" Combien de catastrophes nous auraient été épargnées si les hommes avaient gardé leur queue dans leur froc. " Marc-Uwe KLING - Quality Land
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jeudi 6 avril 2017
Pause pipi, mais uniquement pour les garçons
Dans la continuité de la ville au masculin, conçue et faite pour les hommes avec l'argent de toustes les contribuables, j'ai trouvé cette invention qui prouve tout de même qu'on est en plein désespoir : les édiles s'arrachent les cheveux qui leur restent. C'est quoi ? C'est un uritrottoir ! Je serais tombée dessus un premier avril, j'aurais cru à un poisson. Mais non, c'est LA solution qu'auraient trouvée Rennes (Le Mensuel de Rennes en kiosques), Nantes, la Gare de Lyon (deux à 9 000 euros pièce installés) pour éviter les "pipis sauvages". A Rennes, à partir des jeudis soirs durant tout le week-end, les riverains des rues à fêtards du centre historique (à touristes donc, ce qui la fiche mal) se plaignent tellement des odeurs d'urine, que la Mairie planche sur le sujet. Alors, les filles, on pisse contre les murs en sortant de bars ou de boîtes ? Ah mais non, zut, encore un truc pour les mecs, ces incontrôlables asociaux, mais c'est passé sous silence une fois de plus. Donc, là où ils se dézippaient la braguette contre leurs murs favoris, on va mettre des pots de fleurs où ils pourront se soulager : ils pourront donc sortir leur appareil uro-génital en plein jour ou nuit et surtout, en pleine rue. Encore une prime au délinquant, on dirait bien. Vous, Mesdames, pourrez attendre qu'ils aient fini, ou contourner le spectacle (ou vous rincer l’œil éventuellement en faisant des commentaires) et surtout en serrant les fesses pour stopper une envie pressante. Car RIEN n'a été prévu pour vous. C'est vrai que vous, vous feriez plutôt une dilatation de la vessie ou une cystite, et sans vous plaindre en plus : pas de pipi rooms dans les parages ou alors tellement sales que vous préférez généralement attendre d'être à la maison pour vous soulager. Et c'est nous qu'on traite de pisseuses ?
Il est impossible de les contraindre à uriner dans des toilettes publiques ou d'attendre d'être à la maison s'ils ne veulent pas y aller, comme font les femmes ? Ou de les verbaliser lourdement s'ils sont pris sur le fait, sachant qu'il faut envoyer la maréchaussée dans les endroits qu'ils salissent et aux moments où ils sont susceptibles de commettre le délit ? Imaginez de trouver une fille en train de pisser dans une rue où il y a du populo -même la nuit ? Que croyez-vous qu'il arriverait ? Toujours le même double standard : aux hommes les budgets pour recourir aux expédients -même désespérés-, aux femmes de se débrouiller avec la pénurie ou la saleté des "commodités" ! De toutes façons, vous voulez que je fasse une prophétie ? Ils vont pisser à côté, c'est inévitable. Juste pour emmerder le monde.
Et une fois de plus, on se trompe de prioritaire : ce sont les femmes et filles qu'il faut favoriser. Nous ne sommes pas leurs égales, là non plus. A l'école, dans nos pays, des enfants, surtout les filles, se retiennent d'aller aux toilettes pendant la journée pour des raisons de propreté, de non surveillance et de portes qui ne ferment pas, préférant attendre de rentrer à la maison pour se soulager !
Dans les pays du Monde Tiers où le manque de toilettes est criant, les femmes sont les plus pénalisées : les filles quittent l'école lors de la survenue de leurs règles, car elles n'ont pas de lieux où se changer -sans parler du fait qu'elles n'ont pas accès aux protections périodiques ; dans les mégapoles bidonvilles, elles doivent attendre la nuit et sortir se soulager en groupe, et rien n'empêche qu'elles soient attaquées par les hommes rôdeurs, cherchant une occasion de mauvaise action. L'intimité et la dignité élémentaires leur sont refusées.
Et, spéciale dédicace aux boîtes de mecs que j'ai fréquentées en qualité de commerciale consultante et qui n'avaient pas de toilettes séparées pour les femmes, et dont les standardiste, comptable et secrétaire attendaient de rentrer chez elles les midis et soirs pour n'avoir pas à affronter les rangées d'hommes cramponnés à leur appareil uro-génital, la crasse aussi, pour se soulager : vous êtes en infraction avec le Code du travail. Je soupçonne même certaines de ces entreprises de décourager ainsi sournoisement les candidatures de femmes à un poste chez elles.
Ce n'est donc pas aux hommes qu'il faut réserver des budgets pour améliorer le confort aux toilettes, c'est une fois de plus les femmes qu'il faut favoriser. Ce sont toujours les femmes qui sont oubliées et finalement pénalisées. Les investissements sur les garçons se révèlent au bout du compte être à fonds perdus ; investir sur les filles, leur confort, leur santé est toujours bénéfique pour la société entière. Qu'est-ce qu'on attend ?
J'en ai vu un dans le métro. personne n'osait dire quelque chose. Un vieux monsieur noir est intervenu en lui disant que c'est interdit, qu'il devrait avoir honte etc, mais le type est allé au bout de sa petite affaire, a remballé son matériel et est parti en maugréant. Il faut dire qu'il avait l'air passablement éméché.
RépondreSupprimerTout autre chose mais du même tonneau: je prend le train de nuit très souvent, en première pour pouvoir travailler en arrivant sans être vannée. Il n'y a qu'un compartiment femme seule sur tout le train, en première évidemment! Et c'est assez difficile si on ne s'y prend pas à l'avance de pouvoir en bénéficier (4 malheureuses couchettes en tout).
L'impunité est totale, ils jouent sur du velours. Personne n'ose rien dire. D'où ces pathétiques expédients. Personne n'a le droit d'uriner dans la rue, mais eux le font, dans l'indulgence générale. Tous les deux matins en sortant de chez moi, je bute sur un.
SupprimerJe ne savais pas que la SNCF avait des compartiments femmes seules. Je n'ai jamais utilisé, mais je me souviens d'un train du soir (en première aussi) à la fin des années 90 avec lequel j'ai dû me rendre à Paris pour un salon la semaine suivante ; j'étais la seule dans toute une enfilade de voitures vides, il aurait pu m'arriver n'importe quoi, personne ne m'aurait entendue. J'ai eu très peur. Pas un contrôleur en vue, d'ailleurs je n'ai pas été contrôlée. Depuis, pour le peu que je voyage j'ai différents objets contondants et un spray sur moi à portée de main. Je ne fais confiance à personne, ni dans les transports en commun, ni dans les gares, ni sur les autoroutes.