en 1992 avec une nouvelle équipe, mais je l'ai suivi de loin en loin pendant l'équipe Val dont j'appréciais les éditos. Et puis, plus régulièrement à l'époque des caricatures de Mahomet, où les accusations d'islamophobie pleuvaient. Au fur et à mesure que mon niveau de vie baissait, le prix du journal augmentait, sans doute pour compenser la baisse des ventes. Au moment de l'attentat, Charlie est vendu à 30 000 exemplaires, tirage non viable, ils avaient lancé une souscription "qui n'avait pas marché" selon Laurent Joffrin de Libération. Je leur ai envoyé, il y a environ un mois, un chèque à la mesure de ma bourse, me promettant de m'abonner dès que mes revenus remonteraient. Dans une époque clean, frappée par un affreux backlash, Charlie n'est pas propret, il n'est pas consensuel, et certaine de leurs unes étaient vraiment trashy. Celle-ci par exemple, mais il y a eu bien pire.
Je commence ma lecture par la dernière de couv' : Les couvertures auxquelles vous avez échappé cette semaine, qui me font mourir de rire.
Puis les "rumeurs de la semaine" comme : L'affaire des bébés échangés à la naissance va se dénouer : le petit Manuel Valls va être rendu à l'UMP, sa vraie famille. Ou : Madonna égérie de Versace. Pour vendre des sacs en peau, rien de mieux qu'une vieille peau.
Ils ont été accusés de tout : sexisme, racisme, islamophobie. Alors qu'ils sont juste des cartoonists, des libertaires qui se marrent à faire des petits crobarts, des impertinents, de joyeux incroyants, selon l'émouvante interview de Luz ICI chez les Inrocks ! Pas plus, mais pas moins.
Et puis Charlie, c'est aussi le seul journal français avec une colonne sur le sort fait aux animaux, contre l'abattage rituel sans étourdissement, la corrida, les horreurs de l'élevage hors-sol, le cirque et les zoos avec Luce Lapin. Qui relaie les messages des associations de protection animale. Contre l'expérimentation animale, un dessin de Charb
Depuis mercredi, les statistiques de mon blog sont tirées par les recherches Google sur Charlie Hebdo, sans que je ne fasse rien (moi quand je me cherche avec les mots-clés utilisés par mes visiteuses, je ne me trouve pas !), l'article plébiscité est celui sur les Femen qu'ils avaient invitées, ces autres blasphématrices venues de l'Est et mal vues car radicales : mon billet avait très moyennement marché à sa publication. Il s'est bien rattrapé cette semaine.
Et puis viennent les hors-série que j'avais commentés avec enthousiasme et dont je vous recommande l'achat quand ils réouvriront : celui sur la Laïcité, celui Pour en finir avec la Famille, celui encore sur L'escroquerie nucléaire.
Je vous recommande aussi la lecture de deux tomes de La vie de Mahomet, de Charb (illustrations) et Zineb (sociologue des religions), naissance, vie, mort et héritage de Mahomet, illustrées au premier degré telles que les chroniqueurs de l'époque les ont racontées. Avec renvoi aux sourates citées.
En attendant (et en espérant) que Charlie reparaisse en refaisant du vrai Charlie, et pas du consensualisme mou comme ce week-end de manif planétaire où des politiques discrédités tentent de se refaire une santé sur des cadavres de gens que nous pleurons nous qui les connaissions et appréciions tant, loin de la lumière du spectacle qui obscurcit tout, selon le slogan situationniste, je mets quelques couvertures historiques anti-cléricales et anti-calotins. A bas la calotte ! Longue vie aux mécréants et aux blasphémateurs !
Pour celleux qui les accusaient de sexisme
Familles je vous hais, par Charb
Et une couverture Charlie vintage de 1973, du regretté Reiser (pas propre sur lui non plus) : les racistes ont une petite bite. Oui, ils ont une petite bite, comme tous les frustrés qui propagent la haine !
Liens supplémentaires : Ne tuons pas Charlie une seconde fois.
La manif parisienne d'Emelire, Le féminin l'emporte, avec le supplément Charlie sur le féminisme.
Je suis féministe, Je suis Charlie chez Christine Le Doaré.
Le dimanche d'espoir de La Ligne 13.
mercredi 7 janvier 2015
Terrorisme machiste : la capacité de terroriser
Je propose cette semaine un texte de Andrea Dworkin tiré de Pouvoir et violence sexiste aux Edition Sysiphe, sur la terreur, le terrorisme, exercés par les hommes : pour ne citer que deux de leurs exploits parmi les plus récents dans l'actualité, le furieux (qui serait fou) qui a jeté sa camionnette sur le public du marché de Noël de Nantes, Place Royale, et l'infirmier libéral d'Arras qui a tué 3 personnes parce que sa femme l'avait quitté, explication minimisante et justifiante des médias. Vous aurez noté par ailleurs le traitement double standard des deux affaires : psychose nationale pour le premier, et rubrique faits divers, crime passionnel pour le second qui a fait plus de morts. J'ai illustré mon billet par des images de chasseurs/tueurs en série s'exhibant avec leurs proies (ils jouent sur du velours, la société tolère encore la violence aux animaux), typique du comportement de sociopathes collectionneurs de trophées. Rappel, le sociopathe est un individu organisé, planificateur, et froid. Il tue par plaisir et non par psychose -en entendant par exemple des voix. Enfant, il se fait la main sur les animaux. Il est très dangereux, car sa haine de la société est indétectable, il présente tous les signes de l'intégration sociale, il peut même être marié ce qui lui assure honorabilité et stabilité. Voici ce qu'écrit Andrea Dworkin (pages 51 à 54)
"... le pouvoir est la capacité de terroriser, d'utiliser le soi et la force pour inculquer la peur, la peur chez toute une classe de personnes, pour toute une classe de personnes. Les actes de la terreur s'échelonnent du viol à la violence conjugale au viol d'enfants à la guerre aux mutilations à la torture à l'esclavage à l'enlèvement à l'agression verbale à l'agression culturelle aux menaces de mort aux menaces de sévices, étayées par le pouvoir et le droit de passer aux actes*. Les symboles de la terreur sont usuels et entièrement familiers : le pistolet, le couteau, la bombe, le poing, et ainsi de suite. Plus significatif encore est le symbole caché de la
terreur : le pénis. Les actes et les symboles s'agencent de toutes les façons, de sorte que la terreur est le thème et l'effet dominants de l'histoire masculine et de la culture masculine, même si elle est noyée d'euphémismes ou nommée gloire ou égoïsme. Même ignoble, elle est immense et intimidante. La terreur émane de l'homme, illumine sa nature essentielle et son but premier. Il décide du niveau de terreur à inspirer, choisit d'en faire un passe-temps ou une obsession, de l'utiliser de façon brutale ou subtile.
Mais la terreur a d'abord une légende, que les hommes mettent un soin sublime à cultiver. Épopées, drames, tragédies, chefs d’œuvres et livres mineurs, télévision et films, histoire fondée ou fictive : partout, les hommes sont des géants qui inondent la terre de sang. Dans la légende, les hommes ont de grandes possibilités et sont porteurs de valeurs. Dans la légende, les femmes sont du butin, au même titre que l'or et les joyaux et le territoire et les matières premières. La légende de la violence masculine est la plus célébrée des légendes humaines et c'est d'elle qu'émerge l'identité de l'homme : il est dangereux. Avec la montée du darwinisme social au XIXème siècle et celle, plus contemporaine, de la pseudo-science qu'est la sociobiologie, l'Homme-Agresseur est au faîte de la lutte évolutionnaire, roi de la terre parce qu'il est le plus agressif, le plus cruel. La biologie de la suprématie masculine, qui se répand aujourd'hui dans les sciences humaines, est de fait un élément essentiel de la légende moderne de terreur que l'homme éructe en se célébrant : autrefois guerrier de Dieu, le voici sacré biologiquement pour imposer par la terreur soumission et conformité aux femmes et à tout le reste de la création. Faute de quoi, la terreur remplira sa promesse : le mâle éliminera tout ce que la terreur ne contrôle pas.
Le troisième axiome idéologique de la suprématie masculine, dans une société laïque où la biologie a remplacé Dieu, (et sert à étayer, au besoin, une théologie anachronique), c'est que les hommes sont biologiquement agressifs, foncièrement combatifs, éternellement antagonistes, génétiquement cruels, enclins au conflit du fait de leurs hormones, irrémédiablement hostiles et belliqueux. Pour qui demeure pieux, Dieu a gratifié l'homme de ce qu'il faut bien reconnaître, selon tous les critères, comme un caractère universellement mauvais, mais qui trouve heureusement un usage dans la maîtrise des femmes. Les actes de terreur, les symboles de la terreur et la légende de la terreur, propagent tous la terreur. Cette terreur n'est pas un phénomène psychologique, au sens courant du terme : elle ne naît pas dans l'esprit de l'être qui la subit, bien qu'elle y résonne sauvagement, mais est générée par des actes de cruauté largement sanctionnés et encouragés. Elle est aussi générée par sa propre réputation de longue date, qu'elle soit exquise comme chez Homère, Genet ou Kafka, ou diabolique comme chez Hitler, Charles Manson ou le véritable comte Dracula. La viande qui pourrit pue; la violence produit de la terreur. Les hommes sont dangereux ; les hommes sont craints."
* J'ai respecté la ponctuation : l'auteure a volontairement omis les virgules dans cette phrase.
Terrorisme machiste : LIENS Triple meurtre de Sainte Catherine : pourquoi l'enquête va se poursuivre malgré la mort du tireur. Vous apprécierez particulièrement la phrase de l'avant-dernier paragraphe, je cite " Pourquoi cet infirmier de 46 ans presque sans histoire, simplement condamné une fois en 2013 pour violences conjugales, a-t-il pu faire irruption, armé d'un fusil à pompe pour commettre un tel carnage ?". Clairement, personne (surtout pas la société ni ses journalistes) ne veut voir la dangerosité du tueur, présenté comme un mari bénin n'ayant jamais fait parler de lui, au besoin en minimisant sa précédente condamnation.
La dernière campagne publicitaire de TEFAL : analyse des visuels femme et homme par Patric Jean. Honte à Publicis Conseil pour cette incitation à la violence conjugale.
Zlatan Ibrahimovic en vacances tue un élan de 500 kg (espèce protégée en Suède, mais vu Sa Grandeur, personne ne va aller lui chercher de noises). Le footeux milliardaire chasse et pêche : et plus c'est gros meilleur c'est, voir les photos de l'article.
Images de haut en bas : Un chasseur d'éléphant posant près du cadavre, le massacre des globicéphales (dérogatoire) aux Iles Féroés, un chasseur d'ours et un tueur silencieux pêcheur et son poisson inmangeable. Tuer, leur activité favorite : en nombre (Baie de Taiji Japon ou Iles Féroés), ou de gros herbivores ou alors des animaux dits féroces. Mais avec un fusil à lunette. Courageux ? Pas téméraires en tous cas.
"... le pouvoir est la capacité de terroriser, d'utiliser le soi et la force pour inculquer la peur, la peur chez toute une classe de personnes, pour toute une classe de personnes. Les actes de la terreur s'échelonnent du viol à la violence conjugale au viol d'enfants à la guerre aux mutilations à la torture à l'esclavage à l'enlèvement à l'agression verbale à l'agression culturelle aux menaces de mort aux menaces de sévices, étayées par le pouvoir et le droit de passer aux actes*. Les symboles de la terreur sont usuels et entièrement familiers : le pistolet, le couteau, la bombe, le poing, et ainsi de suite. Plus significatif encore est le symbole caché de la
terreur : le pénis. Les actes et les symboles s'agencent de toutes les façons, de sorte que la terreur est le thème et l'effet dominants de l'histoire masculine et de la culture masculine, même si elle est noyée d'euphémismes ou nommée gloire ou égoïsme. Même ignoble, elle est immense et intimidante. La terreur émane de l'homme, illumine sa nature essentielle et son but premier. Il décide du niveau de terreur à inspirer, choisit d'en faire un passe-temps ou une obsession, de l'utiliser de façon brutale ou subtile.
Mais la terreur a d'abord une légende, que les hommes mettent un soin sublime à cultiver. Épopées, drames, tragédies, chefs d’œuvres et livres mineurs, télévision et films, histoire fondée ou fictive : partout, les hommes sont des géants qui inondent la terre de sang. Dans la légende, les hommes ont de grandes possibilités et sont porteurs de valeurs. Dans la légende, les femmes sont du butin, au même titre que l'or et les joyaux et le territoire et les matières premières. La légende de la violence masculine est la plus célébrée des légendes humaines et c'est d'elle qu'émerge l'identité de l'homme : il est dangereux. Avec la montée du darwinisme social au XIXème siècle et celle, plus contemporaine, de la pseudo-science qu'est la sociobiologie, l'Homme-Agresseur est au faîte de la lutte évolutionnaire, roi de la terre parce qu'il est le plus agressif, le plus cruel. La biologie de la suprématie masculine, qui se répand aujourd'hui dans les sciences humaines, est de fait un élément essentiel de la légende moderne de terreur que l'homme éructe en se célébrant : autrefois guerrier de Dieu, le voici sacré biologiquement pour imposer par la terreur soumission et conformité aux femmes et à tout le reste de la création. Faute de quoi, la terreur remplira sa promesse : le mâle éliminera tout ce que la terreur ne contrôle pas.
Le troisième axiome idéologique de la suprématie masculine, dans une société laïque où la biologie a remplacé Dieu, (et sert à étayer, au besoin, une théologie anachronique), c'est que les hommes sont biologiquement agressifs, foncièrement combatifs, éternellement antagonistes, génétiquement cruels, enclins au conflit du fait de leurs hormones, irrémédiablement hostiles et belliqueux. Pour qui demeure pieux, Dieu a gratifié l'homme de ce qu'il faut bien reconnaître, selon tous les critères, comme un caractère universellement mauvais, mais qui trouve heureusement un usage dans la maîtrise des femmes. Les actes de terreur, les symboles de la terreur et la légende de la terreur, propagent tous la terreur. Cette terreur n'est pas un phénomène psychologique, au sens courant du terme : elle ne naît pas dans l'esprit de l'être qui la subit, bien qu'elle y résonne sauvagement, mais est générée par des actes de cruauté largement sanctionnés et encouragés. Elle est aussi générée par sa propre réputation de longue date, qu'elle soit exquise comme chez Homère, Genet ou Kafka, ou diabolique comme chez Hitler, Charles Manson ou le véritable comte Dracula. La viande qui pourrit pue; la violence produit de la terreur. Les hommes sont dangereux ; les hommes sont craints."
* J'ai respecté la ponctuation : l'auteure a volontairement omis les virgules dans cette phrase.
Terrorisme machiste : LIENS Triple meurtre de Sainte Catherine : pourquoi l'enquête va se poursuivre malgré la mort du tireur. Vous apprécierez particulièrement la phrase de l'avant-dernier paragraphe, je cite " Pourquoi cet infirmier de 46 ans presque sans histoire, simplement condamné une fois en 2013 pour violences conjugales, a-t-il pu faire irruption, armé d'un fusil à pompe pour commettre un tel carnage ?". Clairement, personne (surtout pas la société ni ses journalistes) ne veut voir la dangerosité du tueur, présenté comme un mari bénin n'ayant jamais fait parler de lui, au besoin en minimisant sa précédente condamnation.
La dernière campagne publicitaire de TEFAL : analyse des visuels femme et homme par Patric Jean. Honte à Publicis Conseil pour cette incitation à la violence conjugale.
Zlatan Ibrahimovic en vacances tue un élan de 500 kg (espèce protégée en Suède, mais vu Sa Grandeur, personne ne va aller lui chercher de noises). Le footeux milliardaire chasse et pêche : et plus c'est gros meilleur c'est, voir les photos de l'article.
Images de haut en bas : Un chasseur d'éléphant posant près du cadavre, le massacre des globicéphales (dérogatoire) aux Iles Féroés, un chasseur d'ours et un tueur silencieux pêcheur et son poisson inmangeable. Tuer, leur activité favorite : en nombre (Baie de Taiji Japon ou Iles Féroés), ou de gros herbivores ou alors des animaux dits féroces. Mais avec un fusil à lunette. Courageux ? Pas téméraires en tous cas.
jeudi 1 janvier 2015
Bonne année 2015 !
Bonne année !
Sous le signe de l'activisme (hacktivisme) pour les causes que vous voulez défendre et qui vous tiennent à cœur, en quatre photos/images/pochoirs ;)
J'ai choisi cette belle photo de la performance de Femen au Vatican le jour de Noël.
Celle de sorcière aussi avec son balai me plaît bien : belle année de sorcière, c'est sûr, elles vont revenir très fort ! Photo suggérée par le Twitter de Lise Bouvet.
Sous le signe de l'activisme (hacktivisme) pour les causes que vous voulez défendre et qui vous tiennent à cœur, en quatre photos/images/pochoirs ;)
J'ai choisi cette belle photo de la performance de Femen au Vatican le jour de Noël.
Celle de sorcière aussi avec son balai me plaît bien : belle année de sorcière, c'est sûr, elles vont revenir très fort ! Photo suggérée par le Twitter de Lise Bouvet.