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jeudi 7 juin 2012

Princesses Disney féministes

Depuis l'intéressante série d'Euterpe sur les princesses Disney et suivantes, j'ai trouvé sur le site I blame the kyriarchy des princesses Disney féministes -détournées évidemment !

Le Prince : ...et nous vivrions heureux
La Princesse : est-ce que cela signifie que j'aurais ma propre carrière et que je contrôlerai mes finances ?


La Princesse : Houah, pardon mais quelle partie de moi, alors que je dors ici seule, implique mon consentement ?

Blanche-Neige : Ils n'ont pas arrêté de me dire que je dois haïr les hommes, puisque je suis féministe. Ils n'ont rien voulu entendre de ce que j'ai dit à propos des rôles de genre qui oppriment les hommes et les femmes !


La Princesse : J'ai écrit un essai sur la théorie queer pour mon cours de littérature.
Le Prince : Habituellement, quand je jeur demande leurs centres d'intérêts, elles répondent "la couture".

On peut rêver que les princesses de Disney (et les autres) s'émancipent, et que les princes aient l'esprit large ouvert. La vebmistress de I blame the kyriarchy se proclame "Païenne, vegan et féministe". J'ai donc cherché ce que signifie kyriarchie.(Je pensais l'avoir trouvé en français, mais impossible de remette la main dessus. Enervant !). La racine vient de kyrie (cela vous évoque le kyrie eleison de vos messes d'antan ? Bien vu !) : seigneur en grec. Le mot kyriarchie a été créé par Elizabeth Schüssler Fiorenza. Après Patriarcat (la domination des vieux pères), le viriarcat (la domination des hommes -vir en latin), le kyriarcat plus global, propose une intersectionnalité de mutiples oppressions, une structure sociale pyramidale complexe de groupes suzerains et subordonnés interchangeables. En tout état de cause, et bien que le concept de kyriarcat soit très globalisant et "big picture" donc séduisant, le mot patriarcat va encore continuer à me servir longtemps de référence pour désigner toutes sortes de dominations au détriment de tout-e-s ses nombreux-ses dominé-e-s, soumis-e-s à ses diktats aliénants !

13 commentaires:

  1. Dès que je vois ce mot "intersectionalité" , je prends très très peur ! En général , avec l'approche postmodernisme , tout le monde est opprimé sauf les femmes ! :-p

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    1. L'intersectionnalité, c'est plutôt pour moi la déclinaison de l'oppression patriarcale sur tous les autres sous-groupes : je suis en ce moment, quand je passe, insultée dans mon quartier par des garçons (toujours en groupe, ces lâches, quand ils sont seuls, ils filent droit en regardant leurs pompes) noirs de 12 à 15 ans -1m80 tout de même. Il me signifient ainsi que je suis juste bonne pour rester "dans ma" cuisine. Il y a 10 ans, c'étaient des blancs qui m'insultaient. Et puisque je parle de cuisine, il est pour moi HORS DE QUESTION de cuisiner une côte de boeuf à un mec quel qu'il soit, serait-il en train de mourir de faim, mon végétarisme se superposant exactement avec mon féminisme. Donc, je ne vois pas où les femmes oppriment les autres catégories sociales. Le patriarcat est bien le patron étalon de toutes les oppressions : ils traitent tout le monde en vaches-à-traire, y compris les vraies vaches (à traire)!

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    2. Tout à fait d'accord avec toi ! Malheureusement , il est plus aisé de parler , pour certains courants, d'intersectionalité pour marginaliser une fois de plus l'oppression des femmes et les catastrophes patriarcales. Mais ceci est un autre sujet. Le mot "intersectionalité" m'avait interpellé . Merci pour cet article ! :)

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    3. Je vois tout à fait ce que tu veux dire : dans le film "Chocolat" de Claire Denis (1988), il est évident que le majordome joué par Isaac de Bankolé est considéré comme "inférieur" à la femme blanche car il est le colonisé noir. Mais moi je les trouve, dans ce beau film, tous les deux opprimés au même degré par le colonisateur mâle blanc.

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    4. Heu..., et j'ai un remord (comme ils sont toujours en train de se chercher une cuisinière, il vaut mieux être prudente !) : il n'est pas plus probable que je fasse des haricots verts non plus à n'importe quel garçon : je ne leur fais PAS la cuisine, qu'elle soit carnée ou... désincarnée !

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  2. Oh ! Merci pour le lien ! (Mais bizarrement il ne s'affiche pas dans ma blogroll, ni ceux que je fais vers toi dans la tienne...).
    J'ai copié/collé et envoyé les images de princesses avec bulle que tu as publié ici à une fan de Charlotte Roche pour voir. Comme je sais qu'elle est aussi très disneyisée...

    La "kyriarchie"...voilà une excellente trouvaille ! Les masculinistes vont arrêter de pleurnicher, cette fois, et d'arguer que nous voulons renverser le pouvoir pour le prendre à leur place !
    D'où l'immense importance des mots.

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    1. Le widget de Wikio ne marche plus depuis des semaines, aussi, j'ai viré le mien. Wikio n'existe plus, remplacé par e-buzzing, dont je ne comprends pas le fonctionnement.

      Le mot kyriarchie (le pouvoir des seigneurs/saigneurs est en effet intéressant, mais je sens qu'il va faire polémique. Mais quand on voit que dans certaines société des femmes sont échangées contre des dots, des chèvres et des vaches (selon Lévi-Strauss les sociétés humaines se seraient construites sur l'échange des femmes-bétail), je trouve le concept intéressant. Chez nous, ces femmes qui "concilient" emploi marchand et vie de fâme et de mère se retrouvent à l'âge de la retraite avec une pension inférieure de 48 % à celle des mecs. C'est ce que j'appelle se faire parasiter par la société patriarcale selon des méthodes qui n'ont rien à envier à celles de l'élevage qui envoie ses vaches à traire à la réforme (à l'abattoir en technolecte) quand elles ne sont plus productives. Et tant pis si ça choque. C'est ce que j'appelle moi l'intersectionnalité. Husbands, husbandmen, husbandry.

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  3. Elle me fond rêver ses femmes là! Merci d'avoir traduit (parce qu'il y a des mots comme implied et sewing que je ne savais pas)
    Merci beaucoup!!
    Et au passage ton Blog est super.

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  4. Ah @hypathia j'aime beaucoup "Le patriarcat est bien le patron étalon de toutes les oppressions : ils traitent tout le monde en vaches-à-traire..." sauf que ah si ce n'était que traire - la traite soulageant le pis, ce n'est pas qu'un pis aller...
    Mais alors pourquoi tout mettre de même niveau par l'intersectionnalité ?
    Le majeur... suivez mon regard, il n'y en a bien qu'un seul ? un système oppressif avec sa fameuse arme à plusieurs coups (presque automatique des féminicides) qui détermine, permet, infiltre, structure, customize (pour coutume -je m'anglicise, je m'anglicise, autrement dit, je suis de moins en moins diplomate parcequ'on dit que c'est un truc de fifille) tout groupe

    (j'ai fait une nouvelle infographie de blog -le haro sus aux féminicides- plus ludique... si quelqu'un veut me dire si ça va mieux ou pâs ?)

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    1. Expliquer une théorie n'est pas y adhérer. D'ailleurs, vous avez parfaitement compris ma conclusion : il est hors de question d'abandonner les mot & notion de patriarcat qui fondent toutes les hiérarchies. J'ai d'ailleurs mis dans un billet précédent une image Wrong/Right qui était assez explicite sur le sujet !
      http://hypathie.blogspot.fr/2012/05/inhumanite.html
      De plus, je crois traiter abondamment, en termes non édulcorés, le thème du féminicide sur mon blog et mon compte Twitter, féminicide très peu abordé par les féministes mainstream françaises (genre ne nous fâchons pas donc n'abordons pas les sujets qui fâchent !)
      Kyriarchie a le mérite d'inclure l'oppression et l'exploitation indéniables des animaux. C'est ce côté globalisant qui m'a intéressée.

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  5. Moi aussi l'intersectionnalité me dérange et je ne peux m'empêcher d'y voir un moyen d'évacuer l'oppression des femmes comme dans tout concept généraliste (cf. l'homosexualité). Je suis personnellement attachée à viriarcat car il contient cette intersectionnalité nécessaire sans pour autant occulter ce qui le fonde: la supériorité de la virilité posée comme arbitraire dont l'homme noir, le pauvre et le gay sont dépourvus aux yeux de l'hétéro blanc aisé et dont la femme est dépourvue aux yeux de l'homme qu'il soit noir, gay, pauvre ou blanc, riche et hétéro.

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  6. Patriarcat culmulard, phallocrate et viriarque - Et, il est vrai @Hélo que le viriarcat atténuerait peut-être les timidités des filles - Un peu comme le "mari"age évita le "vir"age" - Et à l'horizon pas l'ombre d'un matriarcat qui fusse hystérocrate et gynarque...

    "Féminicides" peu abordés par le mainstream ? Pire, tus, évités, dégommés, contournés - Les mots sont importants mais pas dans notre cas et, comme vous Hypathie, je l'attribue à cette crainte en haute diplomatie-

    Pourtant il n'y a pas dix manières de combattre un tel fléau moteur du patriarcat- Valse hésitation à combattre ce système- C'est le pater (noster) qui bloque... MAJ http://susaufeminicides.blogspot.fr/2012/01/definitions-feminicides.html

    Quant aux hommes hétérosexuels plus ou moins méprisants des hommes homosexuels, j'ajouterai que cela dépend des époques et des territoires et pas du tout de la carnation (je répugne à passer par la case langagière des quatre exraces). Avant les monothéismes, courant et l'on n'en faisait pas tout un plat -Grecs, Romains... C'est la suite qui va se corser avec les monothéismes européens et jamais l'Afrique n'en a été tolérante du tout. Désormais, l'Europe possède la meilleure législation de protection des orientations sexuelles minoritaires.

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    1. L'homophobie, chez certains, c'est du sexisme anti-femmes, car pour eux, l'homosexuel est féminisé dans l'acte sexuel ! D'où la question souvent posée : qui fait l'homme et qui fait la femme ?

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