vendredi 25 novembre 2016

#25novembre La violence aux femmes est aussi économique


Pas de titres de propriété des terres qu'elles cultivent pour nourrir leurs familles ; pas d'accès aux prêts bancaires, donc pas de possibilité d'acheter des équipements et des machines qui augmentent la productivité ; moins scolarisées car la famille patriarcale/patrilocale investit toujours sur les garçons ; surchargées d'enfants parce que leurs droits reproductifs et à la santé sont niés (presque) partout ; maintenues volontairement dans l'insécurité économique ce qui permet aux hommes de maintenir une réserve de prostitution pour satisfaire leurs "besoins sexuels" ; corvées gratuites extorquées dans le mariage souvent aussi lieu de violences maritales et d'incestes ; maintien partout d'obscurantismes religieux hostiles aux femmes et à leur émancipation : toutes ces situations induisent une violence de fait, les possibilités de se défendre ou de fuir étant limitées à dessein par la société patriarcale et ses agents principaux bénéficiaires, les hommes.

En ce 25 novembre, je relaie l'appel de Harare de la Via Campesina " Pas une de mois, mettons fin à la violence contre les femmes "

" L’approche féministe de la souveraineté alimentaire contribue à transformer la réalité, sur la base de critères d’émancipation et de justice sociale. Elle nous permet de poser la perspective des femmes en tant que protagonistes de l’amélioration de leur situation. Elle permet aux femmes de contribuer à la transformation des relations de pouvoir aujourd'hui encore inéquitables "

" Nous demandons aussi que les églises, les médias et les états ne cherchent pas à contrôler nos corps par le fondamentalisme religieux et en essayant de limiter nos vies à la maison. Nous lançons un cri de résistance contre toute forme d’exploitation de nos corps et de nos territoires ! "


 

Ôtez vos rosaires de nos ovaires !

dimanche 20 novembre 2016

Laëtitia ou la fin des hommes

Par Ivan Jablonka, écrivain sociologue, Prix Médicis 2016, Editions du Seuil.


Laëtitia Perrais, 18 ans, a été tuée par Tony Meilhon le 18 janvier 2011 à la Bernerie en Retz (44), sans doute parce qu'après une agression sexuelle, elle s'apprêtait à aller déposer plainte à la gendarmerie. Délinquant multirécidiviste et violeur de deux compagnons de cellule, Tony Meilhon, 32 ans au moment des faits, ayant passé la moitié de sa vie en prison, a démembré le corps de sa victime et dispersé les bras, les jambes, la tête et le tronc, qui ont été retrouvés en avril dans deux étangs de Loire-Atlantique sans qu'il ait jamais dit où il les avait déposés. Tuer puis, ensuite, déshumaniser la victime. Quand vous tapez Laëtitia Perrais sur Internet, vous obtenez la page Wikipedia de Tony Meilhon : les victimes de meurtres sont toujours éclipsées/phagocitées par leurs meurtriers.

Alternant le récit chronologique de l'enquête et l'histoire personnelle et familiale des protagonistes, Ivan Jablonka a voulu aborder en "objet sociologique et historique" le meurtre de Laëtitia Perrais, dont il fait une figure de tragédie aux côtés de laquelle il se tient en permanence. Affligées d'une paire de pères défaillants (trop de pères, quand on pense que certains se plaignent de ne pas en avoir !) : Franck Perrais, cogneur, tête brûlée, alcoolique et maltraitant, et Gilles Patron, père professionnel de famille d'accueil, autoritaire, agresseur sexuel, pédophile et tripoteur (l'affaire dans l'affaire), Laëtitia et sa sœur jumelle Jessica vivent une enfance tissée de violence, dans une famille dysfonctionnelle où leur première protectrice est la chienne berger allemand qui tente de divertir la violence du père en jouant au-dessus de la petite Laëtitia.
" On peut dire a minima que Laëtitia a connu, dans sa vie trois catégories de viols : le viol intrafamilial, de son père sur sa mère ; le viol semi-incestueux de son père d'accueil sur sa sœur jumelle ; le viol extrafamilial dont elle accuse Meilhon. La griffe masculine en quelque sorte. "

Est-on victime à vie ? Porte-t-on sur soi le malheur comme un stigmate ? Se signale-t-on comme victime désignée aux prédateurs ? Peut-on avoir son "système de protection désactivé" ? En tous cas, on constate au fil du récit que, malgré une enfance marquée par la maltraitance, l'instabilité et l'insécurité, Laëtitia était résiliente : titulaire d'un CAP restaurant décroché malgré une scolarité chaotique, elle venait d'entrer dans la vie active, avait un travail, et continuait à se former professionnellement. Elle portait bien son prénom : joie, en latin. On ne peut en dire autant de son meurtrier (maltraité dans l'enfance aussi, marqué par le viol de sa mère) : chaque étape de sa vie est une chute sans rémission, ses séjours en prison le rendent plus mauvais, ses actes sont de plus en plus violents, il ne montre aucun signe de rédemption.

Le meurtre de Laëtitia, comme tous les meurtres d'enfants ou de femmes, suscitent une indignation nationale dont le Président Nicolas Sarkozy va essayer de profiter politiquement : accusant les juges de laxisme, il déclenche une grève nationale des magistrats, et les lois sur la récidive seront modifiées vers plus de sévérité. Les hommes politiques ne savent que jouer sur les peurs, faire voter des lois de circonstances, mais ils ne prononcent jamais un mot sur la violence que la société patriarcale inflige aux plus faibles, les femmes et les enfants, ni sur le féminicide (Jablonka emploie le mot) considéré comme une fatalité par la société, non reconnu en droit. Opportunisme politique, tout répressif, mais jamais moyen de nommer le prédateur : impensé de la violence masculine dont ils sont les gardiens, à voir la violence symbolique de leurs pratiques politiques, campagnes électorales incluses.

Avec ses notations sociologiques sur les différents bassins économiques du Croisic et du Pays de Retz, de la Baule, de Saint-Nazaire/Paimbeuf, sa précision sur le fonctionnement de la justice, ses beaux portraits, le livre de Jablonka mérite largement son prix Médicis avec toutefois selon moi une réserve : son côté louangeur pour les policiers, gendarmes et magistrats ; c'est vrai que l'enquête sur le meurtre de Laëtitia Perrais a mobilisé des dizaines de gendarmes, de personnel de justice, et même la coopération de services de police et d'investigation criminelle venant des pays voisins qui ont détaché leurs spécialistes et matériel d'investigation en Loire-Atlantique. Une enquête remarquable a permis deux procès (dont un en appel) exemplaires. Justice a été rendue à Laëtitia, à sa famille et à sa sœur, mais ça me paraît normal en démocratie ; et puis, peut-être que tous ces gendarmes et magistrats dévoués qui avaient en permanence un portrait de Laëtitia sous les yeux dans leurs bureaux, éprouvent de temps en temps de la culpabilité vis à vis de la violence que la société inflige aux femmes ? La police et la gendarmerie se surpassent quand il y a des mortes, mais que fait-on en matière de prévention pour éviter les
meurtres ? Une suggestion : la maltraitance aux animaux dont Meilhon était coutumier, devrait être repérée et prise en considération dans le tableau des symptômes annonciateurs de passages à l'acte sur les humains par tous ces psychopathes et sociopathes !

Tony Meilhon a été condamné pour meurtre, "enlèvement suivi de mort", le viol n'ayant pas pu être établi avec certitude à l'autopsie, à une peine de prison à perpétuité assortie de 22 ans de sûreté qu'il purge à Vezin le Coquet près de Rennes. Gilles Patron, le père d'accueil a lui été condamné à 8 ans de prison pour viol et agressions sexuelles sur cinq victimes, dont Jessica Perrais.
" L'affaire Laëtitia révèle le spectre des masculinités dévoyées au XXIème siècle, des tyrannies mâles, des paternités difformes, le patriarcat qui n'en finit pas de mourir : le père alcoolique, le Nerveux, histrion exubérant et sentimental ; le cochon paternel, le pervers au regard franc, le Père-la-Morale qui vous tripote dans les coins ; le caïd toxico, hâbleur, possessif, Celui-qui-ne-sera-jamais-père, le grand frère qui exécute à mains nues ; le Chef, l'homme au sceptre, président, décideur, puissance invitante. Delirium tremens, vice onctueux, explosion meurtrière, criminopopulisme : quatre culture, quatre corruptions viriles, quatre manières d'héroïser la violence ".

A l'ombre du château de l'Ogre Gilles de Retz, "Les pauvres tuent les pauvres" selon une déclaration micro-trottoir un brin condescendante d'une quidame ? Moins de trois mois plus tard, début avril 2011, un bourgeois catholique nantais exécutait les deux labradors de la famille en premier, ses quatre enfants et sa femme, ensuite. Il s'appelle Xavier Dupont de Ligonnès, et lui, il court toujours.

Lien : N'oubliez jamais Laëtitia Perrais, site administré par Stéphane et Delphine Perrais. 
Les citations du livre sont en caractères gras, rouges, et entre guillemets. 

samedi 12 novembre 2016

Masculinité toxique : de quelques monstres de foire au pouvoir

De l'élection de Trump contre toute attente (sondagière), tout a été dit : racisme grand teint, haine des femmes, choix d'un incompétent face à la très compétente Clinton, (comme si la politique était un métier et pas un mandat !), revanche des "petits blancs" du Sud (quoi qu'on en dise le vote Trump est une affaire d'hommes, même si le vote des femmes blanches a été montré du doigt, mais on connaît l'antienne, c'est toujours la faute des bonnes femmes !), revanche des classes populaires oubliées de la "crise" depuis 2007, et populisme. Tout ça est absolument exact. Mais surtout le pouvoir est toujours une affaire d'hommes, depuis l'invention des "maisons des hommes" où palabr(ai)ent les primitifs, maisons taboues pour les femmes qui elles, encombrées d'enfants et vouées au servage, assurent l'intendance : corvées de bois, d'eau, de cuisine, d'élevage, et pour nos sociétés plus "avancées" -il faut le dire vite- "conciliation" improbable de vie de famille et carrière professionnelle, exigée des seules femmes, bien entendu. Le pouvoir masculin sans partage est toxique : sempiternelles atteintes aux droits des femmes jamais garantis sur le long terme, "traditions" et "coutumes" fondatrices inamendables, obscurantismes (religions, progrès technique, mythe de la croissance infinie), destruction de la nature à un rythme infernal, guerres de basse et haute intensité, on n'en finit plus de dénoncer ses méfaits.

J'ai sélectionné cinq "populistes" élus à peu près démocratiquement ces derniers mois, tous mâles comme il se doit, ivres de leur pouvoir, ce qui semble leur permettre toutes sortes d'engagements farfelus et toutes atteintes aux droits humains, sans parler de débordements verbaux incontrôlés.

Donald Trump 45ème Président des Etat-Unis : il a déjà commencé à mettre de l'eau dans son pinard en caviardant son site de campagne dès le lendemain de son élection, sur la COP21 notamment. Les institutions américaines sont très solides, il devra composer avec le système des "check and balances" et sera fermement contrôlé par son Congrès et par la Cour Suprême, gardienne vigilante de la Constitution, je n'en doute pas. Mais le signal envoyé -aux femmes et à la Planète- est de taille. Après avoir "érigé" des tours, il va creuser la Terre ! Trump digs coal. Programme politique à chercher en dessous de la ceinture. Espérons qu'on ne le trouve pas, pantalon sur les chevilles, au garde à vous, devant une stagiaire ou une member of parliament  (ah non, ça c'est plutôt en
France !), ce grand classique des Présidents américains*.


Vladimir Poutine, le "botoxé de l'Oural" (Nicolas Canteloup, bien vu), qui modifie la constitution au gré de ses caprices de Tsar russe, pour aller des fonctions de Premier Ministre à celles de Président (et retour) en fonction des échéances électorales. Et qui bombarde la Syrie de façon indiscriminée : écoles, hôpitaux, populations civiles, au besoin avec des armes non conventionnelles. La photo ci-dessous montre que le mec a un problème de prurit avec sa virilité !













Erdogan, "would be sultan" élu des campagnes turques et des forces les plus conservatrices de la société, en passe de liquider la Constitution datant d'Atatürk, père de la Turquie moderne laïque et progressiste : chasse aux démocrates et aux journalistes depuis le putsch manqué des 15 et 16 juillet 2016, justice expéditive et arbitraire, violations des droits humains, déclarations misogynes, hostilité renforcée envers les Kurdes l'ennemi éternel, et attaques contre l'immunité parlementaire. Mais l'Europe ne moufte pas, voire continue sa comédie d'une possible intégration de la Turquie qui "accueille" des millions de réfugiés venant de Syrie.












Photo : Reuters

Rodrigo Duterte, "Digong", président de la république des Philipines, élu depuis juin 2016 sur un programme populiste et vociférant de déclarations machistes, sexistes, traitant le pape et Obama de "fils de pute". Ancien avocat accusé d'avoir participé à des escadrons de la mort dans les années 90, et après une campagne ciblant les dealers, braqueurs et trafiquants de drogue, il passe à l'acte : déjà 3700 meurtres couverts après 4 mois de présidence, selon un reportage d'Envoyé Spécial, dur réveil pour ses électeurs dont certains consomment ou se livrent à de petits trafics pour survivre.















Daniel Ortega, Président du Nicaragua, ancien révolutionnaire sandiniste participant au renversement de Somoza, puis écarté du pouvoir en 1996 avec les sandinistes, jusqu'en 2006 où il revient à la présidence avec... des idées catholiques fondamentalistes (suppression de l'avortement thérapeutique) puis réélu en 2011, et candidat à sa succession en 2016. Corrompu, népotiste, il est en passe de vendre son pays à un consortium chinois pour 41 milliards d'euros soit cinq fois le PIB du Nicaragua. Objet de la vente : la construction et l'exploitation "d'un canal transatlantique coupant le Nicaragua d'est en ouest sur 278 km, dont 105 au beau milieu du Lac Nicaragua, deuxième plus grand réservoir d'eau douce du continent sur-américain". Source : Fabrice Nicolino dans Charlie Hebdo N° 1268.
119 200 personnes vivent sur le passage ? 193 000 ha de forêt tropicale sont menacés ? Risques de marée noire et de salinisation sur le Grand Lac ? Rien à fiche : croissance illimitée et après lui le déluge ! Violations de droits humains et écocide en vue.



Il n'est pas question de dire ici que les femmes au pouvoir ce serait
mieux : on n'en sait rien puisqu'il n'a jamais été exercé que par quelques héritières ou quelques femmes sursélectionnées selon des critères virils qui, remplis, leur ont permis de passer alors que les mecs faisaient, soit défaut, soit étaient en fuite (le Brexit suivi par Theresa May en est un bon exemple) ou en faillite. Les femmes font le ménage derrière les mecs, après, ils peuvent faire leur grand retour quand tout est de nouveau nickel, propre, bien rangé. Il est question de défendre un partage du pouvoir mixte, à égalité et à parité, et de permettre aux femmes d'exprimer leurs qualités et génie propre, puisqu'on sait que deux genres n'ont pas les mêmes (pré)occupations et obligations dans l'existence. Il va donc falloir que les mecs se poussent pour aller faire autre chose (conduire les enfants à l'école et chez le dentiste, par exemple) et que les femmes aient un sursaut de classe, sinon, on est vraiment tous (planète incluse) très mal barré.es !

"A toutes les femmes qui ont mis leur foi en cette campagne et en moi, rien ne m'a rendue plus fière que d'être votre championne" - Hillary

"A toutes les petites filles à l'écoute... ne doutez jamais que vous êtes valables et puissantes et méritant toutes les chances et opportunités du monde" - Hillary Clinton

* Les Kennedy, John, Robert et Edward, et leurs "besoins sexuels" ; le populaire William Clinton et ses ennuis de stagiaire ; et plus inattendu, Lyndon Johnson qui parlait abondamment de sa bite à son chauffeur, ses gardes du corps et les journalistes qui le suivaient dans ses déplacements quand il lui prenait une envie pressante d'uriner, information entendue sur la très sérieuse Franceinfo radio un matin de cette semaine précédant l'élection de Trump.

vendredi 4 novembre 2016

Je n'ai pas porté plainte

#jenaipasportéplainte

" Ton avatar caché entre deux touches de mon clavier 
Aucune trace du mal que tu m'as fait... en vrai
Mais tout est brisé au fond de moi... en moi
Mais #jenaipasportéplainte
But #Ididntreport
Haber #ichhabnichangezeigt "
Tout a commencé quand j'ai lu ce poème glauque sur le Facebook d'une M@rylin aussi victime que la vraie... Et puis il y a eu cette série de tweets avec le hashtag #jenaipasportéplainte. Des femmes du monde entier qui ont expliqué en 140 caractères pourquoi elles n'ont pas porté plainte après un viol ou une agression sexuelle :
- Parce que c'est lui qu'on a cru
- Parce que j'étais saoule
- Parce qu'un psy m'a dit que ce n'était pas un viol s'il n'avait pas d'arme
- Parce que je n'ai ni crié, ni mordu, ni frappé
- Parce que c'était le mec avec lequel je vivais...
Il y a des tas de raisons pour ne pas porter plainte après un viol. Mais moi, j'ai porté plainte et j'ai perdu... Le salopard qui m'a violée a nié et je n'ai pas pu prouver sa culpabilité. Alors quand j'ai lu tous ces messages je me suis dit : "Mais putain de bordel de merde pourquoi pleurer partout qu'on n'a pas porté plainte ?!! Ça leur fait une belle jambe aux violeurs... Ça peut même les conforter dans leurs certitudes d'être intouchables ce type de message.Alors, les filles, je vais vous raconter ce que j'ai fait... "

Vous ne lâcherez pas ce polar urbain, avec des bouts de campagne de Bourgogne dedans, écrit par Marie-Hélène Branciard ; truffé de références sériephiles et musicales contemporaines, avec des personnages utilisant les réseaux sociaux, leur puissance d'action et de feu, polar avec des lesbiennes, des femmes hackeuses spécialistes de sécurité informatique, avec une journaliste et une DJ underground à identité cachée, polar avec une foule de personnages ultra-connectés, et enfin avec une commandante de police qui tente de démanteler un réseau de violeurs qui sévit depuis 20 ans et accumule les victimes.
Si vous êtes branchées blogosphère, Facebook, Twitter, vous serez en terrain connu. Si vous ne comprenez pas à quoi servent ces réseaux sociaux, vous allez en découvrir la solidarité et l'efficacité. A la vitesse fulgurante des moyens de communication instantanée d'aujourd'hui, l'histoire raconte la traque de violeurs en série par la police, puis par des moyens nettement moins conventionnels mais terriblement efficaces. Méfiez-vous, les prédateurs sexuels, la terreur peut changer de camp : quand des femmes solidaires et déterminées à se prendre en main maîtrisent parfaitement les techniques des médias sociaux et du cryptage, vous pouvez craindre un sérieux retour de bâton. Jubilatoire et très optimiste.

Liens : Le site Jenaipasportéplainte et le blog de la Souris Déglingos
Le Twitter de Marie-Hélène Branciard et de Shane_Zooey

Mercredi 2 novembre, le Jury Médicis a attribué son prix 2016 à l'ouvrage d'Yvan Jablonka, chercheur en sciences sociales : Laëtitia ou la fin des hommes, récit du "fait divers" -comme est il malheureusement habituel de désigner les féminicides en France- Laëtitia Perrais, assassinée puis démembrée par Thierry Meilhon en 2011 à la Bernerie en Retz (Loire-Atlantique). Dénonçant la prédation masculine (jamais nommée par la société), le silence et la peur qu'inspirent aux femmes l'engrenage meurtrier des violences masculines répétées, de l'inceste et du viol, le cynisme des hommes politiques instrumentalisant au profit de leur pouvoir le féminicide sans jamais le nommer ni a fortiori le dénoncer, l'inertie de la justice et de la police devant le malheur d'être femme en France encore aujourd'hui, le livre de Jablonka nomme le féminicide, le meurtre misogyne, dans une société anesthésiée et amorale qui laisse tuer des femmes et des enfants par des prédateurs récidivistes. A commander à votre bibliothèque et à lire d'urgence.

Lien vers le site de la campagne de street activisme "Ils nous tuent"