lundi 28 juillet 2014

Les vrais mâles préfèrent la viande

La veille de la finale de Coupe du Monde FIFA 2014, opposant Allemagne-Argentine, et suivie en majorité par les hommes, Euterpe m'envoie la une du Berliner Morgenpost :


L'agriculture argentine (qui occupe 7 % de la population et 5 % du PIB) est constituée d'élevages extensifs qui couvrent presque la moitié de son territoire (c'est ce que veut dire extensif : ça prend de la place sans être très rentable), mais c'est le soja, le maïs et le blé qui comptent en majorité dans sa production, notamment à l'export. Alors pourquoi pas un morceau de tofu ? Quand aux allemands, je sais qu'ils exportent plutôt des machines-outils et non pas des couteaux et des fourchettes ! Si la machine-outil est totalement virile (allez au Salon de la Machine-Outil, si vous ne me croyez pas), le tofu (fait avec du soja, légumineuse très protéinée) lui, l'est moins. Et puis, les hommes veulent du bacon enroulé dans du bacon !


"Un vrai gars, ça a tout le temps faim, ça mange un ours avec la peau et les poils, et pas de salade. Et un gars, ça mange du gras, si vous aimez les légumes, enlevez 5 points" -à votre virilité. Vous pouvez vous amuser à aller sur ce lien Êtes-vous un VRAI gars, faites le test ! Et gaffe à ne pas faire de réponses de chochottes : vous débutez avec un capital de 100 points et à chaque mauvaise réponse, vous perdez des points, je vous aurais assez prévenus en vous donnant tous ces indices. La viande, c'est viril, se tue à vous dire le Guide (québécois) des Restaus 2014

tandis que le melon, lui est nettement plus féminin :


Ces illustrations sont furieusement dans la tendance Foodporn qui fait un tabac sur Internet et les réseaux sociaux en ce moment. Foodporn : photos consistant à glorifier de la nourriture comme substitut du sexe selon ce lien Wikipedia en anglais.

Tout ça pour vous introduire l'excellent billet d'Elise Desaulniers sur le Site québécois Françoise Stéréo :

Les vrais mâles préfèrent la viande – Convergences du féminisme et de l’antispécisme

(Antispécisme : lutte contre les préjugés liés à l'espèce, ou spécisme)

"Sur la couverture de son numéro « spécial hommes » présentement en kiosque, Ricardo s’est entouré de six semblables pour nous offrir des côtes levées, du poulet frit et des trucs technos. Entre les fumoirs et les meilleures coupes de bœuf pour le BBQ trône une section sur le bacon – où quelqu’un a trouvé le moyen d’ajouter quatre tranches de fesses de cochon à une tarte aux pacanes. Certains y verront un florilège de clichés, mais le magazine défend son manque d’imagination : si on patauge dans les stéréotypes, c’est que le client en redemande. « Lorsqu’on a fait un appel à tous auprès de nos lecteurs pour savoir quel genre de plat ils aimeraient avoir dans notre numéro spécial gars, le message qu’ils nous ont envoyé était clair : “On veut du bacon au bacon enroulé dans du bacon.” C’est donc à leur demande que nous avons décidé d’ajouter ce dossier 100 % cochon. »
Dans le monde de Ricardo, tous les hommes sont blancs, plutôt riches, plutôt forts, plutôt d’âge moyen. Et assurément hétérosexuels et carnivores. Seul Ricardo peut se permettre un peu de sensibilité avec des framboises et des poivrons en nous faisant visiter son jardin. Les autres gars, les vrais, maintiennent la ligne dure : « Les filles seraient étonnées de voir qu’on mange de la salade quand elles ne sont pas là… c’est parce qu’elle contient du steak », affirme Hugo dans le reportage sur le « party de gars 100 % bœuf ». Il serait sans doute d’accord avec l’analyse du rapport des hommes à la viande que fait le publicitaire Jimmy Berthelet, sur le site Web du magazine : « Le barbecue nous connecte avec nos origines les plus primaires. Des flammes, une pièce de viande, l’odeur de la fumée… c’est une expérience imprégnée en nous. C’est une cuisson d’instinct et de toucher. »
Les vrais mâles préfèrent la viande. Cette idée simpliste est bien ancrée dans notre culture. La viande est associée à la force physique : les hommes sont forts, les hommes doivent être forts; les hommes ont besoin de viande. Dans la grande dichotomie patriarcale, la symbolique de la viande résonne avec des qualités typiquement masculines : le courage, la puissance sexuelle, la richesse et le prestige. L’entrecôte, c’est la nourriture de ceux qui ont atteint le penthouse de la chaîne alimentaire. À l’opposé, les légumes inspirent l’ennui, la passivité. Végéter, c’est vivre de façon inerte, sans volonté.
Si l’identité masculine est associée aux côtes levées, les femmes, elles, sont du côté des légumes en papillote. Au 19e siècle, Hegel écrivait d’ailleurs que « la différence qu’il y a entre l’homme et la femme est celle qu’il y a entre l’animal et la plante. L’animal correspond davantage au tempérament masculin, la plante davantage à celui de la femme. Car la femme a davantage un développement paisible, dont le principe est l’unité indéterminée de la sensibilité[2] ». On l’aura deviné, Hegel n’était pas très queer."

Pour lire la suite, dans la même verve passionnante et argumentée, citant Sexual politics of meat de Carol J Adams dont j'ai parlé sur ce blog, comparant le sort fait aux femmes, aux colonisés, aux animaux dans nos sociétés patriarcales, et établissant une convergence entre féminisme et antispécisme. C'est par ici : paragraphe

jeudi 24 juillet 2014

Le cœur des femmes

Je relaie ici la campagne pour la détection des maladies cardiaques chez les femmes. Il existe une idée fausse mais qui a la vie dure : les femmes seraient mieux protégées par leur système hormonal contre les crises cardiaques et les infarctus. Encore une légende patriarcale : dans ce domaine il y a parité. Et les femmes meurent plus ! Nous sommes moins bien détectées, moins bien traitées, et bien sûr, comme d'habitude, pas prises en considération par la Recherche. Les symptômes des femmes ne sont pas les mêmes en matière de pathologie cardiaque et nous en mourons plus souvent, nous avons 7 fois plus de risques de mourir d'une crise cardiaque que d'un cancer du sein.

Le film est beau et réussi, avec Julie Depardieu dans le rôle principal :



Mesdames, faites surveiller votre coeur !

Liens : Le coeur des femmes en danger
Recherche médicale : les femmes défavorisées ?
Le PDF de l'Institut de France (avec rien que des hommes à la tête du pool recherche)

mercredi 16 juillet 2014

Trompe-l'oeil et mauvaise foi

J'ai eu l'occasion d'évoquer dans un précédent billet les arguments des hommes pour écarter les femmes de certaines professions. A l'invitation de l'association féministe dans laquelle je militais, j'allais faire potiche aux réceptions de leurs financeurs, mais avec mon plein accord. Je ne porte pas de crête à l'iroquoise, ce qui était le cas des deux fondatrices, je m'intègre donc mieux dans un buffet de la préfecture, de la Région ou de la mairie dont dépendaient leurs financements. Et, bien entendu, elles avaient le droit de se coiffer comme elles l'entendaient. Tout est allé très bien pendant plusieurs années. La coupe a débordé un matin lors de la réception d'une poignée de patrons du BTP, dont un chef d'entreprise de peinture en costume velours ras noir qu'il avait sans doute peur de salir, c'est fragile ce tissu. La rencontre avait lieu pour promouvoir les femmes dans les métiers du bâtiment, et l'adjointe au maire pour la parité était de la réception. Bref, quand le patron peintre a commencé à divaguer sur "des femmes dans la boue sur les chantiers, aussi, quand même !!", mon sang n'a fait qu'un tour. Il faut dire que j'entends depuis des lustres les mêmes arguments mensongers dans l'industrie, qui est davantage mon domaine. J'ai donc répondu poliment mais néanmoins fermement "c'est amusant, mais entre 1914 et 1920, aux femmes qui remplaçaient les hommes partout aux champs (80 % de la France était rurale) et dans les usines d'armement notamment, on n'a pas demandé, quand les mecs sont rentrés de la boucherie mondiale, si leurs bottines, leurs jupons brodés, et leurs manucures avaient bien résisté à la boue des champs et à la graisse des ateliers ?". Non, c'est vrai quoi. Silence de mort dans la salle. Ça a même empiré quand le patron estomaqué a balancé l'argument de trop selon moi : "Vous avez des enfants, Madame ?", "Ah, parce qu'il faut être pourvue d'enfants pour avoir un avis autorisé sur le sujet, en plus ?". Ou comment aggraver son cas.


Photo : Une Rosie Riveter de l'industrie de guerre américaine en 1943.

Quand je plaçais du personnel médical et para-médical, les pharmacies industrielles (style Novartis et d'autres), dernier bastion mâle dans la pharmacie, me faisaient le nez quand je proposais une pharmacienne
(85 % des effectifs de la profession) : il faut trimballer des charges lourdes, me disaient-ils en me prenant pour une bille. Les chaînes industrielles d'assemblage intègrent depuis longtemps les éléments lourds par des monte-charges et des systèmes de portage, donc on se payait ma tête. Pareil chez les autres industriels : pas de chiottes ni de douches pour femmes, la chaîne n'est pas adaptée, me rétorquait-on, oubliant que dans les hôpitaux, les aide-soignantes et les ASH soulèvent des malades grabataires de 70 à 85 kg couramment, les manipulent pour les soins et la toilette, ce, sans aucune assistance mécanique de machines porteuses. Et dans ces professions qui ne sont pas mécanisables, les hommes se gardent bien de venir concurrencer les femmes ! Il m'est aussi arrivé de traverser des ateliers d'ébarbage de pièces d'acier : ce sont des femmes qui travaillent là, dans un brouillard permanent de poussière d'acier où on ne voit rien à 10 mètres, parce que les femmes sont "plus précises" ! Si la force physique était un argument, comment expliquer que dans les ateliers de développement software (codage, langages informatique...) on ne voit que des garçons ? Idem dans les écoles d'informatique truffées d'hommes. Développer en C++ se fait devant un clavier d'ordinateur, assis au chaud et au sec, sans bruit et sans poussières, sans appel à la force physique. Alors ? Pourquoi pas de femmes, comme dans la salle à coté où, devant les mêmes ordinateurs, elles sont secrétaires et comptables ?

Il n'y a pas de fatalité à ce qu'un poste de travail soit pénible, gras ou sale : il suffit de réfléchir à l'ergonomie du poste et de l'aménager pour l'améliorer : tout le monde en profite, les femmes ET les hommes. Il n'y a pas de fatalité à ce qu'un chantier soit boueux : il est boueux et dangereux parce que ce sont des hommes qui y travaillent en majorité, comme les vestiaires des mecs dans l'industrie ne sont pas propres, les chiottes à l'avenant, sans miroirs, avec des choses douteuses stockées devant les lavabos inaccessibles (ça m'est arrivé, en tant que commerciale de vouloir aller aux toilettes dans des ateliers où il n'y a que des mecs, où il faut en plus traverser une rangée de pissotières où ils se cramponnent l'appareil uro-génital : une horreur !), pas plus qu'un atelier de mécanique ne doit forcément être noir, sale et huileux par terre, au risque de chutes graves !


Ils veulent juste rester entre eux et se garder les postes valorisants et mieux payés : toutes leurs machines auxquelles les femmes n'ont pas accès, sont pilotées par un bien nommé joystick (à fonction masturbatoire, mais je vais me garder de faire une psychanalyse de comptoir) et de boitiers presse-boutons, depuis leurs odieuses nacelles élévatrices qui sont partout, leurs grues de chantiers, jusqu'à leurs inhumaines machines à ramasser les poulets dans les tunnels hors-sol -que je vois quand je fréquente l'autre endroit où ils ont tous les postes : l'inhumain élevage industriel, et plus généralement l'agriculture. Ils ramassent des poulets comme ils ne ramasseraient pas des pêches : trop fragiles, elles arriveraient abîmées chez les distributeurs et seraient invendables. Les poids lourds sont devenus hyper-équipés et avec cabines confortables, comme les chariots de caristes. La soudure est un travail de haute précision, comme celui de dentellière : certaines soudures sont radiographiées pour s'assurer qu'il n'y a aucune micro-fissure, dans l'industrie nucléaire notamment. Il n'y a donc aucune raison pour que les femmes n'y aillent pas.


Finalement, mais l'adjointe au maire partie vaquer à d'autres obligations n'était plus là pour le voir, le patron peintre après examen du cas à distance de sécurité de plusieurs mètres, constate que je n'ai pas l'écume aux lèvres, d'ailleurs je taille un bavette courtoise à une de ses homologues femme, sans qu'on s'envoie la décoration de table à la figure. Il s'approchera donc avec une coupe de champagne et nous bavarderons ensemble pendant une bonne vingtaine de minutes, en concluant par une poignée de mains. Mais le mal était fait : l'adjointe ayant fait demander à mon propos, outragée, "Mais qui est cette femme ?", nous nous sommes quittées l'association et moi pour raisons que le financement par l'oppresseur, fut-il représenté par une femme, ne permet pas d'exprimer ses arguments et qu'il faut caresser ces messieurs dans le sens du poil, même quand la réunion est faite pour promouvoir les femmes. Sans moi, et sans regrets. Cela m'a dégagé du temps pour me consacrer à la cause des animaux qui m'occupait en même temps. Quand je réussis à rentrer dans un élevage industriel (où on ne rentre pas, faut-il le préciser ?), et que le technicien me demande à la fin de la visite si je "suis journaliste" (imparable : je connais le sujet, je pose des questions et je prends des notes), que je me présente en qualité d'activiste de la cause animale, il pâlit légèrement en vérifiant que sa braguette est bien fermée, ce qui n'est pas désagréable ; et si les installations et le nombre de leurs occupant-es sont conformes à la Directive européenne, tout va bien, on sursoit à la pendaison par les couilles. Mais uniquement à cette condition.

ACTUALISATION - Liens supplémentaires (Merci Elihah :)
Genre et Informatique par Isabelle Collet
Sur les pratiques insalubres considérées comme viriles, car trompe-la-mort sans doute : un article sur les pisseurs de rues
Une campagne pour la mixité des métiers 

mercredi 9 juillet 2014

La radio de blogueurs - Eté 2014 - Jenny



A l'initiative de Lolobobo, c'est reparti pour la saison 5 de la Radio des Blogueurs de l'été. J'ai choisi la chanson du dernier album de De Palmas : Jenny, -prostituée-, en deux couplets.



Premier couplet : le faux glamour de la prostitution et second couplet, en contre-champ, la réalité :

"De plus en plus, Jenny s'abîme 
A tant donner sans recevoir,
Elle dit qu'elle connaît la fin du film
Elle dit qu'elle n'a plus peur du noir".

Je ne veux pas plomber l'atmosphère de l'été, mais j'aime bien cette chanson que j'entends dans la playlist "variété" de RFM, et elle est dans mes thématiques féministes. Le clip est intéressant aussi, qui montre Jenny dans l'effroyable solitude d'espaces nocturnes menaçants. J'en profite donc pour rappeler quelques chiffres : activité cachée bien que non illicite, les prostitué-es seraient entre 18 000 et 20 000 en France, nombre certainement très sous évalué (400 000 en Allemagne). Plus de
90 % des prostituées sont étrangères, sous la coupe de trafiquants et de réseaux mafieux d'exploitation sexuelle. Plus de 10 000 mineur-es sont exploité-es par la prostitution. L'âge moyen d'entrée en prostitution est de 14 ans. L'espérance de vie d'une prostituée est extrêmement réduite à 42 ans contre plus de 80 ans pour les femmes, en France. Aux USA, l'espérance de vie d'une personne prostituée serait de 34 ans ! Elles sont exposées à la violence des hommes, aux infections sexuellement transmissibles, à la toxicomanie, sans parler des séquelles psychologiques qui peuvent conduire au suicide. Les hommes sont en majorité écrasante clients des prostitué-es des deux sexes (0,6 % des femmes se déclarent clientes) ; environ 13 % des hommes français sont clients. La France est un pays abolitionniste. Il lui reste juste à mettre à l'ordre du jour du sénat l'examen de la loi de pénalisation du client votée ce printemps par le Parlement, et qui devait faire la navette avant l'été.
Je poke Euterpe et Veggie Poulette si elles veulent se joindre à la chaîne de la Radio des blogueurs/blogueuses de cet été. Mais il est entendu qu'il n'y a pas d'obligation !

Liens :
Prostitution en France : portrait en chiffres et lettres
Prostitution en France : portrait en chiffres et en lettres - See more at: http://www.ouvertures.net/prostitution-en-france-portrait-en-chiffres-et-en-lettres/#sthash.LLKhnsGX.dpuf
Prostitution en France : portrait en chiffres et en lettres - See more at: http://www.ouvertures.net/prostitution-en-france-portrait-en-chiffres-et-en-lettres/#sthash.LLKhnsGX.dpuf
En anglais un article de Time qui va faire débat (Un site internet à Oakland montre floutés des clients de prostituées) : Oakland launches pimp-shaming website
Le compte Twitter de la Radio des Blogueurs.

mardi 1 juillet 2014

Pour en finir avec la famille - Hors-Série de Charlie Hebdo


Charlie Hebdo sort son nouveau Hors-série en kiosques. Je l'ai trouvé féministe.

La famille, "un papa, une maman" selon les slogans de la "Manif pour tous" et du mal nommé "Printemps français", c'est une construction idéologique pour tenir les femmes et les enfants sous la coupe des hommes, des pères. En l'espèce : un homme vous protégerait contre tous les autres (qui sont des prédateurs, sous-texte), les femmes seraient en danger dans l'espace public, chasse jalousement gardée des mâles, au besoin pour vous en persuader et décourager les récalcitrantes, on vous y harcèle et on vous y insulte, et puis être une femme dans la rue, c'est être une femme "de mauvaise vie". Les femmes à l'intérieur, à la cuisine, on vous dit, et les vaches seront bien gardées. Le concept se décline partout : dans l'industrie et le bâtiment où les femmes font secrétaires dans les bureaux et les papas sont dehors sur les chantiers "dans la boue" (franchement Madame, vous voyez votre fille sur un chantier, dans la 
boue ?, comme j'ai entendu me répondre la corporation des bétonneurs, en plusieurs actions militantes féministes), chez les commerciaux et chez les informaticiens, en un mot, PARTOUT.

Pas de bol, les faits et statistiques démontrent exactement le contraire : "Dans de nombreux pays, le foyer est le lieu où une femme risque le plus d'être tuée". 35 % de femmes sont tuées par leur partenaire ou ex-partenaire, on ajoute 17 % de femmes tuées par un proche, et le constat est accablant écrit Charlie : plus de la moitié des femmes trucidées ont été victimes d'un membre de leur entourage. "Les hommes eux, se font principalement buter dans la rue, mais ils peuvent ronfler tranquillement sur le canapé du salon". Et c'est encore pire pour les enfants continue le journaliste : les 2/3 des agressions sexuelles sont commises dans le milieu familial (rapport Haute Autorité de Santé). Le risque vient surtout des pères (32,3 % des agresseurs), et des beaux-pères et concubins ( 9,5 %). Les femmes sont moins dangereuses (3 % des agressions sexuelles). "Avant d'interdire aux enfants de tchatter avec un inconnu sur Internet, il faudrait déjà leur apprendre à se méfier de l'adulte qui vient les border dans leur lit le soir"[...]. "En France, des dizaines de milliers d'enfants sont en danger dans le cadre familial" selon un avocat général.

Idéologie également, la politique familiale française qui date de l'après-guerre ! Slogan de 1945 : il faut repeupler la France, d'où allocations familiales versées au nombre d'enfants, sans conditions de revenus : aujourd'hui encore c'est intouchable.



Familles mortelles aussi en Inde et en Chine, deux pays qui, pour des raisons différentes (dot pour l'Inde et politique de l'enfant unique en Chine) suppriment les fœtus filles, ou pratiquent l'infanticide des fillettes, créant un déséquilibre démographique désastreux. L'Irak d'après Saddam Hussein s'apprête à légaliser la puberté canonique à 9 ans, et à obliger les femmes à se soumettre à toutes les exigences de leurs époux, selon les préceptes du code de la famille. Le hors-série présente un bon état des lieux idéologique des principaux pays de la planète, incluant la polygamie. Evidemment, c'est du Charlie-Hebdo avec des titres : "Papa violeur, fiston serial killer" ou article "Ponte obligatoire" qui évoque le sort réservé aux célibataires nullipares et qui entendent le rester, dans une société idéologiquement nataliste. Ou des dessins titrés :

 "Un papa, une maman : deux façons de finir à la DDASS"

Je n'ai fait qu'un bref survol, il est très complet. Achetez-le (6 €uros dans les bons kiosques), empruntez-le ou volez-le, mais LISEZ-LE ! 
Il est très bien fichu. Article évidemment non sponsorisé.