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vendredi 24 novembre 2023

Le nouvel ordre capillaire mondial, mâle bien sûr

Peroxydé chez deux d'entre eux, cheveux rabattus vers l'avant ou vers l'arrière, ou brun noir en moumoute choucroutée, le nouvel ordre capillaire mondial, mâle comme il se doit, est en cours d'apparition. 

Le pionnier Donald Trump, 45è Président des Etats-Unis, couleur orange, est ex-putchiste en cours d'investigation. Déjà candidat à sa succession en 2024 malgré les juges qu'il a aux basques, mais la justice va moins vite que lui. La crapulerie paie, pourquoi se priver ? Exploit juridique sous son mandat : l'annulation de l'amendement de Roe vs Wade, autorisant l'avortement au  niveau fédéral aux USA, en 1973. Une grave atteinte aux droits des femmes. Sans compter son statut établi d'agresseur sexuel. 


Ses deux imitations : Javier Milei, nouvellement élu Président populiste d'extrême-droite de l'Argentine, pays en cours de naufrage. Signes distinctifs : moumoute choucroute brune et tronçonneuse, comme dans massacre à la tronçonneuse. Programme : faire couler le navire une bonne fois, pour en reconstruire un autre, tant pis pour les passagers, il n'y aura pas de canots de sauvetage pour tout le monde. Et supprimer le droit à l'avortement pour les femmes, droit récemment acquis, déjà contesté. Il faudra m'expliquer longtemps comment on redresse un pays en renvoyant les femmes à la reproduction, alors que déjà il n'arrive pas à nourrir et faire vivre décemment ceux déjà là, mais les voies des saigneurs patriarcaux sont impénétrables. Et clairement, l'imagination est au pouvoir. Voter pour des gangsters is the new trend, la mentalité d'esclave, le goût pour le Père Fouettard font le reste.


Anti-Européen, partisan d'un référendum pour tenter un "Nexit" (Netherlands Exit), anti-immigration, le parti de Geert Wilders arrive en tête aux législatives aux Pays-Bas. Droite dure, mais à tendance sociale à la Le Pen en France, ce qui lui vaut le sobriquet de "Geert Milders" (mild, doux en anglais alors que Wild toujours en anglais, veut dire sauvage). Je ne parierai pas dessus. Pas d'immigration en Europe veut dire retour des femmes au foyer, et fortes incitations à produire du Hollandais chair à usines. Minimisant le danger climatique et confiant en notre capacité à tout résoudre par la technique, il appelle à davantage d'extraction de pétrole et de gaz (la croissance, inamendable mantra biblique patriarcal oblige). Les Pays-Bas, déjà sous le niveau de la mer, terre de polders et de digues, ont les meilleurs ingénieurs hydrauliciens du monde, donc la mer peut monter, ils sauront faire face, Wilders dixit ! (Source TV5 Monde). En attendant, il va lui falloir trouver des  alliances pour gouverner, selon les charmes inépuisables de la proportionnelle intégrale. 

C'est dans les vieux pots et avec les vieilles recettes qu'on fait les meilleures soupes. Rajoutez une grosse pincée de mentalité d'esclave, et vous avez un fumet d'années 30 du siècle passé. La nature humaine dans ses sempiternelles ornières. Le pouvoir éternellement au masculin. Rien à sauver. 


Bad news pour les femmes russes, héritières du communisme et de ses lois autorisant l'avortement, le Tsar Poutine (chauve, lui), enlisé en une guerre d'un autre siècle à sa voisine l'Ukraine, a subi des pertes immenses d'hommes sur les champs de batailles -on parle de 120 000 morts et de deux fois plus de blessés- considérerait remettre en cause le droit à l'avortement, en tous cas en restreindre les conditions d'accès, selon cet article en anglais de BBC World. La Russie est en pleine crise démographique avec une population vieillissante, des hommes soit décédés, soit en très mauvaise santé, une guerre sur les bras. La tentation est forte de renvoyer les femmes au foyer et à la reproduction forcée. Recette ancestrale à double gain : tandis qu'elles sont très occupées à l'élevage, eux s'occupent à mettre le binz dans le monde.


Naufrage capillaire avant le naufrage tout court ? Il est encore temps de se ressaisir. L'avenir n'est pas écrit. 


Article écrit au bar du Titanic.