"Oh, my dog !" est le dernier film publicitaire de la marque Longchamp, maroquinier fabriquant de sacs à main moyen/haut de gamme, c'est à dire chers.
J'ai eu, il y a quelques temps maintenant, un professeur de marketing qui enseignait à sa classe qu'il était déconseillé, lors d'une création, de dévaloriser son entreprise ou son produit en lui donnant un nom péjoratif, par exemple "La feuille de Chou" pour un journal d'information, ou "La Tambouille" pour un nom de restaurant. Cela donne au produit ou au service une mauvaise image, et c'est de mauvais augure pour l'avenir de la marque et de l'entreprise. Nous prenions tous des notes, je me souviens, dans un silence studieux.
Apparemment, cela ne s'applique pas à la cliente. La dévaloriser en la faisant passer pour une nunuche promenée par un jeune chien fou doit être la l'exception à la règle. C'est vrai que c'est une femme, la cliente. Donc, elle a (en tous cas, pour les créatifs marketeurs de la marque Longchamp) vocation à être menée par le bout du nez et de la laisse par tout le monde, y compris son chien.
Je vais me permettre un conseil au DirectEUR général de Longchamp : une cliente capable d'aligner 5 biffetons de 100 euros pour acheter ses sacs -en peaux et poils d'animaux-, ça mérite tout de même un peu de
considération non ? En effet, d'après mes recherches un de leurs sacs coûte en moyenne entre 300 euros à plus de 600 euros.
Actualisation : ce film publicitaire ici en version longue, est une succession de plans-séquences, ce qui suggère que la réalisatrice de Oh my dog ! a du talent malgré sa façon de traiter les femmes, traitement préconisé par l'agence de communication en charge du budget de l'annonceur Longchamp ; même si elle n'a pas de sac à main, si c'est beaucoup plus lent, mélancolique et en noir et blanc, il a tout de même, dans la forme, un air du début d'Ascenseur pour l'échafaud de Louis Malle, où on voit Jeanne Moreau errer au petit matin dans Paris, sur le mythique air de Miles Davis.
" Combien de catastrophes nous auraient été épargnées si les hommes avaient gardé leur queue dans leur froc. " Marc-Uwe KLING - Quality Land
Pages
▼
vendredi 27 janvier 2012
samedi 21 janvier 2012
Glossaire pour comprendre le sexisme et la misogynie
Je propose la traduction du glossaire paru en anglais dans The Feminist Wire sous la plume de Soraya Chemaly, après qu'un membre du staff de Rick Santorum, un candidat conservateur aux élections primaires US ait dit à haute voix "qu'une femme ne devrait pas être candidate parce c'est contre la volonté de Dieu" (article en anglais) !
Antédiluvien : appartenant au temps avant l'inondation biblique, le déluge, lorsqu'avaient cours de ridicules idées dépassées, souvent basées sur des stéréotypes de genre et de race.
Code : Système de mots utilisés pour fausser d'autres mots ou représentations. Par exemple "bréhaigne ménopausée" pour désigner une femme plus âgée, désormais infertile et donc d'aucune utilité pour les hommes ; "hystérique" ou "revendicative" pour désigner une femme qui "asticote" les hommes, ou encore "soixante-huitarde attardée", féministe "aigrie et agressive", pour subvertir l'autorité et l'assertivité des femmes.
Complémentarisme : une vision des rôles de genre prescrits par la bible comme différents mais complémentaires, dans lesquels des obligations sont prescrites aux hommes et des restrictions sont imposées aux femmes.
Domination : Le pouvoir sur autrui.
Droit à une sphère privée : le droit d'être libérée de toute intrusion non sanctionnée.
Droits reproductifs : Droits et libertés légaux liés à la reproduction ou à la santé de la reproduction. Y sont inclus le droit de prendre toute décision concernant la reproduction, libre de toute coercition, violence ou discrimination.
Egalité : Le fait d'être égaux en droits, statuts, pouvoirs, privilèges et opportunités.
Femme : Humain en possession de deux chromosomes X dans le noyau cellulaire et pourvue d'un vagin, d'un utérus et de deux ovaires.
Homophobie : Attitudes négatives, ressenti et actes contre l'homosexualité, les homosexuels et les transgenres. La misogynie, l'homophobie sont des phénomènes basés sur la peur de la dissolution de principes rigides, de stéréotypes de genre qui informent des hiérarchies sexistes et résultent en la péjoration des femmes, de leurs qualités, et le rejet des personnes qui s'identifient à un genre "non-traditionnel".
Logos : Le principe rationnel qui développe et gouverne l'univers. Concerne la définition "Mâle" ci-après.
Maison : Domicile, habitation. Lieu que certains pensent réservé aux femmes, hors de la sphère publique.
Mâle : Humain portant une paire de chromosomes X et Y dans le noyau cellulaire, et normalement un pénis, un scrotum, des testicules et des poils sur le visage.
Misogynie : La base de l'oppression des femmes dans les sociétés dominées par les hommes. Mickael Flood, sociologue australien la décrit de cette façon : "La misogynie fonctionne comme une idéologie ou un système de croyances... [qui place les] femmes dans une position subordonnée avec accès limité au pouvoir et à la prise de décision". Et cela n'aurait rien à voir avec les hiérarchies religieuses, corporate ou politiques, bandes d'idiots ?
Mythes : Un système sous-jacent de croyances, notamment celles concernées par le surnaturel, caractéristique d'un groupe particulier. Typiquement ancrés dans le passé.
Oppression : Usage prolongé de l'autorité imposant des restrictions injustes sur autrui, comme les tenir sous contrôle par la force.
Oppression des femmes : L'utilisation injuste de l'autorité pour maintenir dans la subordination les personnes pourvues d'un vagin, d'un utérus et d'ovaires.
Paternalisme : Notion interférant avec la liberté, dont l'intention est de démontrer qu'elle est bénéfique pour ceux dont la liberté est sous contrôle.
Patriarcat : Système social dans lequel les mâles sont les figures d'autorité. Typiquement, les pères ont autorité sur les femmes, les enfants, les chiens (qu'ils peuvent attacher sur des capots de voiture par exemple) et la propriété. Rien à voir (non plus bien sûr ?) avec un parlement mâle à 82 %, un sénat à 78 %, les médias à 85 %, ou encore les hommes détenant 90 % des postes dans les administrations des entreprises, ou dans les hiérarchies religieuses (au choix, n'importe laquelle des religions abrahamique) entièrement dominées par les mâles* ?
Patriarche : Mâle dirigeant d'une maisonnée ou d'une tribu, souvent le plus âgé ou le plus vénéré, comme dans l'expression "les débats ressemblent à un concile de patriarches antédiluviens".
Privé : L'état d'être libre de toute intrusion ou dérangement dans ses affaires privées.
Privilège : Droit ou statut spécial. Par exemple : bénéfices invisibles conférés à un individu par la race, le genre ou l'orientation sexuelle.
Sexisme : Attitude ou comportement basés sur les stéréotypes traditionnels des rôles sexuels. Également, discrimination et dévaluation basées sur le sexe de la personne, comme les restrictions d'opportunités de carrière en entreprise ou en politique, discriminations spécialement dirigées contre les femmes.
Soumission : Acte de soumettre quelqu'un au pouvoir d'autrui. Comme dans "Le Seigneur dit soumets-toi" ; "Femmes, soyez soumises à vos maris".
And last but not least :
Féminisme : Théorie politique, économique, religieuse et culturelle de l'égalité entre les sexes. Les féministes, hommes et femmes, luttent pour les droits des femmes.
En illustration de tout ce qui précède, cette vidéo du Laboratoire de l'Egalité montre des situations corporate que toutes, nous avons expérimentées d'innombrables fois.
Alors, les femmes, on continue à s'asseoir dessus ?
Laboratoire de l'égalité par laboratoiredelegalite
* J'ai remplacé les chiffres US par les chiffres français.
Antédiluvien : appartenant au temps avant l'inondation biblique, le déluge, lorsqu'avaient cours de ridicules idées dépassées, souvent basées sur des stéréotypes de genre et de race.
Code : Système de mots utilisés pour fausser d'autres mots ou représentations. Par exemple "bréhaigne ménopausée" pour désigner une femme plus âgée, désormais infertile et donc d'aucune utilité pour les hommes ; "hystérique" ou "revendicative" pour désigner une femme qui "asticote" les hommes, ou encore "soixante-huitarde attardée", féministe "aigrie et agressive", pour subvertir l'autorité et l'assertivité des femmes.
Complémentarisme : une vision des rôles de genre prescrits par la bible comme différents mais complémentaires, dans lesquels des obligations sont prescrites aux hommes et des restrictions sont imposées aux femmes.
Domination : Le pouvoir sur autrui.
Droit à une sphère privée : le droit d'être libérée de toute intrusion non sanctionnée.
Droits reproductifs : Droits et libertés légaux liés à la reproduction ou à la santé de la reproduction. Y sont inclus le droit de prendre toute décision concernant la reproduction, libre de toute coercition, violence ou discrimination.
Egalité : Le fait d'être égaux en droits, statuts, pouvoirs, privilèges et opportunités.
Femme : Humain en possession de deux chromosomes X dans le noyau cellulaire et pourvue d'un vagin, d'un utérus et de deux ovaires.
Homophobie : Attitudes négatives, ressenti et actes contre l'homosexualité, les homosexuels et les transgenres. La misogynie, l'homophobie sont des phénomènes basés sur la peur de la dissolution de principes rigides, de stéréotypes de genre qui informent des hiérarchies sexistes et résultent en la péjoration des femmes, de leurs qualités, et le rejet des personnes qui s'identifient à un genre "non-traditionnel".
Logos : Le principe rationnel qui développe et gouverne l'univers. Concerne la définition "Mâle" ci-après.
Maison : Domicile, habitation. Lieu que certains pensent réservé aux femmes, hors de la sphère publique.
Mâle : Humain portant une paire de chromosomes X et Y dans le noyau cellulaire, et normalement un pénis, un scrotum, des testicules et des poils sur le visage.
Misogynie : La base de l'oppression des femmes dans les sociétés dominées par les hommes. Mickael Flood, sociologue australien la décrit de cette façon : "La misogynie fonctionne comme une idéologie ou un système de croyances... [qui place les] femmes dans une position subordonnée avec accès limité au pouvoir et à la prise de décision". Et cela n'aurait rien à voir avec les hiérarchies religieuses, corporate ou politiques, bandes d'idiots ?
Mythes : Un système sous-jacent de croyances, notamment celles concernées par le surnaturel, caractéristique d'un groupe particulier. Typiquement ancrés dans le passé.
Oppression : Usage prolongé de l'autorité imposant des restrictions injustes sur autrui, comme les tenir sous contrôle par la force.
Oppression des femmes : L'utilisation injuste de l'autorité pour maintenir dans la subordination les personnes pourvues d'un vagin, d'un utérus et d'ovaires.
Paternalisme : Notion interférant avec la liberté, dont l'intention est de démontrer qu'elle est bénéfique pour ceux dont la liberté est sous contrôle.
Patriarcat : Système social dans lequel les mâles sont les figures d'autorité. Typiquement, les pères ont autorité sur les femmes, les enfants, les chiens (qu'ils peuvent attacher sur des capots de voiture par exemple) et la propriété. Rien à voir (non plus bien sûr ?) avec un parlement mâle à 82 %, un sénat à 78 %, les médias à 85 %, ou encore les hommes détenant 90 % des postes dans les administrations des entreprises, ou dans les hiérarchies religieuses (au choix, n'importe laquelle des religions abrahamique) entièrement dominées par les mâles* ?
Patriarche : Mâle dirigeant d'une maisonnée ou d'une tribu, souvent le plus âgé ou le plus vénéré, comme dans l'expression "les débats ressemblent à un concile de patriarches antédiluviens".
Privé : L'état d'être libre de toute intrusion ou dérangement dans ses affaires privées.
Privilège : Droit ou statut spécial. Par exemple : bénéfices invisibles conférés à un individu par la race, le genre ou l'orientation sexuelle.
Sexisme : Attitude ou comportement basés sur les stéréotypes traditionnels des rôles sexuels. Également, discrimination et dévaluation basées sur le sexe de la personne, comme les restrictions d'opportunités de carrière en entreprise ou en politique, discriminations spécialement dirigées contre les femmes.
Soumission : Acte de soumettre quelqu'un au pouvoir d'autrui. Comme dans "Le Seigneur dit soumets-toi" ; "Femmes, soyez soumises à vos maris".
And last but not least :
Féminisme : Théorie politique, économique, religieuse et culturelle de l'égalité entre les sexes. Les féministes, hommes et femmes, luttent pour les droits des femmes.
En illustration de tout ce qui précède, cette vidéo du Laboratoire de l'Egalité montre des situations corporate que toutes, nous avons expérimentées d'innombrables fois.
Alors, les femmes, on continue à s'asseoir dessus ?
Laboratoire de l'égalité par laboratoiredelegalite
* J'ai remplacé les chiffres US par les chiffres français.
vendredi 13 janvier 2012
Stéréotypes de genre
A tout saigneur, tout honneur : le carniste viril qui ne mange pas de salade car il est un homme et il a trop faim pour se contenter d'une nourriture de gonzesse : mange comme un homme, homme ! (I am a man and I am way too hungry to settle to chick food : Eat like a man, man !)
Ce film est référencé dans un article du Guardian qui se demande puisque la viande (de boeuf) serait de la nourriture d'hommes, et la salade de la nourriture de femmes, c'est quoi le "régime gay" ? A chaque genre son régime alimentaire, ne pas tout mélanger s'il vous plaît. The "gay diet", ce seraient les sushis, un bon compromis entre le double whopper gras à base de boeuf et le régime végétal-salade féminin, le mâle gay lui mangerait des sushis ! Même si la conclusion adoucit son propos, l'article ne dit pas ce qu'on doit offrir en repas à une lesbienne (c'est vrai quoi, tant qu'on y est) ni par exemple au hasard, à un végétarien mâle (gay ou hétéro, on s'en fiche) qui fait de la soudure ou de l'électronique aux Chantiers de Saint Nazaire ? Sur nos écrans en ce moment, on a les mêmes en France avec la campagne Mac Do sur les big Mac : Mac Farmer et Mac Timber (Mac Fermier contre Mac Bûcheron) où deux super mâles font concours du plus fort et casse-cou. Un bel exemple du genre appliqué à la nourriture comme construction de la différence.
Les agricultrices de Bretagne se sont ouvert une page Facebook : excellente idée car on peut dire qu'elles sont elles aussi invisibles -et extrêmement minoritaires comme cheffes d'exploitation-, mais peut être que ce site est dédié aux femmes d'agriculteurs, ce n'est pas très clair. Leur mur est envahi de rose : logo rose, bottes roses et même un tracteur rose ! Je doute qu'on trouve des tracteurs roses -d'ailleurs si une femme va s'acheter un tracteur chez un distributeur de matériel agricole, je ne suis pas sûre qu'elle ne se fasse pas répondre de revenir "avec son mari" ! Quand aux bottes roses, pas pratique, la bouse de vache doit particulièrement se voir dessus ! J'ai les mêmes en kaki : elles tiennent mieux le coup quand je vais patouiller dans la boue et le fumier. Donc, Mesdames les agricultrices, il n'est pas utile de genrer votre page Facebook en la saturant de rose, assumez-vous, les métiers n'ont pas de genre : vous conduisez des gros tracteurs, vous utilisez des robots de traite ? N'ayez aucun complexe, vous n'avez pas de gages de féminité à donner, soyez vous-mêmes.
Je l'ai déjà mis en lien dans mon précédent billet, mais comme il me fait toujours mourir de rire, je vous propose le film où on entend Monsieur Normal à propos du gendeur (gender avec l'accent français) trouvé sur Du goudron et des Plumes, site que je vous recommande de mettre dans vos favoris, car son teaser est prometteur :
"A valeurs féodales, supplice médiéval" !
Le gender, une menace ? interview de M. Normal from Du goudron et des plumes on Vimeo.
Actualisation 14/1/12 : LEGO, le génial inventeur de jouets non genrés, puisqu'ils consistaient en blocs plastiques colorés à empiler pour développer la créativité de l'enfant, est contraint de segmenter son marché comme on dit en marketing, pour augmenter ses ventes et renouveler sa gamme. Cela donne des figurines genrées de petites filles qui rompent avec la neutralité qui caractérisait la marque. A lire chez Ca fait genre - Remettre chacune à sa place et chez Une heure de peine - Le sexisme fait-il vendre ?
Ce film est référencé dans un article du Guardian qui se demande puisque la viande (de boeuf) serait de la nourriture d'hommes, et la salade de la nourriture de femmes, c'est quoi le "régime gay" ? A chaque genre son régime alimentaire, ne pas tout mélanger s'il vous plaît. The "gay diet", ce seraient les sushis, un bon compromis entre le double whopper gras à base de boeuf et le régime végétal-salade féminin, le mâle gay lui mangerait des sushis ! Même si la conclusion adoucit son propos, l'article ne dit pas ce qu'on doit offrir en repas à une lesbienne (c'est vrai quoi, tant qu'on y est) ni par exemple au hasard, à un végétarien mâle (gay ou hétéro, on s'en fiche) qui fait de la soudure ou de l'électronique aux Chantiers de Saint Nazaire ? Sur nos écrans en ce moment, on a les mêmes en France avec la campagne Mac Do sur les big Mac : Mac Farmer et Mac Timber (Mac Fermier contre Mac Bûcheron) où deux super mâles font concours du plus fort et casse-cou. Un bel exemple du genre appliqué à la nourriture comme construction de la différence.
Les agricultrices de Bretagne se sont ouvert une page Facebook : excellente idée car on peut dire qu'elles sont elles aussi invisibles -et extrêmement minoritaires comme cheffes d'exploitation-, mais peut être que ce site est dédié aux femmes d'agriculteurs, ce n'est pas très clair. Leur mur est envahi de rose : logo rose, bottes roses et même un tracteur rose ! Je doute qu'on trouve des tracteurs roses -d'ailleurs si une femme va s'acheter un tracteur chez un distributeur de matériel agricole, je ne suis pas sûre qu'elle ne se fasse pas répondre de revenir "avec son mari" ! Quand aux bottes roses, pas pratique, la bouse de vache doit particulièrement se voir dessus ! J'ai les mêmes en kaki : elles tiennent mieux le coup quand je vais patouiller dans la boue et le fumier. Donc, Mesdames les agricultrices, il n'est pas utile de genrer votre page Facebook en la saturant de rose, assumez-vous, les métiers n'ont pas de genre : vous conduisez des gros tracteurs, vous utilisez des robots de traite ? N'ayez aucun complexe, vous n'avez pas de gages de féminité à donner, soyez vous-mêmes.
Je l'ai déjà mis en lien dans mon précédent billet, mais comme il me fait toujours mourir de rire, je vous propose le film où on entend Monsieur Normal à propos du gendeur (gender avec l'accent français) trouvé sur Du goudron et des Plumes, site que je vous recommande de mettre dans vos favoris, car son teaser est prometteur :
"A valeurs féodales, supplice médiéval" !
Le gender, une menace ? interview de M. Normal from Du goudron et des plumes on Vimeo.
Actualisation 14/1/12 : LEGO, le génial inventeur de jouets non genrés, puisqu'ils consistaient en blocs plastiques colorés à empiler pour développer la créativité de l'enfant, est contraint de segmenter son marché comme on dit en marketing, pour augmenter ses ventes et renouveler sa gamme. Cela donne des figurines genrées de petites filles qui rompent avec la neutralité qui caractérisait la marque. A lire chez Ca fait genre - Remettre chacune à sa place et chez Une heure de peine - Le sexisme fait-il vendre ?
dimanche 8 janvier 2012
Trendy : L'homme féministe
L 'homme féministe arrive, il est là, décomplexé, il affiche son féminisme tout neuf. Bonne nouvelle ?
Stade #1 - Le patriarcal incurable calcifié dans les habitudes et les certitudes inébranlables : l'hétérosexualité est "naturelle", les femmes sont "faites pour avoir des enfants" et elles sont inférieures : physiquement et intellectuellement ! La preuve -irréfutable ? "Il n'y a pas de femme philosophe !" (SIC). Notez que c'est le même qui vient nous les briser menu lors des tables d'information sur le végétarisme et nous expliquer que les "animaux sont fait pour être mangés". Inutile de discuter : il ne perçoit jamais les signaux faibles (il n'est pas le seul) et pour lui les choses sont immuables. Cela Est, Immanent, Inquestionnable.
Voici son portrait ICI et ICI (en plus rigolo !).
Stade #2 - Le paternaliste doucereux : il trouve que les femmes "sur un chantier de bâtiment ou de travaux publics, dans la boue, franchement...", et qu'au volant d'un gros camion, "ce n'est vraiment pas féminin". Vous avez beau lui dire que la manutention est faite par des machines, il tient mordicus à son idée de la décence et de la vraie place des fragiles femmes. (Leurs grands-pères partis s'entretuer pendant la 1ère guerre mondiale en laissant les femmes les remplacer aux champs, et dans les usines ne s'étaient curieusement pas inquiétés de savoir si nos manucures tiendraient le coup malgré les dures circonstances !). Pour lui, notre place est plutôt au foyer que dans la politique, et plutôt ayant des enfants "parce que ce n'est que du bonheur" ! Je l'ai entendu plusieurs fois... en entretien d'embauche.
Si vous voulez un aperçu des stupidités qu'il profère, c'est par ICI (attention, ça tache !).
Stade #3 - L'homme féministe. Les femmes hésitent en majorité à se proclamer féministes (en arrière plan, l'image de la mégère poilue qu'on nous a collée) mais certains hommes, plus du tout, tel Jean-Yves Le Drian Président du Conseil Régional Bretagne, ou l'assistant parlementaire de la Députée Danielle Bousquet, ou encore Daniel Mouriès militant à OLF et NPNS qui se revendique féministe radical !
Féministe, épithète plus flatteur pour un homme que pour une femme ? Ou créneau porteur ? Aspirateur à voix lors des élections ? L'adjectif -car du coup, ça devient un adjectif- deviendrait esthétique car c'est un homme qui le porte. La majorité des femmes qui pensent encore que le féminisme désigne des viragos poilues, anti-mecs et désagréables, pourraient se laisser tenter, la parole des hommes est tellement plus puissante et PRESCRIPTRICE que la nôtre. Soucieux de radicalité, ils peuvent même reprocher à des femmes de ne pas être assez féministe selon cet article du Collectif LMSI. Le problème est qu'ils ont démontré avoir une fâcheuse tendance à pervertir le langage, et à s'emparer des idées les plus généreuses pour les mettre au service de leurs intérêts catégoriels étroits. Donc prudence.
Le féminisme est un combat de femmes, personne d'autre que les femmes ne peut le porter. Même si, malgré le backlash que nous pouvons toutes constater, le Jacky hétéro fossilisé fait tache dans une société plus libérale et métrosexuelle, il est hautement improbable que les hommes renoncent aussi facilement à tous leurs privilèges de mâles. Et si certains hommes se rangent à nos côtés, il doivent être nommés pro-féministes. Pour se prétendre pro-féministe, il faut aussi avoir lu les textes féministes, et s'être fait une culture féministe. Il ne faudrait pas que dans le féminisme aussi, les hommes prennent le pouvoir !
Liens :
Le dossier d'EGALITES - Les hommes des féministes comme les autres. (Edit 21/6/13 : Liens vers Egalités-Infos supprimés, le site soit n'existe plus, soit il est en refonte).
Le Blog de Patric Jean
Zero Macho, des hommes contre la prostitution
Stade #1 - Le patriarcal incurable calcifié dans les habitudes et les certitudes inébranlables : l'hétérosexualité est "naturelle", les femmes sont "faites pour avoir des enfants" et elles sont inférieures : physiquement et intellectuellement ! La preuve -irréfutable ? "Il n'y a pas de femme philosophe !" (SIC). Notez que c'est le même qui vient nous les briser menu lors des tables d'information sur le végétarisme et nous expliquer que les "animaux sont fait pour être mangés". Inutile de discuter : il ne perçoit jamais les signaux faibles (il n'est pas le seul) et pour lui les choses sont immuables. Cela Est, Immanent, Inquestionnable.
Voici son portrait ICI et ICI (en plus rigolo !).
Stade #2 - Le paternaliste doucereux : il trouve que les femmes "sur un chantier de bâtiment ou de travaux publics, dans la boue, franchement...", et qu'au volant d'un gros camion, "ce n'est vraiment pas féminin". Vous avez beau lui dire que la manutention est faite par des machines, il tient mordicus à son idée de la décence et de la vraie place des fragiles femmes. (Leurs grands-pères partis s'entretuer pendant la 1ère guerre mondiale en laissant les femmes les remplacer aux champs, et dans les usines ne s'étaient curieusement pas inquiétés de savoir si nos manucures tiendraient le coup malgré les dures circonstances !). Pour lui, notre place est plutôt au foyer que dans la politique, et plutôt ayant des enfants "parce que ce n'est que du bonheur" ! Je l'ai entendu plusieurs fois... en entretien d'embauche.
Si vous voulez un aperçu des stupidités qu'il profère, c'est par ICI (attention, ça tache !).
Stade #3 - L'homme féministe. Les femmes hésitent en majorité à se proclamer féministes (en arrière plan, l'image de la mégère poilue qu'on nous a collée) mais certains hommes, plus du tout, tel Jean-Yves Le Drian Président du Conseil Régional Bretagne, ou l'assistant parlementaire de la Députée Danielle Bousquet, ou encore Daniel Mouriès militant à OLF et NPNS qui se revendique féministe radical !
Féministe, épithète plus flatteur pour un homme que pour une femme ? Ou créneau porteur ? Aspirateur à voix lors des élections ? L'adjectif -car du coup, ça devient un adjectif- deviendrait esthétique car c'est un homme qui le porte. La majorité des femmes qui pensent encore que le féminisme désigne des viragos poilues, anti-mecs et désagréables, pourraient se laisser tenter, la parole des hommes est tellement plus puissante et PRESCRIPTRICE que la nôtre. Soucieux de radicalité, ils peuvent même reprocher à des femmes de ne pas être assez féministe selon cet article du Collectif LMSI. Le problème est qu'ils ont démontré avoir une fâcheuse tendance à pervertir le langage, et à s'emparer des idées les plus généreuses pour les mettre au service de leurs intérêts catégoriels étroits. Donc prudence.
Le féminisme est un combat de femmes, personne d'autre que les femmes ne peut le porter. Même si, malgré le backlash que nous pouvons toutes constater, le Jacky hétéro fossilisé fait tache dans une société plus libérale et métrosexuelle, il est hautement improbable que les hommes renoncent aussi facilement à tous leurs privilèges de mâles. Et si certains hommes se rangent à nos côtés, il doivent être nommés pro-féministes. Pour se prétendre pro-féministe, il faut aussi avoir lu les textes féministes, et s'être fait une culture féministe. Il ne faudrait pas que dans le féminisme aussi, les hommes prennent le pouvoir !
Liens :
Le dossier d'EGALITES - Les hommes des féministes comme les autres. (Edit 21/6/13 : Liens vers Egalités-Infos supprimés, le site soit n'existe plus, soit il est en refonte).
Le Blog de Patric Jean
Zero Macho, des hommes contre la prostitution
dimanche 1 janvier 2012
What a wonderful world !
David Attenborough - Wonderful World - BBC par Spi0n
Quelle magnifique planète ! Pour combien de temps encore ?
Les PIB (Produits Intérieurs Brut : agrégation des richesses produites par un pays) masculins sont basés sur la destruction. La destruction des ressources naturelles, la non prise en compte des services rendus par la nature, ceux rendus par les insectes pollinisateurs très mal en point entre autres..., et le travail non marchand des femmes -élevage des enfants, soins aux âgés, travail domestique gratuit dans le mariage, agriculture vivrière dans les pays en développement- sans parler des "accidents industriels" type Fukushima, tout ceci implique pillage, dégradation de l'environnement et parasitisme.
Les destructions imposées par la nature, comme les inondations, les raz de marée, les tremblements de terre permettent de relancer le bâtiment, de relever les primes d'assurance, donc d'augmenter les chiffres d'affaires des entreprises concernées par le remplacement, les réparations et les remboursements. Les PIB masculins ne font que des additions, jamais de soustractions ! Tout bénef finalement. Cependant, les épisodes météorologiques extrêmes sont, on le sait maintenant, provoqués par les activités humaines et ils seront donc de plus en plus fréquents. Leur impact sera plus dur en fonction de l'ethnie et du genre : ils toucheront et touchent déjà les pays pauvres et les femmes.
"A présent que les meilleures machines ne peuvent qu'exiber les profondeurs béantes de la Terre",
espérons que nous réussirons à passer "ce funeste tournant"* !
Aussi, je souhaite à tout-e-s, si possible, une excellente année 2012 ! Équité, égalité et justice.
*La citation est tirée du roman Brut de Dalibor Frioux - Editions Seuil.